mercredi 20 août 2008

n°381- Dossier de Palestine -19/08 - G21-«Allons, qu'est-ce que deux doigts cassés quand vous interrogez un Palestinien par rapport aux informations que nous pouvons obtenir ?»


-------- Message original --------
Sujet: n°381- Dossier de Palestine -19/08 - G21-«Allons, qu'est-ce que deux doigts cassés quand vous interrogez un Palestinien par rapport aux informations que nous pouvons obtenir ?»
Date: Wed, 20 Aug 2008 10:37:31 +0200
De: Marc Lemaire <fa029559@skynet.be>



L'information est une arme au service de la paix. Sa diffusion est un acte de résistance
& lt; /span>
                 Dénoncer ne suffit plus, il faut expliquer, informer, transmettre 

Les médias occidentaux dans leurs large majorité ont de tout temps accepté les versions de l'armée israélienne et fermant les oreilles aux autres sources 

                                                       


                     Dossier de Palestine      
                                                           N°381                                                                                                                 19-08
                                                           Par M.Lemaire    

 



Vous retrouverez ce journal 

b) sur le site :  www.palestine-solidarite.org à cette adresse :http://www.palestine-solidarite.org/Journaux_Palestiniens.htm

c) sur le site de Robert Bibeau :  : http://www.robertbibeau.ca/palestine.html

 

NB : Si vous voulez-me contacter ou obtenir le Journal par mail une seule adresse : fa032881@skynet.be


Sommaire
Tiré à part
1 Médias et Manipulation de l’opinion / Vidéos

1-1  Honte à l’équipe de rédaction du « Libération ».

1-2    Gouns : Richard Labéviaire licencié de RFI pour exercice de sa profession.

2 Les brèves

2-1 Morsi Attalla : Mauvais jeu.

2-2 Arnaud Vautard : Olmert et les autres, du pareil au même.

2-3 MM.Abbas et E.Olmert, deux hommes affaiblis dans leurs pays.

3 Dossier

3-1 Point de vue de Isabelle Avran : Contre la tentation dévastatrice de la force.

3-2 Point de vue de Achraf Aboul-Hol : Le mal court.

3-3 Point de vue de Al-Ahram/hebdo : L’Occident et le Hamas, une diabolisation inopérante.

3-4 Point de vue de alterinfo.net : Européens ! Arrêtez de nous torturer.

4 Déclaration, courrier des lecteurs & témoignage

4-1« Comment peut-on transformer en ville fantôme un quartier commerçant arabe pour protéger quelques centaines de colons ? »

5 Analyse - Géopolitique et stratégie

5-1 Analyse de ‘Al-Ahram Weekly’ «Allons, qu’est-ce que deux doigts cassés quand vous interrogez un Palestinien   par rapport aux informations que nous pouvons obtenir ?»

5-2 Analyse de Littlewood : Les escadrons de la mort israéliens et Etats-unienne infestent le monde.



Tiré a part
13-08

Les FOI ont poursuivi leur siège sur les 1.500.000 civils de la bande de Gaza.

Toutes les frontières sont bouclées depuis plus de deux ans au titre de la politique israélienne de punition collective qui impose des restrictions draconiennes en matière de déplacements des personnes et des biens.

Aujourd’hui la bande de Gaza est incapable de subvenir à ses besoins primaires : se nourrir, se soigner et s’instruire. Le seuil de pauvreté touche plus de 80 % de la population.

L’interdiction d’importer les carburants, le fioul industriel et le gaz domestique a abouti aujourd’hui à la paralysie totale de la vie quotidienne.

Les établissements scolaires  accueillent de moins en moins d’étudiants et de professeurs ; les ambulances restent clouées au sol par manque de carburant ; les centres de soins ont vu leur clientèle baisser de plus de 25 % le Personnel médical ne pouvant plus se déplacer.

Les services de livraison d’eau potable, de retraitement des eaux usées et le ramassage des ordures ménagères sont eux mêmes affectés.

Palestinian Centre for Human Rights

http://www.pchrgaza.org



1 Médias et
Manipulation de l’opinion
/ Vidéos 
Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage les analyses ou point de vue des auteurs, mais doit être vu comme information
1-1 Honte à l’équipe de rédaction du « Libération »

… qui annonce les obsèques de Mahmoud Darwich à Ramallah par une brève en page ‘Culture’ ou l’annonce est située sous la rubrique ‘Variétés’

Honte à l’équipe de rédaction du « Libération » (1) qui annonce les obsèques de Mahmoud Darwich à Ramallah par une brève en page ‘Culture’ (Pourquoi pas, même si cette classification réduit déjà la dimension du personnage ?), mais au sein de cette page l’annonce est située sous la rubrique ‘Variétés’ (sic !). Là il ne s’agit plus de réduire la dimension du personnage, mais de tourner en dérision son œuvre, sa personne et son action !

Comment peut-on en arriver là ?

Cette rubrique ‘variété’ contient, mis sur le même plan, deux autres brèves consacrées l’une à ‘Téléchargement et Royalties’ et l’autre à ‘Réunion de crise à TF1’ ; la place la plus importante de cette page ‘Culture’ est consacrée à un festival ‘Rock’, à un festival ‘Rave’ et à un artiste peintre qui occupe l’essentiel car il est ‘enfin reconnu et rémunéré’…

« VARIETES » ? ? ?

Qui aurait osé ?

Seul un ignare total ou un malveillant intégral pouvait oser rabaisser ainsi ce géant de la poésie mais aussi de la pensée universelle, ami d’Edouard Saïd, amoureux comme lui de la Paix pour tous les peuples et pas seulement pour le sien, même si la Palestine lui collait à la peau sans aveugler sa pensée.

Presque pire encore ; était-il nécessaire de s’étonner dans cette ‘brève’ du choix de Ramallah pour son inhumation en précisant que de ce lieu « on peut apercevoir la banlieue de Jérusalem…puisque les Palestiniens veulent faire de Jérusalem la capitale de leur futur Etat… »

C’est quoi le message ?

Un poète de variété serait instrumentalisé dans sa mort pour légitimer ce qui ne serait peut-être pas une évidence pour tous, Jérusalem capitale de l’Etat Palestinien ?

Ils ont osé en effet ! Le président du Directoire et Directeur de la Publication et de la Rédaction Laurent Joffrin devra nous dire comment, avec Gérard Lefort rédacteur en chef en charge de la culture, a pu être composée cette page d’anthologie au chapitre de l’infamie…

- (1) Libération. 12 août 2008, page 21.

RICHAUD Jacques 12 AOUT 2008

http://www.legrandsoir.info/spip.php?article7000

 


1-2 Gouns : Richard Labéviaire licencié de RFI pour exercice de sa profession.
Les faits sont accablants. Accusé d'avoir interviewé Bachar al Assad peu de jours avant le sommet de l'Union pour la Méditerranée sans en avoir référé au préalable à sa direction, ce qui, on en conviendra est un comble pour un journaliste spécialisé dans le Moyen-Orient, Richard Labéviaire, animateur sur RFI de la très suivie émission « Géopolitique », vient d'être licencié comme un malpropre, par la direction d'une radio qui n'a de mondiale que les prétentions. En fait on l'aura compris ce qui est reproché à ce journaliste, c'est de ne jamais s'être aligné ni sur Washington ni sur Tel Aviv, c'est une liberté et de ton et de réflexion qui ne s'est jamais démentie au fil des années. Que ce soit vis à vis de l'occupation de l'Irak, de la répression de l'intifada palestinienne ou de l'agression de juillet 2006 contre le Liban, les analyses de Labéviaire ont toujours dérangé les admirateurs des Etats-Unis et d'Israël. Alors que la flagornerie et le népotisme s'imposent sur le professionnalisme et l'intégrité, alors que bat son plein la Kouchnérisation de la politique étrangère, cette mesure Charlie hebdoesque augure t-elle au moment du grand retour de la France à la direction de l'Otan, de l'installation de supporters de l'Otan à la direction de RFI.?
Ce qui est certain c'est que nous pouvons et devons  agir. Cette reprise en main est grave et constitue une étape de plus dans la prise de contrôle des médias par un pouvoir plus atlantiste et
pro israélien que jamais.

Agissons et protestons sans tarder sur le site de RFI, contre ce
licenciement et d’autres prévus à la rentrée:
http://www.rfi.fr/communfr/dynamiques/NousEcrireFormulaire.aspx?rubrique=pressefr
et signons la pétition de soutien ci dessous

Abus de pouvoir et délits d'opinion: la presse française une nouvelle fois muselée et son pluralisme violemment attaqué dés lors qu'il est question des Proche et Moyen Orient.

L'audiovisuel extérieur français (RFI, TV5 Monde et France24) dirigé par l'épouse du Ministre français
des Affaires étrangères, Christine Okrent, et le publicitaire Alain de Pouzilhac reprennent en mains les options éditoriales de trois grands médias publics pour leur imposer une pensée et un discours uniques inconditionnellement pro-israéliens.

Le licenciement estival et précipité de Richard Labévière, Rédacteur en chef à RFI et spécialiste
des Proche et Moyen Orient pour avoir interviewé le Président syrien Bachar el Assad, s'inscrit dans la logique d'une nouvelle atteinte au pluralisme journalistique, à la liberté d'expression, et aux Droits de l'homme en France; le pays des principes de la philosophie des Lumières.
Ne laissons pas l'arbitraire et le diktat idéologiques s'installer en France.

 



2 Les brèves

Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage les analyses ou point de vue des auteurs, mais doit être vu comme information
2-1 Morsi Attalla : Mauvais jeu.

Tous les discours israéliens parlant de la paix ne sont que tromperie et tergiversation au point que de nombreux partisans de la paix dans le monde arabe doutent aujourd’hui de la nécessité de continuer à parier sur le choix de la paix.

Les détails du jeu israélien qui consiste à former un nouveau gouvernement de coalition ou à tenir des élections parlementaires anticipées sont pléthores. Difficile donc de rentrer dans ces détails, mais une chose est sûre, c’est que ce jeu, quels qu’en soient ses motifs, ne servira en fin de compte qu’un objectif israélien. C’est-à-dire fuir tout engagement pour une paix réelle qui garantirait une résolution juste et globale pour la cause palestinienne.

La tactique d’Israël est une feinte bien connue qui consiste à faire des compromis par étape. Mais il est sûr qu’il ne s’engagera jamais dans une paix globale. Effectivement, la méthode des compromis est un des mécanismes nécessaires à la mise en exécution d’un grand projet d’expansion. Quant à la paix, elle constitue une entrave face aux objectifs israéliens.

Ceci nous fait penser aux paroles prononcées par l’ex-premier ministre israélien David Ben Gorion dites à la suite de la signature des accords de trêve en 1949. A cette époque, il avait fait l’objet de nombreuses critiques de la part des forces extrémistes à l’intérieur d’Israël, dirigées par Begin. Il avait été accusé de faire perdre à Israël l’occasion de conclure un accord final de paix avec les Arabes qui aurait garanti la légitimité de l’existence d’Israël. Il avait alors dit : « Nous avons besoin d’un accord avec les Arabes et non d’une paix, l’accord sur la trêve est juste un moyen d’avancer sur la voie d’un grand projet sioniste et les circonstances nécessaires à l’achèvement de ce projet ne sont pas encore propices ».

Depuis que Ben Gorion a prononcé ces paroles, la politique d’Israël change continuellement de stratégies. Mais elle ne s’est jamais éloignée de la ligne directrice fixée par Ben Gorion malgré le grand revirement dans la position arabe. C’est-à-dire que les Arabes ont accepté de reconnaître ouvertement l’existence de l’Etat hébreu. Et les Arabes ont exprimé leur volonté d’instaurer des relations politiques et économiques avec Israël au cas où celui-ci tiendrait à ses engagements et rendrait aux Arabes leurs droits violés.

Cela signifie que tous les discours israéliens parlant de la paix ne sont que tromperie et tergiversation au point que de nombreux partisans de la paix dans le monde arabe doutent aujourd’hui de la nécessité de continuer à parier sur le choix de la paix. En effet, tous les événements prouvent que les accords de paix signés entre Israël et les Arabes, en particulier les Accords d’Oslo, ne sont que des étapes visant à s’accaparer le maximum de gains pour se dérober ensuite à tout engagement en inventant encore et toujours des prétextes.

Nous devons comprendre ce jeu dont les causes et les circonstances peuvent changer, mais qui reste géré par un objectif essentiel : fuir la paix globale !

Le gouvernement de coalition et les élections anticipées, ainsi que tout ce qui figure dans le dictionnaire de la politique israélienne ne sont que des manœuvres visant à gagner du temps et à saper toute tentative de parvenir à une paix réelle, juste et globale.

Il est triste d’être témoin du conflit et des tueries qui se déroulent sur la scène palestinienne et qui servent aujourd’hui le jeu israélien.

Les circonstances palestiniennes renforcent les prétextes et les motifs israéliens visant à tergiverser quant à la conclusion d’un accord final de paix.

L’Histoire ne pardonnera jamais à tous ceux qui ont aidé Israël à poursuivre son jeu, que ce soient les forces internationales soutenant Israël ou les Palestiniens eux-mêmes qui ont oublié leur cause pour s’engager dans des conflits inutiles.

Morsi Attalla

15 août  - publié par al-Ahram hebdo en français

ttp ://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahram/2008/8/13/opin3.htm

http://alternatives-international.net/article2382.html


2-2 Arnaud Vautard : Olmert et les autres, du pareil au même.
En Israël, l'actuel Premier ministre, Ehoud Olmert, accusé par la justice de corruption et de clientélisme, vient d'annoncer qu'il ne participerait pas aux prochaines élections internes de son parti ce qui, dans le système politique israélien, signifie qu'il démissionnera de son poste.
Cette décision intervient alors qu'Israël est censé négocier un processus de paix avec les dirigeants palestiniens, si bien que certains s'interrogent, sans rire, pour savoir si la démission d'Olmert ne risque pas de le remettre en question. En réalité, ces prétendues négociations ne sont que des parlottes stériles pendant que sur le terrain des Palestiniens sont chassés de leurs terres, que la construction du mur de séparation se poursuit, que des colonies israéliennes s'étendent en Palestine. Le nombre de colons israéliens a été multiplié par 39 depuis 1972, alors que dans le même temps la population d'Israël n'a que doublé. Et cette politique ne changera pas, ni avec Olmert, ni avec l'un ou l'autre de ses successeurs.
Les principaux prétendants à la succession de l'actuel Premier ministre au sein de son parti, Kadima, sont le ministre des Transports, Shaul Mofaz et la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni. Celle-ci a été dans les années 1980 membre du Mossad (les services secrets israéliens), au sein d'un groupe spécialisé dans l'élimination d'opposants arabes en Europe. De plus, elle a été ministre pratiquement sans interruption depuis 2001. Autant dire qu'elle est, depuis longtemps, un des piliers de la politique de l'État d'Israël.
Quant à Mofaz, il est opposé depuis le début aux négociations avec les Palestiniens. Lorsqu'il était le chef de l'armée israélienne, au début des années 2000, c'est lui qui exigea une répression accrue contre la deuxième Intifada, dans les Territoires occupés.
Toute la classe politique israélienne se vaut, des travaillistes aux représentants de la droite (Likoud) en passant par Kadima. Les Palestiniens qui depuis soixante ans luttent pour leur dignité et contre la dépossession de leurs terres, les Israéliens qui aspirent à vivre en paix avec leurs voisins, n'ont rien à attendre de tous ces gens-là. D'ailleurs, qui parmi eux en douteraient ?
Arnaud VAUTARD

7/8

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2088&id=32


2-3 MM.Abbas et E.Olmert, deux hommes affaiblis dans leurs pays.

L'Etat hébreu veut donner un nouvel élan au processus de paix après l'annonce de la démission prochaine du Premier ministre Ehud Olmert. Cette décision a été annoncée après une rencontre mercredi entre ce dernier et Mahmoud Abbas à Jérusalem.

"Nous nous sommes mis d'accord sur la libération de plus de 150 prisonniers détenus dans des prisons israéliennes avant la fin de ce mois", a indiqué l'un des négociateurs palestiniens Saëb Erakat, sans donner de précisions sur l'identité des détenus.

"Israël va libérer des prisonniers palestiniens à la fin août dans un geste de bonne volonté envers les Palestiniens, en réponse à une demande du président Mahmoud Abbas", a de son côté indiqué le porte-parole d'Ehud Olmert, Mark Regev.
"Nous espérons que ce geste aidera le processus de paix", a ajouté Mark Regev, sans toutefois donner de précisions sur le nombre ni l'identité des prisonniers à libérer. Un haut responsable israélien a précisé que la libération devrait avoir lieu le 25 août.

Deux hommes affaiblis

Ehud Olmert et Mahmoud Abbas, deux chefs politiques extrêmement affaiblis, se rencontraient pour la première fois depuis l'annonce par le chef du gouvernement israélien de son intention de quitter le pouvoir après l'élection de son successeur à la tête du parti Kadima (centre) au pouvoir, le 17 septembre.
Les deux hommes ont discuté autour d'un déjeuner de travail, en présence de la ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni et de l'ancien Premier ministre palestinien Ahmed Qoreï, ont indiqué des responsables des deux bords.
Mahmoud Abbas devait demander la libération de trois responsables palestiniens emprisonnés en Israël (lire ci-contre): Marwan Barghouthi, un chef du Fatah (le parti du président palestinien), Aziz Doweik, ancien chef du parlement palestinien et membre du Hamas, et Ahmed Saadat, chef du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP).

Relancer l'accord d'Annapolis

Les discussions lors de la réunion devaient aussi porter sur le statut final des territoires palestiniens ainsi que sur les barrages routiers de l'armée israélienne en Cisjordanie et enfin le bouclage de cette région, a précisé Saëb Erakat.
Les deux dirigeants se sont engagés en novembre dernier lors de la réunion internationale d'Annapolis aux Etats-Unis à tenter de parvenir à un accord cette année, avant la fin du mandat du président américain George W. Bush. Mais l'annonce de la prochaine démission du chef de gouvernement israélien a porté un coup dur aux négociations.
afp/sbo

7/8

http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=200001&sid=9436350&wysistatpr=ads_rss_texte



3 Dossier

Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage les analyses ou point de vue des auteurs, mais doit être vu comme information 

3-1 Point de vue de Isabelle Avran : Contre la tentation dévastatrice de la force.
Les récents affrontements entre Palestiniens survenus fin juillet et début août dans la bande de Gaza et en Cisjordanie démontrent une fois encore, et tragiquement, combien l’absence d’Etat palestinien indépendant et la pérennisation de l’occupation israélienne dans toute sa violence entravent durablement les possibilités d’instauration pleine et entière d’un état de droit.

Et ce, en dépit, notamment, de l’engagement de la société civile palestinienne et de ses organisations. Ils montrent aussi à quel point l’absence de toute solution politique au déni israélien des droits nationaux palestiniens, l’absence d’une véritable perspective de paix fondée sur le droit (perspective que contredit la politique israélienne de colonisation à outrance comme l’asphyxie de toute activité palestinienne, économique et sociale) alimentent les tensions internes palestiniennes.

Et ce, au prix d’une confiscation, par certains, du débat politique transformé en confrontation armée. Mais, comme le soulignent les organisations palestiniennes de défense des droits humains, ces récents événements appellent aussi à soutenir celles et ceux qui en Palestine rappellent, précisément, la nécessité du respect par tous des droits humains et des libertés politiques.

Par principe, et parce qu’un tel respect est une condition de l’unité nationale face à l’occupant.

Fin juillet et début août, le conflit entre les deux principales organisations politiques palestiniennes, Fatah et Hamas, ou ceux qui s’en réclament, s’est traduit par une nouvelle vague d’opérations violentes et de violations des droits sur critères politiques.

Ce sont les événements du 25 juillet qui ont précipité ce nouveau pic d’affrontements.

Alors que plusieurs explosions se sont succédé dans la bande de Gaza, l’une d’elles ce 25 juillet a tué cinq membres de la branche armée du Hamas et une fillette de quatre ans

Les dirigeants du Hamas ont rapidement accusé des leaders du Fatah d’en être responsables, le Fatah niant cependant toute implication.

Au cours d’une conférence de presse à l’issue d’une visite en Tunisie, le président Mahmoud Abbas a condamné fermement « les événements regrettables qui ont eu lieu récemment à Gaza » et demandé « une enquête impartiale des organisations de la société civile », assurant en assumer « par avance les résultats ».

Dans le même temps cependant, les services de sécurité de l’Autorité palestinienne ont opéré un vaste coup de filet dans les rangs du Hamas, arrêtant des centaines de ses membres en Cisjordanie, avant de les relâcher pour la plupart.

Le Hamas a déclenché en retour une campagne contre les militants du Fatah. En peu de temps, les forces du mouvement islamique de résistance ont ainsi arrêté 200 personnes (dont beaucoup, parmi lesquelles le chef du Fatah dans la bande de Gaza, Zakaria al-Agha, ont été rapidement relâchées, avant 150 autres, dont Abdallah Abou Samhadana, dirigeant du Fatah, libérées le 7 août). Le Hamas a aussi fermé une centaine d’associations d considérées comme proches du Fatah et une antenne radio du FPLP. Le 2 août, selon les organisations palestiniennes de défense des droits humains, onze Palestiniens ont été tués et une centaine blessés lors d’affrontements dans le quartier de Shoujayia à Gaza entre les forces du Hamas et les membres, armés, de la famille Helles, accusés par le Hamas d’être responsables de l’attentat et par ailleurs considérés comme partisans du Fatah. En représailles, des hommes armés, prétendant agir au nom du Fatah, ont enlevé à Naplouse (Cisjordanie) Mohammad Ghazal, membre de la direction politique du Hamas, et ont menacé de le tuer si les violences Gaza ne cessaient pas.

L’attitude des forces d’occupation israéliennes face à ces événements, prétendant « accueillir » en Cisjordanie occupée des Palestiniens de Gaza, relève du cynisme éhonté.

Car c’est bel et bien Israël qui, violant le droit international et toutes les règles du droit humanitaire, maintient l’occupation de la Cisjordanie et le siège de la bande de Gaza.

Bel et bien Israël qui contrôle militairement les frontières de ce petit territoire transformé en prison.

Bel et bien Israël qui empêche toute liberté de circulation non seulement entre Gaza et la Cisjordanie, mais aussi en Cisjordanie par sa toile de barrages militaires, bouclant par exemple la région de Jéricho, dans la vallée du Jourdain, où une partie des Gazaouis fuyant les violences ont fini par trouver refuge.

Bel et bien Israël qui prévoit de nouvelles colonies dans cette zone occupée, faisant voler en éclat les espoirs ou les illusions de paix qui auraient pu naître des engagements pris à Annapolis.

Bel et bien Israël qui n’hésite pas à « faire pression » sur des malades palestiniens, y compris ceux victimes des obus israéliens, pour obtenir des « informations »

Bel et bien Israël qui jouit d’impunité et en fait jouir son armée, alors que, comme le révèle l’association israélienne Yesh Din, l’armée israélienne n’a pas donné suite, dans 94% des cas, aux plaintes concernant des exactions présumées de militaires à l’encontre de Palestiniens.

Bel et bien Israël qui assassine impunément des dirigeants, des militants, ou des enfants palestiniens, entre autres chaque fois qu’un accord entre Fatah et Hamas est en vue....

Il n’en reste pas moins que le cycle de représailles entre organisations palestiniennes, quelles qu’en soient les motivations (affirmation du pouvoir politique par la force, pressions contre les dissidences, règlements de comptes...) dessert en réalité les libertés individuelles et collectives et la résistance, et s’inscrit dans un contexte de violations réciproques de ces droits que dénoncent les associations palestiniennes de défense des droits humains, telles que al-Haq ou le Palestinian Center for Human Rights.

Celles-ci mettent par exemple en lumière les arrestations massives opérées cette dernière année par les forces de sécurité en Cisjordanie, en fait par des hommes masqués, et la pratique de la torture en prison, ayant abouti à la mort d’au moins un détenu. Les associations dénoncent aussi des pratiques de même nature par les forces d Hamas dans la bande de Gaza.

A l’issue des récents événements inter-palestiniens, les associations palestiniennes de défense des droits humains, comme al-Haq, ont notamment appelé à la libération de toutes les personnes détenues sur des critères d’affiliation politique et à la fin des détentions arbitraires, au respect de la loi dans l’ensemble des territoires palestiniens, à des sanctions contre ceux qui la violent, sans amnistie pour ceux qui auraient commis des crimes contre les détenus, qu’il s’agisse de déni de leur dignité, de torture, de meurtre... Al-Haq appelle aussi le président de l’Autorité Nationale Palestinienne à promulguer la loi prohibant l’usage de la torture et visant à punir ceux qui l’utilisent.

L’AFPS s’associe à ces demandes.

L’AFPS appelle dans le même temps l’Union européenne et sa présidence française à intervenir avec fermeté pour contraindre Israël à mettre fin au siège de la bande de Gaza et à l’occupation de la Palestine. Seul le respect du droit international, avec la reconnaissance de l’Etat palestinien indépendant dans les frontières de 1967, ouvrira la voie à une paix durable et à l’épanouissement du droit et du politique contre la tentation dévastatrice de la force.
Isabelle Avran

7 août

publié le dimanche 10 août 2008

http://www.france-palestine.org/article9557.html


3-2 Point de vue de Achraf Aboul-Hol : Le mal court.

Extrait : partie analyse

Entre le Hamas et le Fatah, c’est une lutte sourde qui se poursuit.

Atteignant des pics de violence, elle  rend plus compliqué le quotidien d’une population qui souffre déjà de l’occupation israélienne.

Mieux vaut en rire qu’en pleurer.

Tout étranger qui pénètre dans le secteur de Gaza doit s’étonner de lire une affiche sur laquelle est marqué un emblème : « Souriez, vous êtes à Gaza ».

Dans la région de Beit Hanoun, proche du point de passage du même nom que les Israéliens appellent Erez, dans le nord, se trouve cette enseigne.

Une autre est du côté du point de Rafah dans le sud du secteur. C’est dire que quel que soit le lieu par lequel vous passez pour aller dans ce territoire palestinien, vous devez sourire. En fait, c’est plutôt dramatique et même incroyable de voir les factions palestiniennes s’entre-tuer et se combattre pour des raisons qui n’obéissent à aucune logique.

S’il y a lieu de sourire, c’est pour l’ingéniosité avec laquelle la population trouve des solutions à ses problèmes complexes.

Outre l’occupation israélienne et le blocus imposé par le Tsahal, les habitants de Gaza témoignent d’une véritable lutte fratricide entre le Fatah et le Hamas.

….

Des gestes des deux côtés ?

Peut-être, mais dans la bande de Gaza ou encore en Cisjordanie, les Palestiniens croient bien que le mal est fait.

Ces derniers événements étaient ce qu’on pouvait craindre de pire. Théoriquement, tous les appels en faveur d’une réconciliation interpalestinienne semblent plus que séduisants. Mais sur le terrain, cette re-unité s’avère plus que compliquée. Les Palestiniens d’aujourd’hui sont plus que jamais divisés, au moins au niveau de leurs dirigeants. Mahmoud Abbass s’est ainsi manifesté au grand jour comme le président incapable à rallier le peuple palestinien autour de lui. Une position qui s’est confirmée autant par une abstention israélienne de conclure la paix avec lui.

En dépit des rencontres répétées entre lui et le premier ministre Ehud Olmert, il est clair que les négociations, dans le sens concret du terme, ont été mises au ban.

 C’est bel et bien Israël aussi qui maintient le siège de la bande de Gaza et l’occupation de la Cisjordanie empêchant ici et là la circulation des Palestiniens, voire une vie normale.

L’Occident en est complice, assurant à Israël une impunité absolue, mais aussi le renforçant en décrédibilisant l’Autorité palestinienne. Les mots de soutien ne suffisent pas à eux seuls pour permettre à Abou-Mazen de bien gouverner. Et dans tous les cas, les Palestiniens encaissent les résultats, dont les plus évidents sont la violation de leur droit de vivre.

Le synonyme de cette division et de cette difficulté, voire impossibilité de vivre normalement est cette crise de carburants qui rend tout compliqué. Résultat : tous les véhicules sont immobilisés et les Gazaouis sont à la recherche d’alternative et de succédanés : gaz naturel, devenu même une denrée rare.

Dans ce contexte trouble et même tragique, les choses ne font que se compliquer. A moins d’une réconciliation ou d’une trêve réelle, l’issue semble bien lointaine. Voire, les informations en cours n’annoncent rien de bon. Ainsi, selon des sources palestiniennes informées, le Comité Exécutif de l’Organisation de Libération de la Palestine (CEOLP) a-t-il débattu récemment l’idée de déclarer le secteur de Gaza comme « province rebelle » avec suspension des salaires des fonctionnaires et de nombreux autres services. Selon les mêmes sources, un courant se cristallise à l’heure actuelle au sein de l’Autorité palestinienne à Ramallah, selon lequel il faudrait trancher la situation par la force étant donné l’échec de tous les efforts menés pour mettre fin à « l’effusion de sang », dont le Hamas s’est rendu coupable à Gaza et le refus de l’organisation du dialogue national, auquel a invité le président Mahmoud Abbass.

Gaza, province rebelle

Ces mêmes sources font état d’une décision du commandement palestinien, selon laquelle la porte du dialogue ne sera pas éternellement ouverte. Il a donné un délai d’un mois maximum pour que débute un « dialogue global ».

En cas d’échec des efforts visant à nouer ce dialogue ou en cas d’insuccès de ce dernier, le commandement palestinien sera obligé de « prendre des mesures douloureuses ». Il en a informé le secrétaire général de la Ligue arabe ainsi qu’un certain nombre de dirigeants.

Selon ce plan donc, Gaza sera déclarée « province rebelle sous la tutelle de milices armées » En conséquence, il sera mis fin à tous les services fournis au secteur : coordination pour approvisionnement alimentaire, paiement des factures d’électricité, d’eau et des salaires des fonctionnaires, arrêt des services médicaux et scolaires, interdiction d’exportation de carburants de tous genres au secteur, suspension d’émission de passeports et de tout document officiel issu de l’Autorité palestinienne.

Selon le même plan, il sera autorisé à la justice de saisir les plaintes contre le Hamas, de soumettre les dossiers relatifs à la justice palestinienne et de se diriger dans ce contexte à la Cour Internationale de Justice (CIJ) à La Haye. Il s’agira de présenter des documents contre toute la direction du Hamas, l’accusant de procéder à des massacres collectifs à Gaza. Ainsi tout responsable du Hamas dans un pays reconnaissant la CIJ, comme la Syrie par exemple, sera-t-il sous pression extrême et juridique, exposant en cas de non extradition de ces responsables, le pays hôte à des sanctions internationales.

Commentant ces informations, le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a affirmé qu’il n’a pas été informé d’une décision du CEOLP de considérer Gaza comme province rebelle.

Mais au cas où cela s’avérerait vrai, il s’agirait d’une chose très dangereuse, rendant plus aiguës les divisions interpalestiniennes et confirmant la séparation de Gaza de la Cisjordanie.

Pour lui, « il y a un plan des éléments du Fatah qui dominent le CEOLP pour empêcher tout rapprochement avec le Hamas, creuser la division et punir un million et demi de Palestiniens, comme le fait l’ennemi israélien ».

Barhoum ajoute que le Hamas est au courant du fait que « le CEOLP est dominé par le Fatah. Il s’y trouve des voix qui ont toujours appelé à considérer le Hamas comme illégitime, sans être sanctionnées ».

Le responsable hamasi souligne, à cet égard, que c’est le CEOLP qui a approuvé « le gouvernement illégitime de Fayyad » et des centaines de décrets promulgués par le président Abbass, qui ont augmenté les divisions interpalestiniennes et qui ont appelé à punir le Hamas et l’écarter de l’arène politique. Le responsable a souligné, à cet égard, que le Hamas est une partie de l’équation palestinienne qui croit en « l’unité de la patrie et du peuple, la prise de décision unifiée et la nécessité de mettre de l’ordre au sein du foyer palestinien » et de mettre en garde contre les intentions prêtées au CEOLP.

Selon lui, si elles s’avèrent fondées, elles ne feront que servir les intérêts de l’occupation sioniste et détruiront le projet national palestinien en accord avec ce que veulent les Etats-Unis et Israël. De toute façon, le seul fait que de telles informations soient colportées témoignent de la profondeur du malaise actuel entre les deux factions palestiniennes. Le peuple en paye le prix et on ne saurait que regretter un tel état des choses. « Souriez, vous êtes à Gaza » ou même « en Cisjordanie » témoigne de l’absurde.

Achraf Aboul-Hol

http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahram/2008/8/13/doss1.htm


3-3 Point de vue de Al-Ahram/hebdo : L’Occident et le Hamas, une diabolisation inopérante.

Les pays occidentaux semblent prendre conscience que la paix ne pourra se faire avec une seule moitié du peuple palestinien, mais ne parviennent pas à trouver les moyens de mettre en pratique ces vues.

Une fermeté de façade. Voilà comment se caractérise l’attitude de la communauté internationale vis-à-vis du Hamas. L’Union européenne (UE), à l’instar des Etats-Unis, se montre intransigeante envers l’organisation même si des contacts informels se sont noués ces derniers temps. Depuis un bon moment, le mouvement de résistance palestinienne est placé sur la liste des organisations terroristes des Etats-Unis et du conseil de l’UE, depuis 2003. Les deux posent comme conditions préalables à tout dialogue la reconnaissance d’Israël et l’abandon des violences.

Dans ce contexte, le Fatah, de Mahmoud Abbass, fait donc figure d’interlocuteur unique pour la plupart des pays occidentaux, même s’il ne bénéficie plus d’une majorité depuis sa défaite aux législatives de janvier 2006. Cette victoire électorale du Hamas avait alors entraîné un gel de l’aide financière européenne aux Palestiniens. Il faudrait attendre 15 mois plus tard pour rétablir ce soutien suite à la prise de contrôle du Hamas de la bande de Gaza qui a poussé l’Occident à revoir sa politique. Après la formation d’un gouvernement d’urgence nationale, excluant les Hamsawis, aucune raison n’imposait de continuer l’embargo.

Les choses ont changé du côté de l’Occident. Nicolas Sarkozy s’est rendu au Proche-Orient il y a deux mois, évitant soigneusement Gaza, territoire exclusif du Hamas. Le chef de l’Etat français, qui exerce aussi la présidence tournante de l’UE, y a rendu hommage à Mahmoud Abbass, qualifié « d’homme de paix ». « On ne crée pas la paix avec le terrorisme », a-t-il ajouté, pour justifier son refus de discuter avec le parti islamiste. Jacques Chirac avant lui, pourtant réputé pour ses amitiés dans le monde arabe, tenait le même discours : « Le Hamas est une organisation terroriste qui ne peut pas être un interlocuteur de la communauté internationale (...). C’est la position de l’Union européenne, elle est sans ambiguïté et ne changera pas ».

En coulisse, la France, qui espère une avancée du dossier palestinien lors de ses six mois de présidence européenne, a pourtant pris contact avec le Hamas au printemps. Dans la plus grande discrétion, le diplomate Yves Aubin de La Messuzière a rencontré des responsables de l’organisation, notamment le premier ministre déchu Ismaïl Haniyeh. D’autres pays européens, comme l’Espagne ou la Grande-Bretagne, ont, eux, toujours maintenu le contact avec eux.

A Washington et depuis son accession au pouvoir, George W. Bush est plus préoccupé par l’Iraq et la traque d’Al-Qaëda que par le conflit israélo-palestinien. Lors de son discours à la Knesset, à l’occasion du soixantième anniversaire de l’Etat hébreux, il a prouvé ses limites dans la connaissance des dossiers arabes. Assimilant le Hamas au Hezbollah et à Al-Qaëda, il déclare : « Aucune nation ne devrait jamais être forcée à négocier avec les tueurs qui se vouent à sa destruction  ». Une allusion claire au refus d’Israël de négocier avec le mouvement de résistance palestinienne. Toutefois, un récent sondage indique qu’une majorité d’Israéliens approuvent des contacts avec le Hamas.

La politique américaine ne devrait pas beaucoup évoluer quel que soit le président élu en novembre prochain. Le candidat républicain, John McCain, semble poursuivre la doctrine d’intransigeance prônée par son prédécesseur. En avril dernier, il accusait d’ailleurs son rival démocrate d’être « le candidat favori du Hamas ». Barack Obama a pourtant toujours fait preuve de fermeté. S’il se déclare prêt à discuter avec les dirigeants cubains, iraniens ou nord-coréens, il a en revanche toujours exclu de s’entretenir avec les responsables du Hamas.

Discuter avec l’organisation islamiste, l’ancien président américain Jimmy Carter l’a fait, en avril dernier. Bravant les interdits israéliens et américains (« une mauvaise idée », selon Obama), il a rencontré Khaled Mechaal, chef politique du mouvement. A l’inverse de Sarkozy, le prix Nobel de la paix 2002 affirme : « La paix n’est possible que si l’on implique le Hamas dans les discussions ». C’est d’ailleurs la position de la Chine et de la Russie, souvent alliées aux Nations-Unies. Déjà elles ne considèrent pas le Hamas comme une organisation terroriste. En 2006, au plus fort de la crise avec le mouvement palestinien, des dirigeants ont même été reçus à Pékin et Moscou.

La stratégie d’isolement et de diabolisation du Hamas étant autant inopérante qu’inefficace, la communauté internationale semble prendre conscience que la paix ne pourra se faire avec une seule moitié du peuple palestinien et qu’en fin de compte, elle finira par négocier avec le Hamas, d’autant plus qu’elle ne peut pas l’anéantir. Les Occidentaux, tenus par des engagements envers l’Etat israélien, font donc face à un dilemme. Tant que le Hamas ne se rapprochera pas des conditions exigées pour une reprise du dialogue, il restera, du moins officiellement, infréquentable. Donc, aucun contact en haut lieu, c’est-à-dire pas de véritable déblocage de la situation.

 Al-Ahram/hebdo -

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4913

14 août


3-4 Point de vue de alterinfo.net : Européens ! Arrêtez de nous torturer.
Tout le monde sait que les appareils sécuritaires de l'autorité palestinienne deviennent un lourd fardeau sur les épaules de la société palestinienne. Désormais, ce sont eux les vrais dirigeants des territoires palestiniens.
En effet, ils ne font qu'ancrer un régime dictatorial en Cisjordanie. En ce moment même, les Européens continuent leurs donations à cette autorité. Ils savent pourtant que la grande partie de ces donations n'est utilisée que pour rendre encore plus farouches ces forces dites de sécurité.
L'Union Européenne devrait savoir où va son argent. Elle devrait surtout le contrôler. Et avant qu'il ne soit trop tard, elle doit intervenir, sinon elle sera accusée, pour ses aides financières, d'aider à instaurer des régimes dictatoriaux, au lieu d'aider le peuple palestinien qui est dans un véritable besoin.
L'Union Européenne devrait savoir que ses donations sont utilisées pour torturer des opposants politiques, dans les caves des prisons de l'autorité palestinienne. Pire, dans ces cellules souterraines, il y a des opposants qui y ont laissé leur vie. Majd Al-Barghoti, tué sous la torture, le 22 février 2008, dans le siège du service de renseignement à Ramallah, n'est qu'un seul exemple. Il y a aussi ceux qui en sortent, défigurés, à tel point que leurs familles n'arrivent pas à les reconnaître. Beaucoup en sortent aussi handicapés.
Tout un chacun qui porte un avis opposé de celui de l'autorité tombera sous les griffes des appareils sécuritaires. Les prisons sont pleines de prisonniers d'opinion. Et la torture y devient monnaie courante. C'est par la torture que des aveux sont soutirés de prisonniers. De plus, les institutions de la société civile, la base de la vraie démocratie, sont fermées ou malmenées.
Désormais, la Cisjordanie vit sous un régime dictatorial. Ce sont les services de sécurité qui règnent sur la société. Le citoyen n'y aucune dignité.

L'Union Européenne devra réagir, sinon son silence sera interprété comme une approbation de cette situation. Soutenir un tel régime sera un crime contre l'humanité, un crime de guerre, un crime qui vient à l'encontre de toutes les traditions et lois internationales.
L'Union Européenne devra réagir, sinon elle porte la responsabilité de tout Palestinien enlevé, de tout Palestinien torturé, de tout Palestinien qui perd la vie.
L'Union Européenne, qui appelle à l'application de la liberté, à la démocratie, aux droits de l'homme, est appelée par le peuple palestinien à intervenir, à prendre toutes les mesures pour stopper les agissements des appareils sécuritaires de l'autorité palestinienne, à couper toutes les aides destinées à les renforcer.
Le peuple palestinien s'adresse également aux institutions de la société civile européenne pour qu'elles viennent à son aide et pour qu'elles fassent toutes les pressions possibles affin que s'arrêtent tous ces crimes perpétrés à son encontre.
Article traduit de l'arabe par le CPI

Le Hamas appelle la nation à faire face aux plans sionistes qui menacent la mosquée d'Al-Aqsa

Le mouvement du Hamas a appelé la nation arabe et islamique à faire face aux plans sionistes qui visent à judaïser et démolir la sainte mosquée d'Al-Aqsa. Il a demandé à la nation de montrer qu'elle est capable de défendre ses lieux saints.
Le porte-parole du mouvement du Hamas Dr. Sami Abou Zouhri a dit que le plan sioniste visant à construire un temple juif sur le lieu de la sainte mosquée d'Al-Aqsa est une avancée dangereux de la judaïsation de la ville occupée d'Al-Qods et de la sainte mosquée d'Al-Aqsa par l'occupation.
Il a précisé aujourd'hui mercredi 13/8, dans une déclaration spéciale au Centre Palestinien d'Information, que la découverte de ce plan vient avec la continuation des négociations inutiles entre le président de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le premier ministre sioniste Ehud Olmert, dans la ville occupée d'Al-Qods.
Abou Zouhri a appelé les organisations qui s'occupent des affaires de la ville occupée d'Al-Qods, ainsi que la nation arabe et islamique à porter leur responsabilité envers cette menace dangereuse.
Il a affirmé que le mouvement du Hamas va placer tous ses efforts pour faire échouer tous les plans visant à toucher à la sainte mosquée d'Al-Aqsa.
Abou Zouhri a également appelé les médias locaux et arabes à démasquer ces crimes qui menacent la sainte mosquée d'Al-Aqsa.

Al-Masri : La fermeture du passage de Rafah exprime l'absence de confiance

Un responsable du mouvement du Hamas a dévoilé que les résultats faibles des efforts égyptiens dans les dossiers des captifs, de l'accalmie et du dialogue national augmentent les pressions contre le mouvement du Hamas pour chercher un médiateur international capable de faire avancer ces dossiers.
Le membre du mouvement du Hamas au conseil législatif palestinien Mouchir Al-Masri a dit, dans des déclarations à Qods Press, que son mouvement s'attache au médiateur égyptien jusqu'à maintenant, malgré les pressions de grandes personnalités palestiniennes pour changer de médiateur.
Il a déclaré que l'insistance de l'Égypte à continuer la fermeture du passage de Rafah exprime l'absence de confiance entre la direction égyptienne et les Palestiniens.
Al-Masri a souligné que l'accalmie a frappé l'espoir des Palestiniens envers la direction égyptienne à cause de son échec à obliger les Sionistes à satisfaire les conditions de la trêve.

Barak est prêt à payer le prix de la libération de Shalit

Le ministre sioniste de la guerre Ehud Barak a dévoilé que son gouvernement est prêt à payer le prix de la libération du soldat sioniste Gilad Shalit, capturé et détenu par les factions de la résistance palestinienne dans la bande de Gaza depuis plus de deux ans.
Cette déclaration est venue après que le mouvement du Hamas a affirmé qu'il n'abandonne pas ses conditions pour la libération de Shalit dans le cadre d'une opération d'échange de prisonniers.
La radio hébreu officielle a rapporté que Barak a dit, hier soir, mardi 12/8, qu'il va y avoir de grands développements pour la question du soldat capturé à Gaza, Gilad Shalit.
Barak a dit, devant une assemblée électorale pour soutenir le candidat du parti travailliste à la municipalité de l'occupation à Dimona, que l'Etat de l'occupation est prêt à payer le prix de la libération de Shalit.
D'autre part, le ministre des captifs au gouvernement illégal de Salam Fayyad, Achraf Ojroumi, a dévoilé, dans une déclaration à un site internet  que la direction de l'autorité palestinienne à Ramallah et le mouvement du Fatah ne veulent pas la libération du dirigeant du Fatah Marwan Al-Barghouthi dans le cadre de l'opération d'échange de prisonniers dirigée par le mouvement du Hamas, en échange de la libération du soldat sioniste capturé par la résistance palestinien à Gaza, Gilad Shalit.

alterinfo.net

http://ism-france.org/news/article.php?id=9669&type=communique&lesujet=Collabos

http://www.alterinfo.net/Europeens-!-Arretez-de-nous-torturer_a22793.html



4 Déclaration, courrier des lecteurs & témoignage
Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage les analyses ou point de vue des auteurs, mais doit être vu comme information 

4-1« Comment peut-on transformer en ville fantôme un quartier commerçant arabe pour protéger quelques centaines de colons ? »

QUE CESSE L’OCCUPATION !

2008-08-08

« Plus sombre que jamais ».

Des militants anti-apartheid juifs sud-africains choqués par leur visite en Cisjordanie occupée

Andrew Feinstein a perdu sa mère et ses dix frères et soeurs dans l’Holocauste. Sud-Africain et juif, cet ancien député de l’ANC (African national Congress) a été très marqué par ce qu’il a vu à Hébron : les colons qui insultent les Palestiniens et leur jettent des pierres. « Comment peut-on transformer en ville fantôme un quartier commerçant arabe pour protéger quelques centaines de colons ? » s’interroge-t-il.

Avec un groupe de 22 Sud-Africains, défenseurs des droits de l’homme, membres de l’ANC, magistrats, journalistes, syndicalistes, écrivains, blancs, noirs, indiens, une dizaine de juifs, Andrew Feinstein a, pendant cinq jours, du 6 au 10 juillet, sillonné les territoires occupés de Hébron à Naplouse, en passant par Jérusalem et la « barrière de sécurité », rencontré des organisations de défense des droits de la personne, visité Tel Aviv, tenté d’appréhender le conflit israélo-palestinien.

« Je dois avouer que je suis choqué par ce que j’ai vu », déplore Geoff Budlender, lui aussi juif.

Ce juriste a été frappé par l’extension de la colonisation, par « la façon de traiter un peuple comme s’il était de seconde classe, par les pesanteurs de l’occupation militaire et le contrôle de tous les aspects de la vie quotidienne des Palestiniens, par la séparation de plus en plus marquée de deux communautés ».

Barbara Hogan, qui a passé huit ans dans les prisons sud-africaines parce qu’elle protestait contre la ségrégation raciale, a été stupéfaite de constater qu’existaient en Cisjordanie des routes séparées pour les colons et pour les Palestiniens et que ces derniers devaient obtenir des permis de l’administration israélienne pour se déplacer, ce qui lui a rappelé le système des « passes » pour les Noirs en Afrique du Sud.

« Je me demande jusqu’où ça va aller », s’interroge Barbara Hogan, qui se dit « choquée » par ce qu’elle a vu dans les rues de Hébron. « Cette ville est assiégée. …On ne peut entrer et sortir comme on veut. Ça n’a jamais existé en Afrique du Sud », ajoute Nozizwe Madlala-Routledge, ancienne députée de l’ANC.

Ce qui a frappé ces vétérans de la lutte anti-apartheid, c’est le poids de l’occupation, l’importance des restrictions et la volonté d’établir une séparation complète. « La présence de l’armée partout, ces files d’attente aux check-points, ces raids de soldats sont pour moi pires que l’apartheid. Ça ne fait aucun doute. C’est plus pernicieux, plus sophistiqué grâce aux ordinateurs, qui n’existaient pas à l’époque. Ce sont des méthodes déshumanisantes", insiste le juge Dennis Davis. Ce n’est pas son premier voyage; il trouve la situation « plus sombre qu’elle n’a jamais été ». « J’ai l’impression que nous sommes en 1965 en Afrique du Sud. »

Adapté de l’article « Des militants anti-apartheid juifs sud-africains "choqués" par leur visite en Cisjordanie occupée » de Michel Bôle-Richard, publié dans Le Monde le 19 juillet, 2008. Texte integral : http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2008/07/19/des-militants-anti-apartheid-juifs-sud-africains-choques-par-leur-visite-en-cisjordanie-occupee_1075157_3218.html

Distribué par PAJU (Palestiniens et juifs Unis).

www.pajumontreal.org



5 Analyse - Géopolitique et stratégie – Réflexion.
Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage les analyses ou point de vue des auteurs, mais doit être vu comme information

5-1    Analyse de ‘Al-Ahram Weekly’ «Allons, qu’est-ce que deux doigts cassés quand vous interrogez un Palestinien   par rapport aux informations que nous pouvons obtenir ?»

Interview réalisée par Amira Howeidy

Derek Summerfield : l’apartheid revisité

Après Siné et bien d'autres en France, un antisémite de plus.

Celui ci nous vient de Grande Bretagne après avoir vécu en Afrique du sud où il a connu l'apartheid. Quand il s'exprime sur la Palestine, il possède donc une source de comparaison parfaitement fiable quand il s'agit d'évaluer le niveau d'oppression.

Cet antisémite se nomme Derek Summerfield et ce n'est pas un dessinateur de talent comme Siné mais un psychiatre réputé dont un des chevaux de bataille est l'éthique du corps médical.

Il est intéressant d'observer que la réflexion de D. Summerfield est globale, nullement limitée au conflit palestino-sioniste.

Ce dernier lui sert, comme il le dit lui-même, d'exemple type où un système oppressif recourt à la torture en bénéficiant de l'assentiment et des services de la corporation médicale.

Ainsi, loin de tout angélisme, il signale l'existence d'une torture à caractère endémique en Egypte.

Il est d'ailleurs remarquable qu'Al-Ahram ait pu publier cette remarque du Dr Summerfield.

Il est vrai qu'il s'agit d'une édition anglophone donc guère consultée par les citoyens Egyptiens, n'empêche qu'à mon avis la journaliste qui a réalisé l'entretien va certainement se faire taper sur les doigts.

Quand un médecin est-il un médecin ?

Et quand est-il un citoyen ?
Cela fait plus de dix ans que le psychiatre Britannique Derek Summerfield a appelé au boycott universitaire d’Israël dans le domaine médical.

Ayant grandi en Afrique du sud, fils d’une Zimbabwéenne Afrikaner et d’un père Britannique, il sait trop bien ce que signifie la discrimination raciale. Il l’a vécue.
Avant même de visiter les territoires palestiniens vers la fin de la première Intifada (1987 – 1992), où il vit de ses yeux la torture systématique et institutionnalisée des Palestiniens par Israël, Summerfield «avait toujours été fâché contre Israël.»"
«Lors de ma première journée à Jérusalem, voir le comportement de jeunes soldats israéliens à un check point envers un vieil homme Palestinien m’a semblé quelque chose de très familier, » dit-il. Je voyais ce genre de choses en Afrique du sud où j’ai grandi. »
Summerfield a consacré ces seize dernières années à faire connaître les crimes de guerre israéliens et à publier dans les plus grandes revues médicales britanniques de sévères critiques de la complicité des médecins Israéliens. Aujourd’hui, le nom de ce professeur honoraire au London Institute of Psychiatry et professeur associé au Refugee Studies Centre de l’Université d’Oxford, revient souvent dans le très discuté boycott britannique des échanges avec les universités israéliennes. Comme il est médecin, son approche et son militantisme se sont focalisés sur l’aspect médical de la campagne de boycott pendant laquelle il a mis en question de manière convaincante la responsabilité morale et éthique du corps médical. Il est l’ennemi public N°1 pour les groupes de pression juifs au Royaume Uni, et pour l’Association Médicale israélienne (AMI), parce qu’il pose les bonnes questions.
« J’ai toujours été un médecin intéressé par les droits de l’homme et par des problèmes plus larges et on devrait dire que les médecins ont autant la responsabilité de s’exprimer sur les causes politiques et sociales de la détresse et de la maladie que de soigner des individus, » a-t-il déclaré à Al-Ahram Weekly au cours d’une récente visite de deux jours au Caire. Summerfield a été invité à prononcer la conférence annuelle Okasha, un événement organisé par les plus éminents psychiatres Egyptiens, Ahmed Okasha, Farouk Lotaief et Mohamed Ghanem. Il a choisi de parler des droits de l’homme et de la responsabilité du corps médical.
L’intérêt de Summerfield pour la question palestinienne remonte à loin. Alors qu’il travaillait à la Medical Foundation for Victims of Torture à Londres au début des années 90, il rencontra de nombreux patients palestiniens qui avaient été torturés par des soldats Israéliens. Et au cours de sa première visite dans les territoires palestiniens occupés, il devint clair pour lui qu’Israël avait depuis longtemps adopté la torture comme « politique d’Etat. » Déjà à l’époque, Gaza était « mal en point mais bien moins qu’en ce moment.»
Summerfield s’est alors impliqué dans le Community Mental Health Programme de Gaza.
«J’étais à Gaza le jour où le soi-disant processus de paix a été signé à Oslo en août 1993 et c’était très intéressant parce que la plupart des gens que je connaissais étaient incroyablement heureux. Ils pensaient que c’était la fin de tout ça. Mais une minorité de Palestiniens disaient – et ils se sont avérés avoir raison – que ce n’était pas un bon accord, qu’ils étaient pessimistes et que Yasser Arafat ne savait pas ce qu’il avait signé.»
Ce qu’il a vu – « le crime le plus ignoble a été minimisé ici par un pouvoir colonial qui se considère comme faisant partie de l’Europe. Ils s’emparaient de terres palestiniennes et les torturaient de manières qui rappelaient l’Afrique du sud mais, comme il s’est avéré, bien pires qu’en Afrique du sud » -- l’a obligé à s’impliquer activement dans le problème palestinien.
Ayant été témoin des deux Intifadas, Summerfield déclare que dans la deuxième, la conduite des forces israéliennes d’occupation a été « bien plus ouvertement brutale et que les grandes puissances n’ont rien dit du tout.»
« Il fut un temps » dit-il, « où avant de lancer un raid les chefs militaires Israéliens discutaient de comment il serait perçu en Europe et aux Etats-Unis. Ils ne s’embêtent plus avec ça maintenant. Et clairement, la torture était un problème important pour ces pays. »
Selon Summerfield, en gros la moitié de la population de Gaza en gros « a séjourné un certain temps dans les prisons [israéliennes], certains d’entre eux pendant des années. » La proportion d’hommes adultes de Gaza interrogée er torturée, ajoute-t-il, est probablement plus élevée que dans n’importe quelle population dans le monde.
Plus il en a vu et plus la détermination de Summerfield s’est renforcée.

Il commença à publier des articles citant des rapports sur les droits de l’homme, d’Amnesty International, du Comité de la Croix Rouge et des Commissions de l’ONU, « qui tous pointaient la persistance de la torture comme une politique d’Etat en Israël et l’effrayant usage indiscriminé de la puissance de feu contre des enfants qui lançaient des pierres.» 25 % des tués de la première Intifida étaient des enfants – environ 400 – ce qui «semble peu de choses» comparé à la deuxième Intifada. Depuis 2000, les soldats Israéliens ont tué 1000 enfants. La plupart d’entre eux, observe-t-il, ont été tués « à faible distance par des snipers : une seule balle dans la tête ou au cou. » Il est choquant, dit-il, de constater comment le corps médical Israélien reste « absolument silencieux » sur les conséquences de l’occupation en matière de droits de l’homme et de santé.
Ce qui l’a amené progressivement à entrer en conflit avec l’AMI, l’instance officielle qui est supposée donner des repères éthiques aux jeunes médecins et garantir qu’Israël se conforme aux normes internationales, dont le cadre est fixé par la Déclaration de Tokyo de la World Medical Association et qui résume la manière dont les médecins devraient se comporter. Summerfield explique : « Ils ne doivent pas accepter la torture ni être présents pendant la torture et devraient la dénoncer s’ils y étaient confrontés.»
Il soupire qu’ironiquement, la World Medical Association est née après la deuxième guerre mondiale justement à cause de ce que les médecins Allemands avaient fait aux prisonniers Juifs. «L’Association Médicale Israélienne est signataire de ces déclarations et pourtant il est devenu évident qu’elle est entièrement complice des crimes de guerre commis par l’Etat israélien.»
Les articles qu’il a publiés dans les plus prestigieuses et anciennes revues médicales – The Lancet et le British Medical Journal (BMJ) – les revues médicales américaines refusent de publier sur les souffrances des Palestiniens, explique-t-il – et exposant cette complicité l’ont placé en conflit ouvert avec l’Association Médicale Israélienne.
Son article le plus controversé, «Palestine, agression contre la santé et crimes de guerre» paru dans le BMJ en 2004, affirmait que l’armée israélienne avait tué «plus de civils Palestiniens non armés depuis septembre 2000 qu’il n’y a eu de morts le 11 septembre 2001. »
« Je ne donne pas mon opinion. Je cite les organisations internationales des droits de l’homme et les instances onusiennes. Les faits sont déjà connus, » explique Summerfield. Il ne fait que les mettre bout à bout et se battre ensuite pour qu’ils soient rendus publics.
De nombreux médecins craignent encore d’être qualifiés d’antisémites s’ils critiquent Israël. Pas Summerfield.
« On me traite tout le temps d’antisémite. Ca ne m’arrête pas. Et même ça m’encourage parce que ça veut dire que je les atteins. Donc c’est la bagarre mais ce qui est intéressant dans la bagarre c’est qu’elle fait plus de publicité et amène à prendre conscience. Elle éveille les gens d’une manière ou d’une autre. Et une partie de l’affaire est celle-ci : quand un médecin est-il médecin ? C’est-à-dire que c’est une profession humanitaire qui a, on le suppose, une autorité morale dans une société secourir les gens sans tenir compte de la politique. Et quand un médecin est-il un citoyen ? C’est un tout autre problème et ce que j’ai découvert au bout du compte c’est que les médecins Israéliens sont clairs là-dessus, leur loyauté va à l’appartenance à Israël et si Israël dit qu’on doit torturer des Palestiniens et tirer sur des enfants dans la rue, alors ces médecins feront de leur mieux pour cacher cette vérité ou la faire apparaître comme légitime, lui donner une apparence correcte. Ils donnent un visage sympathique à l’occupation.»
« Les preuves de l’implication des médecins Israéliens,» insiste-t-il, « sont écrasantes dans la torture au quotidien des Palestiniens,» ce qui l’a amené à conclure que l’AMI est en fait « une branche de la sécurité de l’Etat.»
Mais Israël n’est-il pas une exception du fait que c’est le seul Etat au monde où l’ensemble de la population adulte est réserviste de l’armée ? C’est une société complètement militarisée.
«Exactement,» assène Summerfield, « ce qui rend la question ‘êtes-vous un citoyen ou un médecin ?’ encore plus poignante.»
Et cela ne fait-il pas d’Israël un apartheid par défaut ?
En 1999, l’AMI avait reçu une délégation de l’organisation humanitaire dans laquelle Summerfield travaillait en ce qui concerne la torture. «Le responsable de l’AMI en charge de l’éthique médicale savait que les médecins avaient le devoir de dénoncer la torture mais il leur avait dit : «Allons, qu’est-ce que deux doigts cassés quand vous interrogez un Palestinien par rapport aux informations que nous pouvons obtenir ?»
La réaction immédiate de Summerfield fut la publication de cette remarque et d’autres affaires de torture systématique de Palestiniens. Son article de 2004 dans le BMJ irrita l’establishment juif britannique qui non seulement essaya de l’intimider mais s’en prit aussi aux éditeurs de la revue qui reçurent des milliers de courriels hostiles et de menace. Summerfield répliqua en luttant encore plus, jusqu’à en venir à la campagne de boycott académique.
Summerfield se trouvait à Ramallah lorsque le syndicat britannique des professeurs d’université vota une motion de boycott des universités israéliennes en 2006.
«C’était très important ne serait-ce que comme symbole, » dit-il. «Ce sont des universitaires qui ont une certaine dimension publique.»
Mais la motion n’a pas survécu longtemps car, «scandalisé,» l’establishment juif pro Israël du Royaume-Uni a fait pression dur le président du syndicat. Une seconde motion a annulé la décision de boycott.
Un an plus tard, le 30 mai 2007, les professeurs d’université Britanniques votaient pour contraindre leur syndicat à débattre pendant un an du boycott du travail avec les universités israéliennes. Les délégués votèrent à 158 voix contre 99 pour recommander le boycott en protestation contre les «40 années d’occupation» par Israël des terres palestiniennes et pour condamner la «complicité» des universitaires Israéliens.
Summerfield explique : « Bien entendu, il est difficile à appliquer et il y a d’énormes pressions mais nous sommes optimistes.» Son organisation – le British Committee for the Universities of Palestine, un organisme basé au Royaume Uni et dont la mission consiste à soutenir les universités palestiniennes et à s’opposer à l’occupation illégale de terres palestiniennes pas Israël – n’épargne aucun effort dans ses tentatives d’influer sur l’opinion publique britannique et les politiques pour qu’ils constatent et réagissent aux violations par Tel Aviv des conventions sur les droits de l’homme et son refus d’accepter les résolutions de l’ONU ou les décisions de la Cour Internationale de Justice et, tout aussi important, reconnaître la répression persistante par Israël de la liberté académique des Palestiniens.
«Le boycott,» soutient-il, «met en lumière ce qui se passe. Et ce qui se passe, c’est la collusion de l’establishment universitaire en Israël. Pas une seule université israélienne n’a protesté quand les universités palestiniennes ont été fermées. L’université de Bir Zeit a été fermée pendant trois ans. On tire sur des étudiants à des check points, ils ne peuvent pas aller en cours, les médecins ne peuvent pas aller voir les patients. Rien. Certaines universités israéliennes sont maintenant construites sur des terres palestiniennes, des terres volées. Les institutions académiques, notamment médicale, sont en collusion totale avec le colonialisme expansionniste de l’Etat.»
Même si son organisation a besoin de plus de soutien, Summerfield explique qu’ils ont réussi à créer un réseau de professionnels et d’autres personnes dans le monde entier. L’an dernier, ils ont publié une lettre dans The Guardian, signée par 130 médecins Britanniques appelant au boycott de l’AMI, et leur campagne ne se situe pas qu’au niveau politique. «Nous essayons d’acheminer de l’aide à gaza, nous enseignons dans les universités palestiniennes et nous donnons aux étudiants palestiniens des places dans les universités britanniques.»
Il est frappant, explique Summerfield, de voir comment des médecins Israéliens réagissent devant lui. « Un médecin Israélien m’applaudira et m’offrira à boire si j’écris au sujet de Soudan, du Guatemala ou de la Chine. Si je laissais tomber Israël pour le Soudan, ce serait formidable. Mais comme je dis que ça se passe en Israël, ils me disent que je fais de la propagande pour le terrorisme ou ils me traitent de Nazi. En psychologie, on dit qu’il y a plusieurs pièces dans notre cerveau et qu’il faut demander depuis laquelle on parle et dans laquelle on se trouve. En fonction des pièces nous nous comportons différemment. Le fait est que j’ai toujours été sévère envers Israël et qu’il doit y avoir des motifs bizarres pour qu’ils fassent de moi un antisémite.»
« Il est indubitable que le soutien à Israël est ancré dans les systèmes occidentaux. Les Etats-Unis et le Royaume Uni considèrent Israël comme un pays européen. Israël continue à miser sur l’holocauste et l’antisémitisme comme moyen de bloquer la vérité [sur sa politique] »
«C’est un combat bien plus ardu que celui contre l’apartheid. C’est pourquoi aucun d’entre nous ne se leurre. Mais je pense que nous avons obtenu quelques succès modestes et je pense que ça continue. Israël, c’est certain, les a pris extrêmement au sérieux. Chaque fois qu’un ministre Israélien vient à Londres, la première chose qu’il veut est de parler du boycott. Ce qu’ils craignent c’est la puissance du discours auquel ces choses font écho. C’est de ça qu’ils ont peur.»
«Quelle mesure pourrait être efficace ?
«En définitive, ce qui serait efficace serait de ne pas acheter de marchandises israéliennes et d’essayer d’amener des entreprises à retirer leurs investissements de celles qui sont liées à Israël.»
En 2004, l’église presbytérienne américaine, avec quelques autres églises, a discuté du retrait sélectif d’investissements dans des sociétés qui opèrent en Israël, en retirant leur argent de compagnies comme Caterpillar dont les bulldozers participent à la démolition de maisons palestiniennes. « Il y a une marée montante,» estime Summerfield qui concède cependant que «c’est vrai que c’est terriblement lent et que la plupart de ces gens ne font pas de politique.»
« Il est évident que nous devons influer sur les politiciens… mais sur 550 députés en Grande Bretagne, plus de 200 font partie du groupe d’amitié avec Israël et leur souci est c’arrêter ce genre de choses, de les cacher. C’est incroyable comment ce lobby est puissant.»
Cependant les universitaires et les médecins Israéliens « commencent à se sentir moins à l’aise» qu’auparavant devant l’évolution de l’opinion publique.
Summerfield interpelle souvent les médecins Juifs en leur posant une question d’ordre moral : «Réalisez-vous le bien que vous pouvez faire au monde dès lors que trois ou quatre médecins Juifs qui ont des liens avec l’AMI affirment que l’implication des médecins Israéliens dans les salles d’interrogatoire doit cesser. La torture devra cesser parce qu’alors la Shabak (Services Généraux de Sécurité) ne pourra plus procéder comme elle a l’habitude de le faire. Je leur dis que ne pas le faire est de la corruption morale.»
Tout cela, avec un travail à plein temps (il est l’un des psychiatres britanniques les plus éminents, ses recherches et sa famille (il a une fille de 12 ans), où Summerfield trouve-t-il le temps ?
« Ici en Egypte par exemple, la torture est endémique. Je me sers d’Israël et de la Palestine comme exemple type, mais la question plus large serait de savoir si nous devrions nous attendre à avoir des standards plus élevés chez les médecins, les comptables ou les banquiers et les journalistes dans le monde arabe et ailleurs. Telle est la question.»

Interview réalisée par Amira Howeidy

Al-Ahram Weekly (Egypte)

14 août 2008

traduit de l'anglais par Djazaïri

http://mounadil.blogspot.com/


5-2 Analyse de Littlewood : Les escadrons de la mort israéliens et Etats-unienne infestent le monde.
Les Etats-Unis se sont mis d'accord avec Israël pour établir une nouvelle politique américaine d'assassinats ciblés.

Stuart Littlewood jette son regard sur l'utilisation croissante par les Etats Unis et Israël d'assassinats et rapporte que les escadrons de la mort israéliens ont été autorisés à entrer dans des pays « amis », dont la Grande Bretagne, pour y tuer les ennemis de l'état d'Israël.

Certains lecteurs se souviendront peut-être du film de 1969 « The Assassination Bureau », une farce ironique basée sur le roman inachevé de Jack London.

Cela se passe il y a cent ans au tournant du siècle, un temps propice au changement de régime et aux purges de monarques corrompus et de tyrans cruels. La force de frappe du Bureau est à louer à condition qu’Ivan Dragomiloff, le fondateur et cerveau, estime que l’assassinat soit « socialement justifiable » et qu’il y ait des preuves des méfaits de la cible.

Mais la rectitude morale de l’entreprise fait place à l’avidité financière et arrive le jour où le bureau accepte une mission pour éradiquer une figure publique importante mais anonyme. Le paiement se fait d’avance, les preuves sont données, le boulot est accepté, puis le nom est révélé. La cible est Dragomiloff lui-même.

Le Bureau des Assassinats ne peut pas se rétracter et Dragomiloff est confronté à la machine de mort qu’il a lui-même créée.

Un assassinat est le meurtre ciblé de personnes pour des motifs habituellement politiques ou idéologiques (et souvent démentes)....

En 1976, le président des Etats-Unis Gerald Ford, a émis un décret de loi qui a été légalisé suite aux révélations au sujet de la CIA qui avait fait plusieurs tentatives pour assassiner Fidel Castro. A la suite de quoi, les assassinats politiques ciblés sont devenues illégales : « Aucun employé du gouvernement des Etats-Unis ne s’engagera ni ne conspirera dans le but de commettre un assassinat politique ». Depuis, chaque président des Etats-Unis a maintenu cette interdiction d’assassinats...ou a réussi à le contourner.

Carter et Reagan ont réaffirmé cette interdiction mais cela n’a pas empêché le bombardement de la maison de Ghadafi en 1986 dans l’espoir de le faire disparaître, ni à l’administration Clinton de tirer des missiles de croisière sur des camps supposés de guérilla en Afghanistan en 1998, ni à Bush d’ordonner à la CIA de s’engager dans des « opérations secrètes mortelles » (basées sur une découverte des renseignements) afin de détruire Ben Laden et son organisation Al-Qaeda.

C’est bien et c’est légal malgré tout

Les avocats de la Maison Blanche et de la CIA proclament qu’une « découverte des renseignements » fait toute la différence car l’interdiction d’assassinats politiques ne s’applique pas en temps de guerre. Et comme par magie, si les découvertes sont « bonnes », cela transforme tout en un état de guerre. Ils disent aussi que l’interdiction n’empêchera pas l’Amérique d’agir contre les terroristes. Et dans le sillage de 9/11, cela n’empêchera pas les Etats Unis d’agir en légitime défense.

Alors tout ce qui leur reste à faire c’est d’inventer ou de fabriquer une « découverte », étiqueter de « terroristes »les personnes qui se trouvent sur leur chemin et déclarer que l’assassinat était un acte de légitime défense dans une situation de guerre ; et ainsi on ne pourra rien leur reprocher.

Des rapports suggèrent que l’administration Bush coopère avec Israël afin de mettre en place un cadre légal en vue d’une nouvelle politique américaine d’assassinats ciblés. Les Israéliens en sont bien sûr les experts mondiaux. La réponse aux poches de résistance gênantes visant leurs saisies de terres, leur nettoyage ethnique, leurs enlèvements, leurs colonies illégales et leurs autres activités « criminelles » en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza, est l’imposition en masse de lois de la guerre concoctées spécialement au bénéfice de « la légitime défense » d’Israël et de la « sécurité du pays », lois qui piétinent les droits de toutes les autres personnes. Ceci est le genre de chicanerie qui convient admirablement à l’administration Bush qui continue avec sa guerre sans fin contre la terreur.

Le goût d’Israël pour l’assassinat et le meurtre remonte bien avant l’établissement de l’état quand de telles atrocités étaient pratiquées contre les cibles bédouines et arabes par l’Irgoun, une organisation tout à fait déplaisante qui croyait que la violence et le terrorisme politique étaient des instruments légitimes pour faire disparaître les obstacles de la cause sioniste et pour expulser les Arabes de leurs terres. Les assassinats ont fait partie de la politique officielle d’Israël en 1999 quand l’armée a planifié des « attaques ciblées » pour empêcher les milices de Yasser Arafat, les Tanzim, de tirer sur les colons illégaux en Cisjordanie et à Gaza.

Les Israéliens ont montré une rare ingéniosité en faisant sauter Yahya Ayesh, le faiseur de bombes. En 1996, ce technicien habile dans l’art de faire exploser des bombes était depuis trois ans sur la liste israélienne des personnes les plus recherchées. Le Shabak (service secret israélien) avait finalement dupé un ami qui a donné à Ayesh un téléphone portable piégé. Lorsqu’Ayesh l’a utilisé, le Shabak l’a fait exploser.

En début d’année, ils se sont encore surpassés lorsqu’ils ont « achevé » Imad Mughniyeh du Hezbollah (le renard) en faisant exploser un repose-tête dans sa Mitsubishi.

Mais leur méthode d’assassinat préférée est le raid aérien, qui manque de finesse et qui fait souvent des ravages collatéraux. En 2002, des avions de combat F-16 ont bombardé la maison du Sheik Salah Shehadeh, (le commandant militaire du Hamas) située dans la ville de Gaza. Ils ont non seulement tué le Sheikh Salah mais aussi au moins 11 autres Palestiniens dont sept enfants et en ont blessé 120 autres.

En 2004, lors de la deuxième tentative contre le dirigeant spirituel du Hamas, le Sheikh Ahmed Yassin, (cloué dans son fauteuil roulant depuis l’âge de 12 ans) ils ont réussi à le tuer ainsi que 9 passants innocents lors d’une attaque d’hélicoptère de combat. Yassin avait survécu à un bombardement de F-16 l’année précédente. Le premier ministre israélien Ariel Sharon avait désigné Yassin comme étant le « cerveau du terrorisme palestinien » et « d’assassin de masse » ce qui est plutôt comique venant d’un criminel de guerre qui avait dirigé l’escadron de la mort israélien (Unité 101) et qui avait été reconnu indirectement responsable des massacres dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila.

Selon l’organisation israélienne des droits de l’homme, B’Tselem, 231 Palestiniens ont été assassinés, 385 passants innocents tués et Dieu sait combien de blessés et de mutilés par Israël depuis la deuxième intifada de 2000.

« L’utilisation d’assassinats par Israël contre des suspects palestiniens ébranle l’état de droit et alimente le cycle de violence dans la région » prévient Amnesty International.

Mais ces exterminations systématiques sont considérées par le procureur général d’Israël comme « légitimes et légales ». « Si une personne est engagée ou prévoit de mener des attaques terroriste, elle doit être « éliminée ».

 C’est efficace, précis et juste » avait dit le ministre israélien Ephraïm Sneh en 2001, et ce sans prendre en considération le manque de précision, les victimes collatérales et le fait que l’information est peut-être mauvaise et par dessus tout, l’équité de tout cela.

Mais cela est devenu contagieux. Le Département d’Etat des Etats-Unis a décrit de la même manière ses frappes contre Al-Qaeda comme étant « légales et nécessaires ». Mais les frappes préventives ne sont pas le seul outil de l’Amérique. Il y a le centre de détention à Guantanamo Bay où des centaines de prisonniers de « guerre » de 13 ans et plus, sont emprisonnés sur le long terme dans des conditions inhumaines, sans « procès légal » et en violation flagrante des Conventions de Genève. Beaucoup ont, à ce jour, été « rendus » à d’autres pays. C’est une vie pire que la mort et beaucoup de ceux en captivité illégale mourront sans doute, victimes d’une autre forme d’assassinat.

Le vice président Dick Cheney a dit à Fox News :

« Si vous avez une organisation qui a comploté ou qui complote un genre d’attaque suicide par exemple et qu’ils (les israéliens) ont la preuve de qui ils sont et où ils se trouvent, j’estime qu’il est justifié d’essayer de se protéger en prenant les devants.

Cette approbation a donné une impulsion bienvenue au programme accéléré d’assassinats de Sharon. Arafat a prétendu que le cabinet israélien avait approuvé le projet de tuer un grand nombre de Palestiniens importants. Sharon a nié mais il a défendu la politique d’assassinats en tant que « mesure anti-terrorisme défensive ». Il a dit qu’il avait envoyé aux Palestiniens une liste de 100 noms de terroristes que l’Autorité Palestinienne devait arrêter et que dans le cas contraire Israël continuerait à « exercer son droit d’autodéfense ».

On apprend qu’aujourd’hui des conseillers israéliens entraînent les forces spéciales américaines en leur enseignant des méthodes agressives anti-insurrectionnelles en Irak, y compris l’utilisation d’escadrons d’assassinats contre des dirigeants de la guérilla. Des spécialistes de la guerre urbaine partagent leurs compétences aiguisées contre les Palestiniens en Cisjordanie et Gaza pour aider les Etats-Unis à mettre sur pied leurs propres équipes de chasseurs-tueurs.

Des escadrons de la mort israéliens, ici en Grande Bretagne ?

Encore plus inquiétants sont des rapports disant que les escadrons de la mort israéliens ont reçu l’autorisation d’entrer dans les pays « amis » et de tuer les personnes où qu’elles soient si elles sont soupçonnées d’être une menace pour l’état juif. Les assassinats ciblés ont été plutôt restreintes à la Palestine occupée mais la nomination en 2002 d’un nouveau directeur du Mossad, Meir Dagan, a changé tout cela.

Il est dit que Sharon avait donné à son vieux copain Dagan un mandat pour réactiver les méthodes traditionnelles du Mossad, y compris les assassinats à l’étranger même si les relations bilatérales risquaient d’être compromises. Alors notre ministre de l’intérieur, le fringrant Jaqui Smith, ferait bien de nous dire sans mentir si les truands du Mossad sont en ce moment en train de rôder dans les rues de Londres, Bradford, Glasgow et Manchester, en train de tuer les comploteurs qui combattent leur régime raciste pourri.

Un servile George « Dubya » (argot américain pour George Walker Bush) Bush, lors de la célébration pour le 60ème anniversaire d’Israël, s’est incliné devant son « garant » sioniste et a déclaré que les Etats Unis étaient fiers d’être « leur plus proches allié et leur meilleur ami au monde ». Il leur a dit qu’ils avaient travaillé sans relâche pour la paix et qu’ils avaient combattu vaillamment pour la liberté. « Vous avez construit une grande démocratie qui durera toujours et qui pourra toujours compter sur l’Amérique pour se tenir à ses côtés ». Il est évident pour le reste du monde que le commandeur en chef des Etats-Unis sait où se trouve son intérêt.

Et en s’adressant à la Knesset sur le sujet de l’Iran, le texan docile, ne se rendant pas compte de l’ironie de son discours, a dit : « Permettre au plus important sponsor de la terreur de posséder l’arme la plus destructrice du monde serait pour les générations futures, une trahison impardonnable ». Il a continué en comparant ceux qui réclamaient des négociations avec les « terroristes et les radicaux » aux pacificateurs des nazis avant la deuxième guerre mondiale, le crétin étant apparemment incapable de faire la différence.

Les tyrans génocidaires, les gouvernants corrompus et les chefs d’états sanguinaires convoitant une domination mondiale et dans le désir de garder le monde dans un état de tumulte, ils infestent encore une fois de plus la planète. Ils sont souvent nés et éduqués dans des démocraties occidentales que le monde est supposé admirer mais qui sont aujourd’hui si corrompues qu’ils dégoutent beaucoup de personnes sensées. Etant donné que ces menaces ne peuvent pas être traitées en justice de façon normale, alors c’est le travail du Bureau des Assassinats renaissant et rénové.

Les commandants militaires des combattants de la liberté et de la résistance ne sont pas le problème. Les peuples du monde ont besoin d’un instrument pour éradiquer la pauvreté au sein des sociétés riches, pauvreté qui menace l’humanité. Ils ont besoin de se débarrasser des super-prédateurs responsables de millions de morts, qui se mêlent massivement de choses qui ne les regarde pas, qui créent l’injustice et qui rendent la vie misérable à des millions de personnes. Nous avons tous notre propre liste de souhaits. Je parie que les mêmes noms ciblés réapparaissent régulièrement.

Pensez : un service de débarras public socialement responsable prêt à faire affaire avec n’importe quel membre du public qui s’estime en guerre contre ces forces maléfiques et qui peut présenter un bon argument pour un meurtre devant le bureau du chef et son équipe. J’imagine déjà de longues queues qui se forment dans le but de recruter l’aide du bureau pour éliminer les persécuteurs du monde. Ils n’ont plus d’endroit où se cacher. Les demandes de débarras doivent bien sur être accompagnées d’un « renseignement » correct.

Le travail d’un Bureau des Assassinats serait parfaitement « légal et légitime » et certainement plus que « nécessaire ». Et ça ne ferait que suivre le précédent institué par les Etats-Unis et Israël.

Rêvez toujours !

Stuart Littlewood

*Stuart Littlewood est un ancien homme d’affaires devenu écrivain originaire de Norfolk, G.B.

Il a récemment publié un livre intitulé « Radio Free Palestine » au sujet du sort des Palestiniens sous occupation (http://www.radiofreepalestine.co.uk)

Cet article est paru dans « Redress Information & Analysis : http://www.redress.cc)

22 mai 2008
Traduction de l’anglais : Ana Cléja

Samedi 14 Juin 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4555



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