vendredi 26 décembre 2008

n°227 - Les Dossiers 'Géopolitique et stratégie' de l'Afghanistan -23-12 - 1 - Barack Obama ou l’arrivée d’une "NOUVELLE AURORE du LEADESHIP AMERICAIN"

 

Sent: Friday, December 26, 2008 9:04 AM
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Subject: n°227 - Les Dossiers 'Géopolitique et stratégie' de l'Afghanistan -23-12 - 1 - Barack Obama ou l'arrivée d'une "NOUVELLE AURORE du LEADESHIP AMERICAIN"

                                                Aujourd'hui, face aux ambitions hégémonique de l'impérialisme, l'information est une arme au service de la paix
                                                                             Dénoncer ne suffit plus, il faut expliquer, informer, transmettre



Les  Dossiers   'Géopolitique et stratégie' de l'Afghanistan 
            n°227 du 23-12                                                                                                                                                                                     

                                                       Par M.Lemaire

                                                                                     



 Le "journal de l'Afghanistan" est  visible  sur mes blog : 

NB : Si vous voulez-me contacter ou obtenir le Journal par mail, une seule adresse : fa032881@skynet.be



Sommaire :  : 
 Analyse -  Géopolitique et stratégie – Réflexion

1-1 Claude Beaulieu : Barack Obama ou l'arrivée d'une "NOUVELLE AURORE du LEADESHIP AMERICAIN"

1-2   Comaguer : Les Pousse au crime !

1-3 Guillaume Gobbi : Les escadrons de la mort du néolibéralisme.

1-4 Emmanuel DUCQ : Il faudra bien plus que des renforts US.

1-5 Paul Craig Roberts avertit le monde entier: l'humanité est en danger de mort!

1-6 Thierry Meyssan* : Condoleezza Rice, toujours « deux fois meilleure que les autres »

1-7 Crise alimentaire et sécheresse poussent les Afghans hors des villages.

1-8 L'Afghanistan face à une grave crise alimentaire à l'approche de l'hiver.

2 Annexe

2-1 Elias DAVIDSSON : Rien ne prouve que des individus répondant à des noms arabes aient détourné des avions le 11 Septembre.

2-2 Formation et encadrement des forces de sécurité nationale de l'Afghanistan.

2-3 Chaque emploi créé dans l'armée coûte aux contribuables canadiens plus de 250 000 $ par année.

 


 

 





 
 
 
 



 





1 Analyse -  Géopolitique et stratégie – Réflexion
Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information

1-1 Claude Beaulieu : Barack Obama ou l'arrivée d'une "NOUVELLE AURORE du LEADESHIP AMERICAIN"

USA : Espoir ou impérialisme à prétendu visage humain

Avant même d'être confirmé par le vote des grands électeurs, Barack Obama a annoncé qu'il inscrivait sa présidence dans la continuité dominatrice de l'impérialisme messianique qui conduit la politique américaine par rapport au reste du monde. Actuellement 349 élus démocrates sur 512 lui sont acquis. À partir du 15 décembre et jusqu'au 6 janvier ils devront voter pour confirmer formellement son élection, l'investiture devant avoir lieu le 20 janvier.

À Chicago, le futur Président a annoncé l'arrivée d'une "nouvelle aurore du leadership américain". Sur un ton déjà guerrier il a ajouté : "A ceux qui voudraient détruire le monde, nous disons, nous vous battrons"... Attendons un peu pour savoir qui seront éventuellement, pour Obama, l'axe du mal, les États voyous et les dirigeants à diaboliser. Mais peut-être changera-t-il de formulation afin d'inscrire le "changement" du style dans la "continuité" politique. Car, pas plus qu'en France, le Président des États-Unis ne dispose véritablement de l'essentiel du pouvoir de décision, lequel est accaparé par une oligarchie souterraine, mise en place dès les années cinquante par la finance américaine hégémonique.

Rappelons en effet cette déclaration de James Paul Warburg, président de la Chase Manhattan Bank, devant le Sénat américain le 17 février 1953 : "De gré ou de force, nous aurons un gouvernement mondial. Sera-ce par la conquête ou par consentement ? La supranationalité d'une élite intellectuelle et des banquiers internationaux est certainement préférable aux décisions nationales qui se pratiquent depuis un siècle." David Rockefeller reprenait à son compte en juin 1991 cette volonté annoncée qu'il complétait en affirmant : "Le monde est préparé à marcher vers un gouvernement mondial." Cette vision mondialiste et supranationale est aujourd'hui une réalité qui orchestre la domination des peuples par les dirigeants étatsuniens, à travers la globalisation, dont l'Union européenne fédéraliste, par exemple, n'est qu'une expression et un outil.

Nous pouvons établir un parallèle entre l'élection en France de Nicolas Sarkozy et celle de Barack Obama aux États-unis. Je suis de ceux qui estiment que l'un et l'autre ont été pré-sélectionnés pour correspondre aux intérêts de l'oligarchie américaine et à ses ramifications supranationales et euro-atlantistes. Dans les deux cas, leurs concurrents à l'élection ne représentaient pas réellement une alternative crédible, mais avaient pour fonction de servir de faire-valoir au candidat réel de l'oligarchie. La présence de Ségolène Royal en naïve social-démocrate, innocente et opportuniste, accrochée au postulat de l'Europe fédérale des régions mais sans vision politique cohérente réelle, a contribué à estomper le caractère de démagogie généralisée de la campagne de Nicolas Sarkozy. John McCain, dynamique malgré son âge et affublé d'une Sarah Palin caricaturale ne soutenait aucune comparaison face au charisme de Barack Obama.

Dans les deux cas, ces deux élections ont donné lieu à des conditionnements, des manipulations massives et généralisées de l'opinion publique. Dans le cas des États-Unis cette mise en condition des peuples a pris un caractère mondial. Condoleezza Rice, Secrétaire d'Etat de G.W.Bush ainsi que son prédécesseur Colin Powell, ont démonté que la couleur de la peau n'est pas un critère déterminant qui empêcherait de servir avec cruauté l'impérialisme américain et sa volonté d'agression et de guerre.

Ce conditionnement des peuples explique partiellement mais pas totalement, l'enthousiasme populaire chez les afro-américains et parmi les peuples d'Afrique et du monde entier, devant cette élection. Militant anti-raciste depuis des décennies, j'ai toujours été solidaire des Patrice Lumumba, Thomas Sankara, Martin Luther King, Angela Davis et de bien d'autres militants noirs, j'aurais souhaité que Barack Obama se situe dans leur lignée progressiste. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. Il est cependant naturel que cette élection, au delà de la manipulation mondiale politico-médiatique, ait soulevé une intense espérance populaire aux USA, en Afrique et dans le monde. Mais la désillusion risque d'être à la mesure de cette espérance. Et même si Barak Obama prenait conscience de ce que ces masses populaires attendent de lui et voulait y répondre positivement, il est peu probable que les Big Brothers, au pouvoir dans l'ombre, le laisseraient faire.

L'impérialisme américain après cette élection reste l'ennemi commun des peuples du monde.

Le 6 novembre 2008

Comité Valmy


1-2 Comaguer : Les Pousse au crime !

Il y a ceux qu'on traine devant des tribunaux d'exception pour démontrer que les dirigeants qui s'opposent à l'ordre impérialiste sont châtiés, leur peuple ayant, quant à lui, subi directement l'épreuve de la faim ou celle des armes.

Et il y a ceux qui appellent à la guerre, ceux qui menacent et qui sont d'autant plus inquiétants qu'ils ont déjà mis leurs menaces à exécution. Dans ce rôle les Etats-Unis tiennent brillamment leur place de première puissance militaire mondiale, d'envahisseur en Irak et en Afghanistan et de puissance occupante dans les 170 pays où ils ont de bases militaires.

Ce rôle de semeur de guerre vient encore d'être confirmé au Pakistan. Bien avant que ne soit débrouillé l'écheveau des attentats de MUMBAI, bien avant que ne soit reconstituée, si elle doit l'être un jour, la filière qui remonte des petits malfrats mercenaires, acteurs directs d'une tuerie supérieurement organisée, aux organisateurs du complot et par eux aux bénéficiaires de la crise politique internationale ainsi engendrée, deux dirigeants politiques étasuniens viennent d'appeler à une action militaire contre le Pakistan.

Non pas la simple prolongation des incursions, déjà régulières depuis plusieurs mois, de l'armée US dans les zones frontalières de l'Afghanistan, mais le passage à la phase supérieure d'un affrontement direct avec l'armée pakistanaise pour occuper durablement une partie du territoire pakistanais et pour transformer le statut de ce pays qui perdrait définitivement celui de fidèle serviteur qu'il s'était acquis dans le combat contre l'armée soviétique pour passer à celui d'état croupion sous occupation étrangère, voire d'Etat-voyou s'il regimbe. La meilleure preuve de ce changement de statut est la menace des Etats-Unis de poursuivre comme terroriste le général (en retraite) HAMID GUL qui était chef des services secrets pakistanais de 1987 à 1989 au moment où ces services ont, en formant et en approvisionnant en matériel US de pointe (tels les missiles sol-air STINGER qui ont ravagé l'armée de l'air soviétique) apporté une aide décisive aux moudjahidines afghans qui leur a permis de porter des coups très durs à l'armée de l'URSS jusqu'à son retrait. Il est vrai qu'HAMID GUL n'a pas craint de comparer devant une télévision étasunienne les attentats du 11 Septembre 2001 et ceux de Mumbai en disant que dans les deux cas il s'agissait, selon l'expression anglaise d' « Inside Job », c'est-à-dire de complot intérieur. L'homme bien informé qu'il était est ainsi devenu un homme à abattre.

Ces deux personnages qui ont fait précipitamment le voyage à New-Delhi pour verser quelques larmes convenues sur les victimes de Mumbai , mais surtout pour bien montrer que désormais l'Inde est le principal allié des Etats-Unis dans la région, se sont ensuite rendus à Islamabad pour faire les gros yeux au gouvernement pakistanais

Il s'agit de CONDOLEEZA RICE et de JOHN MAC CAIN. Oui MAC CAIN a été battu aux présidentielles mais il est toujours sénateur et toujours un des républicains les plus actifs dans la politique étrangère interventionniste de son pays. Il pourra continuer à l'être puisque son ami ROBERT GATES va rester en poste au Pentagone.

CONDOLEEZA RICE a dit qu'il y avait des « preuves irréfutables » d'implications d' « éléments » pakistanais dans les attentats de MUMBAI ( le FBI et le MI 6 britannique se sont d'ailleurs aussitôt offerts pour aider à faire la lumière sur les attentats et l'on sait que ce genre d' « intervention amicale » permet aussi de faire disparaître des preuves dérangeantes) et elle a invité les dirigeants pakistanais à agir immédiatement et efficacement contre ces éléments faute de quoi les Etats-Unis « agiraient »..... Comme toute leur Histoire contemporaine le montre, le « passage à l'acte » des Etats-Unis est habituellement un viol de souveraineté et de territoire étrangers.

Interviewée ensuite par FOX NEWS elle a réitéré cette affirmation de « preuves irréfutables » mais, interrogée quelques secondes plus tard sur les « armes de destruction massive « de l'Irak, n'a pas craint de reconnaître que dans ce cas son pays s'était trompé. Comme quoi, dans ce genre de bouche, les « preuves » ne sont que de fugaces arguments oratoires Comme quoi, la décision d'envahir l'Irak et de renverser le régime était déjà prise.

MAC CAIN, quant à lui, a repris la vieille argumentation antiterroriste en expliquant que si le gouvernement pakistanais ne faisait pas la chasse lui-même aux terroristes il lui arriverait ce qui est arrivé au gouvernement des Talibans qui n'ont pas voulu livrer Ben Laden en Octobre 2001......

Mais, plus prudent en apparence que CONDOLEEZA RICE, il a précisé qu'il appartiendrait au gouvernement indien de passer à l'acte. L'apparence est trompeuse. Ce que MAC CAIN prépare en fait, c'est l'après BUSH, c'est le retour au pouvoir en Inde du parti nationaliste Hindou BJP porté par une vague anti-musulmane et anti-pakistanaise suscitée par les attentats de MUMBAI. Ce retour pourrait se produire à l'occasion des prochaines élections générales du mois de Mai 2009. (Heureusement les élections qui viennent de se dérouler dans quatre Etats de l'Inde et où le BJP a reculé donnent une indication contraire).Il est en effet persuadé qu'avec le feu vert de Washington le BJP irait à l'affrontement armé avec le Pakistan.

Façon de rappeler que le démantèlement du Pakistan fait partie de l'agenda impérialiste étasunien.

La carte qui suit montre bien les objectifs poursuivis :
  indépendance du Baloutchistan au détriment de l'Iran et du Pakistan et occupation du port de GWADAR construit par la Chine et assurant aux provinces occidentales de cette dernière un accès facile à l'Océan Indien
  coupure de la liaison terrestre CHINE-PAKISTAN par le col de Karakorum
  agrandissement au détriment du Pakistan d'un Afghanistan dompté et colonisé
  Cachemire repris par l'Inde

Sur cette carte le Soudan n'a pas encore été relooké au napalm, mais à en croire les derniers propos d'Hillary Clinton et d'Eve Rice (simple homonymie avec Condoleeza), future ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU son tour va venir !

Gérard Couvert

comaguer@wanadoo.fr

dimanche 14 décembre 2008, par Comité Valmy

Au fil des jours... n°31 09.12.08


  Réponse à :  
Les Pousse au crime ! par Comaguer

16 décembre 2008 10:57, par Gérard Couvert

Certes, et incontestablement, il y a une politique des États-Unis dont le but est de s'assurer le contrôle des hydro-carbures, tout en redessinant une carte du moyen-Orient sur un fond ethnique figé et anti-historique, rendant le monde instable, particulièrement celui qui est sommes toutes à nos portes (ce qui bien sur n'est pas innocent). Pour autant, et c'était l'objet d'âpres discussions avec notre ami Michel Lafarge, l'équation colonisation = victime, colonisés = musulmans d'où musulmans = victimes est une algèbre fausse et funeste. Fausse dans ses attendus, funeste dans sa conclusion. Pour notre civilisation, après tout la seule qui soit parvenue à nourrir ses membres et à augmenter leur savoir collectif, le mercantilisme primaire anglo-saxon est un danger équivalent au totalitarisme Islamique. Le critique de l'un, sans celle de l'autre est une erreur, d'autant plus forte que, partout, les États-Unis n'ont de cesse d'imposer leur vision théocratique et qu'ils s'entendront à terme avec les mollah (comme avec les rabbins) contre la laïcité.
    http://www.comite-valmy.org/spip.php?article122



1-3 Guillaume Gobbi
 : Les escadrons de la mort du néolibéralisme.

Les chiens sont lâchés et prolifèrent, aboyant maintenant sur place publique, alléchés qu'ils sont par l'odeur du corps exsangue de l'Amérique latine dont les veines ne se sont pas encore refermées. La croisade occidentale financée par de dangereux néo-conservateurs et fondamentalistes chrétiens a l'alibi des crimes parfaits: les luttes contre le terrorisme et le narcotrafic forment un immense rideau de fumée derrière lequel se cache mal l'absurde et dévastatrice théorie du choc des civilisations développée par Samuel Huntington.

7 décembre 2008
Depuis le 11 septembre 2001, on assiste à un processus de rentabilisation d'une barbarie perpétrée par des écervelés armés jusqu'aux dents : des Sociétés Militaires Privées (SMP) disposent de moyens humains et techniques considérables, des dizaines de milliers d' assassins-vacataires sont à leur disposition et, en Irak, leur nombre a dépassé celui du contingent britannique (près de 28000).
En effet, il leur a été donné carte blanche pour installer le chaos humain, la terreur politique, économique et sociale. Ces soldats, ces mercenaires du néo-libéralisme sont employés par un secteur militaro-industriel qui ne recule devant rien "to make money" et le chiffre d'affaires des SMP était, en 2006, de l'ordre d'une centaine de milliards de dollars.
Ces SMP (il en existerait près de 600) participent au pillage organisé des Etats-cibles et à l'assassinat des peuples qui y vivent. Sous couvert d'une prétendue aide au génie civil et à la reconstruction, ils fournissent du matériel de guerre et vendent des formations aux techniques de guérilla urbaine. Mais pire encore, ils forment aux techniques d'interrogatoire directement issues de la théorie du Dr Cameron, cette thérapie de choc fondée sur la dépersonnalisation, la sursensibilisation et les électrochocs ; en un mot, la torture, celle-là même qui est aujourd'hui pratiquée notamment à Guantanamo et à Abu Ghraib.
Nous savons que ces escadrons de tortionnaires privés existaient déjà pendant la guerre froide . En 1969, au Brésil, les "OBAN" (Opérations Bandeirantes) étaient, comme le souligne Naomi Klein, financées par Ford et Général Motors. Ils existaient aussi en Argentine, au Chili, en Bolivie, en Colombie, etc. Mais, à cette époque, ils ne disposaient pas d'une artillerie impressionnante, d'un département aérien comptant avions et hélicoptères et d'un embryon de marine de guerre.
Ces armées privées permettent non seulement de faire diminuer le chiffre officiel des morts au cours d'une opération militaire, mais aussi de ne pas impliquer la politique de Washington dans les massacres commis : elles agissent dans l'ombre, dans l'impunité la plus complète, et leurs agissements ne sont évidemment pas répertoriés.
Tandis qu'au lendemain du 11 septembre, Bush faisait les discours les plus rooseveltiens de sa carrière et tentait de montrer le retour de l'Etat dans les affaires de sécurité, de nombreuses multinationales d'exploitation pétrolière, comme le Groupe Carlyle, Enron, Halliburton, Energy Services, Unocal, etc, comprirent les profits qu'il y avait à tirer des situations de choc : les chiens de guerre furent lâchés dans divers bourbiers du monde, échappant à toute juridiction.
En mars 2007, le groupe "Chiquita Banana" fut seulement condamné à une amende de 25 millions de dollars pour avoir "versé de l'argent" à des paramilitaires colombiens. Cette multinationale, qui détient le monopole de l'industrie bananière en Amérique centrale et contrôle de nombreux ports, ce parasite tentaculaire hérité des heures les plus sombres de l'Amérique latine, n'est autre que l'ex United Fruit Company qui a participé, entre autres, au renversement de J.Arbenz en 1954 au Guatemala. C'est elle que le grand écrivain E. Galeano appelait "la pieuvre verte".
Blackwater est l'une de ces sociétés. Elle a été fondée en 1997 par Erik Prince, un millionnaire chrétien conservateur qui a vu son chiffre d'affaires augmenter considérablement après le 11 septembre.
Cette société a, depuis lors, tout fait pour ne pas être soumise aux lois martiales et à la Convention de Genève pour ses crimes en Irak, en Afghanistan, en Afrique sub-saharienne, etc.
Cependant, le 06 avril 2004, une image très violente parvenant de Felloujah fit le tour du monde : elle montrait les cadavres de quatre "civils" américains lynchés. Cette médiatisation changea quelque peu la donne.
Blackwater, sous les projecteurs des médias internationaux, profita des feux de la rampe et des négociations avec les néo-conservateurs de Washington pour prouver que la liberté et la démocratie avaient désormais besoin de solutions de sécurité innovantes et flexibles partout dans le monde.
Les SMP gagnèrent en légitimité dans le déroulement de ces nouvelles guerres, elles sortirent de la clandestinité et de la discrétion qui prévalait par le passé chez les mercenaires traditionnels.
Et cela, malgré les accusations portées par les familles des quatre hommes tués à Felloujah et notamment par Katy Helvenston: « Les sous-traitants privés comme Blackwater travaillent en dehors du champ de la chaîne de commandement militaire et peuvent littéralement faire ce que bon leur semble, sans avoir aucune obligation de rendre des comptes au gouvernement ».
Trois mois plus tard, Blackwater signait avec le gouvernement un contrat de sécurité internationale de 300 millions de dollars...
Aussi, lorsque Obama déclare dans "The Nation" qu'il " rétablira le contrôle sur ces entreprises ", tout en « mettant les sociétés sous l'emprise de la loi », on peut craindre une institutionnalisation du phénomène et de l'entreprenariat militaire. C'est exactement le même épouvantail que celui de la "moralisation" du néo-libéralisme, la même contradiction dans les termes, tant il est évident que là où doit régner en maître absolu la loi du marché, aucune régulation n'est possible.
Comme le souligne Jeff Danziger: "Disons que vous êtes un Américain de base, un type d'un intellect marginal pour qui le respect des autres revêt une importance inhabituelle. (...) Vous avez toujours aimé les armes à cause de cette façon qu'elles ont de faire peur aux gens.(...). Alors vous choisissez la sécurité privée. Pas de marche à pied. Des tas de flingues et presque pas de paperasse. Seule règle: on ne pose pas de questions."
De surcroît, la logique de ces SMP s'inscrivant en droite ligne dans la stratégie néo-libérale, elles recrutent de nombreux militaires chiliens, chevronnés par des années de service sous Pinochet, ainsi que des Péruviens et des Brésiliens qui constituent de la chair à canon bon marché : ils sont payés 1000 dollars par mois au lieu de 1222 dollars la journée pour les "salariés" venant d'un des pays du Nord.
La vérité de leurs agissements a toujours été noyée dans la poussière et le sang des rues de Bagdad et de Bogotá, la barbarie a maintenant pignon sur rue et continue son oeuvre de mort.
Brian Bonfiglio (vice-président de l'entreprise) a affirmé en juin dernier que des contingents avaient été envoyés dans une base près de la frontière mexicaine.
Cette base, située à 500 mètres de la première barrière métallique qui sépare la Californie de Tijuana, constitue un nouveau vivier de paramilitaires, présentés comme les stagiaires d'une "école de vocations".
Cette guerre, qui assassine les syndicalistes et défenseurs de droits humains un peu partout où existe une résistance à la volonté hégémonique de Washington, cette guerre qui rappelle les escadrons de la mort, à ceci de très inquiétant qu'elle dispose maintenant de moyens considérables : car le Congrès a accordé une aide de 400 millions de dollars au gouvernement Calderon dans la lutte contre le narcotrafic.
Justement lorsque Washington brigue la dénationalisation des champs pétrolifères au Mexique...
Il s'agit d'empêcher que la vérité ne soit étouffée par le « quatrième pouvoir » qui parle de ces SMP seulement lorsqu'elles sont acculées au scandale, comme par exemple en septembre 2007 en Irak. Ne serait-ce que faire mentir Naomi Klein lorsqu'elle dit que parler du déclin du néo-libéralisme est "un hasard analytique auto-consolatoire" : car ce déclin se précipite à mesure que la vérité éclate au grand jour. Voilà la présentation (traduite par mes soins) que fait Blackwater de son entreprise sur son site: "Blackwater est, dans le monde entier, célèbre pour sa capacité à porter durement les coups. Nous proposons des expériences de formation efficaces pour l'armée et la sécurité ainsi que des professionnels d'application de la loi. Nous fournissons des cours de formation avancée pour une vaste gamme de missions, pour le terrain et pour des situations tactiques. Le personnel de formation très habile et hautement qualifié de Blackwater croit en la mise en pratique pédagogique pour augmenter votre sécurité et votre efficacité dans la rue ou sur le champ de bataille quotidien."

Références :
- www.elporvenir.com.mx/notas.asp?nota_id=234949 - 37k
-http://poorbuthappy.com/colombia/post/blackwater-est-miranado-posibilidades-de-inversin-en-latinoamrica/ - 36k
- Le Monde diplomatique n°632, 11/06

Source : http://alternativealaconstipationdelapensee.blogspot.com/2008/10/les-escadrons-du-no-libralisme.html

http://www.michelcollon.info/articles.php?dateaccess=2008-12-07%2015:03:32&log=invites

 


1-4 Emmanuel DUCQ
: Il faudra bien plus que des renforts US.

Extraits

L'arrivée de 20.000 à 30.000 renforts américains l'été prochain en Afghanistan pourrait être utile mais ne suffira pas à mater la résistance préviennent des responsables afghans, qui réclament surtout une stratégie US moins brutale et plus pragmatique.

"Plus le nombre de troupes a augmenté, et plus la sécurité s'est dégradée et la résistance s'est renforcée", déplore la députée kaboulie Shukria Barakzai, peu convaincue par la décision annoncée samedi par l'armée américaine.

"Je ne pense pas que cela va avoir des effets positifs sur la sécurité dans le pays", abonde Safia Sidiqi, députée de la province du Nangarhar (est).

D'autres sont moins sceptiques, comme l'analyste politique Haroon Mir, qui juge l'augmentation du nombre de soldats étrangers "positive" et "nécessaire" au vu de la faiblesse du gouvernement et des forces de sécurité afghane, même si "ce n'est pas la solution à long terme".

Le président Karzai, arrivé au pouvoir avec le soutien des Américains, a jugé dimanche que ces renforts ne seront utiles que s'ils sont envoyés "pour regagner les zones" abandonnées à la rébellion dans le sud et l'est du pays, notamment le long de la frontière pakistanaise. "Autrement, (envoyer plus de troupes) n'a pas de sens", a-t-il déclaré au quotidien américain Chicago Tribune.

Au delà du nombre de troupes, un constat fait l'unanimité chez les responsables afghans interrogés par l'AFP: la situation ne pourra s'améliorer que si les Etats-Unis atténuent la brutalité de leur stratégie militaire, jugée contre-productive et sans issue, et privilégient le dialogue politique.

"S'ils continuent à bombarder et arrêter des innocents, à s'introduire de force dans les maisons, le peuple finira par se soulever, quel que soit le nombre de troupes, et ils échoueront " prévient Mosa Khan Nasrat, un député de la province de Farah (ouest).

Les bombardements américains indiscriminés, fatals à de nombreux civils, "nourrissent le sentiment de défiance de la population vis-à-vis de la présence étrangères en Afghanistan, et cela est exploité par les talibans", souligne Haroon Mir.

Un gâchis, selon lui, car "vu la faiblesse de l'Etat, les Afghans étaient au départ plutôt favorables à la présence étrangère, au moins temporaire, dans leur pays ".

"Traitez les Afghans en amis (...), ne défoncez pas la portes de leur maison, rangez-les de votre côté, ne les éloignez pas de vous", a imploré le président Karzai dans le Chicago Tribune, en soulignant que cela discréditait son gouvernement, jugé complice des Américains, aux yeux de la population.

Nombre d'observateurs soulignent, à l'image du député Abdul Kabir Rangbar, que "la crise afghane ne pourra être réglée uniquement par les armes", et appellent les Américains à renforcer des institutions jugées défaillantes et largement corrompues, à commencer par la police, et à multiplier l'aide en faveur d'une population laminée par les sécheresses et l'inflation.

Certains soulignent également la nécessité de négociations politiques avec le Pakistan, souvent considéré comme la base arrière des talibans, voire avec les reésistants eux-mêmes, une idée qui gagne du terrain à Washington.

Fin connaisseur de l'Afghanistan, dont il est originaire, l'ambassadeur américain à l'ONU, Zalmay Khalilzad a affirmé dimanche sur CNN que les Etats-Unis et le gouvernement afghan pouvaient négocier avec des modérés, mais uniquement s'ils se trouvaient en position de force.

Un discours qui laisse à penser que les Américains pourraient intensifier les combats prochainement, comme ils l'ont fait en Irak en 2007. "Avec le risque de continuer à se mettre la population à dos, surtout si rien ne change du côté du gouvernement afghan", souligne cependant Haroon Mir.

Emmanuel DUCQ

Afp

22-12

 


1-5 Paul Craig Roberts avertit le monde entier: l'humanité est en danger de mort!

A tous ceux qui passent par là, j'offre la traduction du texte de Paul Craig Roberts, ancien sous-secrétaire aux Finances de l'administration Reagan et dont le texte en anglais circule sur le net.
Nous avons nous-mêmes en France depuis peu des idéologues de la même engeance que ceux qui sont dénoncés ici. Avec des crétins et des salauds (ou les deux) qui soufflent sur le feu et qui, grâce à leur position dans les médias, s'acharnent à désinformer la population pour inciter le gouvernement à s'engager militairement contre
la Russie, contre l'Iran et au Darfour.

Et d'abord, que font donc les soldats français en Afghanistan, dans un bourbier dont les US n'arrivent pas à se dépêtrer depuis 7 ans, si ce n'est rendre service aux fous furieux de la Maison Blanche et du Pentagone pour remplacer les troufions américains pendant qu'eux s'en vont assassiner d'autres innocents?

Dix soldats français sont déjà morts pour rien, ou plutôt pour donner acte d'allégeance au pire gouvernement américain qui n'ait jamais existé. Combien d'autres doivent mourir pour que se réalisent les noirs desseins d'une minorité assoiffée de pouvoir, d'argent et de sang?

Ceux qui ont délibérément fait le choix d'envoyer au casse-pipe des troupes dans un pays en ruines avec une population exsangue sont complices de ces criminels de guerre.
Quand les Etats-Unis commencent à comprendre, voilà que nous, qui devrions avoir un peu plus de recul historique, nous laissons entraîner dans la déchéance et le déclin.
Et voilà ce qui arrive quand les dirigeants d'un pays, vulgaires souteneurs en costume rayé et bimbeloterie clinquante, affichent leur ignorance crasse de l'histoire, pire encore, ravalent toute l'histoire de
la France au rang de paperasserie poussiéreuse à peine digne d'être entreposée dans des placards dont on aurait jeté la clé.
Et quand toute une fange de la population bouffie de vide sidéral les plébiscite.

Les néocons et la Georgie
Les
plus grands ennemis de l'humanité?

Le succès de la propagande du régime Bush, les mensonges, et les duperies à l'adresse des Américains crédules et inattentifs depuis le 11 sept. ont mis à mal l'optimisme sur l'avenir de l'Amérique de ceux qui sont dotés d'intelligence et de conscience politique. Pendant près de 8 ans, les médias américains ont servi de Ministère de la Propagande à un régime de criminels de guerre. Les Américains incapables de penser par eux-mêmes, de lire entre les lignes, ou de chercher par eux-mêmes sur Internet des informations issues de la presse étrangère ont subi un lavage de cerveau.
Comme l'a dit Joseph Goebbels, le chef de la propagande nazi: il est facile de tromper un peuple. Il suffit de dire que la patrie a été agressée et d'agiter le drapeau.
Cela, pas de doute, a fonctionné à merveille avec les Américains.
La crédulité et le désintérêt des Américains ont fait de nombreuses victimes. 1,25 millions d'Irakiens sont morts. Quatre millions d'Irakiens ont été déplacés. Et nul ne sait combien ont été mutilés ni combien d'enfants ont perdu leurs parents.
L'Irak est en ruines, ses infrastructures ont été détruites par les bombes, les missiles et les hélicoptères d'attaque américains. Nous ne connaissons pas le nombre de victimes en Afghanistan, mais même le régime fantoche proaméricain dénonce les nombreux assassinats de femmes et d'enfants perpétrés par les troupes américaines et celles de l'OTAN.
Nous ne savons pas quel serait le bilan en Iran si Darth-Vader Cheney et les néocons parviennent à mettre en œuvre le stratagème imaginé avec Israël de bombarder l'Iran, peut-être même avec des armes nucléaires.
Ce que nous savons bel et bien c'est que tous ces assassinats et ces destructions n'ont aucune raison d'être et sont diaboliques. C'est l'œuvre de gens démoniaques qui n'ont aucun état d'âme à mentir et à tromper dans le but de tuer des innocents pour réaliser leurs desseins inavoués.
Que ces gens là aient le contrôle du gouvernement et des médias condamnent la population américaine pour l'éternité.
L'Amérique ne se remettra jamais de la honte et du déshonneur qui lui sont tombés dessus à cause du régime Bush.
Le succès de la propagande néocon est si important que le parti d'opposition n'a pas levé le petit doigt pour enrayer les crimes du régime Bush. Même Obama, qui promet le "changement", est trop impressionné par le succès des néocons à lobotomiser les Américains pour faire ce qu'espéraient ses partisans et nous faire sortir de la honte dans laquelle le Régime Bush nous a plongés.
Tout cela résume grosso modo le pessimisme qui régnait avant le feu vert donné par le régime Bush à sa marionnette en Georgie pour procéder au nettoyage ethnique de la population russe en Ossétie du Sud dans le but de désamorcer le mouvement séparatiste. Les médias américains, également connus sous le nom de "Ministère des Mensonges et de
la Duperie", ont, là encore, obligé le régime criminel de Bush en annonçant à grands cris une "invasion russe" pour occulter le nettoyage ethnique des Russes en Ossétie du sud qui a été effectué lors de l'agression militaire de la Georgie.
Seulemen
t, cette fois-ci, le reste du monde n'a pas gobé ça - les mensonges depuis de longues années, le 11 sept, les ADM en Irak, les connexions avec Al-Qaida, le "yellowcake", l'anthrax, les armes nucléaires en Iran, les "Les Etats-Unis ne pratiquent pas la torture", le bombardement de noces, d'enterrements et de matchs de football entre enfants, Abou Ghraib, les enlèvements de pseudo terroristes, Guantanamo, divers "complots terroristes" inventés de toutes pièces, l'attaque opiniâtre contre les libertés civiles … ont eu raison de la crédibilité des Américains. Personne en dehors des Etats-Unis ne croit encore les médias américains et le gouvernement US.
Il y a eu dans le reste du monde des articles qui rapportaient les faits – une agression contre des civils russes par les troupes de Georgie entraînées et équipées par les Américains et les Israéliens.
Le régime Bush, bouffi de son importance, pensait que
la Russie se soumettrait à cet acte d'hégémonie américaine. Mais les Russes n'ont pas accepté ça et ont mis en débandade l'armée georgienne.
La réponse des républicains néocons au refus des Russes de se conformer au scénario établi et de se laisser intimider par l'uni-puissance" était si stupide qu'elle a annihilé le lavage de cerveau que subissaient les Américains.
Mc Cain a déclaré: "Au XXI° s les pays n'envahissent pas d'autres pays".
Imaginez les rires que Jon Stewart va provoquer avec cette déclaration dans son émission le Daily Show. Depuis le début du XXI°s, les Etats-Unis ont d'ores et déjà envahi deux pays et battent les tambours de la guerre pour en attaquer un troisième. Le président Bush, l'envahisseur n°1 du XXI°s, a repris cette déclaration que les nations n'en envahissent pas d'autres.
Cette affirmation discordante a scandalisé jusqu'aux Américains lobotomisés, comme le révèlent les mails de lecteurs. Si au XXI°s les pays n'envahissent pas d'autres pays, que fait donc Bush en Irak et en Afghanistan, et pourquoi les armadas navales et la propagande sont-elles déployées contre l'Iran?
Nous connaissons tous la réponse.
Les deux polichinelles s'étonnent de ce que les Américains aient inculqué l'hégémonie aux Russes, qui fonctionnaient jusqu'à présent, naïvement peut-être, sur la base de la bonne volonté.
Les Européens occidentaux ont soudain réalisé qu'être alliés aux US c'était comme tenir un tigre par la queue. Pas un seul pays européen ne veut être précipité dans une guerre contre
la Russie. L'Allemagne, la France et l'Italie doivent remercier actuellement le ciel d'avoir bloqué l'adhésion de la Georgie à l'OTAN.
L'Ukraine, où un nationalisme nauséabond a pris le pouvoir grâce aux fonds de
la National Endowment for Democracy (Dotation Nationale pour la Démocratie), organisme des néocons, sera le prochain lieu de conflit entre les prétentions américaines et la Russie.
La Russie
apprend des néocons que d'avoir donné leur indépendance aux anciennes républiques soviétiques qui composaient l'empire n'a pas conduit à leur indépendance mais à leur absorption dans l'empire américain.
S'il n'y a pas suffisamment d'Américains pour sortir de l'état comateux où ils ont été plongés et pour réagir contre les machines à voter truquées de Diebold, chasser ces crétins de républicains et poursuivre les néocons pour crimes contre l'humanité, alors, un gouvernement américain néocon fou furieux va déclencher une guerre nucléaire avec
la Russie.
Le
s néo-conservateurs représentent le plus grand danger qu'aient jamais connu les Etats–Unis et le monde.
L'humanité n'a pas de pire ennemi.

Paul Craig Roberts

Par emcee  21 août

http://blog.emceebeulogue.fr/post/2008/08/21/Paul-Craig-Roberts-avertit-le-monde-entier%3A-l-humanite-est-en-danger-de-mort 


1-6 Thierry Meyssan* : Condoleezza Rice, toujours « deux fois meilleure que les autres »
Choisie par George W. Bush

Dès août 1998, Condoleezza Rice rejoint l'équipe de pré-campagne présidentielle de George W. Bush (le fils). Elle se montre aussi bonne pédagogue avec lui qu'avec son père, mais avec ce nouvel élève, il faut prendre l'étude des relations internationales à zéro. Sous l'impulsion d'Henry Kissinger, de Brent Scowcroft et de George Schultz, Condi se voit chargée de la formation accélérée du candidat-président qui n'a jamais voyagé hors des USA et brille par son ignorance crasse du reste du monde. Elle constitue un groupe de spécialistes qui prodigue des cours à « W. ». Ils se nomment « Les Vulcains », par analogie avec le dieu antique qui forgeait les armes des autres dieux, et en souvenir de la statue de Vulcain qui ornait une place de Birmingham face à sa maison natale. Ils constitueront le noyau dur de la prochaine administration Bush.

Fin 2000, balayant la contestation du trucage des élections, la Cour suprême (dont la majorité des juges a été nommée par Bush père) nomme Bush fils 43e président des États-Unis. Condoleezza est nommée conseillère nationale de sécurité. C'est l'aboutissement d'une longue ambition, mais qu'est devenue la vie privée de Condi durant cette longue ascension ? Personne ne le sait. Tout s'est passé comme si la petite fille modèle occupée à être « deux fois meilleure que les autres » avait oublié d'être une femme, de vivre et d'aimer. On ne lui connaît aucune aventure. Les langues se délient. Elle serait « vieille fille » et partagerait depuis 25 ans sa maison avec une autre femme aigrie, la documentariste Randy Bean. Toutefois une rumeur lui accorde une liaison avec « W. ». La rumeur ne cessera d'enfler d'autant que le président l'appelle en public « ma cocotte » et que, lors d'un cocktail officiel à Washington », elle commet un lapsus. Annonçant que George W. Bush a été retardé par les affaires de l'État mais sera bientôt là, elle déclare « Mon mari ne va plus tarder ». Les choses ne font plus guère de doutes lorsqu'on observe la manière dont Laura Bush et elle s'évitent mutuellement.

Condi joue du piano pour George. Elle explique que Brahms est son compositeur favori « parce qu'il est passionné sans être sentimental ».

Quoi qu'il en soit, le travail se poursuit. Mlle Rice est un conseiller de sécurité nationale « deux fois meilleur que les autres ». Quand son amant de président lance la « Guerre globale au terrorisme », elle réunit un groupe de travail pour préciser les tortures qui seront pratiquées par la CIA et les militaires. Il y a là le vice-président Dick Cheney (qui fit rédiger les manuels de tortures de l'armée US dans les années 80), le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, le secrétaire d'État Colin Powell, le secrétaire à la Justice John Ashcroft, et le directeur de la CIA George Tenet. C'est ce dernier qui révélera ultérieurement l'existence de ces réunions à la chaîne de télévision CBS. Mlle Rice fait procéder à des simulations. Des tortures sont pratiquées, dans une salle de réunion de la Maison-Blanche, devant cet aréopage en costume cravate. Elles sont inspirées par les techniques utilisées par les forces communistes durant la guerre de Corée contre les prisonniers US. Bien qu'elles soient utilisées dans le cadre d'interrogatoires, leur but n'est pas d'obtenir des aveux, mais de « laver le cerveau » des victimes qui doivent à la fin s'accuser de crimes imaginaires en étant persuadés de les avoir commis. Les décisions prises lors de ces réunions ont été appliquées à Guantanamo et dans les prisons secrètes de la CIA sur plus de 80 000 personnes. Elles ont permis de fabriquer des témoins de l'existence d'Al Qaida et d'exonérer ainsi la CIA des actions secrètes qu'elle a commanditées auprès de mercenaires musulmans. Sur le moment, les participants à ces séances se sont émerveillés du zèle de Mlle Rice. Seul John Ashcroft, un suprémaciste blanc, se sentit déstabilisé par cette jeune femme noire qui semblait n'éprouver aucune émotion. Il émit des réserves, faisant valoir que les pires tyrans ont toujours évité de se salir eux-mêmes les mains, il craignait que cette activité ne finisse par s'ébruiter et ne soit pas jugée très favorablement par l'Histoire.

Condi excelle tellement en toutes choses que George W. Bush a fini par la nommer secrétaire d'État. La petite fille noire fait aussi bien que sa sœur de cœur Madeleine Albright. Non, elle se doit de faire « deux fois mieux ».

Au contact de W., Condoleezza s'est écartée du « réalisme » politique de sa jeunesse. Elle partage désormais les crises de mysticisme du président. Si George W. Bush revendique devant ses interlocuteurs ébahis prendre ses décisions sous inspiration divine directe, Condi quant à elle est persuadée d'accomplir les prophéties bibliques. Elle participe aux conventions baptistes et dans des discours enflammés résume sa nouvelle politique « Le message de l'Amérique ne peut être plus clair : les gouvernements n'ont aucun droit de s'interposer entre les individus et le Tout-Puissant ». Lorsqu'à l'été 2006, les avions israéliens déversent un tapis de bombes états-uniennes pour raser le sud du Liban, Condoleezza récuse toute interruption diplomatique des opérations et déclare extatique : « Je ne vois pas l'intérêt de la diplomatie si c'est pour revenir au status quo ante entre Israël et le Liban. Je pense que ce serait une erreur. Ce que nous voyons ici, d'une certaine manière, c'est le commencement, les contractions de la naissance d'un nouveau Moyen-Orient et quoique nous fassions, nous devons être certains que nous poussons vers le nouveau Moyen-Orient et que nous ne retournons pas à l'ancien ». Les mots sont choisis, ils font référence à L'Évangile selon Saint Mathieu (chapitre 24) : la destruction du Liban serait un signe annonciateur du retour glorieux du Christ.

L'enfoncement de Washington dans l'irrationnel suscite des réactions aux États-Unis. Le magazine National Enquirer révèle que Condi et Randy ne sont pas deux « vieilles filles » partageant leur maison par souci d'économie, mais ont une liaison depuis 25 ans. À la Knesset, un député irrité évoque publiquement une relation entre la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, et son homologue états-unienne. Le lesbiannisme de la secrétaire d'État fait un peu désordre dans le milieu puritain, mais il est trop tard pour protéger un jardin resté si longtemps secret.

Le mandat de George W. Bush touche à sa fin. Le moment est venu pour Condi de se trouver un nouveau mentor, un nouveau domaine où elle puisse « être deux fois meilleure que les autres ». La presse US évoque son possible rôle de candidate à la vice-présidence dans un ticket avec John McCain. Elle dément : « Je n'ai pas le temps, j'ai trop de choses en main ». Pourtant, elle commande des sondages sur sa popularité.

Thierry Meyssan*
Analyste politique, fondateur du Réseau Voltaire. Dernier ouvrage paru : L'Effroyable imposture 2 (le remodelage du Proche-Orient et la guerre israélienne contre le Liban).
Les articles de cet auteur

http://www.voltairenet.org/article158318.html 


1-7 Crise alimentaire et sécheresse poussent les Afghans hors des villages.

11 novembre 2008 – Une grave sécheresse et la pénurie alimentaire ont contraint des milliers de personnes à quitter leurs villages dans le nord et l'ouest de l'Afghanistan pour partir en quête de travail et d'assistance. Désespérées, beaucoup d'autres devraient se déplacer à l'approche de l'hiver, selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR).

Plusieurs provinces telles que Badghis, Faryab, Jawzjan, Ghor, Saripul, Balkh et Samangan ont été durement touchées par un hiver rigoureux plus tôt cette année, avant d'être minées par la sécheresse et de maigres récoltes. La production de blé – l'aliment de base en Afghanistan – aurait diminué de 36% par rapport à l'an passé. Le ministère de l'agriculture a d'ailleurs déclaré que le pays allait manquer, au cours des six prochains mois, de l'équivalent de 2 millions de tonnes de diverses denrées alimentaires, ajoute l'agence des Nations Unies.

La hausse générale des prix alimentaires a aggravé le problème de l'insécurité alimentaire. Un appel des Nations Unies faisait état, en juillet dernier, qu'une augmentation des prix du blé et de la farine de blé de 200% était survenue à travers l'ensemble du pays l'année dernière. Les personnes les plus touchées sont les petits agriculteurs, les personnes sans terres, les nomades et les travailleurs journaliers.

« Il n'y a pas de pluie cette année », se plaint Qadir, 25 ans, qui a quitté son village dans le Balkh il y a trois mois pour venir chercher du travail à Kaboul. « Chez moi, je possède un lot de terre qui est arrosé par les pluies. J'y cultivais du blé. C'était petit mais cela suffisait à nourrir ma famille – jusqu'à la sécheresse. Je viens de quitter ma terre. Ca ne sert à rien. »

« Tous mes voisins sont touchés. Par le passé, nous pouvions travailler dans nos fermes mais, maintenant, les gens vont à Mazar-e-Sharif ou à Kaboul chercher du travail », explique de son côté Momin, 18 ans, originaire du village de Charken dans la province de Balkh, où il est à la tête d'une famille de six personnes.

Les deux hommes ont rejoint des centaines d'autres personnes à Charahi Sarai Shomali, un rond-point affairé du nord de Kaboul situé à proximité de la station de bus qui relie la capitale aux provinces du nord. Ils viennent ici tôt le matin et attendent, chaque jour, qu'un éventuel employeur les choisisse pour effectuer un travail journalier, le plus souvent sur des sites de construction. Ils gagnent trois à quatre dollars par jour et travaillent en moyenne trois à quatre jours par semaine.

Afin d'économiser de l'argent pour leurs familles, il n'est pas rare que plus de 10 de ces travailleurs migrants partagent une même pièce à Kaboul. Les conditions de vie sont rudes, mais ils gagnent au moins un peu d'argent et ont un toit au dessus de leur tête – au contraire de milliers d'autres qui ont été déplacés par la sécheresse ainsi que par le manque d'eau et de nourriture.

Le nombre de personnes déplacées par la sécheresse varie. Selon l'Observatoire des situations de déplacements internes, plus de 6 500 Afghans ont quitté leur foyer dans le nord et l'ouest en raison de la sécheresse cette année. Le Comité international de la Croix-Rouge estime, pour sa part, qu'environ 280.000 personnes souffrent de ses conséquences, et que des milliers de familles pourraient quitter leurs maisons en quête de nourriture et de travail à l'aube de l'hiver.

Ces six derniers mois, le HCR a fait état du déplacement de plus de 2.700 familles (environ 19 000 personnes), pour la plupart depuis ou au sein des provinces de Badghis, Balkh, Saripul et Samangan. Certaines sont parties pour les centres de districts comme Mazar-e-Sharif, vers des provinces avoisinantes comme Herat, ou pour les pays voisins que sont l'Iran et le Pakistan. Toutes ont été contraintes de partir en raison de l'insécurité alimentaire, de la sécheresse ou de la pauvreté.

Certaines familles quittant le district de Keshendeh dans le Balkh ont démonté leurs maisons, indiquant ainsi qu'elles n'avaient pas l'intention de revenir. Celles qui sont restées ont déclaré que sans aide en nourriture et en eau, 70% de la population – soit environ 500 familles – pourraient quitter la zone. Le HCR travaille avec d'autres agences des Nations Unies et le gouvernement pour commencer à apporter des camions-citernes d'eau au plus vite.

« Répondre aux besoins humanitaires dans les régions d'origine est le meilleur moyen d'empêcher le déplacement lié à la nourriture et à la sécheresse", explique Ewen Macleod, le délégué par intérim de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés en Afghanistan. « Cela implique de pré-positionner de l'aide avant que la neige et le froid n'empêchent l'accès à ces zones. »

Les rapatriés ont aussi été affectés, y compris les 183 familles qui sont rentrées du Pakistan à Saripul l'an passé et qui sont à nouveau parties pour Quetta, dans le sud-ouest du Pakistan. Dans les provinces du centre de l'Afghanistan de Logar et Ghazni, l'insécurité alimentaire a eu pour effet que les rapatriés ont été trop occupés à subvenir à leurs besoins pour terminer la construction de leurs abris financés par le HCR. L'agence a coopéré avec le Programme alimentaire mondial pour fournir de la nourriture à 700 familles afin qu'elles puissent achever la construction de leur foyer avant l'arrivée de l'hiver.

Parmi les récents déplacements, le plus important s'est produit dans le Balkh, où 1 400 familles ont quitté leurs maisons à Alborz fin mai et monté un camp de fortune près de la rivière du district de Sholgara. Après des semaines de discussion entre cette communauté, le gouvernement et les agences onusiennes, les familles ont été ramenées dans leurs villages à la mi-juillet et y ont reçu des rations de nourriture.

Alors que la sécurité se dégrade dans certaines parties du pays, les Nations Unies ont lancé un appel pour un accès humanitaire, afin de permettre aux travailleurs humanitaires de distribuer de la nourriture aux communautés dans le besoin avant l'hiver. Un rapport récent publié par un laboratoire d'idées britannique, le Royal United Services Institute, a averti que la famine menaçant l'Afghanistan pourrait constituer une menace plus importante pour les efforts internationaux de reconstruction du pays que le conflit lui-même.

http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=17749&Cr=Afghanistan&Cr1=sécheresse


1-8 L'Afghanistan face à une grave crise alimentaire à l'approche de l'hiver.

Pour le peuple afghan, la crise actuelle pourrait bien être celle de trop. Déjà affligé par la guerre et l'insurrection, il doit maintenant faire face à une nouvelle épreuve : une grave crise alimentaire à l'approche de l'hiver, selon le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF).

L'UNICEF, les institutions des Nations Unies et le gouvernement sont prêts au pire et ont pré-positionné des réserves mais à cause de l'insécurité, l'espace humanitaire se rétrécit comme une peau de chagrin. L'accès aux zones qui ont besoin d'aide a été bloqué.

« La situation est grave », affirme le responsable de l'UNICEF pour la nutrition en Afghanistan, le Dr Brandao Co. Une évaluation de la situation nutritionnelle a été menée conjointement par le gouvernement, l'ONU et les ONG dans les 22 provinces les plus touchées par la crise alimentaire.

« Nous allons voir plus d'enfants de moins de 5 ans qui souffrent de dénutrition. La dénutrition modérée a également augmenté ». « Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour aider les populations et continuer à acheminer l'aide alimentaire et sanitaire parce qu'il y a là-bas des familles et des enfants qui ont désespérément besoin de notre assistance », ajoute-t-il.

A Bamyan, une des provinces les plus paisibles, les insurgés ont récemment mené des attaques contre les convois alimentaires sur la route qui vient du Pakistan et comme la sécheresse sévit en plus dans la région, les prix des denrées alimentaires se sont envolés, au-delà de ce que peuvent payer les gens ordinaires.

Dans ce paysage rocailleux, seules quelques tiges flétries émergent des terres craquelées par la sécheresse. A part quelques petites récoltes de pommes de terre, tous les produits alimentaires de base doivent être acheminés par la route.

Les gens d'ici ont toujours réussi à survivre aux longs règnes de terreur, aux hivers rudes et interminables et aux routes verglacées, mais la crise actuelle disent-ils, est sans précédent.

« Les attaques contre les convois obligent les camions à prendre d'autres routes, plus longues, et cela augmente les dépenses en carburant et les prix augmentent », explique Ameen Iqbal, un commerçant qui habite les collines, à deux heures de route environ de la ville de Bamyan. « Les prix sont au plus haut et cela a de grosses répercussions sur les gens. J'ai moins de clients parce qu'ils gagnent moins d'argent. Je ne vois pas comment on va s'en sortir. Mes clients me demandent un crédit mais je n'ai pas assez d'argent pour acheter de nouveaux produits alimentaires. Je ne vois pas comment les gens peuvent continuer à vivre. Les villageois n'ont pas de travail et ils vivent avec trois fois rien », ajoute-t-il.

Fatima Meetra n'a que 28 ans mais son visage buriné par le soleil et le vent a pris un teint cireux. Les dures corvées l'ont vieillie prématurément. Fatima et ses fils redoublent d'efforts pour survivre à la situation actuelle. Le père travaille comme maçon à temps partiel pas loin d'ici. Leur maison, une vaste pièce et une cuisine qu'ils partagent avec d'autres familles, est dominée par un grand métier à tisser sur lequel sont posés des rouleaux de laine colorée.

Ces jours-ci, ses trois garçons font marcher le métier à tisser. Ils travaillent plus longtemps à la fabrication de tapis pour augmenter le revenu de la famille mais ils continuent d'aller à l'école la moitié de la journée. Pas question, dit Fatima, de toucher à leur éducation : " Il faut qu'ils aillent à l'école. Les gens qui ont reçu une éducation sont toujours les premiers et s'ils ne vont pas à l'école, ils ne sauront même pas reconnaître la droite de la gauche. Moi, je n'y suis pas allée et je suis toujours à la traîne parce que je ne sais pas lire et je ne sais pas ce qui se passe ».

Les habitants des villages ont constitué des réserves de pommes de terre et de tout autre produit sur lequel ils ont pu mettre la main mais les institutions d'aide craignent que la crise alimentaire n'aggrave la dénutrition des enfants. Déjà, quelque 67 % des enfants afghans de moins de 5 ans souffrent d'insuffisance pondérale et 54 % souffrent de dénutrition chronique - parmi les taux les plus élevés du monde

11 décembre 2008 –
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=17965&Cr=afghanistan&Cr1=
.



2 Annexe

2-1 Elias DAVIDSSON : Rien ne prouve que des individus répondant à des noms arabes aient détourné des avions le 11 Septembre.

EXTRAIT

(LIRE  Entiereté en piéce jpointe)

Résumé : Le gouvernement US a prétendu que dix-neuf individus répondant à des noms arabes et considérés comme des musulmans fanatiques, ont, le 11 septembre 2001, détourné quatre avions de ligne et les ont fait s'écraser dans le cadre d'une opération suicide qui s'est soldée par la mort de 3 000 personnes.

Dans ce mémorandum, l'auteur montre qu'il n'y a pas de preuves que ces individus sont montés à bord d'un seul de ces avions de ligne. Étant donné que le gouvernement US n'a pas réussi à fonder ses accusations contre les 19 présumés pirates sur des éléments probants, le récit officiel du 11/9 doit être considéré comme un mensonge.
AUTEUR: Elias DAVIDSSON
Traduit par Sacha Sher, révisé par Fausto Giudice
Traduit d'après une version du 23 novembre 2008 [1]

Le gouvernement US prétend que dix-neuf individus dont les noms et les photographies ont été portés à la connaissance du public par le FBI [2], et que personne n'a plus revu depuis le 11 septembre 2001, ont réservé ce jour-là des places sur les vols AA11, AA77 (American Airlines), UA93 et UA 175 (United Airlines), qu'ils seraient montés à bord de ces avions de ligne, les auraient détournés et les auraient délibérément envoyé s'exploser avec les passagers et le personnel navigant sur les Tours Jumelles du World Trade Center, le Pentagone et un champ en Pennsylvanie.

Les accusations contre de ces dix-neuf individus étaient surtout basées sur ce qui fut décrit comme des découvertes que le FBI eut l'heur de faire dès le 11 septembre. En premier lieu, celui-ci découvrit deux bagages ayant prétendument appartenu à Mohammed Atta, le principal suspect, et qui n'avaient pas été transportés à bord du vol AA11 de l'aéroport Boston Logan. La raison pour laquelle ses sacs ne furent pas acheminés à bord de l'avion n'a jamais été révélée. Selon les déclarations faites par l'agent spécial du FBI James M.  Fitzgerald lors du procès de Zacarias Moussaoui, l'avion qui faisait la connexion entre Portland et Boston, avec à son bord Mohammed Atta et son présumé associé kamikaze Abdul Aziz Alomari, « était arrivé trop tard pour que les bagages puissent être affrétés à bord du vol 11 [3]». Cependant, selon la Commission mise en place pour le 11/9, le vol parvint à destination à l'heure, à environ 6h45 du matin, soit une heure avant le départ prévu pour le vol AA11 [4]. On n'a jamais su qui avait été responsable de l'erreur ayant permis aux sacoches de rester au sol. Le contenu des bagages permit aux agents du FBI, dirent-ils, d' « éclaircir rapidement le mystère sur les responsables et les motivations des attaques-suicide [5]». 

Parmi les objets dits retrouvés dans les bagages d'Atta figuraient : un ordinateur de vol portable, un manuel de simulation de vol pour Boeing 757 et 767, un calculateur de vol avec règle glissante, une copie du Coran et un testament écrit à la main en arabe [6]. Selon les dépositions ultérieures d'agents du FBI, les bagages contenaient également les identités de tous les suspects impliqués dans les détournements, des données sur leurs plans, sur leur passé, leurs motivations, leurs liens avec Al Qaïda, ainsi qu'un canif et une bombe lacrymogène [7]. Selon l'agent spécial Fitzgerald, le passeport d'Abdul Aziz Alomari fut également retrouvé dans un des sacs [8].

 


2-2 Formation et encadrement des forces de sécurité nationale de l'Afghanistan.

Mesurer le progrès

Voir les points de repères et indicateurs de progrès pour

la priorité 1 : Formation et encadrement des Forces de sécurité nationale afghanes

L'une des six priorités du Canada pour aller de l'avant en Afghanistan consiste à aider le gouvernement afghan à accroître la capacité de l'Armée nationale afghane (ANA) à mener des opérations et à maintenir un environnement sûr, et celle de la Police nationale afghane (PNA) à promouvoir la loi et l'ordre dans la province de Kandahar.

Outre les efforts soutenus des Forces canadiennes pour encadrer et équiper l'ANA, le Canada investira jusqu'à 99 millions de dollars* au cours des trois prochaines années dans les domaines suivants :

formation, encadrement et équipement de l'ANA et de la PNA;

mise en place d'une capacité de soutien logistique et administratif;

initiatives complémentaires aux systèmes juridiques et correctionnels à l'appui des activités de la PNA.

Armée nationale afghane

L'encadrement et l'appui de l'ANA est une tâche militaire prioritaire pour l'OTAN et les Forces canadiennes. Le gouvernement afghan a besoin d'une ANA bien dirigée, bien entraînée et bien équipée pour assumer la responsabilité de la sécurité nationale et provinciale, assurant ainsi la poursuite de la gouvernance et du développement.

Bien que d'importants progrès aient été réalisés au cours des dernières années—le nombre désigné pour l'ANA à Kandahar compte actuellement environ 2 400 militaires comparativement à seulement 600 en 2006—il reste encore beaucoup à faire. Des cours avancés de leadership et d'administration de même que l'encadrement et la formation logistiques sont toujours nécessaires.

Les Forces canadiennes assurent présentement l'encadrement de cinq bataillons ou
« kandaks » de l'ANA (chacun comprenant jusqu'à 650 soldats) et d'un quartier général de brigade par l'entremise d'une équipe canadienne de liaison et de mentorat opérationnel.

Objectifs du Canada pour 2011 (Armée nationale afghane)

D'ici 2011, le Canada prévoit que l'ANA possédera une capacité accrue pour mener des opérations et maintenir un environnement sûr dans les districts clés de Kandahar, avec l'aide des pays alliés de la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS). Il sera possible de mesurer les progrès qui auront été réalisés en utilisant certains indicateurs, notamment la capacité de l'ANA à mener des opérations de sécurité, sa capacité à conserver des effectifs de brigade à un niveau efficace et le nombre de districts clés où elle est responsable de la sécurité avec un minimum de soutien de la part de la FIAS.

Police nationale afghane

Des policiers du Canada et les Forces canadiennes ont participé directement à la formation de plus de 650 membres de la PNA par l'entremise de l'Équipe provinciale de reconstruction de Kandahar, et le Canada a assuré le financement de l'équipement, de l'infrastructure (postes avancés) et du salaire des policiers.

Des agents du Service correctionnel du Canada ont aussi fait avancer la réforme du système correctionnel en offrant formation, encadrement et connaissances. Même si d'importants progrès ont été réalisés, de nombreux problèmes doivent être traités plus en profondeur, notamment l'analphabétisme, la corruption et la toxicomanie chez les membres de la PNA, de même que certaines lacunes au plan judiciaire et correctionnel.

Objectifs du Canada pour 2011 (Police nationale afghane)

Le Canada prévoit que, d'ici 2001, la PNA possédera une capacité accrue pour promouvoir la loi et l'ordre dans les districts clés de la province de Kandahar, avec l'aide du secteur de la justice et des services correctionnels.

Il sera possible de mesurer les progrès qui auront été réalisés en utilisant certains indicateurs, notamment le nombre d'agents des services correctionnels afghans et de la PNA formés et encadrés au Kandahar, le nombre de programmes de formation en place pour les représentants de la justice et les projets d'infrastructure clés achevés.

* Les affectations spécifiques sont assujetties aux modifications apportées en réponse aux changements qui surviennent dans l'environnement particulièrement complexe qu'est l'Afghanistan.

http://www.afghanistan.gc.ca/canada-afghanistan/priorities-priorites/secure.aspx?lang=fr

 


2-3 Chaque emploi créé dans l'armée coûte aux contribuables canadiens plus de 250 000 $ par année.

Avec un investissement de 1 milliard dans l'économie sociale il est possible de créer plus de 30 000 emplois, un montant équivalent ne permettrait d'embaucher que 4 000 employés du domaine militaires. Loin d'être une solution à la crise, les dépenses militaires constitueraient un frein supplémentaire à la relance économique. Ainsi la mission de guerre en Afghanistan, et les multiples problématiques qu'elle soulève, offrent l'occasion de réfléchir sur le rôle du Canada dans le monde, sa politique extérieure, sa politique de défense et à la solution aux problèmes de l'économie. Ce sont des aspects qui doivent être soigneusement imbriqués pour une action efficace C'est à la lumière d'une telle réflexion que doit être analysée la mission en Afghanistan qui coûte 180 millions de dollars par mois aux contribuables canadiens et que surgissent les questionnements fondamentaux qui doivent remettre en question la présence des troupes canadiennes en Afghanistan.
1- Politique américaine : La mission canadienne en Afghanistan est conduite dans le cadre global d'une politique américaine offensive. Depuis plus de trente ans cette politique a pour but de contenir les influences chinoise, russe et iranienne en Asie Centrale. Avec les récents événements au Pakistan, la stratégie actuelle ressemble de plus en plus à un encerclement géographique de l'Iran. Cette action politique est effectuée dans le but vraisemblable d'appliquer une tactique d'étouffement économique de l'ennemie numéro un de l'Occident. Avec les sondages d'opinion sur la mission, la population du Québec semble reconnaître que tout ceci n'a rien à voir avec le bien-être de la population afghane, et tout à voir avec le maintien d'une influence économique dans la région à plus fort potentiel de croissance économique de la planète. Il n'est pas surprenant de voir l'administration Obama vouloir prendre en main cette nouvelle croisade..
2- Environnement explosif : Cette mission, dangereuse, s'effectue dans un environnement régional impliquant de nombreuses ethnies, qui se disputent depuis des décennies des espaces territoriaux dont la richesse varie. Ces confrontations ont été attisées, directement ou indirectement par plusieurs puissances régionales (la Chine, le Pakistan, l'Iran, la Russie, les « istans » de l'ex-URSS et, moins directement, l'Inde). Ces États ont tous des affinités, ou des animosités historiques et culturelles avec les groupes en présence sur le territoire Afghan. On voit se dessiner une nouvelle confrontation économique entre l'Organisation de coopération de Shangaï (OCS), et l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), ayant pour cœur l'Afghanistan. Qu'on le veuille ou non, une solution politique durable en Afghanistan passe par une coexistence pacifique qui impliquera activement les 40 millions de Pachtounes de la région Afghano-pakistannaise. Les allégeances majoritaires de cette population penchent en direction du radicalisme islamiste des talibans. Il est tout à fait ridicule de vouloir convertir ces populations aux valeurs occidentales, ou de tenter d'imposer un gouvernement fantoche de type occidental dans cette région rongée par la guerre depuis des décennies. Les populations de la région savent que nos alliés talibans d'hier, que nos puissances ont armés, sont maintenant nos ennemis terroristes. Cette réalité confère à la mission militaire canadienne toutes les caractéristiques d'un inextricable bourbier politique et économique.
3- Terreau de l'extrémisme et du terrorisme : Le choix de l'offensive dans cette mission, dicté par la politique économique américaine et les efforts d'éradication du pavot, nourrit présentement les différentes factions radicales dans la région. Les talibans ne sont pas les seuls fanatiques à profiter du commerce de l'opium meurtrier. Plusieurs membres du gouvernement que nous tentons d'imposer à la population afghane sont profondément impliqué dans ces activités criminelles et en profitent allègrement. La culture du pavot, qui avait cessé sous le régime des talibans, est dramatiquement redevenue le pilier économique du pays. Une véritable tragédie pour la population de ce pays, un des plus pauvres du globe. Tout indique que la chasse au taliban, pour espérer un succès, doive se poursuivre en territoire pakistanais. Une réalité qui déstabilise présentement toute la région. Ce guêpier politique devient un véritable terreau fertile pour le recrutement étendu, et la mobilisation massive d'insurgés. Les forces internationales, présentent depuis déjà 5 ans dans la région, sont de plus en plus perçues, et à raison, comme des forces occidentales d'occupation. Les militaires canadiens se positionnent comme les ennemis des désespérés du peuple, qui lui se métamorphose pour nos soldats en opposants à abattre. Plus les militaires canadiens s'enlisent et meurent dans ce conflit, plus les citoyens canadiens risquent de devenir la cible de sympathisants qui ne voient comme issue que l'action terroriste. Continuer les actions militaires en Afghanistan constitue une menace à la sécurité de tous les canadiens.
4- Engagement des alliés peu probable : Les militaires canadiens œuvrent supposément dans le cadre d'une opération multilatérale. Il est évident pour tous que le succès de l'opération ne peut pas reposer sur les 2500 militaires canadiens sur le terrain. Ce succès devait reposer sur l'engagement plus actif, plus offensif, mais peu probable, des dizaines de milliers de soldats alliés présents sur le terrain. Après les attentats du 11 septembre 2001, plusieurs pays européens se sont engagés dans la mission par obligation. C'était un devoir que d'assister un pays allié agressé, une action imposée par les règles de l'Alliance militaire de l'Atlantique (OTAN). C'est aussi ce contexte qui a mené à la persuasion de l'ONU pour endosser l'offensive militaire pour renverser le régime taliban. Le rapport de la Commission d'enquête 9/11 du Congrès américain publié en juillet dernier laisse plusieurs observateurs perplexes. On étale, sans gêne, les ratées des services secrets américains, et sans sourciller, la minimisation de la menace appréhendée par le Pentagone. On a étrangement l'impression que les autorités en place faisaient peu de cas d'une nouvelle menace d'agression en sol américain par Al-Kaïda. On croirait même, parfois, qu'une agression en sol américain était souhaitée. Ce qui a fustigées l'administration Bush, ce n'est pas l'attentat, mais l'envergure du désastre engendré. Dans ce contexte, combiné à l'expérience de l'Irak, l'appui des pays européens dans les actions guerrières en sol afghan est resté symbolique. Qui pouvait sérieusement croire que les membres de l'OTAN accepteraient de prêter au commandant suprême des forces alliées, un général qui a toujours été américain, des troupes qui serviraient à poursuivre une telle mission militaire offensive? La hantise coloniale est encore bien présente dans plusieurs pays, le colonialisme économique moderne n'a pas bonne presse en Europe. Grâce à l'élection des conservateurs, les dirigeants militaires canadiens ont accomplis un tour de force. Ils ont planifié avec succès l'abandon de l'action multilatérale canadienne dans le cadre de missions de paix de l'ONU, pour la remplacer par une participation à une agression militaire qui n'a dorénavant, avec le nouvel engagement américain annoncé, plus rien de multilatérale. Le Canada était l'acteur principal des missions de paix du passé qui ne sont plus que l'ombre d'elles-mêmes. Il est devenu une puissance d'occupation active au service des opérations de conquête économique américaine, ce qui le discrédite un peu plus chaque jour aux yeux de la communauté internationale et de sa population.

5 Lourde hypothèque sur les rôles futurs du Canada : Plus la mission offensive ne se prolonge, plus on hypothèque les possibilités d'un rôle constructif du Canada dans la région et dans le monde. L'expertise canadienne développée pendant des décennies dans le cadre de missions multilatérales de maintien de la paix, tant du point de vue diplomatique que militaire, s'avèrera inutile. Cette expertise développée au prix de vies humaines et à grands frais aurait pu s'avérer indispensables dans le cas d'une stabilisation ultérieure de la région. Le gouvernement conservateur questionne même la poursuite des opérations du Centre de formation Pearson pour la paix, un des jalons fondamentale de la politique militaire canadienne des récentes décennies. Le gouvernement Harper a positionné le Canada comme un des belligérants principaux dans le bras de fer économique de l'Asie Centrale que se livrent les puissances régionales et mondiales, par le fait même, il s'est complètement discrédité pour d'éventuelles missions futures dans toute cette région du monde. Le monde a beaucoup plus besoin de pays qui considèrent le recours à la force comme l'exception et qui sont prêt à s'investir dans le désamorçage des crises, que de nouveaux pays « matamores », prêts à se lancer tête baissée dans des aventures de guerre. Si cette politique se poursuit, le Canada se disqualifiera ainsi pour tous les rôles de désamorçage des conflits et de prévention internationale. Les approches militaires offensives devraient définitivement être proscrites à moins d'une agression directe sur le pays. Jusqu'à preuve du contraire, la réalité bien active de l'impérialisme économique américain multipliera les besoins en termes d'efforts de modération, de conciliation, stabilisation et de désamorçage des crises. L'impatience maladive de nos généraux « va-t-en guerre » doit impérativement être contenu par des politiciens responsables.

6- Une option politique insoutenable : Cette mission fait partie d'une politique militariste à courte vue, mise en œuvre par un gouvernement minoritaire, et qui n'a été l'objet d'aucune consultation publique et d'aucun débat politique de fond. En moins de dix ans, les gouvernements militaristes ont fait grimper les dépenses militaires annuelles à vraisemblablement 20 milliards dollars. Le gouvernement Harper a procédé aux étapes d'adjudication des contrats militaires en toute hâte en court-circuitant les procédures administratives de suivi des dossiers d'acquisition. Tout le processus d'achat des équipements pour la mission en Afghanistan est présentement sous enquête de la Vérificatrice générale du Canada. Les justifications d'un rôle actif du Canada dans une telle mission, en vue d'une politique extérieure et militaire réaliste, cohérente et soutenue par les canadiens sont inexistantes. A la grande satisfaction des militaires de haut rang, les opérations militaires offensives multiplient les besoins en équipements, décuplent les besoins en nouveaux effectifs et crée un sentiment d'urgence permettant de court-circuiter tout exercice adéquat de suivi administratif et politique. Plus la mission offensive en Afghanistan se poursuit, plus le gouvernement conservateur poussera pour de nouveaux équipements militaires afin de « protéger nos soldat et garantir le succès de la mission ». C'est un chantage éhonté fait sur le dos des soldats qui meurent sur le terrain, au profit des hauts gradés de l'armée et des hauts fonctionnaires qui se taillent des retraites dorées dans le complexe militaro-industriel canadien. Comble de l'ironie, le gouvernement viendra à la rescousse de l'économie grâce aux coûteux et improductifs emplois dans l'industrie militaire. Après le petit scandale des commandites des libéraux, s'annonce en pleine crise économique, le gargantuesque scandale des dépenses militaires conservatrices qui ne se calculera pas qu'en dizaine de millions, mais en dizaines de milliards cette fois. Le budget fédéral à venir devra être scruté à la loupe.
7- L'avenir dans la prévention : Tout indique qu'une future politique canadienne, cohérente avec la tradition du maintien de la paix du pays, et adaptée à la nouvelle réalité d'après guerre froide, devrait s'orienter vers la détection avancée et la prévention des conflits internationaux et des génocides. Le Canada est une puissance économique secondaire et géographiquement isolée. Afin de faire une réelle différence sur la scène mondiale il ne peut se permettre qu'un rôle limité, bien circonscrit et cohérent avec les aspirations d'autonomie des canadiens. Ce rôle, pour des raisons économiques et géographique évidentes, ne peut être que non-offensif, et très spécialisé. Les assises d'une politique internationale de prévention des conflits internationaux se situent au niveau d'un agencement cohérent d'actions politiques visant les élites belliqueuses et les combattants : détection avancée, mécanisme d'alerte internationale, raffinement de l'intervention civile professionnelle, innovation dans la diplomatie préventive et de la mise en œuvre de sanctions diverses (politiques, économiques et sociales). La mise en oeuvre d'une véritable stratégie de prévention des conflits internationaux demande, non seulement l'intervention de militaires en dernier recours, mais la judicieuse gradation d'une expertise professionnelle sociale, légale, politique et de communication de haut niveau. La mission actuelle doit cesser car elle est nuisible à la mise en œuvre d'éventuelles actions de prévention des conflits internationaux et aux perspectives d'engagement à long terme du Canada. L'avenir de l'engagement constructif du Canada sur la scène internationale réside dans le renforcement de la présence des organismes de coopération canadiens dans la détection avancée des conflits et l'intervention civile préventive. On pourrait aussi voir l'implication du Ministère des affaires extérieures du Canada dans le renforcement des sanctions sur les acteurs principaux des conflits par le biais des organismes multilatéraux. Et finalement, dans l'utilisation des effectifs militaires dans un cadre multilatéral de dernier recours. Une véritable économie de paix, basée sur l'action professionnelle préventive reste à construire. Pourquoi continuer à asperger d'huile les feux de la guerre?
8- L'armée, pour aider le peuple : Aucun militaire n'aime risquer de se faire tuer. Ceux qui ont accepté de s'enrôler dans les forces canadiennes, et qui sont mobilisés doivent avoir la certitude que c'est pour le bien de la nation. Le rôle des politiciens lorsqu'ils osent demander le sacrifice suprême « d'aller tuer ou de se faire tuer » pour le pays, est de prouver hors de tout doute raisonnable que le recours à l'action militaire est indispensable. Le recours à la force militaire est un dernier recours qui n'est véritablement utile que lorsque tous les autres moyens non-militaires ont été utilisés, et ont faillis. C'est uniquement dans un tel contexte que, dans le cadre d'une politique canadienne de prévention des conflits internationaux, la population canadienne pourrait accepter le recours aux armes. La mission offensive actuelle n'a pas démontré qu'elle était la voie pour améliorer le sort des populations afghanes. Lors du début des hostilités, on doit se rappeler que les Talibans ne contrôlaient pas le territoire entier du pays. Les forces internationales occupent présentement un territoire qui est resté entre les mains de chefs de guerre qui font la pluie et le beau temps dans le pays depuis des décennies. A quelques exceptions près, la condition des gens occupant ces territoires n'a pas changé, et l'économie criminelle du pavot s'est accrue. Ces gens, dont plusieurs sont représentés au pouvoir, n'ont jamais souhaité l'amélioration des conditions de vie du peuple. L'armée Nationale Afghane a été construite en utilisant les milices de ce dirigeant de clans. Même après plus de cinq ans d'opérations militaires, l'influence des sympathisants talibans est restée inchangée dans les fiefs traditionnels Pachtounes, et dans plusieurs régions, par dépit des gens, elle s'est accrue. Le gouvernement canadien est incapable de fournir des preuves incontestables de progrès sur le terrain. Quelques centaines de puits d'eau potable, et quelques centaines de kilomètres de routes devraient justifier l'appui « à la reconstruction ». Le fait que ces infrastructures ont vraisemblablement installées pour faciliter les opérations d'approvisionnement militaires internationaux et afghans ne semble pas compter. Camoufler l'agression militaire derrière une façade de reconstruction et d'assistance aux populations face aux « démons » à combattre est une tradition militaire millénaire. Malheureusement l'action de nos militaires ne laisse entrevoir aucun résultat plausible. Ce contexte d'aventurisme guerrier se prête-t-il au recrutement massif, et à l'envoi de jeunes soldats canadiens sur le front? Est-ce pour cela que sont mort les 103 militaires canadiens.
9- Défense des droits des afghans? Quelques témoignages de jeunes filles retournant dans les écoles devraient nous convaincre du souci pour les droits de la personne rattaché aux opérations de guerre. Pourtant, les victimes civiles de ce conflit se comptent déjà par centaines. Les premières victimes de la guerre, surtout dans les contrées déshéritées, sont toujours les femmes et les enfants, souvent à causé par le cahot économique. Le traitement digne des prisonniers afghan est la plus importante preuve de respect des droits de la personne et de reconnaissance que le gouvernement canadien puisse offrir à ses militaires au combat. Ce témoignage est de loin plus important que les processions funèbres. Les conventions internationales sur le traitement humain des prisonniers de guerre ont été établies spécifiquement pour protéger les combattants des deux parties en conflit. Si le gouvernement veut prévenir les abus face à d'éventuels prisonniers canadiens, il se doit de montrer « pattes blanches » face aux conditions de ses prisonniers talibans. En continuant de transférer les prisonniers talibans aux autorités afghanes, malgré les preuves de mauvais traitements, et en résistant à l'idée de s'assurer d'un traitement digne des ces prisonniers, le gouvernement canadien a confirmé son peu de souci pour les droits de la personne. Mais encore pire, il trahit le principe le plus élémentaire de sécurité pour ses propres soldats qui pourraient être détenus par les talibans. En ce sens, si le gouvernement Harper avait la moindre compréhension de ce veulent dire les traités internationaux sur les droits des prisonniers, il aurait exigé depuis longtemps la fermeture de la base américaine de Guantanamo Bay. Cette prison illégale en territoire cubain est un exemple patent de non-respect des droits des prisonniers combattants. Comment, dans ce contexte troublant, a-t-on pu engager les militaires canadiens en campagne militaire auprès des américains? Qui peut encore croire que nous sommes en Afghanistan pour améliorer les droits de la population lorsqu'on met, sans honte, la sécurité la plus élémentaire de nos propres militaires en danger? Depuis quand le Canada dépense-t-il plus de 180 millions de dollars par mois pour envoyer des jeunes filles à l'école?
10- Une erreur historique : La politique militaire conservatrice que le gouvernement actuel tente de mettre en opération est coûteuse, nuisible et dangereuse. L'intervention rapide, dans toutes les régions du globe, par des forces militaires offensives est une voie d'intervention militaire économiquement insoutenable pour un pays comme le Canada. Cette voie ne peut se réaliser qu'en appui aux politiques de colonialisme économique américaines. Choisir cette voie de l'appui à des interventions politiques offensives, même justifiées par la « guerre au terrorisme », aligne automatiquement le pays du côté du pouvoir économique mondial. Les canadiens qui voyagent de par le monde souffriront pour les décennies à venir d'un tel alignement politique. Non seulement cette voie empêche le Canada de jouer un rôle politique constructif dans la résolution de futurs conflits internationaux, les canadiens devrons supporter économiquement l'hypothèque humaine de cette guerre. A coups de milliards, pendant des décennies, par le biais du Ministère des anciens combattants, les familles des 103 militaires et plus de 700 vétérans blessés physiquement et psychologiquement par une telle aventure opportuniste devront être supportés. Encore pire, en s'alignant ainsi, le Canada devient automatiquement l'ennemi des plus désespérés, les terroristes. L'achat d'équipements militaires offensifs sera inévitablement suivi d'un accroissement exponentiel des dépenses en équipements policiers, de sécurité intérieure et en engins de surveillance de tout acabit. Le recours à la violence attise les haines, nourrit les peurs et génère à leur tour violence, haines et peurs. Le gouvernement conservateur actuel a tendu la main au nouveau complexe militaro-sécuritaire pour mettre en œuvre sa stratégie électoraliste. Il a entraîné le pays et tous les canadiens un cycle infernal, la spirale internationale de la violence. Si on ne change pas le cap maintenant, l'histoire retiendra cette période du début du millénaire comme une période triste, un des plus importants rendez-vous manqués de l'histoire canadienne.
En conclusion :
Le maintien des troupes canadiennes en Afghanistan a toutes les caractéristiques d'une séquence de gestes politiques opportunistes initiées par les libéraux, envenimées par ces mêmes libéraux et confirmées par le gouvernement Harper. Ces actions politiques ont été initiées pour répondre à des impératifs autres que le meilleur intérêt de la population afghane, des canadiens et du pays. En ce sens, la position des organismes qui demandent le retrait immédiat des troupes semble l'option politique la plus sensée et responsable. La triste mort des soldats canadiens n'aura pas été en vain. Le Canada aura appris qu'il doit de toute urgence redéfinir son rôle sur la scène internationale. Les politiciens auront constaté que ce rôle doit être dissocié des objectifs économiques et politiques américains. Ils retourneront à la signification du geste ultime des casques bleu canadiens morts au cours des récentes décennies, et raviveront le rôle de participation aux actions multilatérales de maintien de la paix des Nations Unies. La leçon principale sera le constat que la prévention des conflits internationaux et des génocides, par la détection précoce et l'intervention civile doivent être les voies privilégiées. Le recours aux militaires et à la force doit, en tout temps, être le tout dernier recours. Encore une fois nos soldats seront morts à la guerre, pour nous enseigner que la voie de la paix, c'est de prévenir les guerres. Se souvenir, c'est prévenir toutes les guerres. Combiné aux actions de paix dans un contexte multilatéral, ce rôle de prévention serait parfaitement adapté aux ressources humaines et financières mobilisables au Canada. L'heure est maintenant venue de regarder la situation en face et de prendre les décisions qui s'imposent : « Soutenez nos troupes, ramenez-les à la maison avant qu'il ne soit trop tard »

Normand Beaudet

 L'auteur, Normand Beaudet, est membre fondateur du Centre de ressources sur la non-violence et était représentant de l'organisme au collectif Échec à la guerre et siège maintenant au CA de l'organisme Citoyens pour un ministère de la paix.

Source: Mondialisation.ca
14 decembre

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