jeudi 10 septembre 2009

le dossier : Israel accusé de trafic d'organes

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From: "Hess Madeleine" <grianala@yahoo.fr>
Sent: Thursday, September 03, 2009 11:10 AM
Subject:  le dossier  : Israel accusé de trafic d'organes


 Israël accusé de trafic d'organes.

Suède et Israël, les nerfs à vif.
Polémique.

Un tabloïd accuse Tsahal de trafic d'organes sur des Palestiniens.
Les relations diplomatiques entre la Suède et Israël ont toujours été tourmentées.
L'Etat hébreu reproche fréquemment au royaume scandinave ses prises de positions pro-palestiniennes, tandis que Stockholm ne manque jamais une occasion de dénoncer les violations des droits de l'homme, commises par Tel-Aviv.
Le ton est monté d'un cran après la publication d'un article, le 17 août, dans les pages du tabloïd suédois Aftonbladet.
Excuses. Le journaliste Donald Boström y accuse Tsahal de se livrer à un trafic d'organes, prélevés sur des Palestiniens, tués en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Colère en Israël. A Tel-Aviv, l'ambassadrice de Suède s'empresse de dénoncer l'article, qu'elle qualifie de «choquant et répugnant». Mais c'est sans l'accord de Stockholm qui rappelle à l'ordre sa diplomate et les excuses sont retirées. Il en va de la défense de la liberté de la presse, assure le ministère des Affaires étrangères suédois. Le ministre israélien de la Défense , Ehud Barak, se tourne alors vers le chef de la diplomatie suédoise, Carl Bildt, à qui il demande de «se dissocier publiquement» de la publication de l'article.

 L'intéressé compare sur son blog l'affaire à celle des caricatures de Mahomet et rétorque : «Ce n'est pas ainsi que fonctionne notre pays.»
Convoqué. En Israël, on manque de s'étouffer. «Cela nous rappelle l'attitude de la Suède pendant la Seconde Guerre mondiale, quand elle n'est pas non plus intervenue», s'insurge le chef de la diplomatie israélienne, Avigdor Lieberman. A Stockholm, l'ambassadeur de l'Etat hébreu est convoqué pour s'expliquer. De son côté, Israël envisage de porter plainte pour diffamation contre le journaliste. Et s'interroge sur l'opportunité de la visite prochaine de Carl Bildt, pourtant prévue de longue date.
24/8
http://www.liberation.fr/monde/0101586477-suede-et-israel-les-nerfs-a-vif
 
2 Elisabet Borsiin Bonnier, ambassadrice de Suède en Israël, vivement critiquée dans son pays.
L'ambassadrice de Suède en Israël s'est attiré les foudres de dirigeants de l'opposition de son pays, pour avoir critiqué un article publié par le quotidien "Aftonbladet" laissant entendre que des soldats israéliens tuent des Palestiniens pour faire commerce de leurs organes.
Elisabet Borsiin Bonnier a estimé que cet article de presse était "choquant" et "consternant".
Des propos dénoncés par plusieurs hommes politiques suédois.
Per Gahrton, porte-parole du parti des Verts, a souligné que la diplomate devrait être rappelée à Stockholm et apprendre les fondements de "la liberté d'expression suédoise".
Le ministère suédois des Affaires étrangères a lui-même pris ses distances vis-à-vis des déclarations de l'ambassadrice, déclarant n'avoir aucun commentaire à faire.
L'article, paru lundi, a suscité une visite réaction en Israël. Daniel Seaman, chef du service de presse du gouvernement, a notamment jugé qu'il jouait "sur d'abominables thèmes antisémites".
vendredi 21 août 2009,
par La Rédaction d'Al-Oufok
http://www.aloufok.net:80/spip.php?article815.
 
3 Donald Boström : Criminel de guerre jusque dans les tripes ?
Ils assassinent de jeunes Palestiniens pour extraire leurs organes et les revendre au marché noir. Telle est l'accusation portée à l'encontre des soldats israéliens par le plus grand quotidien suédois. Un réquisitoire accablant qui a déclenché l'ire du régime de Tel Aviv et relancé le débat sur la liberté d'expression et les conséquences politiques de l'investigation journalistique.
Lundi 17 août, le journal populaire Aftonbladet, proche du parti social-démocrate, publia un article retentissant du photojournaliste Donald Boström. Intitulé « Nos enfants sont pillés de leurs organes », le papier relate les témoignages de familles palestiniennes affirmant avoir récupéré, auprès de l'armée israélienne, les corps de leurs défunts, la poitrine recousue. Abattus par Tsahal, certains d'entre eux avaient été auparavant kidnappés par des militaires. Les proches des victimes se disent prêts à faire exhumer les dépouilles afin de confirmer leurs accusations. Une photo jointe à l'article montre un jeune homme dont le torse est effectivement recousu sur toute la longueur. Un cas particulier est abordé dans le reportage : celui d'un résident de Cisjordanie, Bilal Ahmed Ghanem, tué en 1992 à l'âge de 19 ans et rendu à sa famille, cinq jours plus tard, avec des traces de couture sur le corps.

Israël rejette ces accusations, confirmant tout au plus effectuer, comme le voudrait la procédure militaire, des « autopsies de routine » sur le corps de Palestiniens retournés à leurs proches. Dimanche 23 août, le journal suédois enfonce le clou dans un nouveau reportage, détaillant le cas de Bilal.
 Face au scandale provoqué par ces révélations, les autorités israéliennes ont exprimé avec véhémence leur indignation : Danny Ayalon, vice-ministre des Affaires étrangères, crie à l'antisémitisme et en appelle, via le réseau Internet Twitter, au gouvernement suédois pour condamner le journal et son article, « digne des pays arabes » selon la délicate formule de l'ambassadeur israélien en Suède, Benny Dagan. Ce fin connaisseur déclaré de la culture arabe a connu, en février dernier, une gloire internationale, mais fugace, puisqu'il devint le troisième homme politique, après George Bush et le Premier ministre chinois Wen Jiabao, à servir de cible aux chaussures-projectiles, sous les cris d'une étudiante suédoise scandant alors les mots « Assassins ! » et « Intifada ! ».

  Antisémitisme, version hardcore
Parmi les nombreuses réactions, remarquables par leur tempo crescendo, figure celle du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ygal Palmor, qui surenchérit, évoquant « une hystérie raciste » typique du « Moyen-Âge »,  susceptible d'encourager des « crimes antisémites ». Un autre porte-parole, Yossi Lévy, déplore ce qu'il estime également être un libelle antisémite injurieux, assimilé grossièrement, sous l'emprise d'un cliché culturel, à de la « pornographie suédoise de la haine ». Le ministre de tutelle, Avigdor Liebermann, confirme, quant à lui, sa légendaire finesse en comparant la démarche journalistique du quotidien suédois à celle de la presse nazie et en exigeant la publication, par le gouvernement de Stockholm, d'un document officiel condamnant l'article, qualifié d' « appel au meurtre visant des juifs ». L'ancien portier de discothèque, originaire de Moldavie, cultive là un savant
 paradoxe en matière de liberté d'expression puisqu'il a fait savoir que toute accréditation serait dorénavant refusée aux correspondants éventuels du quotidien suédois incriminé. Par ailleurs, il a eu la charmante attention envers son homologue suédois de lui indiquer que l'attitude discrète de Stockholm lui rappelait la seconde guerre mondiale, « quand la Suède refusait d'intervenir contre le génocide nazi. ».

Dimanche, l'éditorialiste du quotidien Haaretz, Tom Segev, a dénoncé, dans sa tribune, ce langage calomnieux, à la fois inefficace sur un plan diplomatique et réducteur pour qui connaît l'histoire complexe des rapports entre la Suède , les Juifs d'Europe et l'Allemagne nazie. Quant au ministre de la défense, Ehud Barak, il envisage purement et simplement d'intenter une action judiciaire à l'encontre du journaliste Donald Boström, accusé de colporter des ragots infâmes sur Tsahal , « l'armée la plus éthique qui soit » selon lui. Se disant consterné, il demande également au gouvernement suédois de « se dissocier publiquement » d'une « écoeurante calomnie ».

L'ambassadrice de Suède dans le pays, Elisabet Borsiin Bonnier, avait pourtant fait profil bas au lendemain de la parution de l'article, indiquant « partager le malaise d'Israël » et condamner fermement le journal de ses compatriotes à l'origine du scandale.
Une posture pénitente mais isolée : le ministère suédois des Affaires étrangères a fait savoir mercredi sa désapprobation quant à la réaction de son ambassadrice, jugée influencée par « l'opinion locale en Israël », tout en rappelant le principe de la liberté de la presse. Propos réaffirmés jeudi soir par le ministre lui-même, Carl Bildt, sur son blog,où il compare malicieusement la nécessité de laisser s'exprimer toutes les opinions au sujet d'Israël avec la tolérance accordée, par le Danemark en 2006, à la publication des caricatures du prophète Mohammed. Il y témoigne sa compréhension à l'égard des réactions vives en Israël sur un sujet susceptible, concède-t-il, de « donner à l'antisémitisme l'opportunité de se développer » mais rejette fermement la requête de son homologue israélien quant à toute condamnation du journal. « Notre pays ne marche pas ainsi », précise le ministre suédois des
 Affaires étrangères. « Israël attend une déclaration gouvernementale claire et non pas une opinion publiée sur un blog », rétorqua l'ambassadeur israélien Danny Began. Samedi, le Premier ministre suédois fredrik Reinfeld s'est impliqué sur la question, estimant que « personne ne pouvait exiger du gouvernement suédois qu'il viole sa propre Constitution ».Ce à quoi Benyamin Netanyahu a rétorqué  : « Nous ne demandons pas des excuses du gouvernement suédois, nous voulons une condamnation (de l'article) »

 Le rappel à l'ordre exprimé par le ministre Bildt a eu une conséquence immédiate : le retrait du communiqué paru sur le site de l'ambassade, dans lequel l'ambassadrice fustigeait, de par sa propre initiative, le journal suédois. A l'instar de l'opposition politique, comme l'illustre le conseil sarcastique du porte-parole des Verts, Per Garhton, qui recommande à la diplomate de revenir au pays « apprendre les fondamentaux de la liberté d'expression à la suédoise », nombre de journalistes ont vivement protesté contre son comportement, suggérant qu'elle s'était « pliée à la pression du gouvernement israélien » au point de piétiner un principe cher à la démocratie scandinave.

Deux quotidiens, Sydvenska et Stockholm News, se démarqueront pourtant, en jetant l'anathème, comme certains intellectuels proches d'Israël, sur leurs confrères, les accusant explicitement de raviver « honteusement et malhonnêtement » l'antisémitisme, comme le démontreraient les accointances jugées « gauchistes » d'Âsa Lindenborg, responsable, dans le journal Aftonbladet, de la rubrique « culture » dans laquelle est paru l'article. L'intéressée n'exprime aucun regret, rappelant que le sujet du trafic d'organes a déjà été débattu au sein même de la Knesset et estimant « indigne » qu'Israël puisse porter un jugement sur le travail de journalistes étrangers. Lindenborg persiste et signe dans une nouvelle tribune, publiée vendredi et intitulée « Examiner Israël ! », dans laquelle elle juge indispensable de procéder à une nouvelle enquête sur le terrain.
Cette affaire intervient dans un contexte de regain de tension entre les deux pays. Depuis plusieurs mois, les incidents diplomatiques se succèdent. Israël ne manquant pas une occasion pour critiquer le parti pris palestinien supposé de la Suède , au travers, par exemple, de son financement d' ONG jugées « coupables d'être trop critiques » envers la politique de colonisation pratiquée par Tel Aviv, tandis que Stockholm dénonce régulièrement les violations des droits de l'homme imputées à Israël dans les territoires occupés. En outre, la Suède , qui préside l'Union européenne depuis le 1er juillet, s'est vue sollicitée par la Ligue arabe pour exiger la transparence des autorités israéliennes sur son arsenal nucléaire, ce qui ne manquera pas d'accentuer les ressentiments de part et d'autre si cette requête devait être suivie de recommandations officielles. Chaque jour qui passe rend désormais plus sérieuse la
 menace-sanction, évoquée par Liebermann, de faire annuler la visite, prévue le 10 septembre, de son homologue suédois en Israël.

 La polémique qui cache le scandale
A l'origine du scandale, le photojournaliste indépendant Donald Boström rejette à son tour les accusations proférées à son endroit, niant l'antisémitisme ou la croyance en un quelconque « complot juif » que certains voudraient lui faire endosser. L'homme connaît bien la Palestine pour s'y être rendu en reportage à maintes reprises. Il est notamment l'auteur d'un ouvrage paru en 2001 et intitulé « Inshallah ». Celui que ses détracteurs, comme Barry Rubin, qualifient « d'activiste anti-israélien travaillant pour un tabloïd radical » déplore qu'on s'attache à dénigrer sa personne plutôt que d'étudier la validité des témoignages rapportés, précisant qu'il n'accuse pas lui-même l'armée israélienne de telles exactions mais qu'il se contente de tirer des conclusions à partir d'une vingtaine de témoignages récoltés et recoupés. Surtout, il en appelle à la Cour internationale de Justice pour
 qu'elle puisse mener une investigation exhaustive sur la réalité de ces actes, constitutifs de « crimes de guerre » s'ils étaient pleinement avérés. Interrogé samedi par la télévision suédoise, Donald Boström maintient ses propos, encourageant le gouvernement de son pays à tenir bon durant ce « test de démocratie » que passerait à cette occasion Israël. Depuis la parution de l'article et son écho international, le reporter indique avoir reçu des menaces de mort, au point d'en être sérieusement inquiété. Donald Boström a déposé plainte auprès de la police.

Solidaire, le rédacteur en chef du journal, Jan Helin, défend son collaborateur, critiquant au passage l'attitude des officiels israéliens comme celle de l'ambassadrice de Suède, consistant à intenter à son équipe un procès en sorcellerie, en exploitant des « clichés antisémites du Moyen Age » et ce, afin « de balayer d'un revers de la main un sujet important posé sur la table ».
La communauté juive de Suède, quant à elle, a adopté une position courageuse en critiquant la réaction des officiels israéliens. Leur représentante, Lena Posner-Korosi, juge en effet que toute cette affaire a pris des proportions démesurées à cause de l'attitude outrée de Tel Aviv.
Cela n'a pas empêché la polémique de prendre une nouvelle ampleur ce week-end, avec la découverte du correspondant israélien en Suède de Maariv selon qui la recherche pour le livre de Boström a bénéficié en 2001 d'une subvention du ministère suédois des Affaires étrangères, ce qui, de facto, permet de créer un lien entre le journaliste et le gouvernement suédois.
La question du trafic d'organes en Israël est effectivement un sujet sensible. Une résistance culturelle à la pratique dans le pays se traduit par un nombre insuffisant de donneurs potentiels. Israël est comparé, au niveau mondial, à la plaque tournante d'un tel trafic, au point d'être considéré par les institutions médicales comme un « paria » , selon le terme employé par l'anthropologue Nancy Scheper-Hugues, experte reconnue sur la question. Des cas de collecte illégale d'organes via Israël ont été relatés dans le passé, notamment à travers la Turquie, la Chine, la Moldavie et l'Afrique du sud.

Mais l'hypothèse d'extraction d'organes vitaux sur le corps de Palestiniens décédés et/ou non consentants remonte publiquement à 1990, à l'initiative de la journaliste américaine Mary Barret. D'autres experts d'un tel trafic corroborent ces allégations, tel Norm Barber dans son ouvrage de référence, réédité en 2007 et comportant divers exemples détaillés. En 2002, une article du Tehran Times avait également évoqué le problème mais l'information ne fut pas prise au sérieux par les confrères occidentaux car elle émanait d'une agence de presse iranienne, l'Irna, jugée biaisée en raison de son antisionisme affiché.

Suite à la parution de l'article suédois, le Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP) a réclamé, auprès des organisations internationales des droits de l'homme, une enquête sur ces allégations, rappelant au passage que des histoires similaires circulaient déjà parmi leurs militants durant les années 80 dans la bande de Gaza. Nouveau rebondissement : Imec, une agence de presse regroupant des journalistes palestiniens et étrangers, a rapporté samedi le témoignage du chercheur Abdul-Nasser Farwana, ancien détenu dans les geôles israéliennes, qui confirme le récit de Donald Boström, évoquant même l'existence de « centaines de cas », accumulés au cours des années, de corps rendus auxquels il manquait des organes vitaux ; selon lui, cette sordide réalité s'accompagnerait de l'existence de « centres secrets de détention » et de « cimetières clandestins ». Propos rapportés également par Ma'an, une autre
 agence internationale, basée à Béthléem et financée par le Danemark et les Pays-Bas.
Trafic d'influences
La suspicion, longtemps tenace, envers la validité de l'hypothèse d'un trafic israélien d'organes extraits de corps palestiniens, est comparable au doute officiellement émis en 2004 par le département d'Etat des Etats-Unis, qui rejetait alors la « rumeur » d'un trafic américain d'organes via Israël et New York. Les officiels américains évoquaient une simple « légende urbaine ». Mauvaise appréciation ou désinformation ? Ironie du sort, la prétendue rumeur devint réalité cinq ans plus tard quand, cet été, un vaste cartel a été démantelé dans le New Jersey. Une quarantaine d'individus, parmi lesquels des élus et des religieux liés au parti israélien Shas, ont été arrêtés, soupçonnés d'avoir participé à un blanchiment d'argent lié à une revente de reins en provenance d'Israël. Le réseau était dirigé par un rabbin orthodoxe de Brooklyn, Lévy Izhak Rosenbaum. Pendant des années, Nancy
 Scheper-Hugues avait alerté les autorités sur l'existence d'un tel trafic opérant à travers Etats-Unis, Israël et la Moldavie , entre autres lieux de passage et de transaction. Visiblement, le gouvernement israélien ferme les yeux sur de telles pratiques, si l'on en juge par la déposition, effectuée en 2004 devant une juridiction brésilienne par Geldaya Tauber Gady, ex-officier de Tsahal impliqué alors dans un tel réseau international. Un témoignage accablant qui fut rapporté dans une dépêche, passée alors inaperçue, de l'Agence France-Presse.
A ce jour, Israël et la Suède campent sur leurs positions, a priori irréconciliables.
Le premier se dit « déçu et surpris » par le refus suédois de condamner vigoureusement l'article tandis que les autorités de Stockholm se contentent d'invoquer le principe de la liberté d'expression. Au-delà de la crise diplomatique latente, la question du trafic d'organes en Israël demeure, et tout particulièrement celle de son ampleur exacte. A charge désormais à l'ONU, à travers la Cour internationale de justice, ainsi qu'aux journalistes d'investigation, israéliens, palestiniens et étrangers, de vérifier, en toute liberté, les terribles accusations portées contre Tsahal. Le déni catégorique des autorités ne fera que renforcer la suspicion, jetant définitivement l'opprobre sur Israël et sa prétendue « éthique », largement écornée, l'hiver dernier, par l'agression de la population civile de Gaza.
Toute impunité n'a qu'un temps. Au lieu d'ouvrir immédiatement une enquête interne auprès des responsables politiques, militaires et médicaux pour vérifier ces plaintes, ne serait-ce que pour faire taire les rumeurs, les autorités israéliennes adoptent l'attitude psycho-rigide consistant à pousser des cris d'orfraie, à rejeter en bloc la moindre éventualité d'une quelconque extraction d'organes effectuée par une poignée de soudards hors-la-loi et, en prime, à prodiguer des leçons de déontologie journalistique à la Suède. Deux polémiques pour le prix d'une : l'indulgence soupçonnée envers un trafic illégal d'organes et la volonté tacite de mettre au pas une presse étrangère. Cette stratégie radicale comporte un risque pour Tel Aviv : celui d'être accusé, à son tour, non pas de diffamer mais de camoufler la vérité.
 La fin d'un tabou ?
Seul progrès notable dans la genèse du scandale : désormais, les médias de référence ne semblent plus craindre d'évoquer l'hypothèse, autrefois taxée automatiquement d'antisémite et reléguée aux sites extrémistes prétendument financés par Téhéran, d'un trafic israélien d'organes extraits de corps palestiniens. Dès la publication du papier sulfureux dans le quotidien suédois, le journal israélien Haaretz, réputé pour sa crédibilité et son indépendance, fut le premier à reprendre l'information avant d'être imité par CNN et Le Monde. Nul n'a jamais songé à traiter de « sinophobe » quiconque dénonçait le trafic d'organes, réalisé en Chine, sur la dépouille des condamnés à mort. Dorénavant, la sempiternelle accusation d'antisémitisme, invoquée régulièrement, et spécialement dans le débat géopolitique en France, semble, doucement mais sûrement , perdre de sa capacité d'intimidation. Sans
 doute faut-il y voir le contre-effet, perceptible désormais dans la sphère médiatique internationale, de la coloration du gouvernement israélien actuel, le plus à droite de toute son histoire.
En 2006, la plupart des médias occidentaux invoquaient le principe de la liberté de la presse pour publier les caricatures du prophète Mohammed, malgré les émois suscités dans la communauté musulmane, inquiète d'y voir une forme déguisée d'islamophobie.
Bien que le sujet abordé par l'article suédois soit autrement plus grave que des dessins anti-religieux, un parallèle en matière de liberté de la presse est envisageable.
Dans les prochains jours, la controverse sera-t-elle sérieusement traitée par les journalistes occidentaux avec la même « envergure », malgré les accusations, par certains, de sensationnalisme crypto-antisémite ? Ou bien, démontrant la loi récurrente, ici ou là, du « deux poids deux mesures », le scandale sera-t-il progressivement confiné aux médias alternatifs et étouffé, dès lors, dans le débat public ? L'avenir proche le dira. Libérer -enfin- la parole sur la nature et l'ampleur des exactions commises par Israël : tel est le sursaut salutaire que toute cette affaire aura eu, d'ores et déjà, le mérite d'initier. *H*H*
Donald Boström
Donald Bostrom, (L'auteur de l'article) l'a rédigé sur la base de témoignages de Palestiniens de Cisjordanie et de la Bande de Gaza, qu'il identifie seulement par leurs prénoms.
Il cite aussi un porte-parole de l'armée israélienne rejetant ces accusations et affirmant que les autopsies de Palestiniens tués par Tsahal sont la procédure de routine. Le papier est accompagné d'une photographie, prise apparemment après une autopsie, d'un Palestinien mort, porteur d'une cicatrice sur toute la longueur de son torse
http://www.aloufok.net:80/spip.php?article815.
vendredi 21 août 2009, par La Rédaction
 
globereporter (son site)
24/8
http://www.agoravox.fr:80/tribune-libre/article/criminel-de-guerre-jusque-dans-les-60583
 
4 Pierre-Yves Lambert : L'"affaire" du "vol d'organes sur des prisonniers palestiniens".
L'"affaire" du "vol d'organes sur des prisonniers palestiniens": un cadeau pour la propagande sioniste
Un article intitulé "Palestine : "On pille les organes de nos fils"", du "journaliste" suédois Donald Borström, circule abondamment sur le net depuis ce matin, reproduit sans le moindre esprit critique par des militants ou sympathisants de la cause palestinienne.
"Si elles sont vraies, c'est la première fois qu'un trafic d'organes est documenté aux USA, ont déclaré des experts au New Jersey Real-Time News" –
C'est quoi les "New Jersey Real-Time News" ? C'est juste un flux de dépêches et d'articles de la presse locale du New Jersey, "Breaking Local News from New Jersey".
Donc, si des "experts" ont fait des déclarations c'est à un des organes-sources de ce flux.
A la façon de citer ses "références", on voit déjà que Borström n'est qu'un bouffon et pas un journaliste, c'est comme s'il citait "googlenews" au lieu d'une dépêche d'agence reprise sur ce site.
En l'occurrence, le journal qui a publié l'article initial sur le trafic d'organes le 24 juillet est un quotidien local du New Jersey, le Star-Ledger (l'article complet est en accès payant dans les archives). Dans la (longue) dépêche Associated Press sur le sujet (seule à rester en ligne un mois plus tard) il est précisé qu'il s'agit au départ d'une enquête pour corruption, sur laquelle a débouché l'affaire des organes.
Et, contrairement à ce qui est écrit dans l'article de Donald Borström, "un vaste trafic d'organes et de blanchiment d'argent, digne des Soprano, a été démasqué dans le New Jersey, impliquant des rabbins, des élus et des fonctionnaires", la dépêche AP précise clairement que "Rosenbaum was arrested in a sweeping federal case that began as an investigation into money laundering and trafficking in kidneys and fake designer bags. It mushroomed into a political corruption probe, culminating in the arrests this week of 44 people, including three New Jersey mayors, various other officials, and five rabbis. The politicians and rabbis were not accused of involvement in the organ trafficking.".
A aucun moment dans l'article il n'est fait mention d'organes prélevés sur des Palestiniens, Borström a juste rattaché cette affaire du New Jersey à des rumeurs qu'il a entendues en Cisjordanie.
De toute façon, j'invite ceux qui comprennent l'anglais à lire attentivement l'analyse de cet article sur le site Electronic Intifada, qui est une source crédible, elle (sauf pour les propagandistes sionistes et leurs alliés objectifs). Où on peut lire ceci:
The fact that Bostrom did not offer evidence for his organ theft claims has given Israel an enormous propaganda gift. Because he offered nothing more than conjecture and hearsay, Israel has launched a major campaign casting itself as an aggrieved victim of "blood libel." This allows Israel to distract attention from the mountains of evidence of well-documented war crimes, and even to discredit real evidence. If there is no evidence behind the organ theft claims, Israel can argue, then maybe all these other claims about crimes in Gaza are equally dubious.
Pierre-Yves Lambert
 
5 Donald Boström : Palestine : "On pille les organes de nos fils"
Les révélations d'un journaliste suédois
Des Palestiniens accusent l'armée israélienne de voler des organes à ses victimes.
Donald Boström raconte le scandale international des transplantations d'organes – et comment lui-même a été le témoin d'une atteinte au corps d'un Palestinien de 19 ans.
Vous pouvez m'appeler un "entremetteur", a déclaré Levy Izhak Rosenbaum, de Brooklyn, USA, sur un enregistrement secret réalisé par un agent du FBI qu'il croyait être un client. Dix jours plus tard, fin juillet de cette année, Rosenbaum a été arrêté et un vaste trafic d'organes et de blanchiment d'argent, digne des Soprano, a été démasqué dans le New Jersey, impliquant des rabbins, des élus et des fonctionnaires.
Le travail d'entremetteur de Rosenbaum n'a rien à voir avec le romantisme. Il s'agissait d'achat et de vente au marché noir de reins provenant d'Israël. Rosenbaum affirme qu'il achète des reins à des gens modestes pour 10,000 $ et les revend ensuite à des patients désespérés aux USA pour 160.000 $. Le temps d'attente pour un rein obtenu par les voies légales est en moyenne de 9 ans.
Les accusations ont ébranlé l'industrie américaine de la transplantation. Si elles sont vraies, c'est la première fois qu'un trafic d'organes est documenté aux USA, ont déclaré des experts au New Jersey Real-Time News.
A la question de savoir combien d'organes il a vendu, Rosenbaum répond: «Pas mal. Et je n'ai jamais échoué», se vante-t-il. Son commerce a duré pendant très longtemps.
Francis Delmonici, un professeur de chirurgie de transplantation à l'Université d'Harvard et membre du conseil d'administration de la National Kidney Foundation (Fondation nationale du rein), indique au même journal que le trafic d'organes, semblable à celui signalé en provenance d'Israël, a lieu dans d'autres endroits de la planète. On estime qu'environ 10% des 63 000 transplantations de reins dans le monde sont illégales, selon Delmonici.
Les pays soupçonnés de ces activités sont le Pakistan, les Philippines et la Chine , où les organes seraient prélevés sur des prisonniers exécutés. Mais les Palestiniens soupçonnent aussi fortement Israël de capturer des jeunes hommes qui lui serviraient à leur corps défendant, comme au Pakistan et en Chine, de réserves d'organes avant d'être tués. Une accusation très grave, avec suffisamment de points d'interrogations pour motiver la Cour internationale de Justice (CIJ) à ouvrir une enquête sur d'éventuels crimes de guerre.
Israël a été à maintes reprises critiqué pour sa gestion contraire à l'éthique des organes et des greffes. La France a été parmi les pays qui ont cessé la collaboration d'organes avec Israël dès les années 90. Le Jerusalem Post a écrit que «les autres pays européens devraient suivre l'exemple de la France prochainement."
Depuis le début des années 2000, la moitié des reins greffés à des Israéliens ont été achetés illégalement en Turquie, en Europe de l'Est ou en Amérique latine. Les autorités sanitaires israéliennes sont totalement au courant de ce commerce, mais ne font rien pour l'arrêter.
Lors d'une conférence en 2003, il a été démontré qu'Israël est le seul pays occidental dont le corps médical ne condamne pas le commerce illégal d'organes et qui ne prend aucune mesure légale contre les médecins qui participent à ce commerce illégal. Au contraire, les médecins-chefs des grands hôpitaux israéliens sont impliqués dans la plupart des transplantations illégales, selon le quotidien suédois Dagens Nyheter du 5 Décembre 2003.
Au cours de l'été 1992, Ehud Olmert, alors ministre de la Santé , avait tenté de régler la question de la pénurie d'organes en lançant une grande campagne visant à trouver des volontaires israéliens pour des dons d'organes post mortem. Un demi-million de tracts furent diffusés dans les journaux locaux, invitant les Israéliens à s'inscrire pour des dons d'organes après leur mort. Ehud Olmert avait été lui-même la première personne à s'inscrire.
Deux semaines plus tard, le Jerusalem Post signalait que la campagne avait été un succès. Pas moins de 35.000 personnes s'étaient inscrites, contre 500 par mois auparavant.
Toutefois, dans le même article, la journaliste Judy Siegel écrivait que l'écart entre l'offre et la demande était toujours important. 500 personnes étaient sur liste d'attente pour une greffe de rein, mais que seules 124 transplantations pourraient être réalisées. Sur les 45 personnes ayant besoin d'un nouveau foie, trois seulement pouvaient être opérées en Israël.
Pendant cette campagne, de jeunes hommes palestiniens ont commencé à disparaître dans les villages de Cisjordanie et de Gaza. Des soldats israéliens les ramenaient morts au bout de 5 jours, le corps ouvert. Parler de ces corps charcutés terrorisait la population des territoires occupés. Il y avait des rumeurs d'une augmentation spectaculaire du taux de disparition de jeunes hommes, avec des enterrements nocturnes de corps autopsiés.
J'étais dans la région à l'époque, je travaillais sur un livre. À plusieurs reprises, j'ai été contacté par le personnel de l'ONU préoccupé par l'évolution de la situation. Les personnes qui me contactaient disaient que des vols d'organes avaient certainement lieu, mais qu'ils étaient empêchés d'agir contre cela.
Ayant trouvé un réseau de diffusion pour le reportage, je me suis alors déplacé dans le secteur pour interroger un grand nombre de familles palestiniennes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza : j'ai rencontré des parents qui ont raconté comment les organes de leur fils avaient été prélevés, avant d'être tués.
Un des exemples que j'ai trouvé lors de ce sinistre voyage fut celui le jeune lanceur de pierres, Bilal Ahmed Ghanan.
Il était près de minuit quand retentit le rugissement d'un moteur d'une colonne de l'armée israélienne à la périphérie d'Imatin, un petit village dans le nord de la Cisjordanie. Les deux mille habitants ont été réveillés. Ils se tenaient, ombres silencieuses dans l'obscurité, certains couchés sur les toits, d'autres cachés derrière les rideaux, les murs ou les arbres qui fournissaient une protection pendant le couvre-feu, mais offraient toujours une vue complète de ce qui allait devenir la tombe du premier martyr du village. Les militaires avaient coupé l'électricité et le secteur était maintenant une Zone Militaire Fermée – pas même un chat ne pouvait sortir sans risquer sa vie.
L'insupportable silence de la nuit noire était seulement interrompu par des sanglots silencieux. Je ne me souviens pas si nos frissons étaient dus au froid ou à la tension. Cinq jours plus tôt, le 13 Mai 1992, une force spéciale israélienne avait utilisé l'atelier de menuiserie du village pour tendre une embuscade. La personne pour qui l'action avait été mise en place était Bilal Ahmed Ghanan, l'un des jeunes lanceurs de pierres palestiniens qui menait la vie dure aux soldats israéliens.
En tant que l'un des principaux lanceurs de pierres, Bilal Ghanan, était recherché par l'armée depuis quelques d'années. Avec d'autres garçons lanceurs de pierres, il se cachait dans les montagnes de Naplouse, sans toit au-dessus de sa tête. Se faire prendre signifiait la torture et la mort pour ces garçons : ils devaient donc rester dans les montagnes, à tout prix.
Le 13 Mai, Bilal a fait une exception, lorsque pour une raison inconnue, il est passé sans protection devant l'atelier de menuiserie. Pas même Talal, son frère aîné, ne sait pourquoi il a pris ce risque. Peut-être les garçons étaient-ils sortis pour se réapprovisionner, leurs réserves de nourriture étant épuisées.
Tout s'est déroulé selon le plan de la force spéciale israélienne. Les soldats ont écrasé leurs cigarettes, posé leurs canettes de Coca-Cola, et ont visé calmement à travers la fenêtre brisée. Quand Bilal a été suffisamment proche, ils n'ont eu qu'à tirer sur la gâchette. Le premier coup l'a frappé à la poitrine. Selon des villageois qui ont été témoins de l'incident, il a été touché par une balle dans chaque jambe. Deux soldats sont alors descendus en courant de l'atelier de menuiserie et ont tiré à nouveau sur Bilal dans le ventre.
Puis, ils l'ont attrapé par les pieds et l'ont traîné sur les vingt marches en pierre de l'escalier de l'atelier. Les villageois racontent que les gens de l'ONU et du Croissant-Rouge se trouvaient à proximité, ont entendu la décharge et sont venus à la recherche de blessés ayant besoin de soins. Une discussion a eu lieu pour savoir qui devrait se charger de la victime. Les discussions se sont terminées avec le chargement de Bilal grièvement blessé dans une jeep par les soldats israéliens qui l'ont emmené à la sortie du village, où un hélicoptère de l'armée les attendait. Le garçon a été transporté vers une destination inconnue de sa famille. Cinq jours plus tard, il est revenu mort, enveloppé dans un tissu vert d'hôpital.
Un villageois a reconnu le capitaine Yahya, le chef de la colonne de l'armée, comme étant celui qui avait transporté Bilal depuis le centre d'autopsie d' Abou Kabir, à l'extérieur de Tel Aviv, jusqu'à son dernier lieu repos. "Le capitaine Yahya est le pire de tous», a murmuré le villageois à mon oreille. Après que Yahya eut fait décharger le corps et changer le tissu vert contre un autre en coton léger, certains hommes de la famille de la victime ont été choisis par les soldats pour creuser la tombe et mélanger le ciment.
Malgré le bruit marqué des pelles, nous pouvions entendre les rires des soldats qui échangeaient quelques plaisanteries en attendant de rentrer chez eux. Quand Bilal a été mis en terre, sa poitrine a été découverte. Soudain, il est devenu clair pour les quelques personnes présentes à quel genre d'abus le garçon avait été exposé. Bilal n'était pas le premier jeune Palestinien à être enterré avec une incision du ventre jusqu'au menton et les spéculations allaient bon train sur le pourquoi de ces sutures.
Les familles en Cisjordanie et à Gaza étaient sûres de ce qui était arrivé à leurs fils : «Nos fils sont utilisés comme donneurs d'organes involontaires», m'a dit un proche de Khaled de Naplouse, de même que la mère de Raed de Jénine et les oncles de Mahmoud et Nafes dans la bande de Gaza, qui ont tous disparu pendant un certain nombre de jours avant de revenir de nuit, morts et autopsiés.
"Pourquoi sinon garder les corps pendant au moins cinq jours avant de nous laisser les enterrer? Qu'est-il arrivé aux corps pendant cette période? Pourquoi effectuent-ils une autopsie, contre notre volonté, lorsque la cause du décès est évidente? Pourquoi les corps sont-ils rendus de nuit? Pourquoi avec une escorte militaire? Pourquoi la zone est-elle bouclée pendant l'enterrement? Pourquoi l'électricité est-elle coupée?" L'oncle de Nafe était bouleversé, et il avait beaucoup de questions.
Les proches des Palestiniens morts n'avaient plus de doutes quant aux raisons de ces meurtres, mais le porte-parole de l'armée israélienne affirmait que les allégations de vol d'organes étaient des mensonges. Toutes les Palestiniens qui sont tués sont autopsiés, c'est la routine, dit-il.
Bilal Ahmed Ghanan a été l'un des 133 Palestiniens tués de différentes façons cette année-là. Selon les statistiques palestiniennes, les causes des décès ont été: tué dans la rue, une explosion, par des gaz lacrymogènes, délibérément écrasé, pendu en prison, tué à l'école, tué à la maison, etc.
Les 133 personnes tuées avaient entre 4 mois et 88 ans. Seule la moitié d'entre elles, 69 victimes, ont été autopsiées. L'autopsie « de routine » des Palestiniens tués - dont parlait le porte-parole de l'armée – ne reflète pas la réalité dans les territoires occupés. Les questions demeurent.
Nous savons qu'Israël a un grand besoin d'organes, qu'il existe un vaste commerce illégal d'organes, qui a lieu depuis de nombreuses années maintenant, que les autorités sont conscientes de cela et que les médecins à des postes de direction dans les grands hôpitaux y participent, ainsi que des fonctionnaires à différents niveaux.
Nous savons aussi que des jeunes hommes palestiniens ont disparu, qu'ils ont été ramenés au bout de cinq jours, de nuit, dans un secret absolu, recousus après avoir été ouverts du menton à l'abdomen, charcutés et recousus.
Il est temps d'apporter de la clarté sur ce commerce macabre, de faire la lumière sur ce qui se passe et ce qui s'est passé dans les territoires occupés par Israël depuis le début de l'Intifada.
Source : Aftonbladet - "Våra söner plundras på sina organ"
Article original publié le 17/8/2009
Traduit par  MG.
Édité par Fausto Giudice
Sur l'auteur
MG est rédactrice du site ISM, partenaire de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique, dont Fausto Giudice est membre.
Cette traduction est libre de reproduction, à condition d'en respecter l'intégrité et d'en mentionner l'auteur, le traducteur, le réviseur et la source.
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6 Helle Klein : Le scandale des vols d'organes de Palestiniens.
Il faut sauver Israël de son gouvernement.
Les réactions israéliennes à l'article paru dans les pages Culture d'Aftonbladet sur le trafic d'organes [lire ici : Palestine : "On pille les organes de nos fils"] battent des records dans l'exagération.
Le ministre des Affaires étrangères  Avigdor Lieberman a exigé que le gouvernement suédois agisse contre Aftonbladet. Hier le Premier ministre  Benjamin Netanyahou a rallié cette position.
Notre ministre des Affaires étrangères Carl Bildt s'est contenté de prendre la défense de la liberté d'expression et de la presse suédoise sur son blog. Si l'on considère que le seul document officiel portant e cachet du ministère a été la déclaration de notre ambassadrice à  Tel Aviv, il est temps que  Bildt quitte la blogosphère et se consacre à une communication diplomatique plus traditionnelle.
Le ton dur adopté par les Israéliens ne favorise pas la cause de leur État. C'est ce qu'a constaté l'ambassadeur expérimenté Sven Hirdman dans une causerie radiophonique sur  Studio 1.
Des points de vue similaires s'expriment dans la communauté juive suédoise. Lena Posner, présidente de la communauté juive de Stockholm [qui compte 4400 membres, fréquentant 3 synagogues, NdT] remet en cause dans les médias israéliens le bien-fondé des affirmations de Lieberman selon lequel la Suède serait pays marqué par l'antisémitisme.
"Avec tout le respect que je lui dois, lui et d'autres se trompent totalement ", dit  Posner. Elle remarque que le débat en Suède est souvent critique à l'égard d'Israël mais que ça n'est pas le seul cas de la Suède et elle ajoute: "Mettre toute le temps en avant l'Holocauste ne nous aide pas ".
Un journal libéral israélien comme Haaretz est aussi perplexe face aux attaques contre la Suède de  Lieberman et du gouvernement suédois.
"Le scandale diplomatique déclenché par le ministre des Affaires étrangères  Avigdor Lieberman à cause d'un article dans Aftonbladet  est une erreur car un gouvernement qui respecte la liberté de la presse ne répond pas de ce que publient les journaux ", écrit Haaretz, qui accuse Lieberman de penser en "termes soviétiques".
Comment donc comprendre les agissements du gouvernement israélien? C'est de  realpolitik qu'il s'agit.
La guerre menée par l'État d'Israël contre Gaza à l'hiver dernier est fortement critiquée par l'ONU et les organisations de défense des droits humains, tout comme sa politique d'occupation de la Cisjordanie. L 'administration Obama aux USA clairement exprimé son désagrément et exige un arrêt total de toute nouvelle colonie.
Le gouvernement israélien est les plus extrémiste de droite de l'histoire du pays et le ministre des AE Lieberman a reçu un accueil tiède aux USA et dans l'UE. Israël est en train de s'enfermer dans son coin et est de plus en plus isolée face aux critiques croissantes de la communauté internationale.
Dans cette situation Lieberman et Netanyahou ont besoin d'un ennemi extérieur auquel s'en prendre pour pouvoir rassembler l'opinion interne.. La vision du monde liebermanesque est simple : ou vous êtes avec nous, ou vous êtes contre nous. Et l'article des pages Culture d'Aftonbladet était une occasion à saisir par le gouvernement israélien pour pouvoir démontrer sa capacité d'action contre le prétendu antisémitisme.
Simultanément le vice-Premier ministre Moshe Ya'alon participait la semaine dernière à une rencontre avec des militants d'extrême-droite.  Ya'alon, ancien chef d'État-major de l'armée israélienne, a déclaré que le mouvement pacifiste israélien  (Peace Now) était  "un virus qui afflige la société israélienne". Les médias aussi étaient un virus non digne de confiance, selon ce membre du gouvernement Face à la critique d' Obama contre les colonies,  Ya'alon a tonitrué: Je n'ai pas peur des Américains ! Et il a ordonné l'installation de nouvelles colonies.
Voilà comment un vice-Premier ministre israélien parle. C'est ça l'ambiance en Israël de nos jours. C'est dans ce contexte qu'il faut lire les accusations contre la Suède et Aftonbladet.
Même les amis d'Israël les plus fanatiques comme Gunnar Hökmark [député européen du Parti du rassemblement modéré (Moderata Samplingspartiet), principal parti gouvernemental, conservateur, NdT] devraient se faire du souci.
Helle Klein
Traduit par  Fausto Giudice
Source : Éditorial d'Aftonbladet, Stockholm - Rädda Israel från dess regering
Article original publié le 24.8.2009
Fausto Giudice est membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est libre de reproduction, à condition d'en respecter l'intégrité et d'en mentionner l'auteure, le traducteur et la source.
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