mercredi 19 juin 2013

Avant la SYRIE: un peu d'histoire belge ...

Avant la SYRIE: un peu d'histoire belge ...

Le problème des Belges qui vont combattre pour l'une ou l' autre cause dan un pays étranger n' est pas nouveau...

Pendant la guerre civile espagnole, des dizaines de combattants démocrates, progressistes, révolutionnaires, républicains, anti-fascistes, communistes principalement, sont partis combattre Franco en ESPAGNE. C'était une noble et juste cause, par rapport à ce qui allait suivre: le nazisme, le fascisme, le mussolinisme, l' hitlérisme, la seconde guerre mondiale. Parmi eux, les communistes Raoul BALIGAND, commandant d'une brigade internationale, Albert DECONINCK, Louis DRUGMAND (de COURCELLES-Souvret et décédé en 1980) et bien d' autres camarades belges. Les gouvernants occidentaux avaient décrété la non-intervention,  et par la suite le "socialiste" Paul-Henri SPAAK fut un des premiers à reconnaître le gouvernement fasciste/franquiste de Burgos ... Nos camarades furent donc poursuivis par la Justice belge pour s' être enrôlés volontairement (il n' était pas question pour eux d' aller combattre comme mercenaire pour du fric, mais pour défendre une cause juste, celle de la République espagnole)  au service d'une armée étrangère ...
Notre camarade Louis DRUGMAND notamment fut défendu à l' époque par Pierre VERMEYLEN qui devint vers 1961 Ministre socialiste de la Justice ...
Ceci pour mémoire et pour rappeler combien l'attitude de nos gouvernants peut être différente, selon les circonstances...  
Aujourd'hui, les médias du capitalisme, aux côté des ultras de l'intégrisme islamiste et de nos officiels, ont fait le maximum depuis 2 ans pour décider certains égarés à aller combattre (tuer et massacrer) le régime d' Assad.  Bien mal leur en cuit ... ! Aujourd'hui, on découvre que ces "égarés", pourraient devenir de dangereux terroristes pour la "démocratie" en Belgique.  C' est un peu court ...Reynders et bien d' autres devraient se torcher le derrière ...
RoRo

 

 

 

Pourquoi de jeunes Belges se rendent-ils en Syrie ?

Il y a quelques mois, le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders (MR) demandait encore de soutenir l'opposition syrienne à Assad. Bart De Wever, lui, veut infliger des amendes SAC aux jeunes qui vont aller combattre Assad…

Gaston Van Dyck

Alep, Syrie. Octobre 2012. Plusieurs voitures piégées ont explosé, causant la mort de 44 personnes. Un massacre revendiqué par Al-Qaïda. La lutte en Syrie attire également de jeunes Belges. « On peut expliquer l'engagement de tant de jeunes uniquement en fonction de leur place sociale, économique et politique dans la société », explique Ico Maly, de l'association Kif-Kif. (Photo Zyzzzzzy)
Ico Maly, du mouvement interculturel Kif Kif, connaît la communauté immigrée comme sa poche. Il voit chez les jeunes en question un profil assez similaire : ils sont jeunes, ils sont souvent dans la marge de la société et ils se sont retrouvés sous l'emprise d'une idéologie djihadiste. Mais il insiste surtout sur le fait qu'« il s'agit d'une donnée sociale complexe, un problème avec diverses couches ». 
    Un premier élément, c'est la montée des nouvelles technologies de communication depuis les années 90, comme Internet, les satellites, le « chat », Facebook, Twitter et YouTube. De ce fait, les gens ne construisent plus leur identité simplement au niveau local, mais ils s'orientent aussi en direction de groupes de leurs semblables et ce, à l'échelle mondiale. Cela signifie aussi qu'un groupe de jeunes se sentira solidaire avec le mouvement de résistance kurde, ou qu'il pourra se laisser influencer par des djihadistes radicaux qui, avec la diffusion d'images atroces et un discours musclé « eux-et-nous », recrutent des jeunes pour la guerre en Syrie. 
    Cette influence idéologique n'a d'impact que parce qu'elle s'inscrit dans une polarisation aiguë entre l'Occident et « islam »depuis les années 1990 et, surtout, depuis le 11-septembre. Dans le monde et dans notre pays, cette polarisation a abouti à une image bipolaire du monde, celle qui a été entretenue de jour en jour par « la guerre contre le terrorisme ». « C'est aussi le discours de recrutement des mouvements djihadistes : ils présentent cela comme une lutte des musulmans contre un Assad laïque, un dictateur qui assassine ses citoyens. »

Un statut de deuxième rang

« Pourtant, on peut vraiment expliquer l'engagement de tant de jeunes en fonction de leur place sociale, économique et politique dans la société , explique Maly. À partir des années 1990, l'immigration a figuré tout en tête de l'agenda politique. C'est surtout avec le Vlaams Blok que le débat sur l'intégration a été ramené en une décennie à un débat sur l'islam. Leur culture était le problème. Des intellectuels légitimaient le fait que l'islam était de moindre valeur, et cette religion a de plus en plus été présentée comme problématique. »
    Au niveau mondial, cette image a servi de justification aux guerres contre l'Irak, l'Afghanistan et la Libye. Bref, tant localement que mondialement, ce discours a enseigné aux jeunes de notre pays qu'ils ne devaient pas attendre grand-chose de la démocratie. Qu'ils ne faisaient pas vraiment partie des meubles.
    Résultat: une sous-classe immigrée croissante et une forte radicalisation. Ico Maly : « En 2005, Kif Kif avertissait déjà que plusieurs grandes villes constituaient une poudrière socioéconomique. 50 % des demandeurs d'emploi à Anvers sont des immigrés et plus de 50 % des personnes d'origine marocaine ou turque vivent en dessous du seuil de pauvreté. Associez ce statut de second rang à un discours djihadiste de "musulmans" qui doivent se rendre utiles en combattant les barbares, aux images atroces des actes d'Assad, et on peut commencer à comprendre comment des ados et des jeunes d'une vingtaine années se radicalisent et rallient des sectes comme Sharia4Belgium. »
 
« Pas de SAC mais un dialogue avec les organisations musulmanes »
C'est avec beaucoup de scepticisme que Mohamed Cheeba, conseiller communal PTB+ à Anvers, voit comment les autorités communales et Bart De Wever traitent le problème des jeunes qui vont combattre en Syrie. 
« Je crains que les autorités ne sous-estiment le nombre de jeunes qui s'en vont et que la guerre civile là-bas ne soit encore loin d'être terminée. Nous sommes donc confrontés à un grand problème. Ce que je ne comprends absolument pas, c'est que Bart De Wever veut désormais aborder cela avec des amendes SAC. Prétendument pour entrer en dialogue avec les jeunes. Mais pourquoi ne va-t-il pas dialoguer avec la communauté musulmane d'Anvers et avec les jeunes eux-mêmes ? Il organise un grand show avec les bourgmestres de Malines et de Vilvoorde mais, manifestement, il n'a même pas pensé à un dialogue dans sa propre ville !
    Il veut aussi que l'enseignement et les parents mentionnent les jeunes qui se radicalisent. Mieke Van Hecke (directrice générale de l'Enseignement catholique flamand, NdlR) l'a déjà dit : "Ce n'est pas la tâche de l'enseignement, celui-ci doit établir une relation de confiance avec les élèves." Et c'est là précisément le problème aujourd'hui : ces jeunes ne trouvent plus nulle part une oreille à l'écoute. S'ils pouvaient exposer leurs questions et leurs doutes à quelqu'un, ils ne partiraient peut-être jamais. Et quel est le père ou la mère qui va dénoncer son enfant, même s'il craint que son fils ou sa fille ne se radicalise ?
    Une autre approche est nécessaire : nous devons tout miser sur l'enseignement et l'emploi. Et, maintenant surtout, sur un dialogue avec la communauté musulmane. »

Un « Plan en dix points de la Lutte syrienne »

Ico Maly craint que, face à ce problème complexe, les hommes politiques n'optent pour une approche unilatéralement répressive. Lui-même a élaboré à ce propos un Plan en dix points de la Lutte syrienne (www.kifkif.be). Nous en résumons sept ici.     Lutte contre la discrimination et l'islamophobie. Le discours anti-islam crée une polarisation très claire « eux-et-nous » et cela se traduit dans la réalité par des mouvements comme Sharia4Belgium qui font encore plus le jeu de la radicalisation.    Lutte pour l'enseignement et l'emploi. Les jeunes immigrés se retrouvent deux fois plus souvent au chômage et, à l'école aussi, ils ont des difficultés. Une bonne formation et un bon emploi sont des armes puissantes contre la radicalisation.    Investir dans un monde associatif indépendant et critique. Et le prendre au sérieux. Le monde associatif interculturel et immigré est à peine écouté.    Aide aux parents et aux familles. En particulier, les parents immigrés ne peuvent pour l'instant voir d'issue à leur désarroi. Le monde associatif social et les soins de santé ont ici une importante tâche de mise en confiance et de suivi.    Actions préventives et dissuasives pour les jeunes sur le point de partir. À court terme, il faut surtout empêcher qu'encore plus de jeunes s'en aillent.    Une stratégie pour les jeunes à leur retour, pour éviter qu'ils soient plongés dans un vide sans perspective. Il faut une approche constructive et curative.     Une stratégie pour une politique extérieure pacifique. Le soutien officiel aux guerres sanglantes en Afghanistan, en Irak et en Libye est un facteur de motivation pour les djihadistes belges. D'après l'Institut flamand pour la paix, dans la période de 2007 à 2011, les entreprises belges ont exporté pour 1,5 milliard d'euros d'armes vers le monde arabe. Un repositionnement clair de la politique extérieure et défensive et un soutien aux pourparlers de paix s'imposent donc également.