vendredi 14 août 2009

Interview du Président du Comité des Droits Humains du Honduras, CODEH



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From: "Hess Madeleine" <grianala@yahoo.fr>
Sent: Friday, August 14, 2009 10:52 AM
To:
Subject: Interview du Président du Comité des Droits Humains du Honduras, CODEH

> TLAXCALA
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> Interview du Président du Comité des Droits Humains du Honduras, CODEH
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> René Andrés Pavón: Des commandos israéliens mettent leur expérience de Palestine et de Colombie au service des Forces Armées du Honduras
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> AUTEUR:  Dick EMANUELSSON
> Traduit par  Esteban G. Édité par Fausto Giudice
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> « Il y a des structures paramilitaires qui travaillent en coordination avec les forces armées », déclare le leader indiscutable de la lutte pour les droits humains au Honduras, Andres Pavón, devant la tombe d'une nouvelle victime de la dictature des putschistes honduriens.
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> Il n'y a là rien d'étonnant. Les principaux professeurs en terrorisme d'État viennent de l'État sioniste pour enseigner la mort, le renseignement, la terreur et comment soutenir un État contre une population qui combat pour ses droits constitutionnels ou ses revendications. Ou, comme dans le cas du peuple du Honduras, pour rétablir la démocratie. L'interview de Andres Pavón [Escucha la entrevista en audio - Écoutez l'interview en audio]:
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> TEGUCIGALPA / 02-08-2009. Nous sommes en face du bâtiment du syndicat COPEMH (Collège des professeurs du premier cycle de l'enseignement secondaire du Honduras) , en compagnie du docteur René Andres Pavón, Président du Comité des Droits Humains du Honduras, CODEH.
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> Dick Emanuelsson (DE) : Hier, le CODEH a publié un communiqué dénonçant plusieurs choses, l'une d'elles étant que le gouvernement de facto de Micheletti a engagé des commandos israéliens ou des gens en mesure d' instruire les forces militaro-policières honduriennes. Nous savons que dans la guerre civile en Colombie ces commandos ont également conseillé les forces armées colombiennes. Que font-ils ici, ces Israéliens ?
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> Andres Pavón (AP) : Jusqu'à présent, ce que nous savons nous indique que la mission qu'ils ont est de préparer les Forces Armées et la police à dissuader de façon agressive et violente les manifestations, en essayant de commettre des crimes sélectifs afin de faire naître la peur, créer des scènes de terreur et parvenir à la démobilisation de la résistance. Ce qu'ils font aussi c'est que quelques employés d'entreprises de sécurité privées acceptent de porter l'uniforme de la police et de commettre des actes d'agression directe contre les manifestants. Bien que le policier ait reçu une formation pour dissuader les mobilisations, il devient un peu craintif au moment de charger les manifestants, d'une certaine manière il lui est resté quelque chose en matière de formation sur les droits humains. Par contre, les gardes de sécurité sont payés le double et leur impunité est garantie. Ces pratiques sont celles qu'ils développent
> en utilisant l'expérience du conflit palestinien et après avoir mis en pratique certaines de ces actions en Colombie.
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> DE : Où en sommes-nous aujourd'hui, cinq semaines après le coup d'État, combien de gens sont morts et combien ont-ils été prisonniers, torturés et frappés ?
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> AP : Nous tenons un registre et depuis l'instauration du couvre-feu, plus de 2.200 personnes ont été arbitrairement arrêtées et privées de leur liberté. Nous avons déjà enregistré plus de 600 arrestations lors d'actions directes, au moment de dissolution des manifestations. Plus de 120 personnes ont été blessées et le nombre de morts lors d'actions directes dans les mobilisations de rue s'élève à trois, plus trois autres où l'on peut soupçonner la main de ces superstructures [paramilitaires, NdT].
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> Nous allons diffuser l'information que pendant les couvre-feu, aux heures où la police et l'armée avaient le contrôle de la rue, plus de 37 homicides avec des armes à feu ont été enregistrés. Du fait que le principal suspect est l'État, nous allons demander, avec prénom et nom de famille des victimes à l'appui, que des investigations pertinentes soient réalisées.
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> DE: Au sujet de la mort d'un garçon, Pedro Magdiel, à El Paraíso entre le 24 et le 25 juillet, aujourd'hui il y a la photographie de ce garçon publiée dans le journal La Tribuna, qui était sortie le même jour du soulèvement, où l'on peut distinguer que c'est un militaire qui traîne le garçon au sol, son décès avait été annoncé le lendemain. Où en est l'enquête sur ce cas ?
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> AP : Oui, dans le cas de Magdiel, nous avons enquêté de manière précise sur les faits : premièrement, il a été séquestré par la police et cela démontre qu'il s'agit d'une exécution extrajudiciaire caractérisée. Nous savons que dans le Danlí à El Paraíso il y a des structures paramilitaires qui travaillent en coordination avec les forces armées et la police qui se trouvent dans ce secteur ; nous pensons que ce garçon a été livré par la police à ces structures, qui ont commis ce crime barbare. Aujourd'hui, nous avons aussi enregistré la mort d'un autre enseignant, qui a été poignardé, avec la même technique que celle utilisée à El Paraíso.
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> DE: Il y a eu un nouveau mort?
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> AP: Oui, il ya un nouveau mort, un enseignant appelé Martín Flores Ribera Barrientos, qui a été assassiné dans la Colonia Centroamérica, il allait de là vers sa maison, et il a été poignardé dans le taxi. Cela nous indique qu'il y a là un modèle reconnu de comportement agressif que l'État est en train de développer.
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> Une autre stratégie à laquelle les Israéliens sont en train de former un groupe [de militaires et de paramilitaires, NdT], est celle de faire s'installer dans la conscience populaire, l'idée que nous, les leaders qui sommes à la tête de ce mouvement, nous avons un passé de terroristes ou que nous sommes en liaison avec les structures de la police. Hier, une personne me disait qu'ils allaient imprimer des affiches et, les coller sur les murs afin de soulever la méfiance dans cette population qui ne serait pas encore consciente que les leaders dans ce pays, selon eux, ne veulent pas que le peuple sache ce qu'ils ont été. Cela est une stratégie historique en Amérique latine : liquider des gens et ensuite attribuer leur mort aux contradictions au sein des mouvements de résistance.
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> DE : La raison pour laquelle toute cette masse de gens est ici devant le siège de la COPEMH, c'est qu'hier à 1h du matin, Roger Vallejo, 38 ans, dirigeant de ce syndicat est mort à la suite d'un coup de feu d'un sniper qui l'avait atteint mercredi passé au moment où le Front national contre le coup d'État commençait à occuper la Route Norte de Tegucigalpa. Que sait-on de cela ? Parce que cela fait déjà le deuxième tué par un sniper. Le premier l'a été à l'aéroport le 5 juillet et aujourd'hui nous en avons un autre, ce monsieur, dont on suppose qu'un sniper lui a tiré dessus.
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> AP : C'est un meurtre prémédité avec quelques caractéristiques sélectives. Ils ont choisi un enseignant afin d'affecter un des syndicats qui fait partie actuellement de la résistance, et qui comprend un grand nombre de personnes liées à la résistance. Tout indique que cela a été un acte prémédité. L'article du Traité de Rome grâce auquel on peut saisir la Cour Pénale Internationale établit qu'il n'est pas nécessaire de connaître le nom de celui qui a tiré, il suffit de connaître le nom de celui qui dirige une politique répressive contre un regroupement massif de la population civile avec l'intention de provoquer quelques traumatismes psychologiques dans la population. En cela, eh bien, il n'y a pas de doute, l'acte de préméditation devra en son temps faire l'objet d'une plainte formelle devant des organismes qui dans le pays, il est bien certain, sont liés aux structures répressives de l'État. Mais cela va nous
> permettre de démontrer devant le magistrat de la Cour Pénale Internationale que quelque chose est en train de se passer ici et que cette chose n'est autre qu'une politique d'État et que cette politique d'État contribue à générer tous les actes de répression que nous vivons actuellement.
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> DE : Est-ce que le choix de ce monsieur pourrait être le fait des conseillers israéliens?
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> AP : Oui, bien sur ! Ceci coïncide beaucoup avec la caractéristique que reflète le conflit colombien, où en effet il y a une confrontation avec une corrélation de forces un peu semblable à un conflit armé. Ici, au Honduras, la corrélation des forces n'est pas identique à celle qu'il y a en Colombie. Ici se sont des citoyens civils qui sont armés avec la conscience de valeur, vraiment, et en matière d'auto-défense la seule chose qu'ils utilisent de temps à autre c'est une pierre ou un bâton. Eux aussi ils ont leurs méthodes pour intervenir dans des situations comme celles-ci, similaire à ce qui s'est passé à Gaza et rn Cisjordanie.
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> DE : En parlant justement de la Colombie, lorsque Obama a assumé la présidence, beaucoup de gens avaient l'espoir que la politique guerrière des USA allait changer radicalement. Mais ce que nous avons vu c'est la réactivation de la Quatrième Flotte au mois de juillet de l'an passé, elle navigue toujours depuis le nord en Alaska jusqu'au sud en Patagonie. Ils prétendent installer cinq nouvelles bases militaires en Colombie, trois d'entre elles à la frontière avec le Venezuela et une dans la Bahía Málaga [Baie de Malaga] sur la côte du Pacifique, entre l'Amérique Centrale et l'Équateur. Rien n'indique que cette politique guerrière va s'arrêter. Si Hillary Clinton avait voulu faire quelque chose contre le gouvernement de Micheletti, pourquoi n'est-ce que maintenant qu'ils ont annulé les visas de quatre fonctionnaires du gouvernement Micheletti, mis ce ne sont que des mesures cosmétiques. Sinon comment peut-on
> l'interpréter ?
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> AP : Ce qu'Obama dit reflète une réalité et ce que font ses plus proches collaborateurs au niveau patronal ou au niveau de ce groupe connu comme les faucons du Pentagone, est un autre discours et une autre pratique. Cela nous donne une lecture que Monsieur Obama traverse un conflit semblable à celui dont doivent faire face d'autres dirigeants en Amérique latine ; il faudrait penser, qu'ici en Amérique Latine, il pourrait aussi y avoir un putsch en Bolivie, en Équateur, au Nicaragua et au Salvador. Il faudrait aussi penser qu'aux USA, tôt ou tard, un putsch pourrait avoir lieu ; ce sont des choses qui paraissent impossibles à imaginer, mais elles pourraient devenir réalité.
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> D'autre part il y a une autre lecture du conflit et cette lecture pourrait être que les conseillers les plus proches d'Obama lui vendent l'idée que c'est une opportunité pour qu'ils deviennent la police et reprennent leur influence en étant la police de l'Amérique latine. Parce que lorsque nous lui demandons de ne pas seulement supprimer des visas, il semble presque que nous lui disons qu'il intervienne au Honduras, et qu'il y ait ici une intervention militaire semblable à celle en Haïti, et dans une de ces situations, il est bien possible que le gouvernement d'Obama en profite pour rehausser son prestige.
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> Je suis sûr que si les Marines interviennent au Honduras ils seraient applaudis par un tas de gens, qui ne sont pas ici [en train de protester contre le putsch, NdR] qui n'imagineront pas même pas que nous leur ouvrirons ainsi la porte pour de futures interventions en Amérique latine en les faisant revenir à leur rôle de gendarmes de l'Amérique latine.
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> Ce sont là les éléments du scénario. C'est clair que si Obama y pense, il ne va pas le faire aujourd'hui, il le fera deux mois avant les élections au Honduras et ainsi il bloquerait la possibilité que le président Zelaya puisse plier face à une pression sociale qui exige de lui la création d'une assemblée nationale constituante.
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> Source : LATINAMERIKA I DAG / LATINOAMÉRICA DE HOY, le blog de Dick Emanuelsson - Comandos israelíes con experiencias de Palestina y Colombia capacitan a las FF.AA. de Honduras: Entrevista a René Andrés Pavón, Presidente del Comité de Derechos Humanos de Honduras, CODEH 
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> Article original publié le 3/8/2009
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> Sur l'auteur
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> Esteban G. est rédacteur du blog http://letacle.canalblog.com/, Fausto Giudice est rédacteur du blog Basta ! Journal de marche zapatiste. Tous deux sont membres de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est libre de reproduction, à condition d'en respecter l'intégrité et d'en mentionner l'auteur, le traducteur, le réviseur et la source.
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> URL de cet article sur Tlaxcala : http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=8349&lg=fr
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