mercredi 6 août 2008

n°383 -Les Dossiers d'Irak- 5/08 -G21 - L’armée US : les généraux américains, ont constamment menti sur les coûts réels de l' occupation .]



-------- Message original --------
Sujet: n°383 -Les Dossiers d'Irak- 5/08 -G21 - L'armée US : les généraux américains, ont constamment menti sur les coûts réels de l' occupation .
Date: Wed, 6 Aug 2008 13:03:03 +0200
De: Marc Lemaire <fa032881@skynet.be>


                                             Aujourd'hui, face aux ambitions hégémonique de l'impérialisme, l'information est une arme au service de la paix
                                                                             Dénoncer ne suffit plus, il faut expliquer, informer, transmettre



                Les Dossiers d'
Irak
                                            N° 383                                                         5/08/08 

                                            Par M.Lemaire

                  



Le "
Journal d'Irak  " est visible  sur ...

 

NB : Si vous voulez-me contacter ou obtenir le Journal par mail, une seule adresse : fa032881@skynet.be



Sommaire : :

1 Médias et Manipulation de l'opinion / Vidéos

1-1 Baisse du nombre de journalistes tués dans les zones de conflit..

1-2 Les gangs de l'armée US.

2 Brèves

2-1 L'armée américaine prétend voir poindre une accalmie durable.

2-2 Un retrait rapide d'Irak inquiète l'armée US.

2-3 Six milliards de dollars pour Bagdad ?

2-4 Washington Post évoque les ambiguïtés autour des revenus pétroliers de l'Irak

Avec la montée des revenus pétroliers irakiens, un vaste débat a été lancé sur les aides financières américaines à ce pays, selon les sociétés d'audit états-uniennes citées par le quotidien Washington Post.

Les rapports fournis par les sociétés d'audit américaines prévoient que les revenus pétroliers irakiens vont se redoubler cette année, indique le Washington Post, cité par l'agence Irna. "Entre 2005 et 2007, 10%, seulement, des revenus pétroliers irakiens ont été dépensés dans les projets de reconstruction et 1% dans les projets conjoints avec les Etats-Unis, en matière d'électricité, d'eau, d'armement et de construction de routes", prétend le quotidien américain.

De tous les détracteurs de la politique irakienne de Bush, certains membres du Congrès s'appuient sur le récent rapport des sociétés d'audit, pour conclure que les douteuses aides financières à l'Irak n'auraient plus de justification.

IRIB

05-08

http://french.irib.ir/index.php?option=com_content&task=view&id=12055&Itemid=0

 
3 Dossier & Point de vue

3-1 Michel Chossudovsky : Qui est derrière "al Qaïda en Irak"?

3-2 Point de vue de Webster Tarpley : Gates fondateur d'AL-Qaeda.

5 Analyse -  Géopolitique et stratégie – Réflexion

5-1 Analyse : L'armée américaine, de l'incompétence au Folamour.

5-2  Lecomte : La sécurisation de la route du pétrole rime-t-elle avec l'élimination des régimes islamo-révolutionnaires ?

 
 
 
 
 
 
 



 
 
 
 
 




                                                                                          1 Médias et Manipulation de l'opinion / Vidéos
Ndlr :La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage les analyses ou point de vue des auteurs, mais doit être vu comme information.
1-1 Baisse du nombre de journalistes tués dans les zones de conflit..

Selon un décompte publié jeudi par l'organisation de défense des journalistes Presse Emblème Campagne (PEC), depuis le début de l'année, 48 journalistes ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions, contre 76 journalistes entre janvier et juillet 2007 (117 sur toute l'année dernière), selon la PEC, basée à Genève.

En juillet, trois journalistes ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions, un au Cambodge, un en Irak et un au Zimbabwe (cinq en juillet 2007)..

" L'Irak reste le pays le plus dangereux, avec 10 employés des médias tués depuis janvier", précise la PEC.

AFP – 31/7


1-2 Les gangs de l'armée US.
Description :  

Encore un scandale pour l'armée US : cette fois, c'est un rapport du FBI qui fait état d'une présence importante de gangs dans les rangs de l'armée, au point de représenter une menace pour la sécurité nationale.
Vidéo ajoutée le : 08-01-2008 16:09:10
Catégories : Télévision Actualités
Langue : Anglais
Lieu de tournage : États-Unis
Adresse de la vidéo :
http://ma-tvideo.france2.fr/video/iLyROoaftD-T.html



2 Les Brèves
Ndlr : PS : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information

2-1 L'armée américaine prétend voir poindre une accalmie durable.

Le colonel Ted Martin ; «j'ai discuté avec le général en chef et je lui ai dit que nous étions sur le point de parvenir à une sécurité durable», a-t-il dit à des journalistes par liaison vidéo depuis Bagdad.
Ces remarques ne s'appliquent cependant qu'au district de Rachid, soit le quartier sud de la ville.

La Première brigade de combat de la 4e division d'infanterie américaine, qui opère aux côtés des forces de sécurité irakiennes est positionnée dans le district de Rachid, soit le quartier sud de la ville..

Lorsque sa brigade est arrivée en mars pour un déploiement qui devait durer 15 jours, le colonel Martin était sceptique sur la possibilité qu'une «sécurité durable» soit à portée de main.
Le district de Rachid a compté 824 attaques en juillet 2007, soit une moyenne de 27 par jour, faisant de cette zone l'une «des plus dangereuses d'Irak», a-t-il rappelé.
En avril dernier, plus d'un an après la stratégie de renforts en Irak décidée par Bush, on comptait encore en moyenne cinq attaques par jour commises par des insurgés dans le district.

Et en juillet, cette moyenne était tombée à 1,5.
Les engins explosifs capables de percer les blindages, sont moins nombreux et les résistants ont recours à des engins explosifs plus sommaires et moins efficaces, a noté le colonel Martin.».

Mais il a ajouté que ses soldats devaient toujours affronter des menaces, notamment venant de mines placées sur les routes, et qu'il avait besoin de temps pour s'assurer que la sécurité est bien là.

Agence France-Presse

Le lundi 04 août 2008


2-2 Un retrait rapide d'Irak inquiète l'armée US.
Le retrait, envisagé par les deux candidats à l'investiture pourrait "tout simplement renverser tous les bénéfices auxquels nous sommes parvenus au prix de grands efforts", juge le chef de l'état-major interarmes américain, qui appelle par ailleurs ses troupes à demeurer "apolitiques" et "solidaires" du prochain président américain.

S'adressant aux employés civils et militaires du Pentagone, "Nous devons nous préparer à ce que le prochain président mettra en place", a averti, jeudi 28 février, le chef de l'état-major interarmes américain l'amiral, Mike Mullen.
"Nous devons être une base solide, totalement apolitique et absolument solidaire du président des Etats-Unis, qui qu'il ou elle puisse être à l'avenir", a-t-il ajouté, ne mentionnant aucun candidat dans ses propos.
Inquiet quant à un retrait d'Irak

Il a toutefois déclaré par la suite, à des journalistes, qu'il était inquiet d'un éventuel retrait prématuré des forces américaines en Irak, qui, selon lui, pourrait remettre en cause l'amélioration de la sécurité depuis l'envoi par George W. Bush de renforts en 2007.
Les deux principaux candidats démocrates encore en lice, Barack Obama et Hillary Clinton, ont annoncé que s'ils étaient élus, ils entameraient le retrait des soldats d'Irak peu après leur prise de fonction en janvier 2009.
"Je suis inquiet d'un éventuel retrait rapide, dans une situation sur le terrain qui n'appellerait pas ce choix", a déclaré Mike Mullen.
Un tel retrait pourrait "tout simplement renverser tous les bénéfices auxquels nous sommes parvenus au prix de grands efforts", a-t-il ajouté.
Le pouvoir civil fondamental

Il a toutefois souligné que le contrôle des forces armées par le pouvoir civil demeurait un principe "fondamental".
"Quand un nouveau président prendra ses fonctions, je recevrai mes ordres et nous les exécuterons."
NOUVELOBS.COM | 13.06.2008 | 13:48

 (Avec Reuters)


2-3 Six milliards de dollars pour Bagdad ?
Les 'responsables' irakiens veulent lever six milliards de dollars auprès d'investisseurs étrangers pour réhabiliter d'ici trois ans Bagdad, meurtrie par les bombardements depuis l'invasion américaine de 2003 ainsi que par l'embargo international qui l'avait précédée.

"Il faut trois milliards de dollars sur trois ans pour l'infrastructure et un montant équivalent pour les projets d'investissements", a affirmé mardi à la presse Tahsine al-Cheikhli, porte-parole du volet civil du plan 'de sécurité' de Bagdad.

"Le gouvernement irakien n'a pas les fonds suffisants pour mener à bien le développement de Bagdad et nous appelons donc les compagnies étrangères à venir investir en Irak", a-t-il ajouté.

"Certaines sociétés étrangères ont commencé à le faire et nous avons posé il y deux jours la première pierre d'un hôpital irako-allemand. Des compagnies européennes et du Golfe sont venues nous dire qu'elles souhaitaient investir en Irak et nous leur avons donné toutes les facilités prévues par la loi irakienne sur l'investissement", a-t-il ajouté.

En octobre 2006, le gouvernement irakien a approuvé une loi sur l'investissement qui protège les placements effectués dans ce pays.

M. Cheikhli a annoncé la construction de plusieurs tours dans la rue Haïfa, une des grandes artères de la ville, et dans d'autres secteurs de la capitale.

Il a également annoncé l'édification d'hôtels de luxe dans la quartier chiite historique de Kadhamiyah, ainsi que des restaurants et centres commerciaux au coeur de Bagdad.

Le plan directeur prévoit aussi la construction de nouvelles routes et d'autoponts (ponts réservés aux automobiles et qui enjambent des carrefours, ndlr)

Tahsine al-Cheikhli a promis que tous les projets respecteraient "le patrimoine de la capitale et l'environnement".

"Il y a aussi des projets pour reconstruire la rue Abou Nawas", célèbre allée qui longe le fleuve Tigre, a-t-il ajouté.

AFP / 05 août

 


2-4 Washington Post évoque les ambiguïtés autour des revenus pétroliers de l'Irak

Avec la montée des revenus pétroliers irakiens, un vaste débat a été lancé sur les aides financières américaines à ce pays, selon les sociétés d'audit états-uniennes citées par le quotidien Washington Post.

Les rapports fournis par les sociétés d'audit américaines prévoient que les revenus pétroliers irakiens vont se redoubler cette année, indique le Washington Post, cité par l'agence Irna. "Entre 2005 et 2007, 10%, seulement, des revenus pétroliers irakiens ont été dépensés dans les projets de reconstruction et 1% dans les projets conjoints avec les Etats-Unis, en matière d'électricité, d'eau, d'armement et de construction de routes", prétend le quotidien américain.

De tous les détracteurs de la politique irakienne de Bush, certains membres du Congrès s'appuient sur le récent rapport des sociétés d'audit, pour conclure que les douteuses aides financières à l'Irak n'auraient plus de justification.

IRIB

05-08

http://french.irib.ir/index.php?option=com_content&task=view&id=12055&Itemid=0

 



3 Dossier & Point de vue

Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information

3-1 Michel Chossudovsky : Qui est derrière "al Qaïda en Irak"?

(Ndlr : Ancien article mais qui reste d'actualité - suivie par une réponse actuelle ... )

Abu Musab Al Zarkaoui a été présenté par l'administration Bush et les médias occidentaux comme le cerveau derrière l'"insurrection" en Irak, censément responsable des massacres de civils irakiens.

Zarkaoui est l'ennemi extérieur de l'Amérique. L'administration Bush dans des déclarations officielles, y compris des discours présidentiels, des documents de la sécurité nationale, etc... a pointé vers le besoin de "courir après" Abu Musab Al Zarkaoui et Osama Ben Laden.

"Vous savez, je hais prédire la violence, mais je comprends la nature des tueurs. Ce type, Zarkaoui, un associé de al-Qaïda - qui était à Bagdad, d'ailleurs, avant la destitution de Saddam Hussein - est encore libre en Irak. Et comme vous vous rappelez, une partie de son plan opérationnel était de semer la violence et la discorde parmi les divers groupes en Irak par meurtres de sang-froid. Et nous avons besoin de trouver Zarkaoui afin que le peuple d'Irak puisse avoir un avenir plus brillant - brillant." (George W. Bush, Conférence de Presse, 1er juin 2004)

Le mandat officiel des forces d'occupation américaines et britanniques est de combattre et de gagner la "guerre au terrorisme" au nom du peuple irakien. Zarkaoui constitue la justification de Washington pour l'occupation militaire continue de l'Irak, sans faire mention du siège brutal des zones urbaines à forte densité de population dirigé contre "al-Qaïda en Irak" dont on dit qu'il est mené par Zarkaoui.

Les forces de coalition sont soutenues comme jouant un "rôle de maintien de la paix" en consultation avec les Nations Unies. Les médias occidentaux ont soutenu constamment tous en chœur la légitimité de la "guerre au terrorisme". Ils ont non seulement présenté Zarkaoui comme un terroriste brutal, ils ont aussi échoué à rendre compte de la campagne de désinformation du Pentagone qui a été connue et documentée depuis 2002.

Programme Zarkaoui PSYOP du Pentagone

Dans une déformation inhabituelle, le Washington Post dans un récent article, a reconnu que le rôle de Zarkaoui a été délibérément "magnifié" par le Pentagone en vue de galvaniser le soutien public pour la "guerre au terrorisme" menée par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.

"La campagne sur Zarkaoui est discutée dans plusieurs documents militaires intérieurs. "Diabolisation de Zarkaoui/réponse xénophobe en levier," déclarait un briefing militaire américain de 2004. Il listait trois méthodes : "Opérations des médias," "Opérations spéciales (626)" (une référence à Task Force 626, une unité d'élite américaine assignée principalement à chasser en Irak pour des officiels dans le gouvernement de Hussein) et "PSYOP," le terme militaire américain pour le travail de propagande..." (Washington Post, 10 avril 2006)

Le programme de propagande militaire, selon le Washington Post, a "largement visé les Irakiens, mais semble s'être déversé dans les médias américains. Une diapo de briefing à propos des "communications stratégiques" américaines en Irak, préparée pour le général d'armée George W. Casey Jr., le commandant en chef en Irak, décrit le "public au pays" comme une des six cibles du côté américain de la guerre." 'WP, op cit.)

Un document interne produit par l'état-major militaire américain en Irak, déclare que "le programme PSYOP sur Zarkaoui est la campagne d'information la plus réussie à ce jour." (WP, op cit.)

Le commandant senior chargé de mission pour l'opération PSYOP du Pentagone est le général Kimmitt, qui occupe maintenant la position de planificateur senior à la Commande Centrale américaine (USCENTCOM), responsable de la direction des opérations en Irak et au Moyen-Orient.

"En 2003 et 2004, il a coordonné des affaires publiques, des opérations d'information et des opérations psychologiques en Irak - bien qu'il ait dit dans une interview que le briefing intérieur doit être une erreur parce qu'il ne dirigeait pas les opérations psychologiques et ne pouvait pas parler en leur nom. Kimmitt a dit, "Il y a eu une campagne d'information pour élever la conscience du public sur qui était Zarkaoui, principalement pour le public irakien mais aussi le public international."

Un des buts de la campagne était d'enfoncer un coin dans l'insurrection en amplifiant les actes terroristes et l'origine étrangère de Zarkaoui, ont dit des officiers familiers de ce programme. "Par les Communications Stratégiques agressives, Abu Musab Al Zarkaoui représente maintenant : Terrorisme en Irak/ Combattants Etrangers en Irak/Souffrance du Peuple Irakien (Attaques d'infrastructures)/Déni des Aspirations irakiennes," affirme le même briefing... ...

Il est difficile de déterminer combien a été dépensé dans la campagne Zarkaoui, qui a commencé il y a deux ans et qu'on pense toujours en cours. Les efforts de propagande américaine en Irak en 2004 coûtent 24 milliards de dollars, mais cela inclut la construction étendue de bureaux et résidences pour les troupes impliquées, de même que des émissions de radio et la distribution de milliers de prospectus avec le visage de Zarkaoui, a dit l'officier parlant à l'arrière-plan...

Le programme Zarkaoui au Pentagone fut mené concurremment avec une opération liée "menée par le Groupe Lincoln, une firme de consulting américaine, pour placer des articles pro-américains dans les journaux irakiens, selon l'officier familier du programme qui parlait à l'arrière plan." Selon le Washington Post, cependant, il n'y a pas eu de relation entre le programme PSYOP du Pentagone et cette réalisation par le Groupe Lincoln au nom du Pentagone. (WP, 10 avril 2006)

La désinformation et la propagande de guerre sont une partie intégrante de la planification militaire. Ce que le Washington Post évite de mentionner, cependant, est son propre rôle en soutenant la légende de Zarkaoui, avec le réseau TV, la plupart de la presse écrite, et bien sûr CNN et Fox News, sans mentionner une portion significative des médias alternatifs. La désinformation concernant la guerre au terrorisme a été alimentée dans la chaîne des nouvelles par un nombre limité de "nourrisseurs en chef".

Quelques correspondants bien connectés peu nombreux fournissent les "scoops" qui obtiennent la couverture dans les sources de nouvelles du courant dominant relativement peu nombreuses - les quatre réseaux de TV, TIME, Newsweek, CNN - où les paramètres de débat sont réglés et la "réalité officielle" est consacrée pour les nourrisseurs du bas dans la chaîne des nouvelles. Dans d'autres pays, c'est ce qui est connu comme la propagande - ou, dit moins correctement, guerre psychologique. ( Chaim Kupferberg, http://www.globalresearch.ca/articl...The Propaganda Preparation for 9/11)

Zarkaoui a été identifié par les médias américains comme étant derrière l' "insurrection" à Fallujah, Tal Afar et Samara.

Il est de manière indélébile derrière les attentats suicides en Irak comme confirmé par le Washington Post : "Le leadership chiite a honnêtement Zarkaoui dans sa ligne de mire. Il a mené les terroristes kamikazes dont les victimes chiites se montent maintenant à des milliers." ( 11 décembre 2005)

La PSYOP du Pentagone est une couverture pour les atrocités parrainées par les médias américains, qui ont soutenu la focalisation de la "diabolisation de Zarkaoui" dans ses nouvelles et ses éditoriaux couvrant le mouvement de résistance irakien.

L'officier de renseignement militaire en chef américain en Irak a dit que Abu Musab Zarkaoui et ses associés étrangers et irakiens ont essentiellement commandité l'insurrection, devenant la force d'opposition dominante et la plus grande menace immédiate aux objectifs américains dans le pays.

"Je pense que ce que vous avez ici est une insurrection qui a été piratée par une campagne terroriste," a dit le major général Richard Zahner dans une interview. "En partie, par Zarkaoui devenant le visage de cette chose, il a certainement les fonds, les médias et, franchement, a permis à d'autres gens de travailler en parallèle suivant ce schéma." (WP, 25 septembre 2005)

Parmi le bain de sang continuel en Irak, il y a une évidence de pensée nouvelle. Le changement est, ironiquement, apporté par Abu Musab Zarkaoui lui-même, dont le terrorisme aveugle semble avoir réussi à unir les gens contre son idéologie globale de Djihad. Depuis les attentats dans les hôtels de la Jordanie natale de Zarkaoui, de plus en plus de sunnites irakiens et arabes ont condamné la vision cauchemardesque du leader terroriste pour leurs sociétés - une vision qui promet encore des attentats suicides "catastrophiques". (WP, 4 décembre 2005)

Le retrait immédiat de l'Irak n'est pas une option que l'administration américaine pourrait et devrait entretenir. Elle donnerait à Abu Musab Zarkaoui et sa petite bande de combattants étrangers l'opportunité de crier victoire et d'annoncer qu'ils ont réussi à vaincre une super puissance. Cela renforcerait la main de al Qaïda sur le Moyen-Orient et ailleurs, et mènerait à une plus grande instabilité dans toute la région. (WP, 11 décembre 2005)

Les médias américains ont identifié la nature de l'insurrection, en se centrant sur le rôle-clé de Zarkaoui et ses liens à l'ancien régime baasiste :

"L'épine dorsale de l'insurrection semble être une alliance entre les Baasistes purs et durs et le réseau de terroristes essentiellement sous le commandement de Abu Musab Zarkaoui. C'est un partenariat de complaisance ; les deux groupes mènent le même combat, mais pour des raisons différentes et avec des buts différents. (WP, 8 mai 2005)

Des fonctionnaires seniors au Pentagone et en Irak disent qu'ils croient que M. Zarkaoui et le "centre de gravité" de l'insurrection est maintenant dans les méandres et les villes de la vallée de l'Euphrate près de la frontière syrienne.

Remarques de conclusion

Si le rôle de Zarkaoui fut fabriqué comme une partie de la PSYOP du Pentagone, quelle est la précision de ces rapports des médias ?

Les documents militaires internes divulgués au Washington Post confirment que le Pentagone est impliqué dans une campagne de propagande en cours qui cherche à fournir un visage à l'ennemi. Le but est de dépeindre l'ennemi comme un terroriste, à égarer l'opinion publique.

Le contre-terrorisme et la propagande de guerre sont entrelacés. L'appareil de propagande nourrit la désinformation dans la chaîne des nouvelles. L'objectif est de présenter les groupes terroristes comme les "ennemis de l'Amérique", responsables d'atrocités sans nombre en Irak et dans le monde entier. L'objectif sous-jacent est de galvaniser l'opinion publique en soutien de l'ordre du jour de guerre américain au Moyen-Orient.

Le renseignement militaire américain a créé ses propres organisations terroristes. Ensuite, cela a développé un programme cohésif de contre-terrorisme en multi-milliards de dollars "pour "courir après" ces organisations terroristes. Pour atteindre ses objectifs de politique étrangère, les images de terrorisme sur le théâtre de guerre irakien doivent rester vives dans les esprits des citoyens, à qui on rappelle constamment la menace terroriste. Le mouvement de résistance irakien est décrit comme des terroristes menés par Zarkaoui.

La campagne de propagande utilisant les médias occidentaux, présente les portraits des leaders derrière le réseau terroriste. Autrement dit, au niveau de ce qui constitue une campagne de "publicité", "elle donne un visage à la terreur."

La "guerre au terrorisme" repose sur la création d'un méchant épouvantail ou de plusieurs, les leaders terroristes, Osama Ben Laden, Abu Musab Zarkaoui, et al, dont les noms et les photos sont présentés ad nauseam dans les rapports quotidiens des actualités. Sans Zarkaoui et Ben Laden, la guerre au terrorisme" perdrait sa raison d'être. Le principal casus belli est de mener une "guerre au terrorisme".

Les documents du Pentagone divulgués au Washington Post concernant Zarkaoui ont révélé que Al-Qaïda en Irak est fabriqué.

Les attentats suicides en Irak sont évidemment réels, mais qui est derrière eux? Il y a des indications que certains des attentats suicides auraient pu être organisés par l'armée et le renseignement américano-britanniques.

(Voir les références ci-dessous relatives à Des soldats des forces spéciales britanniques pris en train de placer des bombes à Basra.)

Michel Chossudovsy est l'auteur du best-seller international "The Globalization of Poverty" (titre français: "La mondialisation de la pauvreté») qui a été publié en 11 langues. Il est professeur d'économie à l'Université d'Ottawa, Canada, et directeur du Center for Research on Globalization (www.globalresearch.ca). Il collabore également à l'Encyclopaedia Britannica. Son dernier ouvrage est intitulé "America's War on Terrorism" (Global Research, 2005)


3-2  Point de vue de Webster Tarpley : Gates fondateur d'AL-Qaeda.

La réponse actuelle ...

Robert Gates, Directeur de la CIA (1991-1993)

Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, les Etats- Unis ont lancé leur guerre contre le terrorisme. L'objectif étant de démanteler Al Qaïda et d'arrêter son leader Oussama Ben Laden.

Cette guerre n'a, à ce jour, pas encore obtenu les résultats annoncés au départ.

Ben Laden court toujours et Al Qaïda sévit sans discontinuer.

Webster Tarpley, historien, journaliste d'investigation sur les réseaux terroristes, a eu à mener par le passé l'enquête sur l'assassinat d'Aldo Moro, à la demande de parlementaires italiens. L'auteur écrit dans son livre « La terreur fabriquée made in USA » qu'Al Qaïda est un outil de déstabilisation.

 

Le Courrier d Algérie :

Vous dites qu'El Qaïda et son chef Ben Laden n'auraient pas existé si les Etats-Unis ne les avaient pas créés pour les utiliser contre la Russie en Afghanistan et continuent de les soutenir à ce jour ?

Webster Tarpley : Oui, c'est cela. Al Qaïda a été créée pendant la guerre d'Afghanistan pour monter une guerre armée contre les Soviétiques. Le fondateur d'Al Qaïda n'est autre que ce «petit bonhomme» qui est aujourd'hui ministre de la Défense, Robert Gate. Il était, à cette époque, le numéro deux ou trois de la CIA, il a écrit dans ses mémoires que je cite dans mon livre : «Nous avons pensé à créer une légion arabe contre les Soviétiques.»

Si on suit l'histoire d'Al Qaïda, on trouve que cette organisation attaque toujours par principe les ennemis des Etats-Unis. Si une nation est visée par Washington, elle va aussi subir les attaques d'El Qaïda.

Par exemple : aujourd'hui, les Etats-Unis sont en train de déstabiliser le Pakistan. Dick Cheney s'est rendu à Islamabad et a demandé à Musharaf de s'associer à la nouvelle guerre que les Etats-Unis planifient contre l'Iran. Musharaf a dit non. Actuellement, la déstabilisation est en plein processus ; le relais est pris par Ben Laden qui déclare la guerre au Pakistan. Les Etats-Unis veulent à tout prix déclencher une guerre contre l'Iran ; Musharaf a eu le mérite de dire non à Cheney !! Après cela, le New York Times a commencé à publier tout de suite après les noms des généraux parmi lesquels il serait susceptible de choisir un nouveau président pour le Pakistan.

Dans votre livre «La terreur fabriquée made in USA», vous citez un ancien officier du MI5 ? Vous dites que Sheller a déclaré à des journalistes que les services secrets britanniques avaient financé la tentative d'assassinat contre El Kadhafi ?

David Sheller qui était un officier du contre -espionnage britannique du MI5 a observé que les services secrets britanniques étaient en train de donner 100 000 livres sterling à Al Qaïda pour assassiner le président Al Kadhafi, et offrir ainsi le prétexte à l'invasion anglo-américaine de ce pays afin de s'emparer de son pétrole. C'est toujours la même chose qui se passe, le même scénario. Si vous trouvez maintenant en Algérie Al Qaïda, cela indique une volonté de déstabilisation contre votre pays. Il y a aussi le fait qu'au moment où un chef de gouvernement dit : «Je veux me libérer de l'hégémonie du dollar, je ne veux pas de dollars, je veux me faire payer en euro, en yen etc.. Il va être défini comme terroriste, cela s'est déjà passé : vous avez l'exemple de Poutine qui était le pôle de résistance contre les Etats-Unis. Poutine voulait vendre son blé et son pétrole en rouble, résultat : il a été l'objet d'une violente campagne de propagande, même chose avec le président Chavez au Venezuela, ce dernier a cherché à remplacer le dollar dans son pays et à avoir des accords avec Cuba. Il a été catalogué comme terroriste. Il est même défini, lui le catholique de l'Amérique du Sud, comme étant un suppôt d'Al Qaïda.

Vous dites également que Ben Laden n'aurait pas survécu bien longtemps sans ses protecteurs et un vaste réseau de soutien. Qui sont ses protecteurs ?

L'avocat légal de Ben Laden c'était Madeleine Allbright, qui était alors la secrétaire d'Etat US.

Les Soudanais voulaient, à cette époque, livrer Ben Laden à l'Administration américaine directement, et madame Albright a refusé cette opération, disant que c'était impossible, car il n'y a pas d'accusation contre lui.

De plus, le président de l'association des amis de Ben Laden, c'est Michael Shayer de la CIA et le valet personnel de Ben Laden, c'est le sergent Ali Mohamed qui était dans l'armée égyptienne, devenu ensuite membre des forces spéciales des Etats-Unis en Caroline du Nord.

En tout cas, pour moi Al Qaïda est une véritable machination destinée à déstabiliser les régimes récalcitrants.

Vous trouverez des détails appuyés de noms et de lieux dans mon livre «La terreur fabriquée made in USA».

Source: mecanopolis

http://news.stcom.net/modules.php?name=News&file=article&sid=2709 



5 Analyse -  Géopolitique et stratégie – Réflexion

Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information

5-1 Analyse : L'armée américaine, de l'incompétence au Folamour.

Ndlr : La publication de l'article ne signifie nullement que la rédaction partage le point de vue de auteur mais doit être vu comme information.

On a pu lire encore récemment ici même des contributions d'individus proches des neo-cons venus tenter de nous vendre, encore une fois leurs belles salades bushiennes. En dehors de leur positionnement politique, prouvé par l'administration de leurs blogs personnels, les arguments qu'ils développent sont faibles pour défendre une occupation de pays qui est depuis longtemps devenu un fiasco, visible et journalier. Tenter de déguiser cela en grande victoire militaire est une vue de l'esprit.

Le général Petraeus a beau clamer que l'ordre est revenu dans le pays, les explosions des attentats continuent le jour même (et aujourd'hui encore).

Leur nombre a baissé, certes, mais au prix d'un enfermement des militaires américains dans des quartiers bouclés, cernés par des murs de béton et un filtrage des allées et venues qui bloque toute l'économie locale, et empêche le pays de se relever. Le tableau présenté par ces neo-cons est tout rose, or il ne faut pas se leurrer : il demeure noir, ostensiblement noir. Et nous pouvons, en dehors de la propagande officielle, en trouver tous les jours des preuves de cette noirceur. Et ceci au sein même de l'armée américaine, le signe d'un profond malaise au sein de l'institution.


Une armée soumise à la réserve habituelle, mais qui n'en peut plus de passer pour la lampiste de décisions politiques inconséquentes.

Les généraux américains sont depuis longtemps au bord de la révolte, et le font savoir de plus en plus ouvertement. Ils ont l'expérience des conflits perdus ces dernières années, et savent que la voix choisie en Irak est une impasse véritable, dont ils ne sortiront pas grandis, bien au contraire.

Le départ annoncé, s'il a lieu un jour, plongera le pays dans le chaos, tout le monde le sait, à part que ce chaos n'est pas le fruit du hasard, mais celui d'une décision politique. Une décision qui n'est même pas celle d'un gouvernement, mais bien celle d'un lobby militaire dont le but n'est pas de gagner une guerre, mais de vendre le maximum d'appareils et d'armes afin de satisfaire une poignée de milliardaires, dont plusieurs à la tête du pays. Le but n'est plus de gagner les guerres, donc, mais bien de les faire durer le plus longtemps possible. En ponctionnant au maximum les citoyens américains, dont une majeure partie des impôts sert à nourrir ce lobby militaire dont Eisenhower nous avait prévenus de se méfier. Des citoyens leurrés par une propagande et par le manque de diffusion des erreurs journalières de cette armée tombée aux mains des société privées, qui font désormais la loi, celle du plus fort et du plus offrant.
Dans ce cortège de protestations contre la politique militaire américaine, un texte particulier, arrivé sur les téléscripteurs en mars dernier, a fait figure de véritable bombe.

Un texte au vitriol, "A failure in generalship", pour dénoncer une incurie généralisée, destiné par e-mail à un lieutenant colonel, Paul Yingling, envoyé lui-même à l'époque par Georges Bush à Bagdad au nom de "The Surge", le nom donné aux renforts destinés à juguler l'opposition des troupes de Sadr  et des insurgés en Irak.

Un texte qui laminait les prises de position des politiques, et qui possédait aussi un poids considérable, car émanant non pas d'un simple observateur ou d'un journaliste, mais d'un autre militaire, ami du premier, le lieutenant colonel Gian Gentile. Ce texte, quatre mois après son envoi, peut toujours faire figure de référence dans l'analyse du conflit actuel et des mauvaises réponses données par le pouvoir politique aux problèmes journaliers induits par une occupation mal préparée et totalement désorganisée. Pour beaucoup de journalistes, ce texte incendiaire, publié dans le magazine Armed Forces Journal,  est devenu le "J'accuse" de Zola, contre le lobby militaire, version vingt et unième siècle.
Selon Gentile, les généraux américains, pour garder leur place, ont constamment menti sur les coûts réels de cette occupation auprès de leur commandant suprême Georges Bush, qui, à partir de ces informations partiales et tronquées, n'a fait que prendre des décisions pire encore.

Ce texte a d'autant plus de poids que son auteur est également professeur d'histoire à West Point, l'académie militaire dont la réputation mondiale n'est plus à faire. Le point sur lequel insistait Gentile, dans son échange épistolaire avec Yingling, était le fait que ce dernier n'osait pas encore nommer les responsables de l'incurie qu'il voyait : or, selon Gentile, c'était le fait de manquer de courage, nous dirons de courage politique de ne pas citer de noms : selon lui, par exemple, de Georges Casey, qui était directement responsable de l'impréparation de The Surge, ce qui mettait directement son nouveau supérieur et remplaçant, en l'occurrence Petraeus, dans l'embarras. Casey avait réussi à faire l'unanimité contre lui. ("He is very low-key, very low-profile"... quel jugement !). Un Petraeus qui avait reposé d'emblée son action sur une façon différente d'aborder le conflit. Dans leurs débats, une idée ressort : celle de la négation totale de la notion de "guerre au terrorisme", selon tous deux une notion totalement inadéquate face à ce qui devrait être de l'antiguérilla et rien d'autre. Mais avec une nuance de taille chez Gentile : selon lui, Petraeus, convaincu de nouvelles méthodes antinomiques de celles appliquées par ces prédécesseurs ne fait pas mieux dans l'autre sens, car il demande à son armée de s'occuper de choses qui ne sont pas de son ressort et pour laquelle ses soldats n'ont reçu aucune formation.  Au premier désastre de l'impréparation de l'invasion s'en ajoute un second. Petraeus a engagé une action contre les sources idéologiques de cette guérilla, à savoir du contre-renseignement et l'usage des techniques de psychologie de la subversion, mais trop tard et de façon disproportionnée.
Sans le savoir, nos deux officiers lucides décrivaient déjà en mars dernier ce que les chercheurs de la Rand travaillant pour le Pentagone étaient eux aussi en train de voir et d'écrire.

Et ce que reprend en juin 2008 Brian Burton dans ses très bonnes feuilles du Armed Forces Journal, intitulées "The counterterrorismenl paradox", où il décrit un Al-Quaïda qui n'a même plus besoin  de camps d'entrainement en Aghanistan ou au Pakistan : "as former CIA officer Marc Sageman describes, the new generation of radical Islamist terrorists has not "been trained in terrorist camps" and probably has no direct links to al-Qaida Central". Rather, they are self-recruited, "self-financed and self-trained" individuals already living in Western countries who "form fluid, informal networks" through the Internet, a phenomenon known as "leaderless jihad." Ben Laden ne sert donc plus à rien, et pour tout vous dire j'en étais arrivé aux mêmes conclusions depuis longtemps. Mort, il est même plus efficace que vivant. Les services secrets américains sont également  forcés selon Burton d'avouer que le premier résultat probant de l'invasion de l'Irak est d'avoir fabriqué une génération complète de jihadistes : "according to U.S. intelligence in 2006, the "Iraq conflict has become the 'cause celebre' for jihadists, breeding a deep resentment of U.S. involvement in the Muslim world and cultivating supporters for the global jihadist movement." Et selon Burton,  l'occupation prolongée de l'Irak a amplifié la chose : "the increased U.S. military presence in the Middle East in direct combat roles confirms terrorist narratives of an American war on Islam and generates popular sympathies in the Muslim world for their cause". Burton recommande en conclusion à l'armée américaine d'organiser des forces spéciales, et non de demander aux militaires actuels de s'en charger. "This counterterrorism model requires a long-term commitment of competent personnel able to operate effectively with people of different linguistic and cultural backgrounds, and should not be limited to drawing on one service's personnel ; furthermore each service's personnel would have specific knowledge and capabilities to impart to allied forces. It's critical that the Adviser Corps produces local security forces that are capable of countering terrorism and insurgency, rather than mirror-imaging conventional U.S. forces, as occurred in the Vietnam War." L'accent étant mis dans l'immersion par petites équipes dans le milieu naturel, grâce avant tout à ce qui a toujours manqué aux forces américaines au Proche et au Moyen-Orient : à savoir d'hommes parlant parfaitement la langue du pays. L'interrogateur de Saddam Hussein avait déjà insisté sur ce point crucial qui fait toujours défaut aujourd'hui, même si Ryan Crocker, ambassadeur américain à Bagdad est un des rares à savoir le faire.
Mais Gentile va plus loin tout en rejoignant Burton : selon lui, Petraeus est bien désormais partisan de cette méthode, assisté par un nombre impressionnant de conseillers compétents, mais... il trouve désormais que son application est impossible. Selon lui, l'armée américaine n'est pas omnipotente, et ne peut prendre en charge l'intégralité d'un problème aussi vaste que celui d'une occupation ratée dès le début et son rattrapage actuel par des méthodes davantage psychologiques que militaires. Pour prendre une image parlante, Gentile parle de ces fameux conseillers comme étant "The Matrix", en hommage davantage à Baudrillard qu'aux films grotesques des frères Wachowski. Et pour reprendre une phrase du général Odierno, qui a été lui aussi commandant en chef en Irak, Petraeus essaie de s'intéresser aussi à ce qui entoure la résistance à l'occupation du pays  :"we don't just talk  about the enemy, we talk about the environment". Celle d'une guerre de rues, celle d'insurgés et d'une véritable résistance à une occupation, et non à des "terroristes" aveugles comme la propagande américaine nous le raconte depuis cinq ans. Pour ne rien avoir compris de cet "environnement", les troupes américaines sont dans une impasse totale.
Le meilleur exemple de cet imbroglio, ce sont les seuls succès obtenus en Afghanistan, par une méthode fort particulière, celle appliquée par les soldats hollandais et leur état-major. Celle d'aller au-devant de la population, de pactiser et de discuter, et d'entrer en contact souvent avec cette population. Les soldats hollandais sont les seuls à faire leurs tournées sans nécessairement porter leur casque. Et sont ceux aussi qui ont le ratio le plus faible de pertes en engagement. Le phénomène avait été particulièrement bien décrit dans un remarquable article du New York Times. La méthode marche, ou plutôt marchait. Au point que les talibans, pour tenter d'inverser cette méthode, en sont venus à tuer le propre fils du général en chef hollandais, qui était sur place pour influer sur la pratique qui portait ses fruits, et ce sans l'ombre d'un doute. Les Hollandais ont démontré la démarche à suivre, et n'ont pas été suivis : en deux ou trois bombardements massifs de la coalition, leurs espoirs ont été vite ruinés. Tout était à refaire. Une seule erreur et c'est le travail d'approche de trois années qui se retrouvait flanqué par terre. Le problème étant qu'il n'y en a pas eu qu'une seule. Les populations commençaient juste à prendre confiance et à rompre l'omerta sur les exactions et les pressions talibanes. Les occupants perdaient progressivement leur statut de troupe d'occupation pour prendre l'uniforme plus respecté de la défense du pays face à l'agression talibane. Raté.
Comparativement, en Irak, le choix de faire venir plus de 7 000 véhicules blindés à coque en V pour résister aux roadsides bombs dévastatrices les a à nouveau enfermés entre des plaques de blindages et des meurtrières étroites : plus aucun contact possible dans ces tanks légers. Les contacts étant déjà fort restreints en raison de l'écueil de la langue, ils sont désormais réduits à des échanges furtifs. La population voit défiler à toute vitesse des voitures blindées fermées, alors que les généraux qui les envoient parlent de sociologie et de psychologie des populations ! Ce n'est pas le seul paradoxe de ce conflit insoluble désormais. Les Américains, pour paraphraser Odierno, viennent de s'apercevoir que Bagdad n'était pas Houston, que les paysages de Tikrit n'étaient pas ceux du Texas, et que les individus qu'ils croisaient n'étaient pas tous nécessairement des poseurs de bombes. Mais des êtres humains, avec un énorme défaut il est vrai : de ne pas parler la langue de l'oncle Sam, car il est évidemment impossible à un soldat moyen bardé de tatouages irrévérencieux, voire franchement racistes, d'imaginer que c'est à lui d'apprendre les rudiments de la langue du pays. Et ce, à un stade fort avancé de l'organisation de l'armée : c'est ainsi qu'on a appris via des revues spécialisées d'aviation que l'US Air Force a longuement tardé pour mettre à bord de ses Boeing RC-135 River Joint Elint des traducteurs, les Américains interceptant pendant des mois des conversations téléphoniques qui ne pouvaient être utilisées en temps réel, faute de compréhension immédiate.

Les talibans, en Afghanistan, avec leurs dialectes pachtounes l'ont bien compris. Ils ne s'embarrassent pas de crypter leurs échanges, persuadés qu'à l'autre bout pas un seul interprète n'existe, pas un seul ne comprend. On en est au stade de l'usage d'un patois pour déstabiliser la plus grande armée du monde ! Les talibans ont tout compris à l'usage du téléphone portable, comme nous avons déjà pu le dire dans ces colonnes. Des téléphones portables à la base du déclenchement des bombes de bords de route, ces engins à moins de 20 dollars pièce capables de volatiliser des jeeps à 650 000 dollars. Toute l'absurdité de cette guerre dans ce second exemple.
Le fiasco est à tous les étages. Yingling est celui qui en parle le mieux, en prime : comme Gentile, c'est un homme de terrain, qui commandait le 1er bataillon de la 21e division d'artillerie en Irak. L'exemple qu'il raconte résume toute l'étendue de la différence entre un système militaire juché sur ses  habitudes et les contraintes nouvelles d'un conflit récent. Un jour, on a demandé à Yingling de garder des prisonniers. Pour cela, il a fait un rapport à sa hiérarchie demandant l'acquisition de matériels spécifiques et de gens formés pour ça, en bon responsable et en homme conscient des limites de son bataillon. Pour toute réponse, on lui a envoyé des véhicules lanceurs de missiles... Selon lui, l'armée armée américaine s'est trompée de guerre en 1990 quand ont été construits ces véhicules inadaptés, et aujourd'hui la hiérarchie, en utilisant ces matériels à contre-usage, détruit tout simplement à petits feux cette même armée. On a longuement évoqué ici le cas des Humvees inadéquats et pourtant envoyés par dizaines de milliers sur place.
Petraeus, qui, on l'a vu, des collègues l'ont bien décrit ici même, n'est pas une bille, s'est entouré d'une meute de conseillers d'un certain pedigree : James Mattis, le commandant de l'US Joint Forces Command, David Kilucen, un Australien employé au département d'Etat, devenu spécialiste des zones tribales, Peter Mansoor, un colonel lui aussi enseignant l'histoire militaire, et John Nagul, lieutenant colonel en retraite, celui qui a rédigé le manuel qui a valu à Petraeus d'être nommé à son poste actuel, devenu la Bible actuelle pour l'Irak, "CounterInsurgency Field Material", surnommé dossier FM34 dans la nomenclature de l'armée. Mais aussi Janine Davidson, une spécialiste des opérations spéciales, première pilote femme de C-130, à lire impérativement ici ! Ou encore une anthropologue, Montgomery McFate, auteur d'un rapport fondamental, aidée par d'autres rapporteuses telles que Charlotte Hunter et même une spécialiste des droits de l'homme comme Sarah Sewall (conseillère de Barack Obama !). Ou encore Eric M. Simpson, membre du think thank démocrate "Center for a New American Society", et d'autres spécialistes de l'anti-guérilla : Colin Kahl, Nate Fick, Roger Carstens, Shawn Brimley, etc. Une équipe assez hétéroclite, mais très ouverte, qui n'a pas l'heur des militaires traditionnels, qui ne digèrent pas de recevoir des ordres en provenance de ces conseillers, surtout s'ils sont féminins, et où Nagl est perçu comme celui n'ayant jamais été promu colonel... et pourtant, l'équipe de Petraeus semble bien avoir compris des choses.
Ecoutez ce que disait déjà Janine Davidson en septembre 2005 : "History demonstrates that successful counterinsurgency requires an integrated civil-military effort focused on strengthening local institutions, not just chasing down bad guys. Unfortunately, the United States lacks the nonmilitary institutional capacity to carry out this strategy — and if current political trends continue, it will not have the capacity to "build" anytime soon". Selon elle, c'est clair : "nettoyer" une zone infestée d'insurgé ne sert à rien si cela n'est pas suivi d'une reconquête dans les esprits. Or en Irak, avant Petraeus, ce n'était que cela :"In the new strategy, "clearing" an area of insurgents through aggressive military operations is only useful if that same area is then "held" by security forces that can prevent insurgents from resuming violence against the civilian population. But U.S. forces cannot hold these areas forever". Sans Police organisée, pour prendre le relais, capable d'empêcher les violences, pas la peine d'y croire. C'est râpé.
Selon Gentile, le demi-tour conceptuel a donc bien été fait par Petraeus, et les frappes aériennes massives qui avaient encore cours en 2007 abandonnées au profit du travail de l'infanterie sur le terrain. Place à la psychologie. Mais le demi-tour, selon lui, a été trop brusque, ce que les hommes sur le terrain ne comprennent pas aujourd'hui. Il y a un an, on leur demandait d'abattre sans trop de sommations, aujourd'hui de discuter. Cette attitude est compréhensible, c'est la même que dénonce un autre grand dirigeant de l'armée américaine. En mars dernier également, en effet, au moment où éclatait l'affaire de "The Matrix", l'amiral Fallon abandonnait son poste. Officiellement sans avoir été viré. Officieusement pour s'être opposé à l'escalade contre l'Iran. Le 29 juillet dernier, en costume d'amiral, il a tenu une conférence, sa première apparition depuis son retrait, au National Press Club à Washington. Pour la première fois, il a parlé de dissensions graves au sein même de l'armée, évoquant le fait que les soldats sur le terrain ne "suivent plus" leurs chefs, ayant du mal à évaluer leur positionnement vis-à-vis de la politique militaire mise en place.
Le doute sur la façon de résoudre le problème s'est installé : "if our people, our troops, the men and women in uniform, particularly out in the combat zones, with all that we had going on, had an idea, however they acquired it, that their commander was at odds with their commander in chief, that is a situation which is intolerable to my mind." C'est l'effet pervers du demi-tour conceptuel de Petraeus. Il eût fallu faire de l'anti-guérilla dès la première heure, cela aurait évité une bonne partie des 4 000 morts chez les soldats, et aujourd'hui éviter de trop en faire, à les mettre en danger inutilement en leur demandant de se rapprocher des populations. Ce qu'a remarqué Fallon, et ce que peu de gens ont vu, c'est que le retrait progressif des troupes en Irak s'accompagne d'un maintien obligatoire de la présence maritime dans le Golfe, pour ne pas perdre la main dans la région. Un maintien, voire un renforcement. Le message est clair : pour lui, en effet, ce sont toujours des préparatifs déguisés pour une ouverture du conflit à l'Iran. Et sur ce point, il demeure très clair, sans vouloir revenir sur son éviction prématurée pour autant. Peut-être qu'un jour on lui élèvera une statue, à Fallon, pour nous avoir évité un conflit nucléaire. Pour sûr que l'Histoire dans les années à venir lui rendra justice d'avoir démissionné avec autant de fracas.

Car le piège est en train de se refermer sur l'armée américaine. Elle a déjà affirmé, par la voix de Robert Gates, confiant (un peu trop !) dans le calme relatif qui s'installe, de se détourner de l'Irak, où un dénommé Moqtada-Al Sadr n'attend que cela pour s'emparer du pouvoir, pour aller relever l'Afghanistan, où les talibans sont en train de regagner la partie, faute d'un nombre de soldats suffisants dans la coalition. Des informations de la CIA indiquent en effet cette semaine que les dirigeants d'Al-Quaïda qui étaient en Irak se sont déjà réfugiés en Afghanistan, suivant l'exemple de ce qu'avait fait leur chef après Tora Bora. Le hic, c'est que l'Afghanistan est un joli piège, tendu par le Pakistan à son propre allié américain. Selon la CIA, en effet, les derniers attentats meurtriers contre l'ambassade indienne sont bien le fait de l'ISI, les services secrets Pakistanais, vexés des accords nucléaires passés entre l'Inde et les Etats-Unis. On le sait, on l'a vu, notamment ici, le rôle de l'ISI n'a jamais été clair, et son soutien à la cause talibane désormais évident, confirmé aujourd'hui par la CIA. Le spectre de Bhutto réapparaît aussitôt, ainsi que celui du double jeu de Musharraf, en guerre contre le terrorisme selon Washington, alors qu'il n'eut de cesse de protéger ses dirigeants. Le peu d'empressement à les traquer, et le fait de s'être parfois fait massacrer par des bombardements américains en faisant semblant de le faire n'ont pas arrangé les choses : si l'Irak, un jour, sort de son bourbier, l'Aghanistan en a un de tout prêt juste à côté, qui ne demande qu'à enliser les soldats qui y mettront les pieds, Français y compris. L'Irak s'enlise, et son voisin est la proie d'une lutte féroce d'influence entre deux vieux ennemis héréditaires, l'Inde et le Pakistan, qui pourraient facilement en venir aux mains par têtes nucléaires interposées. Ce sera ça ou un lobby militaire qui pourrait être pressé d'intervenir en Iran... ou de laisser faire un autre pays fort tenté par les actions délibérées. La visite éclair du chef du US Joint Chiefs of Staff, Michael Mullen, à Tel-Aviv semble vouloir signifier que les Etats-Unis ne veulent pas donner le feu vert aux Israéliens et n'ouvriront donc pas les couloirs aériens irakiens. De leur côté, Robert Gates et Condoleezza Rice pèsent de tout leur poids sur les derniers faucons, dont  le vice-président Cheney pour éviter l'extension du conflit à l'Iran. Cheney, lui, s'enfermant dans sa logique de guerre selon Seymour Hersh (l'homme qui avait révélé le massacre de My Laï) : selon lui, Cheney aurait avoué récemment songer à une opération des Navys Seals déguisés en Gardiens de la Révolution qui tournerait mal, un remake de l'attaque de la baie du Tonkin.
En résumé, il serait prêt à sacrifier ses propres troupes d'élite pour arriver à ses fins. Il n'y a donc pas que de l'incompétence dans ce gouvernement et cette direction d'armée, il y a aussi de la folie pure et simple, celle d'un homme accroché au pouvoir depuis son entrée à la Maison-Blanche en 1969 maintenant, et qui a participé à tous les coups fourrés du père avant de diriger ceux du fils. Dick Cheney n'a rien du Saint-Esprit pourtant : les langues de feu qu'il voudrait voir déverser sur l'Iran ne lui serviraient qu'à garder son emprise, en demandant au pays de le lui voter, ces pleins pouvoirs, pour une raison de force majeure, celle d'un conflit nucléaire. Cela semble fou, et pourtant ceux qui l'ont côtoyé savent qu'il en est bien capable. Selon l'auteur du texte incendaire, pour résumer, les Américains en Irak ont préparé leur invasion comme les Français s'étaient retranchés en 1940 derrière leur ligne Maginot et leur vision de la guerre de 1914 : "the most tragic error a general can make is to assume without much reflection that wars of the future will look much like wars of the past.
Following World War I, French generals committed this error, assuming that the next war would involve static battles dominated by firepower and fixed fortifications. Throughout the interwar years, French generals raised, equipped, armed and trained the French military to fight the last war. In stark contrast, German generals spent the interwar years attempting to break the stalemate created by firepower and fortifications. They developed a new form of war - the blitzkrieg - that integrated mobility, firepower and decentralized tactics". On ne peut être plus clair. "Le manque de vision des champs de bataille furturs représente un manquement dans la compétence professionnelle", écrit avec justesse Gentile dans son terrible pamphlet. Nous en conclurons avec lui que cette guerre d'Irak est menée depuis le début par des incompétents, qui masquent à coup d'annonces et de propagande  leur complète inadaptation à conduire la plus grande puissance militaire mondiale. Il ne nous manque plus aujourd'hui que le colonel Jack Ripper comme général en chef de cette armée, et la prophétie de Kubrick sera bien réelle. Mais nous ne serons plus là pour la vérifier.

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=42925


5-2  Lecomte : La sécurisation de la route du pétrole rime-t-elle avec l'élimination des régimes islamo-révolutionnaires ?

La politique américaine poursuivie aux Proche et Moyen Orient étonne et inquiète plus d'un observateur. Menée dans un but :

  tantôt humanitaire, pour, soi-disant, sauver un peuple opprimé et établir la démocratie dans un pays dominé par un régime autoritaire ;

  tantôt sécuritaire, pour, soi-disant, empêcher la prolifération des armes de destruction massive ;

  tantôt politique et militaire, pour, soi-disant, éliminer un régime terroriste, jugé dangereux pour la communauté internationale ;

  et peut-être, demain, dans le cadre d'une mission de gendarme international, pour, encore soi-disant, empêcher l'Iran de mettre à jour son programme nucléaire.

Qu'en est-il exactement de la réalité de ce déploiement militaire américain dans la région proche et moyen orientale ?

Peut-on croire sincèrement et un peu naïvement, qu'un pays, aussi puissant soit-il, puisse mener « bénévolement » une telle action, perdre des milliers de ses citoyens et dépenser des sommes colossales, pour le simple plaisir de l'humanité et l'amour de la démocratie ?

RAPPORTS USA / ARABO-MUSULMANS

Durant la période de la guerre froide, les Etats-Unis d'Amérique avaient lié des relations économiques et stratégiques avec un certain nombre de pays arabes sur lesquels ils exerçaient leur influence, en échange de la protection de leurs régimes.

Ce fut le cas de tous les pays du Golf, de l'Egypte d'avant et de l'après Nasser, de la Tunisie et du Maroc entre autres. D'autres Etats comme la Syrie, l'Irak, l'Egypte de Nasser, l'Algérie de Boumediene, la Lybie de Kadhafi, avaient fait serment d'allégeance au camp soviétique et déclaré leur opposition à ce qu'ils considéraient comme étant l'impérialisme occidental, prônant ainsi leur attachement à des idéaux révolutionnaires.

Ce partage d'influence ne se limitait d'ailleurs pas aux seuls pays arabes mais s'étendait pratiquement à l'ensemble des petits pays du tiers monde, en Afrique, en Asie et en Amérique latine, dans lesquels les deux grandes puissances se disputaient la primauté des marchés pour la vente de leurs produits notamment militaires et l'acquisition des matières premières .Dans le présent article, nous nous limiterons aux proche et moyen Orient, une zone dont la particularité consiste en sa richesse pétrolière et l'émergence depuis quelque temps, de régimes notamment islamiques, hostiles à la présence « militaire » américaine dans la région.

Les Régimes islamiques sont-ils nés pour combattre l'occident ?

Croire cet adage serait absolument absurde et insensé. Je ne pense pas qu'il existe un seul régime islamique qui aurait été érigé au départ, pour s'attaquer aux Américains et d'une manière générale aux occidentaux. A peine libérés du joug colonial européen, tous les jeunes Etats de la région, grande réserve de pétrole et importantes places stratégiques, allaient devenir, après la fin de la deuxième guerre mondiale, la convoitise et l'objet de surenchère des grandes puissances.

La caractéristique de la plupart, pour ne pas dire de la totalité des régimes arabes, durant toutes ces dernières années, est le maintien du même homme fort, à la tête de l'Etat, durant de longues années, avec la bénédiction et la protection de l'un ou de l'autre des deux Grands. Que ce soit dans le camp de l'Est ou celui allié de l'Occident, les dirigeants des Proche et Moyen Orient s'emparaient du pouvoir dont ils s'accaparaient jalousement, jusqu'à la fin de leur vie ou leur éviction à la suite d'un coup d'Etat, avec plus ou moins la complicité de la puissance protectrice.

Avec les années qui passent, les peuples constatent l'incompétence de leurs dirigeants et leur incapacité à résoudre leurs problèmes et à améliorer le niveau de leur vie.

Malgré certains changements de régimes de la royauté ancestrale, comme en Tunisie, en Lybie, en Egypte, en Irak et ailleurs et l'érection de régimes républicains nationalistes avec parfois une teinte socialiste, malgré la mise en application de constitutions octroyées et l'organisation d'élections plus ou moins truquées ou tout simplement la mise en place de conseils consultatifs auprès du Souverain absolu, la situation des peuples est restée pratiquement la même et s'est empirée de plus en plus : Sous développement économique et intellectuel, analphabétisme, maladies, pourrissement de la société, jeunesse désœuvrée, corruption, avilissement des mœurs, pauvreté, grande disparité des classes, absence de libertés, etc.…d'où le mécontentement de plus en plus grand des peuples et l'apparition de forces d'opposition à l'intérieur comme à l'extérieur des pays.

La volonté du changement et l'espoir d'un futur meilleur ont commencé à se faire jour et à exercer toute leur emprise sur l'esprit d'une jeunesse aux yeux bien ouverts sur le monde, des jeunes qui ne veulent plus accepter leur situation misérable, tolérer des gouvernants potentats et une main mise de l'Etranger sur les richesses nationales. Ni les souverains absolus, ni les gouvernants nationalistes, ni les militaires au pouvoir n'ont été, jusqu'à présent, capables de mener à bien la gestion des affaires de leurs pays ou de réaliser un quelconque progrès sur les plans économique, social et démocratique.

Toute manifestation et toute velléité de révolution sont très vite étouffées et sévèrement réprimées. La religion est donc devenue le seul recours et le seul refuge de ces peuples opprimés et bâillonnés.

Des prêcheurs de tout bord ont alors trouvé, en ces jeunes désœuvrées, un terrain favorable et des oreilles attentives pour dénoncer l'exploitation des richesses de leurs pays et l'influence « néfaste » de l'Etranger sur les mœurs.

Le souvenir du colonialisme, encore vivant au Grand Maghreb et en Irak, le conflit israélo-palestinien qui a trop duré et fait des milliers de victimes parmi les musulmans, à cause affirme-t-on, de la complicité et de la partialité des Américains, tout cela a contribué à la naissance et au développement d'un sentiment anti impérialiste et d'un déchaînement des passions qui s'est peu à peu transformé en ressentiment contre l'Occident d'une manière générale et plus particulièrement contre les Etats Unis.

Mais de là, à penser que les peuples des Proche et Moyen Orient sont tous des terroristes qui veulent la destruction systématique de l'Amérique et de l'Europe, serait commettre une grave erreur d'appréciation et par conséquent, faire un jugement sans fondement.

Bien sûr, certaines personnes vont me dire, comment dans ces conditions, expliquer et qualifier l'action entreprise par la Qaeda de Ben Laden et notamment l'attaque des tours du World Trade Center et les pertes qu'elle a entraînées ? Ce même Ben Laden leur répondra « comment également comprendre les bombardements américains et alliés lors de l'invasion de l'Irak qui ont occasionné plus d'un million de morts de personnes innocentes et laissé des milliers de sans abri et des dégâts considérables » ?

QUE VEULENT LES JEUNES GENERATIONS MUSULMANES ?

La raison d'être des organisations islamiques n'a jamais été, quoi que l'on dise, la destruction de la civilisation occidentale. Ce qui les intéresse en premier lieu, c'est :

-  se dégager du joug néocolonial ;

-  se débarrasser des régimes archaïques et pourris qui leur sont imposés ;

-  et instaurer des gouvernements démocratiques, issus d'élections libres, dans le cadre d'une communauté édifiée sur le respect et l'application des hautes valeurs de l'Islam.

Toutes les religions du Livre, sans exception, imposent à l'homme une conduite morale et un certain nombre d'interdits. Si certaines communautés se sont permis dit-on de s'éloigner des principes de leur religion, au nom de la liberté individuelle et de la laïcité, l'Oumma islamique, quant à elle, a opté pour un attachement au respect et à l'application des préceptes et des obligations de leur religion, l'Islam. La véritable démocratie et le fondement même de la liberté, nous imposent de respecter le choix de chaque communauté, qu'elle soit occidentale, islamique, indienne ou chinoise. Si les musulmans veulent une observation stricte de leur religion, qu'on leur foute la paix.

Mais soyons honnêtes et ayons le courage de dire que le véritable problème entre l'Occident et les Musulmans, ne réside pas du tout dans le choix ou l'application d'une religion. Les pays occidentaux s'intéressent très peu à ce qui se passe, à ce sujet, en Afrique noire ou en Asie centrale. L'attention et l'intérêt américain se polarisent aujourd'hui sur la région proche et moyen orientale parce qu'elle est riche en pétrole et située dans une zone stratégique d'une haute importance.

L'éveil des peuples de cette partie de la planète ne consiste pas uniquement à préserver la pureté et l'intégralité des principes de l'Islam, mais à restaurer l'apogée des premiers temps, à promouvoir le développement économique et social, à rattraper le retard sur les plans technologique et scientifique, de manière à s'aligner sur les grands ensembles mondiaux et à ne plus rester dépendants de l'Occident. Ils en ont les moyens matériels et intellectuels.

Il se trouve cependant que ce rêve ne peut se réaliser qu'au détriment des intérêts économiques de l'Occident qui a besoin de maintenir son influence dans la région et par conséquent, instituer et consolider des régimes à sa portée et à sa solde.

L'Irak de Saddam, le régime des Talibans, il y a quelques temps, et aujourd'hui, l'Iran des Mollahs, la Syrie d'Assad et toutes les organisations islamiques de la région constituent pour les USA des embuches qui restent absolument à éliminer, pour continuer à dominer l'exploitation et le marché du pétrole.

Dans un article du 16/9/2007, intitulé « Mourir pourquoi en Afghanistan » l'auteur écrit : « Le motif de la guerre au terrorisme en Afghanistan, est devenu un objectif secondaire, mais préalable à la réalisation des enjeux militaro-pétroliers de la région. »… « La démocratie et la libération des femmes afghanes, dit-il encore, sont des motifs et des arguments vertueux utiles pour la propagande de guerre »

Le monde entier, sauf peut-être, le peuple américain, sait que la pacification de l'Afghanistan est absolument indispensable pour la construction du pipeline trans-afghan pour accéder au pétrole et au gaz naturel des républiques de l'Asie centrale au nord de l'Afghanistan.

Le monde islamique qui n'est pas, encore une fois, opposé systématiquement aux pays occidentaux, serait peut-être disposé à accepter un partenariat avec eux, pour une meilleure collaboration et une exploitation équitable des richesses de la région, à la condition, bien entendu, de respecter le libre choix de leurs dirigeants et de leurs instances nationales. Pourquoi donc s'entêter et continuer à installer et à protéger des gouvernements impopulaires, tels ceux actuels du golf, de l'Irak et de l'Afghanistan dont l'autorité ne dépasse pas le périmètre de leurs palais ?

L'avenir appartient à la jeunesse musulmane émancipée. L'occident doit le comprendre et l'admettre, une fois pour toutes. Rien ne sert de sacrifier des milliers de vies humaines pour un avenir incertain. L'Islamisme, le fondamentalisme, l'intégrisme sont des vocables vides de signification, inventés par et pour la propagande occidentale. Il y a l'Occident et les peuples des Proche et Moyen Orient. Chaque partie cherche à défendre ses intérêts vitaux. Ils sont condamnés tôt ou tard, à s'entendre et à collaborer. Il n'y a pas d'autre issue…

La période de l'escalade coloniale européenne des 18 et 19e siècles, vers les pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique, est maintenant révolue. Les relations inter-Etats doivent être conçues et fondées maintenant sur d'autres considérations, d'autres critères et surtout avec une autre mentalité.

Lecomte (Tanger) 

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=42858



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