mardi 3 avril 2012

HOMMAGE A JEAN BAUMGARTEN

Jean Baumgarten : Antisioniste et fier de l'être 
de : CAPJPO 
samedi 3 mars 2012 - 14h39

Jean Baumgarten va nous manquer 
vendredi, 2 mars 2012
Jean Baumgarten, un militant infatigable de la cause palestinienne, qui n'avait pas sa langue dans sa poche et qui refusait la "servitude volontaire", vient de succomber à la maladie, à l'âge de 80 ans. Nous saluons l'homme exceptionnel. Nous transmettons nos condoléances et notre amitié à son épouse et à ses enfants.
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Antisioniste et fier de l'être, Jean Baumgarten avait autant d'ennemis que d'amis, étant donné ses prises de position sans concession et son franc parler.
Né à Paris il y a 80 ans, de parents juifs polonais venus se réfugier en France, Jean s'est retrouvé avec une étoile jaune à l'âge de 10 ans. Mais déjà révolté, il décide de la jeter dans un caniveau au bout de 15 jours, pour entrer dans la clandestinité. Enfant caché, à Grenoble, jusqu'à la fin de la guerre, Jean survit miraculeusement, contrairement à une grande partie de sa famille.
Enrôlé en tant qu'adolescent dans les « Eclaireurs israélites de France », il se rend bientôt compte que "le sionisme avait exploité les victimes juives du nazisme comme un fonds de commerce pour arriver à réaliser son projet déjà conçu depuis la création de l'organisation sioniste en 1898 : l'occupation de la Palestine."
A l'âge de 16 ans, il adhère au mouvement des Auberges de jeunesse, puis au groupe « Spartacus » à travers lequel il mène un combat acharné pour combattre l'injustice et pour la défense des causes justes des peuples à travers le monde, tels les mouvements révolutionnaires au Vietnam et en Algérie. Il milite au sein des groupes d'extrême gauche, notamment ceux de tendance trotskiste.
La Palestine lui apparait comme un enjeu central. Il écrit plusieurs ouvrages dont "Pâle Palestine", ainsi qu'un livre intitulé « En finir avec le sionisme ».
Il explique : "Je demeure toujours, comme il y a plus de cinquante ans, un antisioniste convaincu, et je pense que ce qui est en question dans l'Etat israélien, c' est la notion même d'Etat juif, conçu par et pour des Juifs, et par conséquent mon anti-sionisme ne débouche pas sur la « destruction de l'Etat d'Israël » mais sur la destruction de l'Etat juif, de l'Etat hébraïque, colonial, et son remplacement par un Etat laïque, où chaque citoyen aurait exactement les mêmes droits et les mêmes devoirs, et où chacun pourrait avoir, dans la sphère privée, des croyances différentes allant de l'athéisme radical au Judaïsme, du Christianisme à l'Islamisme…."
Il dénonçait sans relâche le chantage à l'antisémitisme, "systématiquement utilisé par les milieux sionistes de droite comme de gauche, pour donner mauvaise conscience à tous ceux qui critiquent la politique israélienne, et qui, comme toujours, se manifeste avec la violence et l'outrecuidance que l'on sait et sert d'alibi pour pousser certains Juifs à émigrer en Israël."
Il saluait "le courage des « Refuzniks » israéliens qui montrent clairement la voie à suivre, et en appelant (encore et toujours !) à la pression indispensable (malgré la lâcheté des grands pays comme la France, la Grande Bretagne, l'Allemagne, et des pays dirigés par une clique de droite comme l'Italie), en n'oubliant pas bien sûr les Etats-Unis qui portent la plus grande responsabilité du soutien sans faille, de cet Etat Israélien, raciste et colonial."
Il appelait clairement au boycott d'Israël : "Tant que le gouvernement sioniste continuera à mépriser le peuple palestinien nous exigeons de l'Union européenne un boycott véritable et impitoyable de toutes les activités économiques commerciales et culturelles à destination et en provenance d'Israël. Comme en 1994 avec l'Union Sud- Africaine, il faut en finir avec l'Etat Hébraïque israélien, raciste, colonial et menteur !"
Il fut aussi l'un des rares, à dénoncer à nos côtés, haut et fort, l'envoi de troupes en Afghanistan, quand certains dirigeants "pro-palestiniens" tentaient de nous pestiférer pour notre "manque de respect envers l'armée française".
Jean a constamment appelé à s'indigner, avant que le terme soit à la mode. Et surtout à s'engager comme il l'a toujours fait lui-même.
"A quand la jonction des luttes du mouvement des travailleurs, des lycéens, des étudiants, des chômeurs, des travailleurs, avec ce mouvement des banlieues ?", écrivait-il lors des révoltes de banlieues en novembre 2005 en France.
Dans "La servitude volontaire hier et aujourd'hui" et dans son dernier livre « L'économie mondiale à bout de souffle : l'ultime crise du capitalisme », il appelle à nouveau à un sursaut des exploités contre la terrible machine à broyer du système.
Merci Jean pour tout ce que tu as fait, pour ta détermination et ton insolence à l'égard de ceux qui n'ont jamais réussi à t'intimider.
Raison et déraison du commerce, Delachaux et Niestlé, 1989 
L'entrevue, A compte d'auteur, 1995 
Allergie française, L'Harmattan, Paris, 2003. 
Un léger incident ferroviaire, La Fabrique, Paris, 2002. 
En finir avec le sionisme, Ed. Jean Baumgarten, 2005.
via Paz

Les hommes qui ne meurent pas
Notre ami Jean Baumgarten n'est plus de ce monde
Hommage à sa mémoire
La cause palestinienne et toutes les justes causes à travers le monde ont perdu un grand ami. Oui, notre ami Jean s'est éteint ce matin, premier mars 2012 à 10 heures, succombant à une maladie grave. Il nous a quitté corporellement certes, mais il restera dans les pensées et les cœurs de tous ceux qui l'ont approché, apprécié sa combativité, voire aimé. Nous l'assurons que nous continuons son combat, notre combat, celui de défendre la justice et dénoncer les barbares de ce monde injuste, qu'il a combattu lui-même durant toute sa vie. Il fait partie des hommes qui ne meurent pas, ceux dont la morts pèse le poids d'une montagne, car leurs actes et leurs œuvres témoignent de leur grandeur, leurs souvenirs restent vivants dans chacun des esprits nobles. Et Jean BOUMGARTEN était de ces hommes-là.
Né à Paris il y a 80 ans, de parents juifs polonais ayant souffert de la persécution xénophobe, comme la majorité des juifs d'Europe de l'époque, ils sont venus s'installer en France pour éviter le pire à leur progéniture ; mais le petit Jean et ses semblables n'ont pas fait l'exception, ils ont été frappés eux aussi de plein fouet par cette ignominie de la xénophobie sous l'occupation nazie.
Ayant porté l'étoile jaune à l'âge de dix ans pendant la seconde guerre mondiale, l'enfant rétif se révolte contre cette injustice. Il jette l'étoile jaune dans un caniveau après l'avoir portée comme un boulet quinze jours durant, préférant entrer dans la clandestinité. Il a vécu en tant qu'enfant caché, à Grenoble, jusqu'à la fin de la guerre. Jean est survivant, mais la majorité de sa famille a été exterminé par les nazis.
Et la révolte contre l'injustice ne s'arrête pas là pour l'enfant Jean devenu jeune garçon. Etant adolescent, il été enrôlé dans les « Eclaireurs israélites de France » où il été endoctriné par l'idéologie sioniste au point de lui demander (en 1948), comme pour beaucoup d'autres jeunes juifs, d'aller en Palestine pour combattre aux côtés de « ses frères ». Mais Jean avait vite compris que cette idéologie colonisatrice était un danger pour les juifs eux-mêmes.
Mais, très jeune, Jean avait déjà choisi son chemin : la lutte contre le racisme, l'injustice et les idéologies de la haine, et clame haut et fort son antisionisme.
La création de l'Etat d'Israël en terre de Palestine, au détriment du peuple palestinien, lui a donné une prise de conscience supplémentaire du danger de l'impérialiste sioniste. Il s'est rendu compte que le sionisme avait exploité les victimes juives du nazisme comme un fonds de commerce pour arriver à réaliser son projet déjà conçu depuis la création de l'organisation sioniste en 1898 : l'occupation de la Palestine. C'est alors que le jeune Jean Baumgarten décide de lutter avec toutes ses forces contre le trio des ismes : le nazisme, le fascisme et le sionisme.
A l'âge de seize ans, il adhère au mouvement des Auberges de jeunesse, puis au groupe « Spartacus » à travers lequel il mène un combat acharné pour combattre l'injustice et pour la défense des causes justes des peuples à travers le monde, tels les mouvements révolutionnaires au Viet Nam et en Algérie, entre autres. Il milite au sein des partis politiques dits d'extrême gauche, notamment ceux de tendance trotskiste.
Militant engagé, notre ami Jean Baumgarten épouse la cause palestinienne et mène une lutte sans complaisance contre l'idéologie sionisme et la politique coloniale de l'Etat d'Israël. Il est aussi un écrivain polyvalent de talent. Il a écrit plusieurs pièces sur la Palestine ainsi qu'un livre intitulé « En finir avec le sionisme ». Son dernier livre fut « L'économie mondiale à bout de souffle : l'ultime crise du capitalisme », édité en 2011 par L'Harmattan.
Cher ami Jean, repose toi tranquille, nous penserons toujours à toi et te promettons que nous continuerons le chemin que tu as suivi et dont nous avions parcouru un petit bout avec toi, celui de la lutte contre l'injustice et la barbarie. Celui de la lutte contre le capitalisme colonialiste et l'impérialisme tentaculaire ; celui qui nous guide vers un monde juste dans lequel régnera la paix, la fraternité et l'amitié entre les peuple. Enfin bref, celui qui nous amènera à mettre en pratique les vertus des valeurs universelles que ces vampires ont bafouées. Et pour ce faire, nous essaierons de réveiller ceux qui ont favorisé « La servitude volontaire hier et aujourd'hui », qui est le titre de l'un de tes valeureux livres.
Mes condoléances sincères à son épouse Gilberte et à son fils Yves
Chérif BOUDELAL
Ami de Jean BAUMGARTEN