vendredi 27 février 2009

[Transfer_info] BOYCOTT : Une base de données israélienne sur les entreprises qui profitent de l'occupation

 
----- Original Message -----
From: Ali Poste
Sent: Friday, February 27, 2009 9:37 AM
Subject: [Transfer_info] BOYCOTT : Une base de données israélienne sur les entreprises qui profitent de l'occupation

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Boycott : Une base de données israélienne sur les entreprises qui profitent de l'occupation

Publié le 15-02-2009

La Coalition Israélienne des Femmes pour la Paix a mis sur pied un projet intitulé "Qui profite de l'occupation israélienne ?" et vient de lancer une banque de données en ligne (www.whoprofits.org) qui liste les entreprises collaborant directement à l'occupation de la Cisjordanie, de la Bande de Gaza et des Hauteurs syriennes du Golan.

Interview de Dalit Baum par Adri Nieauwhof* de Electronic Intifada

The Electronic Intifada : Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs ?

Dalit Baum : D'abord laissez-moi souligner que cette base de données est le fait d'une large coalition. La Coalition des Femmes pour la Paix s'est fondée dans les premiers jours de la seconde Intifada, et représente des milliers de femmes dispatchées dans neuf organisations, comprenant Machsom Watch, Women in Black, Bat Shalom et New Profile. Je suis l'une des co-fondatrices de la Coalition. Vous en trouverez plus sur nous sur notre site Internet. Le projet "Whoprofits" (Qui en profite) est porté par un groupe de militants de notre coalition. Ce sont principalement des bénévoles qui le font tourner.

Je travaille comme spécialiste des "Etudes sur les Femmes", à l'université de Haifa et à la Faculté de Beit Berl. Pendant des années, je me suis engagée dans l'action directe pour m'opposer à l'occupation avec "Anarchists against the Wall" (Anarchistes contre le Mur), Women in Black et Black Laundry.

Electronic Intifada : Qu'est-ce qui a motivé la coalition a se lancer dans un projet aussi ambitieux ?

Dalit B : Nous analysons continuellement le rôle que nous pouvons jouer en tant qu'organisation israélienne dans le mouvement global contre l'occupation. Dans le passé le débat en Israël se focalisait sur les coûts de l'occupation et ce à quoi cet argent pourrait servir de manière plus constructive. Le mouvement a utilisé des slogans comme "L'argent pour les quartiers pauvres, pas pour les colonies !". Puis, nous avons fini par comprendre que cet argument ne portait pas dans le public. Les gens savaient que l'occupation coûte cher, mais qu'il y a aussi des motivations économiques. C'est difficile pour nous en Israël de nous dissocier personnellement de l'économie de l'occupation. L'occupation fait bénéficier Israël d'une terre palestinienne bon marché, de travail et du contrôle de la totalité de l'économie palestinienne, ce qui assure à certains que cette économie ne peut pas entrer en compétition avec l'économie israélienne.

Nous avons décidé de changer de perspectives et d'articuler le débat en ces termes : qui profite de l'occupation ? Les deux dernières années nous avons travaillé à faire le relevé des grandes sociétés israéliennes et internationales directement engagées dans la construction des colonies israéliennes des infrastructures des territoires occupés, dans l'économie des colonies, dans la construction des murs et des checkpoints, dans la fourniture des équipements spécifiques qui servent au contrôle et à la répression des populations civiles sous occupation. Nous avons compris que notre banque de données contribue à combler le fossé de l'information internationale. Notre travail complète celui des campagnes que font les militants mondiaux contre l'intervention des grandes sociétés dans l'occupation, telles que Motorola, Assa Abloy, Unilever, Veolia et Africa-Israël, parce que nous sommes sur le terrain, que nous pouvons aller dans les colonies et que nous avons accès à l'information en hébreu.

Electronic Int. : Comment vous assurez-vous que votre banque de données est une source fiable ?

D.B. : Toutes les informations sur les entreprise publiées sur notre site Web reposent sur des preuves concrètes. Nous collectons les documents provenant des entreprises elles-mêmes et des organismes gouvernementaux israéliens. Nous rassemblons aussi des preuves en visitant des sites et en prenant des photos de la présence de ces entreprises dans les territoires occupés. Pour chaque entreprise nous avons un dossier avec des comptes rendus de première main sur ses participations. Nous avons beaucoup plus d'informations qu'il n'en est publié sur le site Web. Nous avons découvert que bon nombre des entreprises qui opèrent dans les zones industrielles israéliennes de Cisjordanie ne sont pas enregistrées comme telles. Cela requiert beaucoup plus de travail pour faire la preuve de leur participation à l'occupation. Nous sommes minutieux dans notre recherche, mais évidemment nous sommes contents quand nous recevons des réactions en retour sur la manière dont nous pouvons améliorer la qualité de notre banque de données ; mais les corrections et ajouts reçus seront toujours vérifiés.

Electronic I. : Comment voyez-vous le boycott des produits des colonies ?

D.B. : Dans de nombreux pays les militants organisent des campagnes de boycott contre les produits d'une colonie donnée. Mais notre banque de données n'est pas qu'une liste de boycott. Nous essayons d'offrir un spectre plus large comprenant les entreprises qui profitent de l'industrie des colonies, de l'exploitation économique des ressources palestiniennes, des marchés, du travail, et du contrôle de la population palestinienne. Pour nous, en tant que militants israéliens, il est vraiment impossible d'occulter toutes ces entreprises. Nous listons donc les principales banques israéliennes, les entreprises internationales de haute technologie, et les géants du transport, selon leurs différents niveaux de participation.

Nous pensons que la société civile peut et doit essayer de changer la politique de ces grandes entreprises, mais il faut des approches différentes adaptées à des entreprises différentes.

Par exemple, en ce qui concerne Veolia, entreprise engagée dans un projet de tramway reliant Jérusalem à des colonies en cisjordanie, nous avons réussi à démontrer qu'ils pratiquent des enfouissements de déchets dans la Vallée Jordanienne occupée.

Un autre exemple est celui de HeidelbergCement, propriétaire de Hanson-Israël, une entreprise qui possède quatre usines en Cisjordanie, dont une carrière de pierres, qui exploitent des ressources palestiniennes naturelles, non renouvelables, pour l'industrie du bâtiment israélienne.

Nous voudrions encourager les militants à être créatifs. Une lettre à Hewlett Packard à propos de la participation de sa filiale EDS-Israël au système automatisé de contrôle d'accès biométrique installé aux principaux checkpoints, est pour nous aussi importante que la campagne suédoise qui a provoqué la décision d'Assa Abloy de se désinvestir de la zone industrielle de Barkan.

Electronic I. : Quelle a été la réponse d'Israël à cette banque de données ?

D.B. : Pendant deux ans nous avons travaillé presque constamment au radar. Nous nous étions arrangés pour nous faire aider par pas mal de groupes en Israël et à l'étranger. Maintenant le temps est venu de donner plus de publicité à la banque de données. Cela sert notre objectif d'éducation du public israélien sur les profits que tirent les entreprises de l'occupation de la Palestine. Cela offre aussi au public de nouveaux catalogages des différents types de participation à l'occupation, et montre comment cette participation a imprégné une grande partie de l'économie israélienne, y compris les grosses banques, les principales entreprises de télécommunication, de construction et de transport.

Electronic I. : Quels sont vos critères pour évaluer le succès de la banque de donnée "Whoprofits" ?

D.B. : Je considèrerai que notre banque de données est un succès quand elle servira notre objectif d'éducation. Je veux que nous arrivions à atteindre encore plus de monde, en Israël et à l'étranger, pour que le monde sache comment les entreprises et les intérêts économiques soutiennent l'occupation israélienne. Alors, moi personnellement, je voudrais voir les gens essayer de peser sur les intérêts de ces compagnies, afin d'aider à mettre un terme à l'occupation. Dans quelques années d'ici j'espère que les entreprises seront plus soucieuses d'être vues comme collaborant à l'occupation et même qu'elles nous appelleront pour faire retirer leurs logos de notre site web. Le véritable succès serait que l'opinion publique change et qu'il soit mis vraiment fin à l'occupation.

* Adi Nieuwhof est consultante et avocate des droits de l'homme

www.whoprofits.org

http://electronicintifada.net/v2/article10283.shtml

(Traduit de l'anglais par Carole SANDREL pour CAPJPO-EuroPalestine)

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