lundi 23 novembre 2009

Léon BLUM, création d'Israël et le sionisme ...

Léon Blum

(Lebel TSVET)

Important homme politique socialiste  français descendant  de juifs  de  Westhoffen,  un petit village du Bas-Rhin,  Léon Blum qui  « se sentait juif et français car il pensait que l'un n'empêchait pas l'autre »,  a joué un rôle conséquent   lors du vote de la résolution 181.

Né à Paris le 9  Avril 1872 , licencié en lettres à  20 ans, puis en droit à 23 ans, il devint à ce jeune âge  auditeur au Conseil d'État en décembre 1895. Comme critique littéraire, nombre de ses collègues estimaient déjà  qu'ils étaient inobjectif vis-à-vis des œuvres écrites par des Juifs. Même son ami Gide le trouvait partial  et évoquait son sentiment que le Juif était d'une race supérieure.  Adhérent en 1899 à la section française de l'Internationale ouvrière (SFIO), c'est-à-dire le Parti socialiste  de l'époque, il en fut un des principaux dirigeants. Député de Paris en 1919 et directeur  du journal Le Populaire, il fit cette édifiante déclaration le 9 Juillet en 1925 « Nous admettons le droit et même le devoir des races supérieures d'attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture et de les appeler aux progrès réalisés grâce aux efforts de la science et de l'industrie. ». Député de Narbonne à partir de 1929 , il devint  le  président du conseil, c'est-à-dire chef du gouvernement français, en 1936 (Front Populaire). Après avoir été honteusement inculpé avec d'autres hommes politiques à   Riom en 1942 , soi-disant comme premier responsable du sous-armement français et de la défaite,  par une « Justice française » pétainiste, il fut,  dès l'occupation de la zone sud en 1943 livré par le président  du Conseil Pierre Laval  aux Allemands qui le déportèrent   dans une maison à proximité du camp de Buchenwald , puis de Dachau, en étant finalement libéré par l'armée américaine. . Il revint en France, avec le manuscrit d'un ouvrage  «  A l'échelle humaine » et garda une forte influence morale sur la SFIO.  Appelé fin 1946  par son camarade Vincent Auriol, président de la République, a constitué un gouvernement, il ne recueillit pas les voix nécessaires. Il se retira en banlieue versaillaise où il mourut subitement le 30 Mars 1950.  Non sans avoir donc joué un rôle capital et  essentiel dans le vote « pour »  quasi sine qua non du représentant de la France le 29 novembre 1947.

Revendiquant on ne peut plus légitimement en soi son ascendance juive, comme bien d'autres célébrités et rabbins dans le  monde mais qui n'étaient pour autant automatiquement pour cela sionistes, il fut l'objet de tant  de critiques sur le plan littéraire, sociétal et politique  qu'il faudrait bien des lectures pour, outre les critères  antisémitisme ou « hyper-sémitisme » ,  distinguer objectivement les médisances des calomnies.  Ce qui ne manquerait vraiment pas d'intérêt vu le rôle capital que Léon Blum a joué pour les Français certes, mais aussi  pour   les sionistes qui,  en 1943,    avaient donc donné son nom à un kibboutz, ce dont il fut très fier  quand il apprit à sa libération la concrétisation d'un projet sioniste antérieur à la guerre. 

Car il fut en effet l'ami d'un  des plus influents leaders sionistes, le scientifique juif biélo-russe, puis anglais (1910)  Haïm Weizmann, découvreur de l'acétone (qui fut très utile aux Britanniques pour fabriquer les explosifs TNT de la guerre 1914-1918),  alors qu'on considère que la célèbre Déclaration Balfour  est un geste de reconnaissance britannique envers celui qui, fut par deux fois président de l'Organisation juive mondiale, avant de devenir , malgré ses différends avec Ben Gourion, le premier président de l'entité sioniste jusqu'à sa mort  en Novembre 1952.

Alors qu'il avait prononcé une conférence inaugurale lors du conseil de l'Agence juive élargie à Zurich en Juillet 1929 à l'occasion du 16ième  Congrès sioniste et qu'il rencontrait Weizmann régulièrement, il est très intéressant, car révélateur,  de savoir que pour parler de Léon Blum dans ses nombreux courriers tous azimuts  Haïm Weizmann, afin de le « protéger »,   lui avait attribué, en partant du yiddish, le pseudonyme de  Lebel   pour  Léon  et de Tsvet  pour Blum,  soit fleur, ce qui est la traduction de blum en français.  Et cet « agent français » pleinement conscient de l'être,  du sionisme mondial disait « J'ai jugé de l'empire  extraordinaire qu' Haïm Weizmann exerçait sur les autres hommes par celui qu'il exerçait sur moi moi-même. Je n'ai jamais rien pu lui refuser ». Et il écrivit  encore «  Dès le lendemain de la première guerre mondiale, il m'enrola au service de ses desseins ..C'est  un grand orgueil et une grande satisfaction pour moi de penser que j'ai pu l'aider  dans la difficile négociation dont dépendait la création du Home national juif …. ». Par contre, quoiqu'il le rencontra au moins une fois Lebel Tsvet n'eut pas de rapports fréquents révélés avec   son camarade socialiste David Ben Gourion qui, depuis sa chambre de l'Hôtel  Montceau à Paris,  dirigeait le sionisme et le  terrorisme sioniste entre 1945-1947.

Quand il apprit à New York que la France allait s'abstenir dans le vote définitif de la résolution 181,  alors que chaque voix comptait, Weizmann essaya de joindre son grand et influent ami en téléphonant  à   Marc Jarblum qui prévint Blum malade et au lit. Celui-ci se leva immédiatement et répondit « Dites-lui que dans quelques heures, je vais faire ce que je dois ». 

Et effectivement le toujours hyper-influent membre de la SFIO   alla trouver le présent de la république SFIO  Vincent Auriol et le persuada avec des arguments qu'il serait très intéressant de connaître (venant du Français ou du Juif ? ),  de donner  ordre, malgré l'avis contraire du ministre des Affaires étrangères Georges Bidault, à Alexandre Parodi représentant français à la jeune ONU, de voter « pour ». Pouvait-il faire moins quand, en signe de reconnaissance, avec ce kibboutz portant  son nom en Palestine depuis 1943

Un nouveau vote capital  qui entraîna, comme déjà l'habitude en avait été prise, le vote de la Belgique (au grand étonnement  de ses deux commissions parlementaires des affaires étrangères) , des Pays-Bas et du petit Grand Duché du Luxembourg dont la  voix comptait autant  que celle des plus peuplés et puissants  pays de la planète.

On peut donc dire objectivement que  le Franco-juif et fier de l'être Léon Blum, et à travers lui, la France a, malheureusement et honteusement,  une lourde responsabilité dans le long malheur des Palestiniens. Mais Léon Blum pouvait-il prévoir ce qui allait arriver ? Que penserait de la situation actuelle faite par les héritiers de ses chers amis d'alors en Palestine celui qui déclarait « La révolte contre l'injustice est aussi vieille que la conscience » ?

Les Palestiniens ont donc de vrais reproches fondés à faire à la France, d'autant plus que le Charles de Gaulle de 1945-46, contrairement à ce que pourrait laisser penser sa célèbre déclaration postérieure,  n'a pas non plus joué un rôle négligeable dans la création de l'entité sioniste qui existe certes, mais d'une existence illégitime puisque la Charte de l'ONU l'empêchait de voter la résolution 181 (qui n'était qu'une recommandation non prescriptive)  et qu'aucune des résolutions du « Machin » ne fut respecté depuis par l'entité sioniste,  même la 273 de son admission au dit impuissant machin le 11 Mai 1949.

http://www.akadem.org/sommaire/themes/politique/2/1/module_836.php

Source essentielle « Blum » de l'avocat juif israélien (parfaitement francophone) Ilan Greilsammer.

 Grandes biographies Flammarion. Février 1996  160 FF  611 pages

Regarder Weizmann Haîm en page 301 des Index des noms propres.