mercredi 28 janvier 2009

27 janvier 2009 Communiqué de Presse Lettre ouverte à Louis Michel

 

Sent: Tuesday, January 27, 2009 1:40 PM
Subject: 27 janvier 2009 Communiqué de Presse Lettre ouverte à Louis Michel




Un communiqué de l'AFP nous apprend que le commissaire européen au Développement, Louis Michel, a tenu les propos suivant devant la presse, lundi 26 janvier à Jabaliya : « Il faut aussi rappeler quand même la responsabilité écrasante du Hamas. […] Le Hamas est un mouvement terroriste et il faut le dénoncer comme tel. Si on veut que l'UE puisse relancer un dialogue politique un peu minimal avec des chances d'apaisement et des chances d'aller vers la paix, il faut aussi que le Hamas accepte les deux petites conditions qu'on a formulées: un le droit à l'existence d'Israël et deux qu'il abandonne la lutte armée, la dimension terroriste de sa démarche. »
Rappelons que la Palestine demande aussi deux petites conditions : un le droit à l'existence de la Palestine et deux l'abandon de la lutte armée, la dimension du terrorisme d'État que pratique Israël.
« Pour l'opinion publique [européenne], a poursuivi M. Michel, il y a un ras-le-bol de voir que nous payons à plusieurs reprises, soit à la Commission, soit les États membres, soit les grands donateurs, pour des infrastructures qui seront systématiquement détruites. » Il a souligné que depuis 2 000, l'Europe « a dépensé en Palestine 3 milliards d'euros. Tous les ans nous dépensons de 600 à 700 millions d'euros. On vient aujourd'hui de décider une tranche supplémentaire de 60 millions d'euros. On n'arrête pas de payer. Vous êtes parfaitement informés que de temps en temps on paye plusieurs fois la même infrastructure puisqu'elles sont régulièrement démolies. »
C'est vrai, et le commissaire au Développement a annoncé l'octroi d'une nouvelle aide européenne de 60 millions d'euros aux Palestiniens pour la reconstruction. C'est absurde. Il vaudrait mieux faire payer à Israël des destructions qui ne sont pas accidentelles, et que l'Europe investisse dans la construction de l'État palestinien, ce qui déboucherait ensuite sur des contrats commerciaux beaucoup plus avantageux pour les deux parties.
« C'est assez abominable, c'est indescriptible. Ça va bien au-delà de ce que j'imaginais. Je me doutais bien que ce serait grave. Cela va être extrêmement difficile pour reconstruire et ça va coûter certainement énormément d'argent pour ramener les gens dans des conditions de vie décente », a estimé Louis Michel. Il a appelé Israël a rouvrir d'une manière régulière les points de passage de la bande de Gaza pour permettre l'acheminement de l'aide et les matériaux nécessaires à la reconstruction. « Il faut vraiment que les accès soient totaux, et pas seulement des médicaments et de la nourriture, il faut aussi […] tout ce qui permet de recréer un tout petit peu et petit à petit des conditions de réhabilitation minimales. »
M. Michel, qui d'habitude n'est pas aussi vindicatif contre les Palestiniens occupés, a tout de même accusé Israël à la mi-janvier de ne « pas respecter » le droit humanitaire international à Gaza en ne protégeant pas suffisamment les populations civiles lors de son offensive contre le Hamas.
Rappelons que ce n'était pas le Hamas qui était ciblé, mais la population civile dans les maisons, les écoles, les hôpitaux, les champs et les vergers, les lieux de travail… « L'armée la plus sophistiquée du monde », pour reprendre une expression courante, déjà ne joue pas à jeu égal contre la branche armée du Hamas – encore moins quand elle s'en prend aux familles palestiniennes. Il y a là un flagrant abus de force.
Rappelons aussi que le gouvernement israélien avait planifié cette intervention il y a six mois, pour donner une plate-forme à la campagne électorale de ses élections législatives (cf. Libération, 30 décembre 2008.)
Un des rôles que l'on peut attendre de l'Europe, c'est de faire tomber les masques, plutôt que d'entretenir des rideaux de fumée sur les vraies raisons de prolonger la guerre, l'occupation et la décimation d'un peuple : les Palestiniens.