Eh oui, 76 jours de grève de la faim.
Et de cela pas un mot, pas une ligne, dans les médias conditionnés du capitalisme ...
RoRo
From: Myriam De Ly
Sent: Saturday, May 12, 2012 5:28 PM
Subject: Lettre de Thaer Halahleh à sa petite fille Lamar
Thaer Halahleh en est aujourd'hui à son 76e jour de grève de la faim.
Il a écrit une lettre à sa petite fille Lamar.
« Ma bien-aimée Lamar,
« Pardonne-moi de ce que l'occupation m'a éloigné de toi et du plaisir d'assister à ta naissance, toi, mon premier enfant, alors que j'avais toujours prié Dieu pour te voir et m'en réjouir. Ce n'est pas de ta faute, mais celle de notre destinée en tant que peuple palestinien, si nous sommes privés de nos existences et de celles de nos enfants, si nous sommes entravés de la sorte en tant que collectivité et si nos existences connaissent tous ces désagréments. Rien n'est jamais vraiment achevé, dans nos existences, en raison de l'oppression de cet occupant qui frappe nous frappe d'aliénation, de persécutions et de châtiments incessants...
Lire plus ici : http://goo.gl/Ybbek
--
Myriam
Ils peuvent couper toutes les fleurs, mais ils ne seront jamais maître du printemps.
Pablo Neruda
http://www.myriam-en-ebullition.be
Twitter : @Myriam_De_Ly
GSM : 0473 28 63 75
Fixe : 071 70 32 23
Adresse : Rue des Combattants, 65, 6020 Dampremy
Il a écrit une lettre à sa petite fille Lamar.
« Ma bien-aimée Lamar,
« Pardonne-moi de ce que l'occupation m'a éloigné de toi et du plaisir d'assister à ta naissance, toi, mon premier enfant, alors que j'avais toujours prié Dieu pour te voir et m'en réjouir. Ce n'est pas de ta faute, mais celle de notre destinée en tant que peuple palestinien, si nous sommes privés de nos existences et de celles de nos enfants, si nous sommes entravés de la sorte en tant que collectivité et si nos existences connaissent tous ces désagréments. Rien n'est jamais vraiment achevé, dans nos existences, en raison de l'oppression de cet occupant qui frappe nous frappe d'aliénation, de persécutions et de châtiments incessants...
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--
Myriam
Ils peuvent couper toutes les fleurs, mais ils ne seront jamais maître du printemps.
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Lettre de Thaer Halahleh à sa fille : « Ma bien-aimée Lamar… Pardonne-moi »
Le ministre des Affaires carcérales a reçu une lettre du prisonnier palestinien Thaer Halahleh, actuellement en grève de la faim adressée à sa fille de deux ans, Lamar, et qui, selon toute vraisemblance, lui a été transmise par Mona Neddad, l'une des avocates d'Addameer, lors de sa dernière visite à l'hôpital de la prison de Ramle, jeudi dernier (10 mai).
Dans la dernière présentation du profil des prisonniers pour Al-Akhbar English News, j'écrivais que Lamar, née alors que Thaer était en prison, ne connaît son père que via des photos et des affiches.
« Un mois plus tard, le 19 juillet, Thaer est devenu père de la petite Lamar, mais n'a eu l'occasion de la voir que quelques mois plus tard, le 9 octobre, lors de la première visite qui lui fut autorisée après son arrestation – et qui fut d'ailleurs la seule occasion où sa famille put le voir. Aujourd'hui, Lamar a près de deux ans et elle ne connaît son père que sur des photos. Elle va dormir avec une photo de son père posée contre sa joue. Elle est convaincue qu'il y a un mariage chaque jour du fait qu'on a installé une tente de solidarité à l'extérieur de la maison familiale, dans le village de Kharaas, près de Hébron. Sa mère, Shireen, pleure en cachette lorsque Lamar insiste pour porter une nouvelle robe chaque jour. »
La petite Lamar avec sa mère Shireen
Ci-dessous, une version traduite de la lettre de Thaer :
« Ma bien-aimée Lamar,
« Pardonne-moi de ce que l'occupation m'a éloigné de toi et du plaisir d'assister à ta naissance, toi, mon premier enfant, alors que j'avais toujours prié Dieu pour te voir et m'en réjouir. Ce n'est pas de ta faute, mais celle de notre destinée en tant que peuple palestinien, si nous sommes privés de nos existences et de celles de nos enfants, si nous sommes entravés de la sorte en tant que collectivité et si nos existences connaissent tous ces désagréments. Rien n'est jamais vraiment achevé, dans nos existences, en raison de l'oppression de cet occupant qui frappe nous frappe d'aliénation, de persécutions et de châtiments incessants.
« Bien que je sois empêché de te tenir dans mes bras, d'entendre ta voix, de te voir grandir et jouer autour de la maison, bien que je sois empêché de remplir le rôle d'un père avec sa fille, ton existence m'a donné toute ma force et tout mon espoir. Quand j'ai vu une photo de toi avec ta maman dans la tente de solidarité avec les prisonniers, regardant sans rien dire les gens avec surprise, comme si tu cherchais ton père en regardant mes photos accrochées dans la tente et que tu t'interrogeais en silence ; « Pourquoi mon papa ne revient-il pas ? », j'ai senti que tu étais avec moi avec tout ton cœur et ton esprit et que tu faisais partie des battements de mon cœur, de ma résolution et du sang qui coule dans mes veines, m'ouvrant toutes les portes, flottant parmi des cieux limpides et appelant de ta voix d'enfant au beau milieu de ce long silence.
« Ma bien-aimée Lamar, je sais que ce n'est pas de ta faute et que tu ne comprends pas pourquoi ton père mène son combat en faisant une grève de la faim à l'issue incertaine depuis ces derniers 75 jours, mais, quand tu seras plus grande, tu comprendras que le combat pour la liberté, c'est un combat pour retourner auprès de toi, et non pour être éloigné de toi à nouveau, un combat pour n'être plus privé de ton sourire et de ta vision, un combat pour que les occupants ne reviennent plus et ne m'enlèvent plus à toi.
« Quand tu seras plus grande, tu comprendras l'injustice qui a frappé ton père et les milliers de Palestiniens que les occupants ont jetés dans des camps et dans des cellules, réduisant en miettes leur existence et leur avenir uniquement parce qu'ils voulaient la liberté, la dignité et l'indépendance. Tu sauras que ton père n'acceptait pas l'injustice et la soumission, qu'il n'acceptait pas l'humiliation et le compromis et qu'il s'était engagé dans une grève de la faim pour protester contre les tentatives de l'État juif de faire de nous des esclaves, un peuple humilié, sans la moindre dignité nationale.
« Ma bien-aimée Lamar, tiens toujours la tête haute, sois fière de ton père et remercie tous ceux qui étaient avec moi et qui ont soutenu les prisonniers dans leur lutte ; ne sois pas effrayée, car Dieu est toujours avec nous et Dieu n'abandonne pas ceux qui sont fidèles et patients. Nous avons le droit de notre côté et le droit prévaut toujours sur les oppresseurs et sur les criminels.
« Ma bien-aimée Lamar, le jour viendra où je t'expliquerai tout cela, où je te raconterai toute l'histoire, où les jours qui t'attendent seront plus doux et plus beaux que les jours que tu as déjà vécus. Ainsi, va au-devant de tes journées, porte tes plus belles robes et cours, cours dans les jardins de ta longue vie, sans jamais cesser d'aller vers l'avant car il n'y a derrière toi rien d'autre que le passé ; et ta voix que j'entends toujours est l'hymne même de la vie. »
Publié sur The Electronic Intifadah, le 12 mai 2012. Traduction pour ce site : JM Flémal.
Autres articles écrits par Lina Alsaafin :
Mourir pour vivre. Les récits des grévistes de la faim.
La famille de Hana Shalabi, profondément marquée par sa peine, sa lutte et son absence
Mon grand-père est décédé et on m'a refusé le droit d'aller le voir
Mise à jour le Samedi, 12 Mai 2012 16:12 Dans la dernière présentation du profil des prisonniers pour Al-Akhbar English News, j'écrivais que Lamar, née alors que Thaer était en prison, ne connaît son père que via des photos et des affiches.
« Un mois plus tard, le 19 juillet, Thaer est devenu père de la petite Lamar, mais n'a eu l'occasion de la voir que quelques mois plus tard, le 9 octobre, lors de la première visite qui lui fut autorisée après son arrestation – et qui fut d'ailleurs la seule occasion où sa famille put le voir. Aujourd'hui, Lamar a près de deux ans et elle ne connaît son père que sur des photos. Elle va dormir avec une photo de son père posée contre sa joue. Elle est convaincue qu'il y a un mariage chaque jour du fait qu'on a installé une tente de solidarité à l'extérieur de la maison familiale, dans le village de Kharaas, près de Hébron. Sa mère, Shireen, pleure en cachette lorsque Lamar insiste pour porter une nouvelle robe chaque jour. »
La petite Lamar avec sa mère Shireen
Ci-dessous, une version traduite de la lettre de Thaer :
« Ma bien-aimée Lamar,
« Pardonne-moi de ce que l'occupation m'a éloigné de toi et du plaisir d'assister à ta naissance, toi, mon premier enfant, alors que j'avais toujours prié Dieu pour te voir et m'en réjouir. Ce n'est pas de ta faute, mais celle de notre destinée en tant que peuple palestinien, si nous sommes privés de nos existences et de celles de nos enfants, si nous sommes entravés de la sorte en tant que collectivité et si nos existences connaissent tous ces désagréments. Rien n'est jamais vraiment achevé, dans nos existences, en raison de l'oppression de cet occupant qui frappe nous frappe d'aliénation, de persécutions et de châtiments incessants.
« Bien que je sois empêché de te tenir dans mes bras, d'entendre ta voix, de te voir grandir et jouer autour de la maison, bien que je sois empêché de remplir le rôle d'un père avec sa fille, ton existence m'a donné toute ma force et tout mon espoir. Quand j'ai vu une photo de toi avec ta maman dans la tente de solidarité avec les prisonniers, regardant sans rien dire les gens avec surprise, comme si tu cherchais ton père en regardant mes photos accrochées dans la tente et que tu t'interrogeais en silence ; « Pourquoi mon papa ne revient-il pas ? », j'ai senti que tu étais avec moi avec tout ton cœur et ton esprit et que tu faisais partie des battements de mon cœur, de ma résolution et du sang qui coule dans mes veines, m'ouvrant toutes les portes, flottant parmi des cieux limpides et appelant de ta voix d'enfant au beau milieu de ce long silence.
« Ma bien-aimée Lamar, je sais que ce n'est pas de ta faute et que tu ne comprends pas pourquoi ton père mène son combat en faisant une grève de la faim à l'issue incertaine depuis ces derniers 75 jours, mais, quand tu seras plus grande, tu comprendras que le combat pour la liberté, c'est un combat pour retourner auprès de toi, et non pour être éloigné de toi à nouveau, un combat pour n'être plus privé de ton sourire et de ta vision, un combat pour que les occupants ne reviennent plus et ne m'enlèvent plus à toi.
« Quand tu seras plus grande, tu comprendras l'injustice qui a frappé ton père et les milliers de Palestiniens que les occupants ont jetés dans des camps et dans des cellules, réduisant en miettes leur existence et leur avenir uniquement parce qu'ils voulaient la liberté, la dignité et l'indépendance. Tu sauras que ton père n'acceptait pas l'injustice et la soumission, qu'il n'acceptait pas l'humiliation et le compromis et qu'il s'était engagé dans une grève de la faim pour protester contre les tentatives de l'État juif de faire de nous des esclaves, un peuple humilié, sans la moindre dignité nationale.
« Ma bien-aimée Lamar, tiens toujours la tête haute, sois fière de ton père et remercie tous ceux qui étaient avec moi et qui ont soutenu les prisonniers dans leur lutte ; ne sois pas effrayée, car Dieu est toujours avec nous et Dieu n'abandonne pas ceux qui sont fidèles et patients. Nous avons le droit de notre côté et le droit prévaut toujours sur les oppresseurs et sur les criminels.
« Ma bien-aimée Lamar, le jour viendra où je t'expliquerai tout cela, où je te raconterai toute l'histoire, où les jours qui t'attendent seront plus doux et plus beaux que les jours que tu as déjà vécus. Ainsi, va au-devant de tes journées, porte tes plus belles robes et cours, cours dans les jardins de ta longue vie, sans jamais cesser d'aller vers l'avant car il n'y a derrière toi rien d'autre que le passé ; et ta voix que j'entends toujours est l'hymne même de la vie. »
Publié sur The Electronic Intifadah, le 12 mai 2012. Traduction pour ce site : JM Flémal.
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