samedi 29 novembre 2008

n° 220 - journal de l'Afghanistan - du 24-11 au 27-11- 1 - Emeute à Kaboul après la mort d'un civil, tué par les militaires occupants.

 

From: Cathy
Sent: Saturday, November 29, 2008 6:52 AM
To: Undisclosed-Recipient:;
Subject: n° 220 - journal de l'Afghanistan - du 24-11 au 27-11- 1 - Emeute à Kaboul après la mort d'un civil, tué par les militaires occupants.

 

                    Aujourd'hui, face aux ambitions hégémoniques de l'impérialisme, l'information est une arme au service de la paix.

                               Les médias occidentaux dans leur large majorité accepte les versions de l'armée américaine et ferment les oreilles aux autres sources. .  

                                                                      Dénoncer ne suffit plus, il faut expliquer, informer, transmettre! 

                                                                                      Sa diffusion est un acte de résistance.

  Les informations contenues dans ce journal sont obtenues par la lecture journalière des journaux en ligne  (Afp- ats - Ap - Reuters, Bassiratnet) ainsi que les sources d'informations de la résistance  

                                            Les militaires et les médias occidentaux usent d'un terme générique- Al Qaida-Talibans -  pour désigner les résistants ….



            journal de l'Afghanistan n° 220 - du 24-11 au 28-11
  Par M.Lemaire                                                                                 



Les informations contenues dans ce journal sont obtenues par la lecture journalière des journaux en ligne  : Afp- ats - Ap - Reuters, Xinhuanet) et Bassirat-net,  Al Manar & Chine nouvelle,   ainsi que les sources d'informations de la résistance. 

Ps : Avant de vous lancer dans la lecture du journal, noter ceci: 'Al Qaïda'  & Al-Zarqaoui, Ben Laden Mollah omar  = concept réducteur inventé par les Usa, pour désigner la résistance . idem pour le mot 'terrorisme' employé par les Usa & ces acolytes

 

 Le "journal de l'Afghanistan" est  visible :

a)   sur mes blog : 
b) sur le site de Robert Bibeau :  : http://www.robertbibeau.ca/palestine.html

 

NB : Si vous voulez-me contacter ou obtenir le Journal par mail, une seule adresse : fa032881@skynet.be

Ps : # veut dire important (a mes yeux)



Sommaire..

 Tiré à part :

Ali Gharib : les enquêtes et les poursuites de haut niveau contre des hauts fonctionnaires de l'administration Bush pour des actes de torture et pour des crimes de guerre sont peu probables

Dommages Collateraux... le Pentagone prolonge

Extrait du Rapport de Hilde F. Johnson, directeur exécutif-adjoint de l'Unicef

Bavure …

Emeute à Kaboul après la mort d'un civil, tué par les militaires

Paroles & action des bientôt présidents...

Obama promet de faire de la lutte contre le terrorisme (…)  en Afghanistan une priorité

1 La résistance contre l'agresseur

Résistance :

Analyse & déclaration

Occupation de l'Afghanistan 

Analyse & déclaration

2-1 Sur le terrain

2 Occupation de l'Afghanistan 
3 Politique

1) collaborateurs afghans

2) occupants 

4 Lutte pour la libération du territoire
Détails.

L'Afghanistan en chiffre. 

7 Brèves

7-1 S'il le pouvait, Karzaï abattrait les avions US.

7-2 Guantanamo : Les Brèves

1 L'ancien chauffeur de Ben Laden transféré au Yémen.

8 Dossiers

8-1 En Afghanistan, la victoire sera "made in USA" ou ne sera pas.

8-2 Obama Est Un Faucon, Dans La Grande Tradition Américaine.

Commentaire de la traductrice Mireille Delamarre sous forme de citations

8-3 Ali Gharib : amnistie pour Cheney et acolytes ?

8-4 Guantanamo : Les dossiers

1 La Suisse a refusé l'asile à trois anciens détenus de Guantanamo.

10 Analyse -  Géopolitique et stratégie – Réflexion

10-1 Obama et Lincoln (…et Lyautey

11 Annexe

11-1 "Dream Team" et désordre.




L'Afghanistan en chiffre du 24-11  au 28/11/08  

 

 

 

tués

blessés

 

 

 

Usboys / Autres boys

 4

 4

 

 

 

Policiers, armée et collaborateurs

 17

18

 

 

 

Peuple Afghan

 26

4 + x

 

 

 

 

 

 



Tiré à part :

Ali Gharib : les enquêtes et les poursuites de haut niveau contre des hauts fonctionnaires de l'administration Bush pour des actes de torture et pour des crimes de guerre sont peu probables.

À en juger par les rares fuites survenues depuis l'arrivée de l'équipe de transition du président élu des États-Unis, Barack Obama, les enquêtes et les poursuites de haut niveau contre des hauts fonctionnaires de l'administration George W. Bush pour des actes de torture et pour des crimes de guerre sont peu probables.  Mais le fait qu'elles soient ou non possibles ne s'empêche pas les experts de débattre de la question de savoir si les personnes responsables doivent ou non rendre des comptes.

(...) Si Obama ne prend pas des responsabilités au sujet des actes de torture qui se sont produits, au lieu de simplement mettre fin à cette pratique, la porte peut être laissée ouverte pour qu'à l'avenir les gouvernements des États-Unise ressuscitent les plus dures techniques d'interrogatoire, a déclaré Ratner lors d'un récent forum à la Faculté de droit de l'Université de Georgetown.
«Si Obama veut vraiment garantir que nous (N. du T. : les États-Unis) n'allons plus torturer, il doit lancer une enquête criminelle», a déclaré Ratner, l'auteur de «The Trial of Donald Rumsfeld: A Prosecution in Book» (Le procès de Donald Rumsfeld - Une accusation sous forme de livre). (...)
Traduction Google révisée

Ali Gharib - IPS News

25 novembre 08 (IPS)

 Antonio Artuso - pueblo@sympatico.ca - Montréal, jeudi 27 nov. 08


Dommages Collateraux... le Pentagone prolonge

22 11

Extraitdu Rapport de Hilde F. Johnson, directeur exécutif-adjoint de l'Unicef

L'Unicef note que les opérations militaires occidentales frappent souvent les enfants et donne l'exemple d'un bombardement aérien en juillet dernier dans lequel 30 des 47 personnes tuées étaient des enfants.

 version française Pascal Liétout

Reuters


Bavure …

Emeute à Kaboul après la mort d'un civil, tué par les militaires

28 11

Des dizaines d'habitants de Kaboul s'en sont pris à la police après la mort d'un civil, tué par des soldats britanniques à la suite d'un "malentendu", a déclaré le chef de la police de la ville.

Quatre autres personnes ont été blessées dans cette fusilade;

 Selon des témoins, le convoi transportant les Britanniques a ouvert le feu sur un minibus. Les habitants ont ensuite jeté des pierres sur les forces de l'ordre.

Reuters



Paroles & action des bientôt présidents...

Obama promet de faire de la lutte contre le terrorisme (…)  en Afghanistan une priorité

Le président-élu américain Barack Obama a assuré au président Karzaï que la lutte contre le terrorisme et l'insurrection "en Afghanistan, et dans la région -une référence, apparemment, au Pakistan- serait une de ses premières priorités lorsqu'il sera en fonction, ont annoncé dimanche les services de la présidence afghane.

Le gouvernement afghan a fait pression pendant longtemps sur les Etats-Unis pour s'attaquer à ce qu'il appelle les bases du terrorisme au Pakistan. Karzaï a accusé les services de renseignement pakistanais de soutenir les talibans dans la préparation d'attaques en Afghanistan - des affirmations que le Pakistan, allié des Américains, nie catégoriquement.

Durant la campagne pour l'élection présidentielle, il a affirmé que "si le Pakistan ne peut pas ou ne veut pas agir, nous viseront des cibles terroristes de haut niveau, comme Ben Laden, si nous les avons en ligne de mire".

Obama s'est engagé à augmenter l'aide américaine en Afghanistan, selon le communiqué de la présidence afghane.

Un proche de Karzaï a précisé que cette promesse s'applique à l'aide économique et militaire.

Les Etats-Unis disposent de 32.000 soldats en Afghanistan, un chiffre qui augmentera de plusieurs milliers l'an prochain.

AP

22 11

"...Comprendre Obama comme président des Etats Unis, n'est pas possible sans comprendre les exigences d'un système de pouvoir toujours le même : c'est en fait un grand jeu médiatique..."



1 L'agresseur - Analyse & déclaration

 Troupes d'occupation
De sommet en sommet, de Londres (G20) à Strasbourg (OTAN)

Il se chuchote avec de plus en plus d'insistance que la date du 2 avril 2009 serait retenue pour le prochain sommet du G20 de crise à Londres, dont le principe a été décidé au premier sommet de crise du G20 à Washington le 15 novembre. Stupeur et inquiétude dans ce cas, dans les milieux atlantistes et de la défense, notamment à Bruxelles où se trouve le siège de l'OTAN: le 3 avril 2009 se tient le sommet de Strasbourg des chefs d'Etat et de gouvernement de l'OTAN, pour le soixantième anniversaire de l'Alliance. «Si c'est le cas, observe une source dans ces milieux de défense à Bruxelles, c'est une catastrophe médiatique pour Strasbourg, toute l'attention sera retenue par Londres. Mais ce n'est pas tout...»

Plus encore que l'aspect médiatique, il y a l'interprétation politique de l'adoption d'une telle date pour Londres. L'argument pour ce choix concernerait surtout les Américains (Obama & compagnie), et il serait pratique, mais déjà avec une signification politique: on ferait ainsi un seul déplacement et, semble-t-il, le plus rapide possible, – crise économique aux USA oblige.

Une telle coïncidence de date, dans de telles conditions où l'on "groupe" les grandes occasions avec l'OTAN en queue de liste, indiquerait combien on tient le sommet de l'OTAN en assez piètre estime, comme d'une importance assez moyenne; combien, par conséquent, on tiendrait le sort de l'OTAN comme une question assez accessoire…

Le "sort de l'OTAN"?

En effet, les mêmes sources observent que ce sommet de Strasbourg devait être à l'origine une grande fiesta médiatique destinée à redonner des couleurs à l'Alliance. Si l'événement essentiel tourne à l'événement accessoire, les couleurs en seront d'autant moins rehaussées.

Pourtant, l'OTAN en a bien besoin, de couleurs rehaussées. Le climat au sein de l'Alliance est absolument délétère, avec ces questions empoisonnées du système anti-missiles (BMDE) et de l'élargissement actuellement en suspens, déjà largement compromises par la nouvelle attitude de la Russie et le regroupement de plus en plus général pour accepter cette attitude; avec l'attitude à venir de l'administration Obama, qu'on devine, de plus en plus, surtout pressée d'accentuer une "détente" avec la Russie, ce qui se ferait au détriment de l'OTAN, imprudemment montée aux extrêmes dans ces affaires, – comme si les copains et les coquins de l'administration Bush et consort étaient là pour l'éternité. (Avec, comme amère cerise sur la gâteau, la situation en Afghanistan, où les Américains se passeraient bien de l'OTAN.)

Si toutes ces choses (la date du 2 avril pour le G20 et les effets politiques envisagés) se confirment, comment doit-on envisager le retour de la France dans une telle OTAN dévaluée, voire menacée? L'affaire prend une tout autre tournure. Certains voient alors dans ce retour une évolution pour placer la France en meilleure posture au sein d'une Organisation aux abois, qui pourrait voir en son sein se développer des discussions pour des restructurations radicales, ressemblant à quelque chose qui s'apparenterait à une liquidation en douceur. La France serait là, littéralement, pour avoir son mot à dire et sa part dans le processus de restructuration et les restes de l'OTAN dont il faudrait déterminer quoi faire. Effectivement, à Bruxelles, aujourd'hui, c'est cette sorte de réflexion qu'on entend sur l'évolution de cette grande organisation dont on nous a si longtemps et souvent dit qu'elle pérennisait les "valeurs" occidentales et transatlantiques. Les temps changent.

26/11/2008 - Bloc-Notes

Mis en ligne le 26 novembre 2008 à 14H54



2 Les forces en présence

Résistance

Troupes d'occupation

22 11

Une brigade américaine de 3 500 à 4 400 hommes va être envoyée en renfort en janvier 2009 en Afghanistan et déployée dans l'est du pays, afin d'aider à lutter contre les infiltrations  depuis le Pakistan, a annoncé un porte-parole de l'armée US.

Cette brigade fait partie des renforts réclamés par les responsables militaires américains, qui pourraient se monter au total à 20 000 soldats, a poursuivi le colonel Greg Julian lors d'une conférence de presse à Kaboul. Quelque 165 postes-frontières doivent être bâtis pour aider à lutter contre les infiltrations ddepuis le Pakistan, a ajouté le colonel Julian.

L'Afghanistan partage avec le Pakistan une frontière de 2 430 km.
AP


UK
27 11

La Grande-Bretagne compte 8.300 hommes déployés en Afghanistan, pour la plupart dans la province de Helmand, vaste région ou les résistants demeurent actifs et forts.

Reuters


France
26 11

La France n'est pas favorable à un calendrier de retrait.

La France a indiqué mercredi qu'elle n'était pas favorable à la définition d'un "calendrier" pour les troupes étrangères d'Afghanistan demandée par Karzaï, lui préférant une stratégie de transfert progressif de la sécurité aux forces afghanes.

"Le sens de notre engagement est de rendre le plus tôt possible à l'Afghanistan la maîtrise de son destin en l'aidant notamment à recouvrer les moyens d'exercer pleinement ses responsabilités en matière de sécurité", "Il nous paraît plus important aujourd'hui de veiller à maintenir cette dynamique que de définir à ce stade un calendrier global de retrait", a-t-il ajouté, interrogé sur les déclarations du président Karzaï.

Ces troupes n'ont toutefois "pas vocation à rester indéfiniment en Afghanistan", a déclaré à la presse le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Eric Chevallier, en soulignant que la solution dans ce pays "n'est pas uniquement militaire".

Sur ce dernier point, M. Chevallier a déclaré que "le dialogue de paix inter-afghan et les efforts menés en vue d'une réconciliation nationale relevaient de la responsabilité des autorités afghanes".

"Comme les autorités afghanes, nous considérons que les groupes ou individus susceptibles de rallier le cadre légal doivent reconnaître la Constitution afghane, déposer les armes et renoncer à tout lien avec le terrorisme international", a-t-il déclaré, écartant implicitement l'idée d'un dialogue avec les éléments les plus radicaux.

Environ 70.000 soldats étrangers, dont quelque 2.800 Français, sont présents en Afghanistan au sein de deux forces multinationales, l'une de l'Otan, l'autre sous commandement US.

AFP



3) Politique
a) Les collaborateurs afghans
Karzai

25 11

Le président Karzaï a demandé mardi à la communauté internationale un "calendrier" précis "sur la durée" de son intervention militaire dans son pays, faute de quoi il serait contraint de négocier avec les résistants.

AFP

Karzai veut la paix à tout prix

Rencontrant la presse à Kaboul, en compagnie du secrétaire général de l'OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, M. Karzai a lancé un ultimatum à la communauté internationale.

Il réclame un calendrier précis de son intervention dans le pays, à défaut de quoi il sera obligé de négocier avec les talibans. Il a répété qu'il était prêt à fournir sa protection au mollah Mohammad Omar, si ce dernier acceptait un accord assurant la paix en Afghanistan, quitte à s'attirer des reproches.

Que cela plaise ou pas à la communauté internationale, je [lui] fournirai ma protection.

Le 16 novembre, il avait proposé une offre semblable au mollah Omar, mais les talibans avaient exigé le départ des troupes étrangères avant de négocier.

En plus de cette demande, le président afghan voudrait que cessentles frappes aériennes des troupes internationales et les fouilles de maisons afghanes. Il a même déclaré que s'il le pouvait, il abattrait les avions américains qui bombardent les villages afghans.

J'aimerais pouvoir intercepter les avions sur le point de bombarder les villages afghans, mais je n'en ai pas les moyens.

On prête au chef d'État afghan l'intention de briguer un nouveau mandat l'an prochain, et depuis quelques semaines, il dénonce régulièrement les raids qui ont tué des dizaines de civils.

Plutôt que de survoler l'Afghanistan, le président Karzai préférerait que la coalition s'attaque aux poches de résistants.

Enfin, M. Karzaï s'en est pris aux équipes militaires et civiles de reconstruction et de développement qui, dit-il, minent l'autorité des provinces. Sans développer davantage, il a déclaré que ces équipes constituaient ni plus ni moins que des structures de pouvoir parallèles.

Bien que 65 000 soldats étrangers appuient les 130 000 membres des forces de sécurité afghanes, les résistants ont renforcé leurs positions dans leur bastion traditionnel du sud et de l'est du pays. Ils ont aussi étendu leur influence aux alentours de la capitale, Kaboul.

27 11

(AFP



e) Les voisins
L'Arabie saoudite

22 11

L'Arabie saoudite dément avoir offert l'asile à Omar
Le gouvernement saoudien a démenti des informations de presse du magazine allemand Der Spiegel selon lesquelles le roi Abdallah avait offert l'asile politique au chef des talibans Omar.

Le roi a fait sa proposition sur médiation et pression du président Karzaï, et du président sortant, Bush, d'après ces sources.

M. Karzaï espère ainsi pouvoir engager un processus de réconciliation avec les résistants. Il a garanti au mollah Omar toute liberté de mouvement, s'il voulait revenir en Afghanistan.
AP



4 Lutte pour la libération du territoire

Pertes déclarée des occupants.

24 11

Un soldat d'élite des Royal Marines britanniques a été tué dans l'explosion d'une mine au passage de son véhicule près de Kajaki, dans la province d'Helmand, dans le sud de l'Afghanistan, annonce le ministère de la Défense à Londres.

Reuters

27 11

L'explosion d'une bombe a tué jeudi un soldat des forces sous commandement de l'Otan et en a blessé plusieurs autres dans la province d'Uruzgan, dans le sud du pays, a déclaré un responsable de l'Alliance à Kaboul. Il n'a donné aucun détail sur la nationalité des victimes.

Reuters

27 11

Deux soldats britanniques ont été tués dans une attaque  jeudi dans la province de Helmand, (sud de l'Afghanistan,)  annonce le ministère de la Défense à Londres.

Ces deux éléments des Royal Marines patrouillaient à pied...

Reuters


Pertes des résistants

26 11

Les forces de la coalition sous commandement américain auraient  tué 25 résistants dans trois opérations distinctes menées en Afghanistan, déclare l'armée américaine.

Reuters

 

Pertes armée Afghane

27 11

Des résistants ont tendu une embuscade à des soldats afghans dans le nord-ouest de l'Afghanistan, tuant 13 militaires et en capturant 16 autres, a annoncé vendredi un responsable afghan

Selon Abdul Ghani Sabri, vice-gouverneur de la province de Bala Murghab les affrontements qui se sont produits jeudi soir.

Il a précisé qu'un groupe de 300 talibans avait attaqué un convoi de la police et de l'armée afghanes dans le village d'Akazai, déclenchant des combats qui ont duré plusieurs heures.

AP



Détails

Kaboul

27 11

Une voiture a explosé à environ 200 mètres de l'entrée principale de l'ambassade des Etats-Unis à Kaboul alors que des civils américains s'apprêtaient à pénétrer dans le complexe à l'occasion de la fête de Thanksgiving.

Au moins quatre personnes ont été tuées et 18 autres blessées au cours de cet ateaque qui s'est produite vers 8h30 locales, a précisé le ministère de la Santé.

L'ambassade accueillait une course à pied à l'occasion de Thanksgiving, et des Américains et d'autres Occidentaux entraient dans l'ambassade au moment de l'explosion.

AP



4-1 L'Afghanistan en chiffre 

Guerre appelée "Enduring Freedom déclenchée en octobre 2001 devenue en mai 2007 :  "Force combinée 82 "

Civils tués                                                             :   12.555 (Voir Dufour-n°196)

Civils blessés                                                     : ? +  2.474 (chiffres trop bas) 

Résistants  tués :                                               : ?  +  7.163

Résistant blessés                                               :?  +  1.647  (chiffres trop bas)

Résistances arrêtés :                                           : 23.000 prisonniers


Militaires occupants et milice privés occupante tués : 1.430

Militaires et milice privés occupante blessés    : ?   + 13.543

Suicides                                                           : ?  plus de 1500 tentatives   150.000 souffrent de troubles psychologiques ou de dépression majeure

CIA tués :                                                         :          4


Soldats /policiers gouvernementaux tués             : ? + 4.827

Soldats gouvernementaux blessés                     : ?  + 4.539 (chiffre trop bas)


Collabo   tués                                                      :   1..341
Collabo   blessés                                               :?  + 871  (chiffre trop bas)

Collaborateurs disparus                                       : ?  +   3 



Les
chiffres indiqués sont  vérifiés par le recoupement des chiffres des pertes communiqués par la résistance & les médias occidentaux & Bassirat.net. 



7 Les Brèves

Ndlr :La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information

7-1 S'il le pouvait, Karzaï abattrait les avions US.

Tension croissante entre les 'dirigeants' afghans et les puissances occidentales occupantes.

Karzaï a déclaré que s'il le pouvait, il abattrait les avions qui bombardent les villages afghans.

Ces propos dénotent la tension croissante entre l'Afghanistan et les puissances occidentales qui le soutiennent face à une insurrection taliban de plus en plus confiante.

Alors que les Occidentaux dénoncent la corruption et l'inefficacité du gouvernement afghan, le chef de l'Etat, qui briguera sans doute un nouveau mandat l'an prochain, réplique en dénonçant les raids alliés qui ont fait des dcentaines de morts parmi les civils.

Ces dernières semaines, Hamid Karzaï a imputé aux Occidentaux l'aggravation de la situation dans le pays, en jugeant l'Otan incapable de s'attaquer aux sanctuaires des résistants au Pakistan et en réclamant que la coalition cesse de frapper les localités du pays.

"Nous n'avons pas d'autre choix, nous n'avons pas les moyens d'arrêter ces avions. Si nous pouvions, si je pouvais (...), nous les arrêterions, nous les abattrions", a déclaré Hamid Karzaï au cours d'une conférence de presse.

"Si nous avions un chelak (une sorte de lance-pierres), nous le jetterions pour arrêter les avions américains.

Nous n'avons pas de radars pour les arrêter, nous n'avons pas d'avions. J'aimerais pouvoir intercepter les avions sur le point de bombarder les villages afghans, mais je n'en ai pas les moyens."

Malgré la présence de 65.000 soldats étrangers épaulant les 130.000 hommes des forces de sécurité afghanes, les résistants ont consolidé cette année leur assise dans leur bastion traditionnel du sud et de l'est du pays et ont aussi étendu leur influence aux alentours de la capitale, Kaboul.

POURPARLERS

Hamid Karzaï a déploré trente ans de conflits et de misère, depuis 1979.

"Nous n'avons pas eu l'occasion de nous préserver du Mal, nous faisons donc de notre mieux pour chercher une solution à travers des pourparlers de paix", a-t-il ajouté en tendant à nouveau la main au chef  Mohammad Omar.

Karzaï a proposé à nouveau de garantir personnellement la sécurité du mollah s'il acceptait de se rendre et de respecter la constitution afghane.

Des responsables afghans ont pris contact en septembre avec d'anciens dirigeants taliban, sous l'égide de l'Arabie saoudite, mais les spécialistes jugent peu probable que la direction des taliban s'engage dans un dialogue sérieux alors qu'ils perçoivent le désarroi de leurs ennemis et sentent que le conflit pourrait basculer en leur faveur.

En visite à Kaboul, le secrétaire général de l'Otan, Jaap de Hoop Scheffer a estimé que c'était au gouvernement afghan de décider ou non d'engager des pourparlers de réconciliation.

Karzaï "J'ai demandé un calendrier pour l'élimination du terrorisme dans cette campagne militaire. Je n'ai pas demandé un calendrier de retrait des troupes étrangères",."Nous demandons à la communauté internationale de venir en Afghanistan pour améliorer la situation, pas pour l'aggraver. Nous ne voulons plus la guerre, nous voulons un bel avenir." a-t-il précisé

Reuters

26 11


7-2 Guantanamo : Les Brèves

Ndlr : La publication des articles  ne signifie nullement que la rédaction partage certaines analyses ou point de vue des auteurs, mais doit être vu comme information

1 L'ancien chauffeur de Ben Laden transféré au Yémen.
Le gouvernement américain a transféré l'ancien chauffeur d'Oussama ben Laden, condamné en août par un tribunal militaire pour soutien au terrorisme, de la base de Guantanamo à une prison au Yémen. L'homme y purgera les dernières semaines de sa peine, a annoncé mardi le Pentagone.
Le Yéménite Salim Hamdane avait été condamné à cinq ans et demi de prison à l'issue du premier procès pour crimes de guerre organisé par les Etats-Unis depuis le second conflit mondial.

En raison des 61 mois passés en préventive, Hamdan devrait être remis en liberté à la fin de
l'année.
Au moment du verdict, le Pentagone avait fait savoir qu'Hamdan resterait détenu à l'expiration de sa peine en tant qu'"ennemi combattant", ce qui permet au gouvernement de le maintenir en détention sans limitation de durée. Le Pentagone ne mentionne plus cet aspect de la question dans son
communiqué mardi.
Hamdan était le premier détenu de Guantanamo jugé en vertu des procédures d'exception controversées mises en place par l'administration Bush pour des prisonniers non américains accusés de terrorisme et dont les aveux, ont été extorqués par la violence et la torture.
Le Yéménite, âgé d'une quarantaine d'années, avait été capturé en novembre 2001 en Afghanistan, puis envoyé à Guantanamo en mai 2002.
Le tribunal de Guantanamo l'avait jugé coupable de soutien au terrorisme parce qu'il avait notamment servi de chauffeur et de garde du corps à Ben Laden entre 1996 et novembre 2001 en Afghanistan. En revanche, le jury l'avait innocenté du chef d'inculpation de complot avec Al Qaïda en vue de commettre des crimes de guerre.
26 novembre 2008

Edicom
http://www.edicom.ch/fr/news/international/l-ancien-chauffeur-de-ben-laden-transfere-au-yemen_1188-5854632

 



8 Dossiers

Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information

8-1
En Afghanistan, la victoire sera "made in USA" ou ne sera pas.

Des indications venues de sources dans les milieux de la défense à Bruxelles et un éditorial du New York Times qui recoupent ces indications en fixant leur "esprit" permettent de reconstituer les projets US pour l'Afghanistan avec la nouvelle présidence.

Sont-ce ceux d'Obama ou non?

C'est une autre affaire et il est encore trop tôt pour y répondre, – nous verrons plus loin nos spéculations à cet égard.

D'une part, nos "sources dans les milieux de la défense à Bruxelles", à partir de constats très récents sur place, à un niveau significatif des consultations, permettent d'observer une forte poussée pour l'"américanisation" des structures de cette guerre. L'appréciation générale est qu'il existe un processus de marginalisation accélérée de l'OTAN en tant que telle.

L'actuel chef de l'ISAF, l'Américain David McKiernan, ne suit plus la chaîne de commandement de l'OTAN. Il rend compte directement au nouveau commandant de Central Command, le général Petraeus.

Cerise sur le gâteau: comme les relations entre Petraeus et le SACEUR (commandant en chef suprême de l'OTAN, – le général Bantz J. Craddock, de l'U.S. Army comme Petraeus, on est en famille) sont exécrables, – «Ils se détestent», constatent nos sources, – le rôle de l'OTAN est ainsi complètement marginalisé au niveau du contrôle des opérations.

La tâche vitale de l'information (médias) est en train d'être prise en main par les Américains et, elle aussi, "américanisée", c'est-à-dire complètement soumise au contrôle de la propagande militaire US, comme ce fut le cas en Irak. Il n'y aura donc plus de mauvaises nouvelles de la guerre, comme on lit dans les journaux européens, et l'on pourra songer à remporter la victoire. Il s'agit d'un processus complet d'"américanisation" de la guerre.

On trouve dans l'éditorial du New York Times, du 21 novembre la confirmation "conceptuelle" et selon "la ligne du Parti" suivi pas à pas par la Pravda locale (circa Brejnev), – comme dirait John R. MacArthur. En gros, nous dit l'article:

• Cessez vos gamineries de vouloir parler sérieusement aux talibans (une idée britt, ça, avec toutes les poules mouillées de l'OTAN prêtes à se jeter dessus). Bien sûr, on peut offrir le thé à l'un ou l'autre après exament hygiénique réglementaire mais, en général, ces gens ne sont pas fréquentables, point final. Extraits (le "(as well as us)" vaut son pesant de "Pravda locale").

«At the same time, we are deeply skeptical that there is any deal to be cut with Taliban leaders who gave sanctuary to Al Qaeda before 9/11 and would undoubtedly insist on re-imposing their repressive, medieval ways, including denying education and medical care to women.

»We fear that some NATO members may be so eager to withdraw their troops that they would be willing to trade away the Afghans' future. Or that the Afghan president, Hamid Karzai, may be far too eager to compromise in hopes of increasing his re-election chances. He made aides to Obama (as well as us) nervous this week with an offer, since rejected, to draw the Taliban leader Mullah Mohammad Omar into negotiations.»

• Nous n'avons jamais fauté dans cette affaire afghane, y compris du temps (NDLR: maudit, semble-t-il désormais) de l'affreux G.W. Bush. Au contraire, les cloches sonnèrent et l'on cria "Noël, Noël" lorsqu'arrivèrent les armadas américanistes... «There was real joy in Afghanistan - and around the world - when America and its Afghan allies defeated the Taliban and Al Qaeda. Seven years later, both are back with a vengeance.»

• Si Bush est un crétin, et il l'est fort réglementairement en vérité, c'est pour n'avoir pas cogné assez fort en Afghanistan, à cause de sa "disastrous war" en Irak (que le Congrès, démocrates compris, soutint, que nous-même, de la "Pravda locale", soutînmes avec tant de zèle, tant d'amour et tant de "real joy in [Iraq] – and around the world")... «President Bush shortchanged the Afghan war in favor of his disastrous Iraq war. Karzai is also culpable. His government's venality and ineptitude has driven his people back to the extremists. Bush has belatedly woken up to the mess he created and sent more – although still not enough – troops to Afghanistan.»

• Mais, comme le savent les humanistes, «Force alone will not defeat the militants». Alors, la meilleure chance de l'Afghanistan, c'est un engagement massif des USA. Avec tout le tralala, – la démocratie, l'aide économique toujours si judicieuse, le rétablissement des bonnes moeurs avec la fin de la corruption dont on sait combien les USA sont prompts et habiles à l'éradiquer, et ainsi de suite.

«Afghanistan's only chance is a long-term U.S. commitment that also includes far more economic assistance and support for political development. Washington also must come up with a better mixture of incentives and pressures to persuade Pakistan to shut down havens of the Taliban and Al Qaeda. Karzai must cut all ties with corrupt officials and clean up and strengthen his national police.»

• ...Et surtout, surtout, nous allions oublier, – vite, vite, des soldats en plus, sans attendre par pitié... «Instead of leaving it to Obama, Bush should quickly authorize the extra 20,000 U.S. troops that his commanders have requested...»

Ainsi, le programme de Washington new age semble-t-il tracé, à l'intention d'Obama et de tous les amis.

Chouette... refaire l'Irak en Afghanistan

Nos sources citées plus haut résumaient l'esprit et l'organisation de la chose en observant: «En Afghanistan, les Américains ne veulent plus entendre parler de l'OTAN, ils détestent l'OTAN...»; puis, poursuivant jusqu'à la conclusion: «Ils sont en train de se préparer pour refaire ce qu'ils ont fait en Irak.»

Dans tous les cas, on doit remarquer avec quel zèle et quelle précocité on est en train de "préparer le terrain" pour les ambitions supposées du président Obama vis-à-vis de l'Afghanistan. Ses déclarations de campagne ont été interprétées au mot près, et au-delà, et le Pentagone prépare à sa façon la transition. La hache de guerre entre Petraeus et la direction du Pentagone (Gates-Mullen), si vivement maniée du temps de l'amiral Fallon à la tête de Central Command, est aujourd'hui enterrée opportunément. Petraeus s'avère maniable et adaptable selon la fortune politique du temps, ce qui ne peut étonner. Il a été confirmé à la tête de Central Command à la fin octobre par le Congrès, cela aussi pour marquer le début de la transition si l'on veut. (Ce curieux délai entre sa nomination en avril et sa confirmation fin octobre laisse également à penser; profitons-en pour constater qu'il n'est pas interdit de penser que l'explication pourrait en être un accord entre l'équipe Gates-Mullen et Petraeus conditionnant l'accès effectif de ce dernier à ce poste à une date de prise de commandement où l'influence des fous type Cheney n'est plus à craindre.) L'attitude de Petraeus vis-à-vis de l'Irak et de la région alentour a complètement changé et il recherche désormais des arrangements conformément à la stratégie Gates-Mullen (Fallon), évidente depuis 2007, qui est d'abandonner le "front" irakien pour le "front" Afghanistan-Pakistan. (On a vu cela en septembre, lorsque Petraeus a voulu rencontrer le président syrien Assad; cela lui a été refusé par Bush et il devra attendre l'entrée en fonction d'Obama.)

De ce point de vue, la pièce est en place et les personnages réalignés selon les nouvelles tendances dominantes.

La méthode, elle, n'a pas changé. Si l'Afghanistan devient le "théâtre" n°1 du Pentagone, cela se jouera conformément à la partition US habituelle: concentration totale des pouvoirs chez les généraux US, mise au pas des alliés, communication sous contrôle, extension de la tactique déjà connue (frappes aériennes, "surges" divers ici ou là, le tout saupoudré d'un peu de "winning hearts and minds"). On peut même s'attendre à une accentuation des aspects les plus gênants pour le Pentagone, qui serait dans ce cas la liquidation de Karzaï, pas assez docile. (Il importe de ne pas recommencer l'expérience Maliki de l'Irak, ce Premier ministre élu "démocratiquement" qui menace de priver le Pentagone de la grosse poignée de bases géantes qu'il veut conserver dans ce pays.)

Où trouve-t-on Obama dans ce schéma? Dans ce cas, contrairement à celui du système BMDE ou dans celui, plus ambigü, de l'Irak, il est totalement prisonnier de ses promesses électorales. C'est lui-même qui, aiguillonné par des conseillers qui répercutaient la pensée Gates-Mullen du Pentagone, a lancé l'idée d'une concentration sur le front Afghanistan-Pakistan. Considérée (déjà) rétrospectivement, la chose ne manque pas de piquant; Obama n'a fait que suivre une tendance d'ores et déjà évidente, comme on l'a vu, chez des gens comme Fallon dès 2007 et qui est aujourd'hui imposée par les événements (Gates réclame depuis plusieurs mois le transfert de plusieurs brigades d'Irak en Afghanistan, ce qui résume en termes militaires, selon le Pentagone, le programme "politique" d'Obama vis-à-vis des guerres extérieures: "retrait" d'Irak, renforcement de la guerre en Afghanistan). Obama peut difficilement aller contre cette tendance, qui implique un retour à, ou plutôt un maintien de la formule "maximaliste" du Pentagone, notamment du point de vue budgétaire et des embouteillages logistiques, mise au point avec un succès si convaincant en Irak. (Il faut avoir le coeur bien accroché pour voir dans l'Irak d'aujourd'hui, dans ses ruines, dans ses divisions, dans sa nouvelle proximité de l'Iran, un "succès" américaniste et occidental. C'est une spécialité américaniste et occidentale, le coeur bien accroché.)

On retrouve dans ce cas des points de blocage sévères de l'exécutif et du gouvernement des USA, notamment au niveau du budget et de la situation financière et comptable de ce même gouvernement. Le Pentagone continuera son escapade hors de tout contrôle. La puissance US continuera sa pente d'auto-dévastation, sous le regard intéressé des Russes avec lesquels il faudra s'arranger sur le "front" européen pour qu'ils permettent les voies d'accès du ravitaillement vers l'Afghanistan par la Russie. Obama rencontre effectivement une de ces occurrences où il se trouvera tragiquement pris en sandwich entre les réalités exigées par le système et ses promesses électorales, mais des promesses qu'il est très difficile d'oublier comme c'est l'habitude parce que la crise économique et sociale ne souffre pas d'attendre.

Que fait l'OTAN "dans ce schéma"? Elle est critiquée, détestée, vilipendée, méprisée, mais elle sera mise à contribution, cette fois sans concession au niveau de l'apparence du commandement, de l'apparence du contrôle des forces, de toutes les apparences qui font qu'elle semble encore exister. Les pays membres de l'OTAN, eux, seront invités à rester à leur place, qui leur sera aménagée en fonction du nouveau commandement US, avec des renforts si possible, sinon proclamés nécessaires, – par exemple, comme le leur avait demandé le candidat Barack Obama. La formule irakienne, qui a si bien marché, pourrait être reconduite, type "coalition of the willing" à-la-Rumsfeld", tout le monde étant convié "à vouloir" avec le petit doigt sur la couture du pantalon. On a déjà commencé dans ce sens, avec l'invitation pressante faite aux Britanniques d'interrompre leur retrait d'Irak vers leur métropole, pour le transformer en transfert d'Irak vers l'Afghanistan. Contents? C'est pourtant déjà du Obama, bien plus que du Bush, – et c'est toujours pour défendre la civilisation contre ces moeurs médiévaux (ceux des talibans et assimilés divers)...

Bien, on ne fait ici qu'évoquer un des scénarios possibles. Mais on le fait en notant combien il est logique qu'il soit développé, combien il est déjà en train d'être développé, notamment grâce à l'opportun général Petraeus. On le fait en remarquant également qu'à chaque perspective risquée, même involontaire, d'Obama, on retrouve le Pentagone avec le CMI en sautoir, ou l'inverse, et déjà au travail pour préparer la présidence Obama. C'est le noeud gordien de cette présidence éventuellement "révolutionnaire", qui va commencer évidemment par être une présidence verrouillé... Ne perdez jamais espoir, camarades: plus elle sera verrouillée, plus la crise fera pression sur elle, plus il sera peut-être nécessaire qu'elle devienne "révolutionnaire" pour espérer s'en sortir (voir notre très sympathique "American Gorbatchev").

 22 novembre 2008 —
http://www.dedefensa.org/article-en_afghanistan_la_victoire_sera_made_in_usa_ou_ne_sera_pas_22_11_2008.html

22/11/2008 - Faits et commentaires

8-2 Obama Est Un Faucon, Dans La Grande Tradition Américaine.

Dans son dernier article pour The New Stateman, John Pilger revient sur l'histoire du parti Démocrate et décrit sa tradition guerrière et expansioniste. Il y a peu de chance que Barak Obama ne la suive pas.
En 1941, l'editeur, Edward Dowling écrivait : " les deux plus grands obstacles à la Démocratie aux Etats Unis sont, premièrement, l'illusion trés répandue chez les pauvres que nous avons une Démocratie, et deuxièmement, la terreur chronique chez les riches qu'on en est une". Qu'est ce qui a changé ?

La terreur des riches n'a jamais été aussi grande, et les pauvres ont transmis leur illusion à ceux qui croient que quand George. W. Bush finira finalement son mandat en Janvier, les nombreuses menaces qu'il fait courir au reste de l'humanité vont diminué.
L'élection à venir ( cet article a été rédigé avant le résultat des élections, et est prémonitoire de ce qui va se passer ndlt) de Barak Obama qui selon un commentateur en extase " marque un moment véritablement excitant et historique dans l'histoire des US" est le produit d'une nouvelle illusion. En fait cela semble nouveau. Mais des moments historiques vraiment excitants ont été fabriqués lors de campagnes présidentielles US aussi loin que je puisse m'en souvenir, créant ce que l'on peut simplement décrire comme de la "merde" (bullshit) à grande échelle.

La race, le sexe, l'apparence, le langage corporel, les épouses, les enfants, même les crises à dimension tragique (style la grand mère maternelle d'Obama meurt - est débranchée - la veille de l'élection ndlt), tout cela est manipulé par le marketing et la "fabrique d'image", maintenant magnifiée par la technologie "virtuelle". Grâce à un système collégial électoral non démocratique (ou, dans le cas de Bush, des machines à voter trafiquées) seuls ceux qui à la fois contrôlent et obéissent au système peuvenr gagner. C'est le cas depuis la véritable victoire historique et excitante d'Harry Truman, le Démocrate libéral, qu'on a dit être un homme humble issu du peuple, et qui a montré combien c'était un homme de poigne en rasant deux villes avec la bombe atomique
Comprendre Obama comme président des Etats Unis, n'est pas possible sans comprendre les exigences d'un système de pouvoir toujours le même : c'est en fait un grand jeu médiatique. Par exemple, depuis que j'ai comparé Obama à Robert Kennedy dans ces pages, il a fait deux déclarations importantes, dont les implications n'ont pas été autorisées à spolier les festivités. La première faite à la conférence d'AIPAC, le lobby sioniste, qui, comme l'a fait remarqué Ian Williams, " fera qu'on vous accusera d'anti sémitisme si vous citez sont propre site (AIPAC) sur son pouvoir". Obama a déjà offert sa genuflexion, mais le 4 juin il est allé plus loin. il a promis de soutenir " une Jérusalem indivisible" comme capitale d'Israël. Aucun gouvernement sur terre ne soutient l'annexion par Israël de tout Jerusalem, y compris le régime de Bush qui reconnait la résolution de l'ONU désignant Jerusalem comme ville internationale.

Sa deuxième déclaration, largement ignorée, a été faite à Miami le 23 mai. S'adressant à la communauté d'expatriés cubains- qui depuis des années produit immanquablement des terroristes, des assassins, et des trafiquants de drogue pour les administrations US - Obama a promis de continuer l'embargo qui paralyse Cuba depuis 47 ans, et qui a été déclaré illégal par l'ONU d'année en année.
De nouveau Obama est allé plus loin que Bush. Il a dit que les Etats Unis avaient "perdu l'Amérique Latine". Il a décrit les gouvernements démocratiquement élus du Venezuela, de la Bolivie, du Nicaragua comme des " vides" à combler. Il a soulevé le problème de l'influence iranienne en Amérique Latine, un non sens, et a approuvé le "droit de frapper les terroristes qui cherchent refuge dans des zones transfrontalières" de la Colombie. Traduit cela veut dire le "droit" pour un régime dont le président et les plus importants hommes poliques sont liés aux escadrons de la mort, d'envahir ses voisins de la part de Washington. Il a aussi approuvé l'initiative dite de Merida, qu'Amnesty International et d'autres ont condamnée pour que les US transplante la "solution colombienne" au Mexique. Il ne s'est pas arrêté là. "Nous devons de même faire pression plus au Sud" a-t-il dit. Même Bush n'avait pas dit cela.
Il est temps que les penseurs bien intentionnés grandissent politiquement et discutent du monde du pouvoir tel qu'il est et non pas tel qu'ils espèrent qu'il soit. Tout comme les candidats sérieux à la présidentielle, passés et présents, Obama est un faucon et un expansioniste. Il est issu d'une tradition Démocrate ininterrompue, comme les présidents guerriers, Truman, Kennedy, Johnson, Carter et Clinton l'ont prouvé. La différence d'Obama peut être c'est qu'il se sent un besoin encore plus grand de montrer combien il peut être dur. Même si la couleur de sa peau fait sortir à la fois supporters et racistes, pour le grand jeu du pouvoir cela ne compte pas. "Le véritable moment excitant et historique, dans l'histoire des US" n'aura lieu que quand ce jeu sera contesté.
John Pilger 12/06/08 www.johnpilger.com - John Pilger est journaliste et producteur de films.
Traduction Mireille Delamarre pour www.planetenonviolence.org

Commentaire de la traductrice Mireille Delamarre sous forme de citations
"Ce n'est pas suffisant pour les journalistes de se voir comme de simples messagers sans comprendre les agendas cachés du message et des mythes qui l'entoure."John Pilger

"Ce que nous voyons c'est le plus haut degré de résignation et d'apathie et d'impuissance que j'ai jamais vu. Nous ne parlons pas de remue ménage, nous ne parlons pas d"espoir". Nous ne parlons pas de rhétorique. Nous ne parlons pas d'"Obama rock star". Nous parlons de la question qui est posée partout où je vais : que reste-t-il aux peuple américain en matière de décision si ce n'est sur ce qui les concerne personnellement et ce dans des circonstances de plus en plus restrictives d'année en année ? Et la réponse est rien. (Interview, RealNews.com, 4 Novembre http://therealnews.com/t/index.php?option=com_content&task=view&id=31&Itemid=74&jumival=2717).

L'image de marque politique de l'Amérique avec les desastres d'Irak et d'Afghanistan est mal en point, d'où la nécessité d'un "lifting", pour qu'elle renaisse, soit vendue et relancée, remise au goût du jour grâce à une nouvelle équipe.

Comme un dirigeant l'a écrit trés clairement dans le Times le 5 Novembre :

"La nation américaine refera le plein de confiance qu'elle a perdu ces derniers temps. Aux yeux du monde l'ardoise sera vierge et le prétexte, toujours fallacieux, pour l'anti américanisme n'aura plus lieu d'être" (http://www.timesonline.co.uk/tol/comment/leading_article/article5084156.ece)

Critiquer Obama, un métisse à la Maison Blanche, sera taxé de raciste.

Comme critiquer Israël, '"l'état juif" est taxé d'antisémitisme.

http://www.planetenonviolence.org/Obama-Est-Un-Faucon,-Dans-La-Grande-Tradition-Americaine_a1725.html?PHPSESSID=d24188e4e491f5d2b39ef87fc39e2e4b

 


8-3 Ali Gharib : amnistie pour Cheney et acolytes ?

A en juger par les rares fuites de Président élu de Barack Obama équipe de transition, les enquêtes et les poursuites de haut niveau, George W. Bush fonctionnaires de l'administration pour les actes de torture et de crimes de guerre sont une perspective lointaine. Mais susceptible ou non, qui ne s'arrêtent pas les experts de débattre de la question de savoir si les personnes responsables doivent rendre des comptes.
Indépendamment du fait que Vice President Dick Cheney, ancien secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld ou d'autres sont traînés devant des jurys, un changement flagrant semble absolument certaine: Obama est sans équivoque contre la torture, et la pratique est susceptible de prendre fin en vertu de son administration.
«Même si j'ai été déçu par les autres présidents dans le passé, je ne l'écoute et je crois Obama quand il a dit que nous ne la torture. Je pense que c'est crucial», a déclaré Michael Ratner, le président du Center for Constitutional Rights .
Mais renonciation à controverse et la rigueur des méthodes d'interrogatoire mai ne suffira pas à rétablir de façon permanente le terrain moral élevé que Obama l'administration a promis de ramener à l'américaine, l'interaction avec le reste du monde.
Si Obama ne tient pas sur la torture qui se sont produits, plutôt que de simplement cesser la pratique, la porte mai être laissée ouverte pour l'avenir de ressusciter les administrations les plus dures de techniques d'interrogatoire, a déclaré Ratner lors d'un récent forum à l'Université de Georgetown Law School.
"Si Obama veut vraiment nous assurer que nous n'allons pas la torture, il doit lancer une enquête criminelle", a déclaré Ratner, l'auteur de "Le procès de Donald Rumsfeld: une poursuite dans le livre."
Il a dit que les objectifs d'une telle enquête serait facilement identifiable "acteurs clés" et "principes" de l'administration Bush qui éclos plans de permettre et de justifier juridiquement des méthodes d'interrogatoire dures critiques allèguent que sont la torture, y compris la controversée «waterboarding» simulé technique de la noyade.
Ces poursuivi, a déclaré Ratner, comprendra des hauts fonctionnaires de l'administration, tels que Cheney, Rumsfeld, et l'ancien Central Intelligence Agency chef George Tenet, ainsi que l'équipe juridique qui fûts de ce qui est maintenant considéré comme un négligé juridique pour justifier la torture.
Key administration Bush avocats impliqués dans la fourniture de couverture juridique à des pratiques dures, y compris de vives critiques de la "torture mémo" du ministère de la Justice du Bureau du Conseiller juridique (OLC), notamment ancien procureur général, et plus tôt conseiller de la Maison Blanche Alberto Gonzales; Cheney du chef d'état-major et ancien conseiller juridique auprès du Vice President du bureau de David Addington, et l'Université de Californie, Berkeley, professeur de droit et ancien avocat OLC John Yoo.
Si les personnages derrière les techniques douteuses ne sont pas tenus responsables pour les États-Unis et en violation des lois internationales, a déclaré Ratner, présidents après mai Obama simplement dire: «Eh bien, au nom de la sécurité nationale, je peux simplement refaire ce que Obama vient de mettre en place. Je peux aller de nouveau la torture. "
Ratner a également parlé de la préoccupation que, de l'avis du reste du monde, "de ne pas faire une enquête et de poursuites, donne l'impression d'impunité."

Mais Ratner opposés sur l'estrade, Stewart Taylor, Jr. a fait valoir que l'enquête et les poursuites ne sont pas appropriées.
"Les gens qui sont appelés" les criminels de guerre par [Ratner] et d'autres ne pense pas qu'ils agissent en toute impunité », a déclaré Taylor, Brookings Institution boursier et fréquemment au Newsweek et le National Journal.
Dans le 21 juillet édition de Newsweek, Taylor a demandé à Bush préventive grâce à une administration officielle, qui pourraient être tenus de rendre des comptes pour les actes de torture ou de crimes de guerre. Taylor a été la raison que, sans crainte de poursuites, et un vrai compte de ce qu'il a appelé "la tombée de la nuit actes» ne pourrait jamais venir à la lumière.
En outre, à la Georgetown Law cas Taylor a déclaré enquête et de poursuite éventuelle "déchirer le pays".
Mai être que la pensée de Obama, qui, en plus de conseils, il ne serait pas enquêter sur les malversations et l'administration Bush, a déclaré son intention de gouverner en tant que président de la réconciliation politique dans son discours de victoire électorale.
Dans Grant Park à Chicago le 4 nov. Obama rabâchage une citation de tués leader des droits civils Martin Luther King, Jr., mais au lieu de la rhétorique de flexion "arc de l'histoire» vers la «justice», comme le Roi a appelé Obama pour elle à être plié "vers l'espoir d'un meilleur jour."
Mais Ratner a déclaré que le pays était déjà divisé, et que diviser ce qui est exactement une future administration pourrait exploiter politiquement à rétablir la torture. Il a dit que Obama doit fermer le fossé et de le faire n'est pas rehashing le passé.
"Vous êtes en veillant à ce que dans l'avenir, nous ne sommes pas encore la torture," a déclaré Ratner. "Ce n'est pas regarder en arrière."
Un autre problème potentiel avec les enquêtes et les poursuites, dit Taylor, est que les fonctionnaires de l'administration Bush a manifestement cherché à savoir si les méthodes qu'ils étaient sur le point d'approuver étaient justifiées, et, en fait, on leur a dit qu'ils étaient dans l'ordre juridique clair.

"Il n'y a pas de preuve que les hauts fonctionnaires ont agi avec une intention criminelle", at-il dit. "Ils étaient en s'appuyant sur la bonne foi de l'avis de l'avocat."
Taylor a déclaré que, depuis l'origine des conseils juridiques du ministère de la Justice, il serait erroné pour le même ministère de la Justice à "tourner" et de poursuivre les personnes pour les actions que sa précédente incarnation a dit explicitement sont légales.

Mais Taylor, du point rate deux questions: que les crimes auraient été donné un feu vert en raison de la collusion avec la Maison Blanche, et que Ratner propose d'enquêter sur ces mêmes fonctionnaires de la Justice qui ont participé à donner l'approbation.
Malgré se référant à John Yoo comme un "gonzo exécutif impérialiste", Taylor a déclaré que «les fonctionnaires, comme eux ou pas, ont été honorablement motivés» parce qu'ils étaient "désespérément peur" d'une autre attaque terroriste.
Ratner insiste sur le fait que les fonctionnaires, une partie d'un groupe, cabale ou conspiration ", mai être coupable parce qu'ils étaient" secouristes et abetters ".
"[OLC] n'est pas de donner un conseil indépendant", a insisté Ratner. «Ils ont été l'élaboration des notes de service pour adapter une politique qui a déjà été déterminé."
Et tandis que Taylor a été prompt à souligner que de nombreuses administrations américaines ont été accusés de crimes de guerre par diverses sources, Ratner a répondu que c'était la première fois que toute l'administration a fait "agressé l'interdiction de la torture".
Cela pourrait être une des raisons pour lesquelles, si les États-Unis ne prend pas soin de sa propre maison, responsables de l'administration Bush va probablement se poursuivre sur les frais en Europe et ailleurs.
Dans les tribunaux internationaux, a déclaré Ratner, ces fonctionnaires ne seront pas en mesure de se cacher derrière le bouclier juridique de notes internes du gouvernement ou de décrets exécutifs.
«Ils n'ont pas de défense en droit international", at-il dit. «Ils sont finis."
Ali Gharib

http://www.ipsnews.net/news.asp?idnews=44854
Nov 25 (IPS) -
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Texte original :

http://www.ipsnews.net/news.asp?idnews=44854

RIGHTS-US: No Amnesty for Cheney et al, Say Torture Opponents

By Ali Gharib


8-4 Guantanamo : Les dossiers

1 La Suisse a refusé l'asile à trois anciens détenus de Guantanamo.

Comme d'autres, ils attendent dans leur prison de la base militaire américaine une terre d'accueil, alors qu'aucune charge ne pèse sur eux.

Des ex-prisonniers de Guantanamo trouvant une terre d'accueil en Suisse? Le pas aurait pu être franchi. En été 2008, des demandes d'asile ont été introduites auprès de l'Office fédéral des migrations (ODM) au nom des trois détenus se trouvant toujours sur la base américaine.

Mais les requêtes des requérants, un Libyen, un Algérien et un Chinois Ouïgour, ont été déboutées le 10 novembre. Leur représentant à Berne, Dominik Heinzer, s'apprête, avec le soutien d'Amnesty International (AI), à déposer un recours auprès du Tribunal fédéral. AI a invité cette semaine en Suisse les avocates étasuniennes des détenus pour témoigner des conditions de vie à Guantanamo.

Innocent maintenu en isolement

Depuis janvier 2002, des centaines de combattants ennemis ont été incarcérés illégalement et torturés sur l'île cubaine. Plus de 250 personnes y sont toujours en captivité. Cinquante de ces détenus – dont les trois requérants pour la Suisse – n'ont aucune charge contre eux, mais attendent en prison de trouver une terre d'asile.

«Leurs conditions de détention sont très dures», affirme Gitanjali Gutierrez. L'avocate américaine arrive tout juste de l'île où elle a rencontré son client libyen Abdul Ra'uf al Quassim. «Bien que reconnus innocents, ils continuent d'être maintenus en isolement dans des cellules sans fenêtres. Leurs sorties se limitent à une petite cour couverte d'où ils peuvent voir un bout de ciel en levant la tête.»

Un vent d'espoir

L'élection de Barak Obama aux Etats Unis devrait apporter un vent d'espoir. Le futur président s'est engagé à mettre un terme aux détentions illégales à Guantanamo. «Pour 80% des prisonniers, cela signifie la liberté. Pour les 20% restant, cette nouvelle est terrifiante, poursuit l'avocate. Car il y a de fortes chances qu'ils soient renvoyés chez eux où ils risquent d'être torturés dans des lieux secrets.» Et de citer l'exemple de son client libyen qui préfère rester à Guantanamo plutôt que d'être rapatrié dans son pays.

De son côté, Dominik Heinzer n'est pas satisfait des arguments avancés par l'office des migrations.

«Tout en reconnaissant que les prisonniers risquent bel et bien d'être persécutés s'ils sont renvoyés chez eux, l'ODM estime que ces personnes n'ont pas besoin de la protection de la Suisse car elles ne sont pas menacées de renvoi dans leur pays d'origine, explique-t-il. Pourtant, il y a eu des précédents: des détenus ont été refoulés en Libye où ils se trouvent maintenant en détention arbitraire dans des lieux secrets. Il y a aussi des Russes qui ont été refoulés et torturés et des Algériens qui ont disparu à leur retour. Dans la majorité de ces cas, leurs pays d'origine avaient donné des assurances diplomatiques, mais celles-ci n'ont pas été respectées.»

Et le juriste bernois de rappeler que la Suisse et l'Espagne sont les seuls pays d'Europe qui acceptent de traiter les demandes d'asile déposées, via l'ambassade ou un avocat, par des personnes se trouvant à l'étranger.

Contacté par téléphone, le porte-parole de l'ODM, Roman Cantieni a confirmé que «trois demandes ont effectivement été déposées et ont fait l'objet de décisions. Mais pour des raisons de protection des données, nous ne pouvons donner aucun autre renseignement.»

Trop proches des milieux terroristes

Autre raison invoquée par la Suisse pour justifier son refus: les questions de sécurité. Selon Dominik Heinzer, l'ODM reprocherait aux requérants d'être trop proches des milieux terroristes: «La Suisse se réfère pour cela au fait qu'ils soient considérés par l'administration Bush comme combattants ennemis».

«Quasiment tous les prisonniers sont qualifiés de combattants ennemis, précise Gitanjali Gutierrez. Nous avons une foule d'informations prouvant l'innocence de nos clients, mais nous ne pouvons les rendre publiques car elles ont été «classifiées» par Washington. En revanche, nous pouvons affirmer qu'ils ont été torturés. Malgré cela, il n'y a aucune charge contre eux.»

Et le juriste suisse d'ajouter: «Il est clair que s'il y avait le moindre indice qu'ils aient participé à un crime terroriste, ils seraient jugés aux Etats Unis, comme l'a été le chauffeur de Ben Laden.» Selon lui, Washington veut à tout prix maintenir l'appellation combattants ennemis pour les détenus de Guantanamo pour justifier les 6 à 7 années de détention. Seul le Chinois en a été relevé, comme d'ailleurs tous les Ouïgours détenus à Guantanamo.

L'ODM aurait aussi exprimé des craintes sur les difficultés d'intégrations du fait que les requérants sont musulmans. «Je ne comprends pas cet argument, déclare encore Dominik Heinzer. La communauté musulmane est très importante en Suisse. Et on n'a pas à refuser un requérant à cause de sa religion.»

Les pays européens complices

Pour le juriste, le refus de la Suisse serait surtout d'origine politique: «Comme les autres pays européens, la Suisse ne veut pas être le premier pays à accueillir les ex-prisonniers de Guantanamo. L'ensemble de l'Europe considère qu'elle n'a pas à nettoyer les pots cassés de l'administration Bush et que les Etats-Unis doivent montrer l'exemple.»

Dominik Heinzer rappelle toutefois que, si Washington peut être désignée comme responsable de l'existence de Guantanamo, les pays européens en sont complices! Comme le démontre le rapport du sénateur Dick Marty sur les prisons secrètes de la CIA, les transferts pour Guantanamo se faisaient sur territoire européen.

swissinfo, Carole Vann/InfoSud



10 Analyse -  Géopolitique et stratégie – Réflexion
Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information

10-1 Obama et Lincoln (…et Lyautey)

Il est courant, surtout aux USA, de s'intéresser, à l'arrivée d'un nouveau président ou dans le cours de sa présidence, à son "modèle de président", à sa référence dans la liste de ceux qui l'ont précédé. Obama a souvent été et est couramment considéré comme une sorte de "réplique" de Franklin Delano Roosevelt, essentiellement à cause des circonstances. Il s'avère que sa référence est républicaine (ce point-là anecdotique, on en conviendra) et que c'est l'un des géants de l'histoire des USA: Abraham Lincoln, l'homme de la crise totale des Etats-Unis d'Amérique.

Obama a déjà beaucoup cité Lincoln dans ses discours. Il a composé son discours d'inauguration du 20 janvier 2009 en se référant intellectuellement et spirituellement à Lincoln. Il s'inspire du thème d'un des plus fameux textes de la littérature politique US, la Gettysburg Adress de Lincoln, à la fin de la bataille de Gettysburg de 1863 qui fut le tournant de la Guerre de Sécession, – un texte court, magnifique au moins par sa puissance et sa forme, sur le thème d'"une deuxième naissance de la liberté".

CNN.News donnait, le 19 novembre, une analyse sur cette démarche intellectuelle d'une proximité entre Obama et Lincoln. Certains sont sceptiques quant à l'utilisation qu'il faut faire de ce trait intellectuel, ou de l'importance qu'il faut lui accorder. C'est le cas du professeur d'histoire de la Columbia University, Eric Foner, un spécialiste de Lincoln et l'auteur de Our Lincoln: New Perspectives on Lincoln and His World. «Lincoln is a great man, and people should learn from him. But I think, as a historian, people ought to calm down a little about these comparisons. They are entirely different situations, worlds, political systems. There aren't I think a lot of exact direct lessons one can or should necessarily try to learn from Lincoln. […] Lincoln is a Rorschach test. Everybody finds themselves in Lincoln. Everybody finds what they want to find in Lincoln. There are dozens of Lincolns out there. So saying "I'm reading Lincoln or modeling myself on Lincoln" doesn't really tell us a heck of a lot.»

Obama lui-même croit à cette référence, puisqu'il cite souvent Lincoln et dit s'inspirer de l'exemple de ce président. L'analyse citée, qui donne la parole à divers historiens, s'attache surtout à deux aspects d'une possible comparaison: la composition des cabinets respectifs, surtout avec la nomination d'Hillary Clinton par Obama au département d'Etat, et la situation du pays.

«In a recent CBS interview, Obama said he's been spending a lot of time reading up on Lincoln, a further sign that he may try to channel the former president's successes. Obama said he was reading presidential historian Doris Kearns Goodwin's 2005 book 'Team of Rivals,' which focuses on Lincoln's Cabinet. "There is a wisdom there and a humility about his approach to government, even before he was president, that I just find very helpful," he told '60 Minutes' correspondent Steve Kroft. When asked whether he would be willing to put political enemies in his Cabinet, Obama responded, "Well, I tell you what, I find him a very wise man."

»Lincoln, after all, put a political rival in his administration: fellow Republican and New York Sen. William Seward. He fought a hard campaign against Lincoln, often using his experience as a reason why he should win the party's nomination over the Illinois politician. Seward later lost the vote. The same held true for Obama's former primary rival Sen. Hillary Clinton, who is being discussed now as a potential pick for secretary of state. Like Seward, Clinton is a senator from New York and fought a long, bruising primary battle, albeit a Democratic one. Watch analysts weigh in on Clinton's future »

»But as Obama considers Clinton and even Republicans for the Cabinet, the use of a Lincoln playbook may not help. "A lot of what has been said as a historian strikes me as a little misguided. [Obama], for example, is modeling himself after Lincoln by [possibly] putting Hillary Clinton in the secretary of state," Forner said. "But, by the way, that was typical in the 19th century. Most presidents took a major figure of their own political party, often someone who wanted the job himself, and made him secretary of state. That was a fairly conventional thing to do."

»[Ronald White, author of the upcoming book 'A. Lincoln: A Biography'] said Lincoln's strategy was to surround himself with people who were equally strong. "And I think one of the comparisons to recent presidents is that they often have put in people from their own states who often are 'yes people' to them. Therefore, they have not been given the benefit of strong contending points of view," he added. So would a team of rivals work today? "I think this is the great question. Would it be possible? I hope it is. I think it's a more difficult task today," White said. "The Civil War also helped kind of say, 'we have to have kind of a unity government.' This is a big challenge. I hope [Obama] can do it. I'm not sure he can."

»Harold Holzer, one of the country's leading authorities on Lincoln and the Civil War, said the state of the nation today may be a major barrier to putting in place Lincoln's playbook. "Sen. Obama could have never contemplated a state leaving the country in reaction to his election, which was pretty rough. Lincoln could have never imagined nuclear war, the kind of foreign challenges that occur," Holzer said.

»Holzer's new book, 'Lincoln President-Elect: Abraham Lincoln and the Great Secession Winter 1860-1861,' examines the period between his election and inauguration. But Holzer said that although the nation's challenges may be different, "leadership comes not from experience alone or sometimes not from experience at all. It comes from a gravitas and self-deprecation and understanding of other people. It's going to be a very interesting period."»

Il y a beaucoup de similitudes entre Lincoln et Obama: la jeunesse au moment de l'accession au pouvoir, le talent oratoire, la croyance dans la puissance du verbe, voire une certaine dimension spirituelle de la démarche politique, etc. Il y a une certaine similitude aussi dans la perception qu'on a de deux personnages, à la fois énigmatiques (avant leur prise de pouvoir) et, peut-être, à la fois conscients de prendre le pouvoir à un moment d'une crise intense et gravissime du pays. Y a-t-il une différence de caractère ou une similitude de caractère? Le point est important.

Lincoln est apparu récemment, dans les écrits historiques qui ont exploré des aspects jusqu'ici délaissés, sans doute par conformisme, de sa personnalité, comme un personnage angoissé, dépressif (en plus, avec une femme psychologiquement malade); une psychologie tourmentée et d'essence très pessimiste, affectée de ce que les Romains nommaient le "tædium vitae " ("dégoût de vivre"). Cela peut paraître surprenant par rapport à l'image historique officielle qu'on en a, d'un Lincoln nécessairement optimiste pour le bien de l'américanisme, – mais surprise de courte durée lorsqu'on se rappelle ce que l'histoire officielle, surtout aux USA où elle n'est que promotion de l'américanisme, fait des personnages dont elle veut se servir.

Pour cerner rapidement ce trait de caractère fondamental de Lincoln, nous citons cet extrait d'une interview de Arnaud Teyssier, auteur d'une biographie du maréchal Lyautey, paru dans La Nouvelle Revue d'Histoire, en février 2006. Teyssier fait une comparaison révélatrice entre les caractères de Lincoln et Lyautey.

La NRH: «Votre biographie de Lyautey, récemment publiée, s'écarte de la littérature pieuse. Vous insistez souvent sur le caractère torturé, la nervosité, la fréquente déréliction de cet homme d'exception. Comment définiriez-vous son tempérament?»

Arnaud Teyssier: «Lors d'un récent voyage à New York, j'ai lu un important article sur Lincoln, – un personnage qui m'a toujours intéressé – dans la revue américaine "The Atlantic"… Il nous révèle que cette figure mythique de l'histoire américaine était un dépressif et un mélancolique, qui transcendait ses pulsions autodestructrices par l'action politique et la construction d'un grand rêve collectif. Je dis bien qu'il "transcendait", ou "sublimait", mais en aucun cas ne cherchait vraiment à guérir cette profonde maladie de son âme. J'ai été saisi par cette lecture parce que j'ai retrouvé "mon" Lyautey. Lyautey était un homme torturé par la mélancolie, qui fut malheureux toute sa vie. Mais, chose extraordinaire, il ne s'inclina pas devant son mal, mais au contraire en usa comme d'un ressort pour agir, pour servir son pays, ses idées, entraîner la jeunesse dans son sillage. Lyautey disait lui-même qu'il souffrait du 'tædium', mot latin qui évoque un véritable "dégoût" de la vie. Sa psychanalyse, à lui, ce ne fut pas le divan, mais l'action…»

Il s'agit évidemment d'un facteur essentiel qui est ici exploré, aussi bien dans le cas de Lincoln que dans celui de Lyautey, – et question tout aussi importante, on le comprend, si le caractère d'Obama a cette proximité-là de celui de Lincoln. Jusqu'ici, rien ne l'a montré, mais c'est dans la nature même de la chose que de ne pas se montrer, puisqu'il y a effectivement "sublimation" et que cette démarche est destinée essentiellement à l'action politique, donc à la vie publique. La question revient à savoir si Obama est un caractère tragique, et la réponse donnerait une précieuse indication sur ce que sera son gouvernement, et, surtout, sur la façon dont il abordera la crise.

24/11/2008

Bloc-Notes de DeDefensa



11 Annexe
Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information
11-1 "Dream Team" et désordre.

Sorti de quelques pensées "bling bling" ("Dream Team", "The Best and the Brightest") qui rassurent les chroniqueurs européens qui ne demandent qu'à être rassurés, il est vrai qu'il y a beaucoup à dire sur la façon dont Obama constitue son administration.

On s'est beaucoup attardé à l'équipe économique mais nous préférons nous attarder à l'équipe de sécurité nationale. Et nous notons d'abord:

• L'équipe de sécurité nationale (Clinton au département d'Etat, Gates à la défense, James Jones au NSC) sera présentée la semaine prochaine. L'équipe économique a été présentée lundi dernier. Cette préséance n'est pas indifférente. L'équipe économique est la plus sollicitée, la plus importante, la plus nécessaire. La priorité est totalement intérieure. La crise gronde.

• Cette façon de procéder, en mettant en place l'administration par "équipes", est très inhabituelle. D'habitude, on opère par individualités, sans ordre de préséance particulière sinon celle de la coutume, sans qu'il faille voir une indication dans la façon de procéder. Cette fois, au contraire, cette présentation a un sens, ou, disons, elle crée un sens, aidée en cela par les événements. Ce sens nous confirme ou nous dit : 1) que les affaires économiques et financières priment tout, et 2) que l'administration semble se décomposer en plusieurs "équipes", ou "modules" comme l'on dirait aujourd'hui, qui prennent l'allure après tout de plusieurs petits gouvernements dans un gouvernement; il y a principalement le gouvernement économique et le gouvernement de sécurité nationale, auquel pourrait s'adjoindre par exemple un gouvernement des domaines nationaux (infrastructures, sécurité intérieure, justice, etc.).

On a compris qu'au départ Obama sera plutôt et très fortement préoccupé par son "gouvernement économique". En raison de l'autorité indéniable du nouveau président, la composition et le fonctionnement "naturel" de ce "gouvernement"-là sont moins importants que ceux du "gouvernement de sécurité nationale", qui devrait être plus laissé à lui-même. C'est à celui-là que nous nous attachons. Effectivement, l'équipe de sécurité nationale sera présentée la semaine prochaine, avec Hillary Clinton au département d'Etat, Gates restant au Pentagone, le général des Marines à la retraite et ancien SACEUR, James Jones, comme directeur du National Security Council (NSC). Antiwar.com donne, le 25 novembre, quelques détails et références sur la chose.

Plus intéressant pour notre propos est le commentaire de Steve Clemons du 25 novembre également, sur son site The Washington Note. Il parle d'abord de la nomination de Gates (son maintien au Pentagone), qui est considérée comme quasiment acquise. Puis il enchaîne, – c'est ce qui nous intéresse surtout, – sur les relations dans l'équipe de sécurité nationale ainsi formée.

«I had moved close to the view that Gates should go. My thinking at the time was that Gates played a vital role "Out-Cheneying Cheney" in the last couple of years of G.W. Bush's term, but that his skill at crunching out the ambiguity in the national security decision making process that Cheney and Rumsfeld exploited would not be necessary in the Obama White House ecosystem. In other words, one needed Gates to be a constraint on Bush, but why would Obama want to run the risk that Gates would constrain his team?

»After speaking to some other national security policy experts very close to Bob Gates and General Brent Scowcroft, I changed course and began to see the value of Gates staying at DoD. My hunch is that Gates wants a chance to make the kind of leaps in the Middle East I have been writing about for some time. He wants to try and push Iran-US relations into a constructive direction. He wants to change the game in Afghanistan – and the answer will not be a military-dominant strategy. He wants to try and stabilize Iraq in a negotiated, confidence building process that includes Saudi Arabia, Iran, Turkey and other regional forces. And he wants to support a big push on Israel-Palestine peace and reconfigure relations between much of the Arab League and Israel.

»This is a big order. And he wants to lurk in the shadows, behind the scenes and away from cameras and let other of Obama's team get the spotlight and credit. National Security Advisor-to-be Jim Jones is on the same page as Gates – and the two of them will constitute a considerably strong axis of power inside the Obama White House. My hunch is that Hillary Clinton and her State Department Deputy James Steinberg will work collaboratively to achieve this vision.

»It's a big gamble. There is a large chance of paralysis between big foreign policy/national security guns that don't like yielding to power rivals in an administration. But the gamble could be a very big payoff for Obama and the country – and would actually deliver the "change" that so many are expecting.…»

Clemons est habituellement vu comme un modéré et un réaliste, son public est plutôt du même calibre. Il faut pourtant lire les commentaires de cet article qui, en général, ne sont pas tendres. D'une façon générale, c'est une levée de boucliers, sur le thème: "Obama avait promis du changement et tout ce qu'il fait, c'est de recycler de vieilles têtes archi-connues, qui ont déjà bien servi et bien montré ce qu'elles pouvaient donner…". Le seul "changement" que semble attendre Clemons de la formule, c'est, justement, que la formule marche, – que la synergie entre quelques vieux briscards produise quelque chose de nouveau. L'idée est intéressante mais la part faite à la "magie" d'Obama peut-être un peu excessive.

Affrontement d'ambitions et d'autorités

Sans trop s'engager sur des perspectives qui sont difficiles à distinguer, on peut tout de même faire quelques remarques. Elles s'enchaînent, se complètent, pour décrire une situation qui caractérise non pas quelques personnalités, non pas une possible "formule" mais bien cette sorte de "gouvernement de la sécurité nationale" de l'administration Obama qui se mettrait en place et dans lequel Obama n'aurait un départ qu'un intérêt secondaire, étant complètement accaparé par la crise intérieure aux USA.

D'abord, il y a la remarque que le "considerably strong axis of power" que vont former Jones et Gates concerne deux personnalités qui ont effectivement des affinités politiques, professionnelles et conceptuelles, deux personnalités qui se sont opposées chacune à leur façon à la politique extrémiste de GW Bush mais qui ont une forte culture liée au complexe militaro-industriel. Nous parlons moins, ici, d'orientation politique que d'autorité et de contrôle bureaucratique. A eux deux, Jones et Gates, ils peuvent prétendre contrôler la bureaucratie du CMI dans le sens qui leur importe, même si les rapports d'un Gates avec sa propre bureaucratie du Pentagone ne sont pas excellents; nous parlons ici d'un regroupement face à une concurrence possible de pouvoir, face à "l'extérieur".

… L'"extérieur", en l'occurrence c'est le département d'Etat, le concurrent naturel de la bureaucratie militaro-industrielle dans la formulation et la conduite de la politique de sécurité nationale. C'est-à-dire, Hillary Clinton.

Clinton, au contraire, est d'une autre culture. Son monde est la politique pure, avec ses réseaux d'influence, à Washington et au-delà. Elle a et elle aura à ses côtés (on le lui rapproche assez), son mari Bill avec ses multiples réseaux internationaux; certains sont parfois embarrassants parce que Bill, qui est une personnalité fantasque et entreprenante, ne s'embarrasse pas de précautions lorsqu'il s'agit de récolter de l'argent, mais cet ensemble lui donne une incontestable puissance. C'est "la maison Clinton", dite "Billary", qui est une puissance politique en soi, qui s'installe au département d'Etat. A première vue et sachant ce que l'on sait, il paraît improbable, sinon complètement vain, d'attendre de la "maison Clinton" une quelconque retenue au nom d'une sorte de solidarité gouvernementale. Les Clinton ne contrôlent pas la bureaucratie de sécurité nationale mais ils possèdent une formidable capacité d'influence et une ambition continuelle, non pour un but quelconque mais pour affirmer leur propre puissance. C'est ainsi que fonctionne Washington, c'est ainsi qu'ils fonctionnent.

Ce sont les situations respectives en place, telles qu'elles apparaissent. Elles forment une situation générale dont il est difficile de ne pas croire qu'il s'agit d'une situation idéale pour une concurrence d'ambitions et un affrontement comme Washington en a le secret, sinon l'habitude. La tension très grande de la situation internationale autant que la position nécessairement en retrait d'Obama sont des facteurs idéaux pour alimenter cette concurrence et cet affrontement. Les uns et les autres ont assuré leur position auprès d'Obama, notamment leur situation d'accès et d'influence auprès du président. Pour Jones, directeur du NSC, c'est une chose normale; pour Gates, qui a le poids du Pentagone affirmé durant la présidence Bush, c'est également normal. Hillary, elle, a bien montré ses intentions, en réclamant et, semble-t-il, en obtenant des conditions précises pour accepter la fonction.

Leonard Doyle, dans The Independent, du 23 novembre, précise ces conditions, – mentionnant d'ailleurs sans le relever précisément un autre facteur qui accentuera l'affrontement avec le NSC, qui est le probable transfert vers cet organisme des principaux conseillers de politique étrangère d'Obama adversaires d'Hillary: «Before Hillary Clinton has been formally offered the job as Secretary of State, a purge of Barack Obama's top foreign policy team has begun. The advisers who helped trash the former First Lady's foreign policy credentials on the campaign trail are being brutally shunted aside, as the price of her accepting the job of being the public face of America to the world. In negotiations with Mr Obama this week before agreeing to take the job, she demanded and received assurances that she alone should appoint staff to the State Department. She also got assurances that she will have direct access to the President and will not have to go through his foreign policy advisers on the National Security Council, which is where many of her critics in the Obama team are expected to end up.»

En un sens, on pourrait rapprocher la situation de l'équipe de sécurité nationale qui s'esquisse de celle qui exista avec Jimmy Carter de 1977 à 1980, avec la concurrence ouverte et constante entre Zbigniew Brzezinski (NSC) et Cyrus Vance (département d'Etat), mais avec le secrétaire à la défense Harold Brown restant relativement neutre. Encore cette situation reposait-elle sur une réalité, c'est-à-dire la dualité de Carter hésitant entre une politique ferme contre l'URSS (prônée par Brzezinski) et la recherche d'un réel compromis (défendu par Vance); et la démission de Vance, en avril 1980, entérina une évolution décisive de Carter, devenu fortement anti-soviétique avec l'invasion de l'Afghanistan par les Soviétiques en décembre 1979. (L'invasion avait été en partie suscitée par des mesures de soutien aux islamistes afghans, de Brzezinski, dès l'été 1979, et c'est là qu'on peut dire que Brzezinski l'emporta contre Vance.)

Mais la comparaison s'arrête là. La concurrence Brzezinski-Vance avait un objet compréhensible et, dirions-nous, "constructif": l'orientation de la politique. Il n'en sera rien avec le "gouvernement de sécurité nationale" d'Obama, où les uns et les autres sont assez d'accord pour une poursuite à peine modérée de la politique extérieure actuelle. De même ne peut-on comparer cette situation avec celle de l'administration Bush, pourtant avec un président infiniment effacé; dans ce cas, il n'y eut ni affrontement, ni concurrence, Rumsfeld prenant très vite l'autorité centrale de la politique post-9/11, avec le soutien actif de Cheney et celui, bien entendu, de GW perdu dans ses rêves de grandeur. Powell fut complètement isolé au département d'Etat et Rice (directrice du NSC) alla vers où poussaient les vents dominants. (Le deuxième terme de GW n'a pas d'intérêt exemplaire: c'est un chaos qui enchaîne sur le premier terme et est déterminé par lui, donc sans valeur de référence propre.)

Le "gouvernement de sécurité nationale" d'Obama semble un cas exceptionnel parce qu'il devrait avoir une certaine autorité, par la seule volonté de ce président de s'attacher d'abord et essentiellement à la crise intérieure et déléguant de facto une partie de sa propre autorité pour les affaires extérieures. Les prétendants à la direction de ce "gouvernement" n'auront nulle part le moindre frein d'un éventuel sentiment d'illégitimité. La politique suivie n'étant pas vraiment en cause, il s'agira surtout d'une concurrence d'autorité, d'un affrontement de puissance, auxquels la propre dynamique des intérêts des uns et des autres pousseront évidemment et fortement. (La possibilité d'un rôle du vice-président Biden, spécialiste en politique extérieure, devrait renforcer plutôt qu'apaiser cette confrontation en rendant encore plus nécessaire l'affirmation des positions d'autorité des uns et des autres.) On pourrait alors se trouver devant un paradoxe. Alors qu'au départ, la politique extérieure semblerait fixée sur une continuité avec quelques aménagements de forme, les inévitables concurrences et affrontements pourraient justement conduire à des interférences graves dans cette politique, d'autant plus fortes qu'elles se feraient sans intention dans ce sens, donc sans véritable souci de leurs conséquences. C'est-à-dire que le désordre, la situation qui semblerait la plus improbable dans les conditions d'autorité d'Obama qui nous sont décrites actuellement, pourrait en être le résultat.

Le vœu de Clemons nous paraît singulièrement pieux, et son "intuition" («My hunch is that Hillary Clinton and her State Department Deputy James Steinberg will work collaboratively to achieve this vision») dépendre plutôt d'un désir idéalisé qu'enfin les USA se sortent du cloaque laissé par GW. D'ailleurs, il le sent bien, le brave Clemons, et nous dirions que c'est là sa bonne intuition lorsqu'il tempere son hypothèse: «It's a big gamble. There is a large chance of paralysis between big foreign policy/national security guns that don't like yielding to power rivals in an administration.» Ainsi Obama pourrait-il se réveiller, un triste matin, avec une politique de sécurité nationale en crise, en plus de sa crise intérieure.

Notons en post scriptum qu'il peut aussi y avoir l'inattendu, par exemple qu'en dernière minute l'accord avec Hillary ne se concrétise pas (l'annonce officielle est pour la semaine prochaine). Dans ce cas, comme le note aujourd'hui Adrian Hamilton dans The Independent…the appointment of Hillary Clinton, generally expected within the next week (it would be a huge blow to Obama's prestige now if it did not go through)»), ce serait un formidable revers pour Obama. D'ores et déjà et d'une façon ou l'autre, Hillary Clinton doit imprimer sa marque dans l'administration Obama, et avec une probabilité bien plus grande que ce soit vers le pire plutôt que vers le meilleur.

27 novembre 2008.

 



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