Sent: Wednesday, October 01, 2008 9:25 AM
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Subject: n°209 - dossiers de l'Afghanistan -30/09 -G21- Le piège afghan s'est refermé sur les pays de l'OTAN.
Aujourd'hui, face aux ambitions hégémonique de l'impérialisme, l'information est une arme au service de la paix.
Les médias occidentaux dans leur large majorité accepte les versions de l'armée américaine et ferment les oreilles aux autres sources. .
Dénoncer ne suffit plus, il faut expliquer, informer, transmettre!
Sa diffusion est un acte de résistance.
dossiers de l'Afghanistan n°209 du 30-09
Par M.Lemaire
Le "journal de l'Afghanistan" est visible sur mes blog :
NB : Si vous voulez-me contacter ou obtenir le Journal par mail, une seule adresse : fa032881@skynet.be
Sommaire : : 2 Brèves 2-1 Afghanistan: le mollah Omar offre un marché aux forces étrangères. 2-2 Les soldats français mal préparés à l'embuscade des résistants. 2-3 L'Italie enverra quatre chasseurs Tornado en Afghanistan. 3 Dossier & Point de vue 3-1 Sans contrat la guerre n'est rien. 3-2 Point de vue de Alain Gresh : Comment sortir d'Afghanistan...? 3-3 Ousmane Sow : Tortures dans le monde : Raison d'Etat et morale. 3-4 Palin : l'ignorance au service de l'extrême droite. 4 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net & témoignage 4-1 Retrait d'Afghanistan de toutes les troupes ! 5 Analyse - Géopolitique et stratégie – Réflexion 5-1 Géographie des défaites et de la Berezina de l'Empire. 5-2 Analyse d'Eric Laurent : Pourquoi le piège afghan s'est refermé sur les pays de l'OTAN. 5-3 Analyse de Emmanuel Georges-Picot : Afghanistan: la fin du consensus. 5-4 Analyse de Jean-Luc Melechon : La guerre en questions ? 5-5 Les soldats français mal préparés à l'embuscade des résistants, 5-6 Afghanistan: questions autour d'un "rapport" de l'Otan. 6 Annexe 6-1 Le général Petraeus mise sur la réconciliation entre Afghans. 6-2 11 Septembre : Payés pour se taire. 6-3 La "pornographie sociologique" du 11-Septembre. |
2 Brèves Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information.
2-1 Afghanistan: le mollah Omar offre un marché aux forces étrangères.
Omar, menace les forces étrangères déployées en Afghanistan :"Reconsidérez votre occupation injuste issue d'une décision erronée et cherchez une porte de sortie sûre en retirant vos forces", dit-il dans un message repéré sur internet(…) par l'agence de renseignement américaine
"Si vous quittez notre terre, nous pouvons arranger raisonnablement votre départ", propose-t-il, assurant que les 'taliban' n'auraient alors aucune intention de s'en prendre à quiconque en dehors d'Afghanistan. Si l'occupation se poursuit, ajoute Omar, "vous serez vaincus partout dans
le monde (...) à l'instar de l'ex-Union soviétique".
Edicom
30 septembre 2008
2-2 Les soldats français mal préparés à l'embuscade des résistants.
Selon un rapport de l'OTAN cité par un journal canadien les soldats français en Afghanistan étaient mal préparés à l'embuscade des talibans qui a coûté la vie à dix d'entre eux le 18 août dernier, affirme samedi le quotidien canadien "The Globe and Mail" qui dit s'être procuré un rapport classé "secret" de l'OTAN.
D'après le document cité par le journal, les militaires tombés dans l'embuscade n'avaient pas assez de munitions, ne disposaient que d'une seule radio qui est rapidement tombée en panne et manquaient d'autres équipements nécessaires, face à des insurgés extrêmement bien préparés et équipés.
Les soldats ont dû abandonner une contre-attaque les armes sur leurs véhicules étant tombées à court de munitions après seulement 90 minutes de combat, alors que la bataille a duré deux jours. Par ailleurs, des soldats français tués porteraient "des signes indiquant qu'ils ont été tués à bout portant", précise le document cité par le "Globe and Mail".
Par contraste, les assaillants apparaissaient "dangereusement bien préparés", selon le journal: tireurs d'élite, un fait inhabituel au sein de la guérilla et des armes très sophistiquées, des balles incendiaires capables de percer un blindage.
Le rapport conclut que c'est une chance que les autres soldats français aient pu s'échapper, selon le journal qui ajoute que l'armée française s'est refusée à tout commentaire concernant la publication de ce rapport.
Les trente soldats du peloton français se trouvaient sur des collines abruptes, rocheuses et dénudées de végétation, derrière une haute crête, dans la vallée Uzbin, à environ 40 kilomètres à l'est de Kaboul. Depuis 2001, cette colline a souvent été le théâtre d'embuscades meurtrières pour les forces internationales.
Selon le rapport, soit les insurgés, nombreux dans le village vers lequel se dirigeaient les forces de l'ISAF (Force internationale d'assistance à la sécurité de l'OTAN), se sont mis en position défensive à l'approche des militaires et ont exécuté un plan préparé à l'avance, soit ils disposaient de renseignements sur l'itinéraire et la destination des soldats de l'ISAF.
L'état-major des armées françaises avait reconnu début septembre qu'un des dix soldats tués dans l'embuscade avait été tué par arme blanche, lors d'un "combat très rapproché".
AP
21/9
2-3 L'Italie enverra quatre chasseurs Tornado en Afghanistan (Défense)
L'Italie s'apprête à envoyer quatre chasseurs Tornado en Afghanistan, a déclaré mardi le ministre italien de la Défense, Ignazio La Russa.
Selon lui, l'envoi de chasseurs fait suite aux demandes incessantes "d'organisations internationales".
L'Italie participe à la mission de l'OTAN en Afghanistan depuis 2002. Près de 2.300 militaires italiens sont déployés dans ce pays, principalement à Kaboul et dans la province d'Hérat (ouest de l'Afghanistan).
Chasseur tactique d'attaque, le Tornado possède deux canons Mauser BK27 de 27 mm disposés de chaque côté du fuselage avec 180 obus par canon. L'avion est équipé de sept points d'accrochage qui lui permettent de porter 9 tonnes d'armements supplémentaires: missiles à guidage optique ou laser, bombes classiques ou à sous-munitions et réservoirs de napalm.
RIA Novosti., 23 septembre -
3 Dossiers
Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information
3-1 Sans contrat la guerre n'est rien.
D'ordinaire, lorsqu'une coalition s'engage dans une opération, les parties signent entre elles un Contrat opérationnel (CO) qui définit les moyens que chacun doit apporter. Mais dans la précipitation d'envahir l'Afghanistan dans la foulée des attentats du 11 septembre, rien de tel n'a été signé.
L'Etat Major de l'armée le confirme : « « il n'y a pas de contrat opérationnel liant la France et l'ISAF. ( (International Security Assistance Force) depuis août 2003 à la demande de l'ONU et du gouvernement Afghan l'OTAN à pris le commandement de l'ISAF) » .
Du coup, chaque Etat engagé dans cette guerre fournit à l'ISAF ce qu'il veut en hommes et en matériels. « De toute façon, dans ce genre de coalition, c'est toujours à celui qui fournira le moins de matériel », raconte ce capitaine qui a connu les théâtres afghan et bosniaque. C'est une des raisons pour lesquelles les Américains demandent toujours plus aux gouvernements engagés dans cette coalition. Les moyens apportés par chaque pays sont mutualisés et c'est le commandement de l'ISAF, donc de l'OTAN, qui redistribue les moyens en fonction des missions. Sauf si le pays a signé un caveat, c'est à dire si la nation qui amène ses ressources dans une mission précise qu'elle garde ses moyens pour elle.
Or la France n'a pas signé de caveat en Afghanistan, donc toutes ses ressources sont mises à disposition de l'ISAF, c'est ce que confirme l'Etat Major : « en Afghanistan tout le matériel est mutualisé. Si nous envoyons des drones, il faut déjà le temps qu'ils arrivent et ensuite, ils seront remis dans le pot commun de la coalition.. »
En Afghanistan, les Français n'ont envoyé que deux hélicoptères et ceux-ci sont la plupart du temps mis à disposition du Président Karzaï à la demande de l'ISAF.
Ce sont ces hélicoptères qui manquaient cruellement lors de l'opération du 18 août. Les généraux français n'ont pas obtenu ce qu'ils demandaient.
Dans sa déclaration à l'AFP du 24 août le Général Stollsteiner confirme avoir demandé plus de moyens à l'ISAF. Alors que les Américains disposent de douze drones (Predators) opérationnels en permanence, pourquoi le Général David McKiernan, n'a-t-il pas fourni ces appareils aux français pour sécuriser leur mission du 18 aout ? Et pourquoi ces drones sont-ils arrivés 11h après le début des combats ?
Le renseignement, pré-carré étatsunien
Le problème des drones est sensible.
De tous temps, les Américains ont été hystériques à l'idée que les Français maitrisent le renseignement. Selon un haut gradé, pendant la guerre du Golfe, le problème c'était déjà posé et après moultes négociations entre les Etats Majors, les Américains avaient fini par tolérer que les Français aient des drones.
Idem en Bosnie où, dans un premier temps, le commandement US avait dit : « on s'occupe du renseignement aérien. Puis, il avait fini par admettre que les Français puissent utiliser leurs propres drones. »
Ainsi, à l'heure où Nicolas Sarkozy a décidé d'envoyer des drones en Afghanistan rien ne garantit qu'ils seront mis à disposition des Forces françaises.
En attendant, comme le dit ce militaire aguerri, « si les drones qui volent au-dessus de Lourdes finissent par être opérationnels en Afghanistan, au moins, seront-ils bénis ! » Ne resterait-il plus que Dieu pour protéger nos soldats ?
http://cozop.com/soeur_francoise_bakchich/des_drones_pour_benoit_et_pas_pour_les_soldats
3-2 Point de vue de Alain Gresh : Comment sortir d'Afghanistan...?
La critique la plus commune à toute proposition de sortie d'Afghanistan, comme celle formulée sur ce blog, est : on ne peut laisser le pays sombrer dans la guerre civile. Comme pour l'Irak, on pourrait répondre que le pays est déjà en guerre civile. Mais on ne peut en rester là. Il est clair qu'un retrait précipité des troupes étrangères d'Afghanistan, sans négociations, risquerait d'accroître le chaos.
Alors, que peut faire la France ?
Elle pourrait faire des propositions, y compris aux Etats-Unis. Si celles-ci étaient refusées, elle serait alors libre de se désengager militairement.
L'idée que l'on devrait se consacrer d'abord à la reconstruction, à l'aide économique, n'est malheureusement plus d'actualité. Le niveau des combats et l'insécurité qui règnent dans le pays rendent toute entreprise de reconstruction sans solution politique illusoire.
La mission internationale en Afghanistan est légitimée par une résolution du Conseil»des Nations unies. Il faudrait d'abord redonner à cette institution le dernier mot sur ce qui se passe dans ce pays.
Le Conseil de sécurité pourrait annoncer que, d'ici à un an, les troupes étrangères devraient avoir quitté l'Afghanistan.
Durant cette période intérimaire :
L'ONU convoquerait une réunion régionale des pays intéressés par une solution pacifique du problème afghan. La Russie, la Turquie, l'Iran, qui sont particulièrement concernés par l'avenir du pays, pourraient être associés ; un rôle pourrait être joué par l'Organisation de la conférence islamique (OCI). Des pressions politiques internationales seraient exercées sur le Pakistan pour qu'il mette un terme à l'instabilité à sa frontière et pour que soient mis au pas les renseignements militaires qui fournissent une aide à Al-Qaida et aux talibans. Comme le demande une majorité des Pakistanais, des négociations pourraient être menées avec les talibans pakistanais pour que, dans le cadre d'un calendrier de retrait des troupes étrangères d'Afghanistan, ils mettent un terme à leurs actions à travers la frontière et mettent fin à la présence des combattants non pakistanais ;
L'ONU convoquerait une conférence de toutes les forces afghanes pour négocier la fin du conflit dans la perspective d'un retrait des troupes étrangères. Cette négociation inclurait les différents chefs de guerre, les talibans, les diverses minorités ethniques et surtout les tribus qui jouent un rôle central, dans le cadre d'une Loya Jirga (grande assemblée). Elle viserait à former un gouvernement d'union nationale. Un certain nombre de principes seraient définis qui permettraient d'atteindre des objectifs importants : tenue d'élections ; droits des femmes, notamment à l'éducation ; lutte contre la corruption ; éradication de la culture de la drogue. La communauté internationale pourrait s'engager, dans ce cadre, à fournir une aide massive et les diverses factions assureraient la possibilité de travail des ONG (y compris des ONG musulmanes) pour pallier les insuffisances d'un Etat qui restera défaillant pendant encore quelques années.
On peut noter que la position des ONG françaises présentes sur le terrain ne semble pas très éloignée de ces propositions. Dans un article sur le site du Monde (20 septembre), « Les ONG françaises tirent la sonnette d'alarme » (Jacques Follorou), on peut lire :
« Les ONG françaises admettent que de nombreux projets ont vu le jour en Afghanistan en matière de reconstruction et d'aide d'urgence. Mais le constat globalement négatif a généré, selon Pierre Lafrance, président de Madera, "un ressentiment" au sein de la population à l'égard d'une communauté internationale "qui n'a pas répondu aux attentes formulées en 2001 et 2002". »
« Si le pessimisme semble régner dans les rangs des ONG françaises en Afghanistan, il existerait des raisons d'espérer, dès lors que l'on cessera "d'ajouter la guerre à la guerre". L'envoi de renforts de troupes françaises ou américaines désespère les humanitaires, qui "réclament une solution politique et sociale pour sortir le pays de la guerre".
Source : Les blogs du diplo
http://blog.mondediplo.net/...
http://www.palestine-solidarite.org/analyses.Alain_Gresh.200908.htm
3-3 Ousmane Sow : Tortures dans le monde : Raison d'Etat et morale.
En ces temps troubles que connaît le monde, quelles sont les conséquences des actes commis au nom de la raison d'Etat ? Sommes-nous conscients des répercussions des décisions prises en notre nom ?
Il y a quelques jours, une chaîne de télévision des USA a diffusé, en reprise, un documentaire extraordinaire sur la torture dans le monde et sur les raisons qui poussent des Etats, c'est-à-dire, ceux qui sont au sommet de la hiérarchie, à autoriser cette pratique qui rappelle que si l'homme descend du singe, il n'est pas encore loin de brouter l'herbe...
Evidemment, le film est un clin d'œil sur l'histoire récente de Washington qui, sous George Bush, a implicitement donné le feu vert aux agents des services secrets afin qu'ils sévissent contre les « combattants ennemis illégaux » capturés en Irak ou en Afghanistan. Une définition nouvelle du prisonnier de guerre qu'aucune juridiction au monde ne connaît.
Mais peu importe… Ce n'est pas le sujet du jour. Je reviens donc au documentaire en question. Une séquence est particulièrement intéressante. Dans un sous-sol humide et mal éclairé de Colombo au Sri Lanka, un agent secret du gouvernement local, ravi de lui-même et se définissant comme un « expert » en interrogatoire de prisonniers de la rébellion tamoule raconte cette histoire.
Un jour, des policiers en civil interceptent deux individus suspects. Après les avoir tabassés, ils rapportent qu'ils sont des artificiers liés aux Tigres de libération de l'Elaam Tamoul et qu'ils viennent de déposer une bombe extrêmement puissante dans un lieu public et qu'elle est programmée pour sauter trois heures plus tard. Elle pourrait tuer au minimum 20 personnes.
Puis, ils se taisent. Refusent catégoriquement de parler. Notre « héros » du jour est appelé en renfort. Il se présente dans la salle où les deux hommes nus et enchaînés sont assis. Il pose la question : « Où est la bombe ? ». Une fois. Deux fois. A la troisième fois, il dégaine son pistolet et abat froidement le premier. Le deuxième lui indique immédiatement l'emplacement de la bombe qui est désamorcée avant son explosion.
« Puis, j'ai abattu le second », raconte-t-il en riant. Le gouvernement lui a décerné une médaille pour avoir sauvé la vie d'au moins 20 personnes. « Bravo ! » crieront les purs et durs de la répression. Le tortionnaire a bien fait d'abattre ces terroristes et de sauver la vie de dizaines de personnes.
Sauf que, l'histoire ne se termine pas là. En poursuivant ses investigations, le documentariste découvre que les deux frères des terroristes abattus, galvanisés par la mort de leur aîné, ont rejoint la guérilla avec plus de deux cents jeunes du village, outrés par le meurtre froid de leurs parents. Un des deux jeunes a fabriqué une bombe de quarante kilos qui a tué près de 60 personnes dans un marché de Colombo.
Il a ensuite envoyé une carte postale au tortionnaire qui a tué son frère avec ce mot : « C'est juste un début ». Par la suite, il aurait formé au moins une cinquantaine de jeunes à la fabrication de bombes artisanales, aux techniques de transport et de dissimulation.
Le documentariste pose alors une question à ses auditeurs : Comment concilier la lutte contre le terrorisme et le respect de la vie humaine ? Comment, dans une démocratie, peut-on respecter les droits de l'Homme et lutter contre le terrorisme ? Peut-on concilier droits humains et « guerre au terrorisme » ? Peut-on blâmer des gens qui commettent des crimes contre des terroristes afin de sauver d'autres ? Il ne fait que poser des questions et ne donne aucune réponse. C'est d'ailleurs mieux ainsi. Car, il pousse chacun de nous à réfléchir sur la difficile conciliation entre morale et raison d'Etat.
Cycle infernal
De mon propre point de vue, je pense qu'aucune raison au monde ne saurait justifier la torture qui est le summum de la sauvagerie chez l'être humain. Les régimes qui ont recours à ces méthodes barbares (Dieu sait qu'ils sont nombreux sur Terre) sont disqualifiés à jamais. Parce que, tout simplement, voir le problème sous l'angle de la lutte entre le Bien et le Mal est une optique viciée. Toutes les formes de contestation d'un pouvoir, qu'il s'agisse de rébellion, d'émeutes ou d'opposition violente ont une origine commune : le déficit démocratique, l'injustice.
Cette injustice peut-être politique, économique ou sociale. Pour parler spécifiquement du cas du Sri Lanka, la solution à la rébellion tamoule ne sera jamais militaire parce que son origine n'est pas militaire. Les Tigres tamouls ont pris les armes parce que la majorité cingalaise ne leur a pas laissé d'autres options : mépris, ostracisme, isolement, refus d'autonomie, refus d'intégration à la haute fonction publique… bref les Tamouls sont devenus, par le fait d'une majorité cingalaise aveugle, insensible, politiquement condamnée à l'extrémisme par des politiciens médiocres, des citoyens sans droit, sans considération.
Le gouvernement de Colombo peut engloutir la totalité du budget national dans l'armée, elle n'arrivera pas à bout de cette rébellion. Tous les chefs qui ont pris l'engagement d'écraser l'irrédentisme tamoul ont lamentablement échoué.
Alors, ma pensée est que le tortionnaire citée plus haut n'est qu'un sinistre élément d'une tragédie politico-militaire qui dépasse largement sa piètre personne. Il est un instrument infâme aux mains d'une élite sans pudeur qui trouve son compte dans cette situation de guerre permanente qui permet de maintenir le pays sous pression, de fouler aux pieds toutes les règles de bonne gouvernance au nom d'une sacro-sainte unité face à un ennemi commun.
Le gouvernement du Sri Lanka est obligé d'avoir recours à des sbires de cet acabit parce qu'au fond, il est prisonnier d'une logique jusqu'au-boutiste qui l'empêche d'oser une autre stratégie. Toutes les tentatives de règlement de ce conflit vieux de près de 40 ans, notamment de la part de l'Inde, ont buté sur les mêmes écueils : démagogie et surenchère de politiciens véreux qui promettent des solutions chimériques, activisme débridé de chefs religieux qui confondent croyance et bellicisme, armée hypertrophiée et insatiable qui gruge près de 65 % du budget et tient mordicus à ses privilèges, sans oublier les chefs rebelles dont le fameux « Tigre suprême », un mégalomane doublé de cruel kleptomane et noceur devenu un des hommes les plus riches d'Asie grâce aux « impôts » et « taxes » prélevés dans sa zone et au trafic de stupéfiants.
Il est clair que la torture n'aurait droit de cité dans un système qui fonctionne selon les normes acceptables. La torture est une réponse sauvage et utopique à un problème réel. Malheureusement, au-delà de son immoralité, la peine est de voir des gouvernements, des groupes armés ou de simples, mais puissants citoyens croire qu'elle peut être une solution. Elle ne l'a jamais été et ne sera jamais. Car, chaque fois que l'on viole le droit d'un individu parce qu'on est plus fort, il passera le reste de sa vie à préparer sa vengeance. Et le cycle devient infernal. Un Etat qui autorise la torture contre ses citoyens ne fait que préparer sa propre tombe.
Ousmane Sow
(journaliste, Montréal)
Les Echos, 10/09
http://www.maliweb.net/category.php?NID=35426&intr=
3-4 Palin : l'ignorance au service de l'extrême droite.
Extraits :
La diffusion sur le réseau ABC trois soirs de suite des entrevues par le chef d'antenne du réseau, Charles Gibson de la candidate à la vice-présidence pour le Parti républicain, Sarah Palin, a dévoilé l'ignorance et les politiques d'extrême droite de la candidate, tout en brodant autour de certaines des questions les plus cruciales à la base de son improbable candidature.
Le choix de Palin commence-t-il à donner des sueurs froides au camp Républicain ?
La réaction de la campagne d'Obama et du Parti démocrate est tout autant révélatrice. Ils ont laissé Palin dire ce qu'elle voulait durant les entrevues sans réagir, sauf lorsqu'elle a tenté de s'identifier à la sénatrice Hillary Clinton, candidate à l'investiture démocrate. Une réaction colérique en guise de réponse, transmise par la congressiste de la Floride, Debbie Wasserman Shultz, avait plus l'allure d'une contestation contre l'utilisation illégale d'une marque de commerce plutôt qu'une réponse substantielle aux positions de Palin.
…..
Palin a trébuché sur quelques questions et est demeurée complètement figée lorsque lui a été posée la question sur la « doctrine Bush », une chose avec laquelle elle n'était clairement pas familière, même après que Gibson, pour l'aider, lui eut expliqué de quoi il s'agissait.
Derrière l'image fabriquée, les éléments qu'apporte Sarah Palin à la politique américaine sont la bigoterie religieuse et l'hostilité à l'égard des droits démocratiques, l'anti-intellectualisme, un faux semblant de populisme de droite et un appui inébranlable au militarisme américain, en bref, le fond de commerce de la droite républicaine.
Les dangers que soulève ce type d'ignorance, d'idées arriérées et de perspective réactionnaire lorsqu'ils sont fusionnés aux pouvoirs d'Etat sont devenus clairs dans l'entrevue d'ABC.
Après que Palin eut déclaré son appui à l'admission des anciennes républiques soviétiques de l'Ukraine et de la Géorgie au sein de l'OTAN, Gibson demanda si cela signifiait que les Etats-Unis seraient obligés d'aller en guerre contre la Russie si Moscou envoyait encore des troupes dans la région.
« Peut-être que oui » répliqua Palin, comme si cela allait de soi, suggérant que la guerre entre deux pays contrôlant des armes nucléaires en quantité suffisante pour incinérer le monde était la solution la plus évidente à une crise géopolitique. « Je veux dire, c'est l'entente lorsque vous êtes un allié de l'OTAN, si un autre pays vous attaque, vous allez vous attendre à être appelé en renfort pour de l'aide », a-t-elle ajouté.
Elle a répété que les actions de la Russie en Géorgie n'avaient « pas été provoquées », et cela, même si le département d'Etat de l'administration Bush lui-même a prétendu avoir mis en garde la Géorgie contre toute tentative de reprendre par les armes les régions autonomes alignées sur la Russie de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie.
Questionnée sur ses connaissances particulières concernant le pays contre lequel elle est si joyeusement prête à aller en guerre, Palin prétendit, erronément, que l'on pouvait apercevoir la Russie de certaines régions de l'Alaska.
Pareillement, Palin a été questionnée sur l'attitude que Washington devrait adopter à l'égard d'une décision d'Israël de mener des frappes aériennes contre le programme nucléaire embryonnaire d'Iran.
« Bien, premièrement, nous sommes amis avec Israël et je ne crois pas que nous devrions critiquer les mesures qu'Israël doit prendre pour se défendre et pour assurer sa sécurité », répondit Palin.
Alors que Gibson insista sur ce point, elle s'accrocha obstinément à cette position, répétant à deux reprises qu'il ne fallait pas « critiquer » les actions d'Israël.
Le Washington Post doit régulièrement « critiquer » de telles décisions - malgré l'indéniable et extraordinaire influence exercée par Israël et le lobby sioniste sur la politique étrangère américaine - mais cette question ne s'est apparemment jamais posée à Palin. Pas plus, semblerait-il, qu'une telle attaque israélienne ferait certainement l'objet de représailles iraniennes dont de possibles attaques contre les troupes de l'occupant américain en Irak, incluant son propre fils, qui y est déployé depuis le 11 septembre.
Ensuite, il y eut l'échange sur la « doctrine Bush », à propos duquel beaucoup a été dit dans les médias. Les premières paroles maladroites de Palin sont compréhensibles. Gibson lui demanda, « êtes-vous d'accord avec la doctrine Bush » et elle répondit en indiquant qu'elle croyait qu'il faisait référence à sa « vision du monde ».
Cependant, lorsque Gibson poursuivit en indiquant que, non, il parlait plutôt de « la doctrine Bush, celle annoncée en septembre 2002, avant la guerre en Irak », il devint évident que Palin n'avait aucune idée qu'il faisait référence à la doctrine de « guerre préventive » avec laquelle Bush et l'impérialisme américain se sont arrogé le droit d'attaquer militairement tout pays perçu comme une menace aux intérêts de ce dernier.
Palin balbutia quelques paroles sur son accord avec les efforts de Bush visant à « débarrasser ce monde de l'extrémisme et des terroristes islamiques qui veulent à tout prix détruire notre nation » et affirma que les « erreurs » commises pourraient être corrigées par l'élection d'un nouveau leadership.
Néanmoins, même du point de vue son ignorance, les réponses de Palin ont clairement démontré qu'elle soutenait essentiellement la « doctrine Bush » : un militarisme américain débridé.
Lorsqu'on lui demanda si les Etats-Unis avaient le droit de mener des attaques au-delà de la frontière, contre le Pakistan, sans la permission du gouvernement de ce pays - ce qui se produit déjà sous les ordres de la Maison-Blanche de Bush - Palin a répondu : « Afin de stopper les extrémistes islamiques, ces terroristes qui cherchent à détruire les Etats-Unis et nos alliés, nous devons faire tout ce qui est nécessaire sans hésiter, Charlie, en prenant ces dures décisions, à savoir où aller et même qui prendre pour cible. »
Voilà le corollaire de Palin à la doctrine Bush : aller n'importe où et cibler n'importe qui, il ne faut simplement pas hésiter.
…
Les démocrates ont décidé d'ignorer complètement cette question. Ils n'ont pas davantage réagi aux déclarations de Palin concernant une guerre contre la Russie et l'Iran. Ayant exprimé son parfait accord avec « l'intensification » en Irak, Obama ne fait d'aucune façon campagne sur une plateforme anti-guerre, mais plutôt en tant que défenseur d'un militarisme américain plus stratégique et même plus robuste. Ainsi, il a lui-même dirigé ses propres déclarations belliqueuses contre la Russie, l'Iran et le Pakistan.
Le fait que Palin puisse être envisagée comme la candidate à la vice-présidence du Parti républicain témoigne non seulement de la trajectoire vers l'extrême droite du parti lui-même, mais aussi de la pusillanimité des démocrates et de leur incapacité et réticence à mener toute attaque sérieuse contre le Parti républicain ou l'extrême droite.
L'élite dirigeante américaine est clairement en appréhension face à cette stratégie et les dangers d'avoir une personne comme Palin à « un battement de coeur » d'une présidence qui serait occupée par un homme de 72 ans avec d'importants problèmes de santé. Le Washington Post a publié un éditorial sur les entrevues, les qualifiant de « troublantes ». Sa performance, affirme le journal, « ne l'a pas disqualifiée, mais était loin d'être rassurante ».
(Article original anglais paru le 15 septembre 2008)
4 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net & témoignage
4-1 Retrait d'Afghanistan de toutes les troupes ! Déclaration du Socialist Equality Party (Grande-Bretagne) et du Partei für Soziale Gleichheit (Allemagne)
Des manifestations appelant au retrait d'Afghanistan des troupes étrangères ont lieu aujourd'hui en Allemagne, en France et en Grande-Bretagne. Le Socialist Equality Party et le Partei für Soziale Gleichheit, sections britannique et allemande du Comité international de la Quatrième Internationale soutiennent cette revendication. Nous appelons au retrait immédiat et inconditionnel de toutes les troupes en Afghanistan.
Cependant on ne peut atteindre ce but en utilisant les méthodes politiques prônées par les organisateurs de ces manifestations et qui se limitent à faire pression sur « leur » gouvernement et cherchent à influencer une partie de l'élite dirigeante.
La guerre en Afghanistan est une guerre impérialiste. L'objectif de l'opération « Enduring Freedom » conduite par les Etats-Unis et la Force internationale d'assistance à la sécurité conduite par l'OTAN est d'imposer un contrôle géostratégique sur l'accès aux réserves de pétrole et de gaz.
Le projet de conquête de l'Afghanistan était déjà prêt depuis longtemps lorsque les deux avions ont frappé le World Trade Center le 11 septembre 2001. On peut remonter jusqu'aux années 1970, où l'occident acheminait des fonds aux seigneurs de guerre de la région et aux intégristes islamiques, dont al-Qaïda, afin qu'ils renversent le régime de Kaboul soutenu par Moscou. Après que la lutte entre seigneurs de guerre eût réduit le pays en cendres, les talibans finirent par prendre le pouvoir. Ils avaient été entraînés par les services secrets pakistanais.
Maintenant l'OTAN, à force de bombardements, a remis au pouvoir les seigneurs de guerre et les barons de la drogue, avec des conséquences désastreuses. La production d'opium a atteint 8 200 tonnes l'année dernière, ce qui représente 93 pour cent de la production mondiale. L'Afghanistan se situe au 174e rang sur 178 sur l'index de pauvreté de l'ONU. L'espérance moyenne de vie, y est d'à peine 40 ans et 60 femmes y meurent chaque jour de faim et par manque de soins médicaux. Le taux d'analphabétisme y est de 70 pour cent dans les villes et atteint 99 pour cent à la campagne. Un quart de la population seulement a accès à l'eau propre et dix pour cent seulement ont l'électricité.
Comme toute occupation coloniale, la prise impérialiste de l'Afghanistan provoque aussi une résistance populaire que les médias occidentaux attribuent sans discrimination aux « talibans » ou aux « terroristes. » L'OTAN riposte par des frappes brutales qui tuent un très grand nombre de civils.
Ces dernières semaines, les Etats-Unis ont élargi la guerre au territoire pakistanais, menaçant de pousser à la guerre civile ce pays détenteur de l'arme nucléaire et de déstabiliser l'ensemble du sous-continent indien.
Crise du système capitaliste
Cette politique irresponsable et dangereuse ne peut s'expliquer comme étant l'action arbitraire de tel ou tel homme politique comme le président Georges Bush. La preuve en est que le candidat républicain à la présidentielle John McCain et son rival démocrate Barack Obama ont tous deux appelé à ce que l'on augmente le nombre de soldats américains envoyés en Afghanistan ainsi qu'à des mesures plus sévères contre le Pakistan.
La vraie cause de la guerre, comme de tous les autres maux sociaux, réside dans les contradictions d'un système social qui subordonne les besoins humains et sociaux à la course aux profits des ultra-riches.
« Mais tant que les principales forces productives de la société seront entre les mains des trusts, c'est-à-dire des cliques capitalistes isolées, et tant que l'Etat national demeurera un instrument docile entre les mains de ces cliques, la lutte pour les marchés, pour les sources de matières premières, pour la domination du monde, prendra inévitablement un caractère de plus en plus destructif, » avait écrit Léon Trotsky au début de la Seconde Guerre mondiale.
Plus la crise du capitalisme s'intensifie et plus impitoyable est la lutte pour gagner des marchés et des matières premières. S'assurer l'accès aux réserves de pétrole et de gaz d'Asie centrale et du Proche-Orient est la tâche première de la politique étrangère impérialiste. C'est la raison pour laquelle les Etats-Unis et leurs alliés européens conduisent la guerre en Afghanistan.
Pas plus tard que le mois dernier l'attaque, sans avoir été provoquée, de la Géorgie contre l'Ossétie du Sud a soulevé la possibilité d'un conflit entre les deux plus grandes puissances nucléaires du monde, la Russie et les Etats-Unis. Tout comme l'Afghanistan, la Géorgie occupe une position stratégique au milieu d'un important corridor énergétique et a été armée jusqu'aux dents par les Etats-Unis avant d'être encouragée à lancer son attaque.
Les puissances européennes poursuivent, elles aussi, leurs propres intérêts géostratégiques. Elles ont toutes reconverti leurs forces armées en forces d'intervention internationale afin de s'assurer les voies d'acheminement du gaz et du pétrole.
Les attaques perpétrées contre la population laborieuse à l'intérieur du pays vont de pair avec le militarisme. Partout l'inégalité sociale prend des formes de plus en plus flagrantes. Les prestations sociales sont supprimées, les salaires et les emplois sont détruits. Ceci s'accompagne d'attaques contre les droits démocratiques, au nom de la soi-disant « guerre contre le terrorisme. »
On ne pourra mettre fin aux combats en Afghanistan et on ne pourra éviter d'autres guerres que si le pouvoir et le contrôle de l'économie sont arrachés des mains des cliques impérialistes prédatrices. La lutte contre la guerre est inséparablement liée à la lutte pour une société socialiste, qui place les besoins de la majorité avant les profits de la minorité.
Le fondement d'une telle lutte ne peut être une adaptation à l'une ou l'autre des ailes de l'élite dirigeante du pays mais seulement à un mouvement indépendant et international de la classe ouvrière.
La perspective du « mouvement pour la paix »
Les soi-disant mouvements pour la paix des différents pays rejettent une telle orientation. Au lieu de cela, ils resserrent les rangs avec ceux des éléments de la classe dirigeante qui veulent se distancer de Washington et mettre en avant leurs propres intérêts nationaux.
En Allemagne, le mouvement pour la paix ne rejette même pas le contrôle impérialiste sur l'Afghanistan, mais préconise plutôt des méthodes civiles aux méthodes militaires. En juin, il y a eu un congrès sur l'Afghanistan dans le but de développer des « alternatives au déploiement militaire. » André Brie, député européen et membre du Parti La Gauche (Die Linke), a dit que la tâche clé en Afghanistan était « la reconstruction du système policier et judiciaire en souffrance depuis longtemps. »
Le déficit véritable de la politique européenne en Afghanistan a-t-il souligné, est qu'elle « ne s'est pas émancipée de Washington et qu'elle est toujours prête à se subordonner à Washington… Le plus grand obstacle à une stratégie afghane nouvelle et constructive est l'attachement européen pour une politique pro-américaine. »
En France, l'appel à la manifestation s'adresse directement au parlement et au président de la République en réclamant « le retrait des troupes françaises ». Il insiste lui aussi pour dire : « Nous refusons une France alignée sur la stratégie américaine… »
On compte parmi les signataires de cet appel le Parti communiste et les Verts (en 2001 tous deux étaient dans le gouvernement Jospin qui a envoyé les troupes françaises en Afghanistan) et Olivier Besancenot de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR).
En Grande-Bretagne, la manifestation de la Coalition Stop the War s'est concentrée sur la conférence du Parti travailliste et s'orientant notamment sur la poignée de travaillistes de « gauche » restants, a appelé le gouvernement Brown à « changer ses priorités ».
Une telle orientation politique qui subordonne le mouvement anti-guerre à une aile de la classe dirigeante qui serait de gauche ou progressiste, ne peut mener qu'à une impasse.
Que l'on se souvienne de l'expérience faite avec les Verts allemands. A la fin des années 1970, lorsque les Etats-Unis cherchaient à stationner en Europe des missiles de moyenne portée ciblant la Russie et menaçant de transformer l'Allemagne en un champ de bataille nucléaire, les Verts se trouvaient à la tête du mouvement pour la paix. A peine vingt ans plus tard, après que le rideau de fer se soit effondré et que l'Allemagne réunifiée ait été en mesure une fois de plus de poursuivre sa propre politique étrangère, les Verts se trouvent dans le camp de l'impérialisme allemand. En tant que ministre des Affaires étrangères, le dirigeant du Parti des Verts, Joschka Fischer, porte une responsabilité dans la participation de l'Allemagne à la guerre en Afghanistan et dans la nomination d'Hamid Karzaï, un consultant de l'entreprise pétrolière américaine Unocal, à la tête du pays.
Un mouvement contre la guerre doit se développer indépendamment de l'élite dirigeante et de ses conseillers de « gauche » et doit lier la question de la guerre aux questions sociales. Les conditions existent déjà pour qu'un tel mouvement s'amplifie vu que l'opposition populaire au militarisme et à l'inégalité sociale ne cesse de croître. Le Comité international de la Quatrième Internationale s'efforce de construire un nouveau parti international de la classe ouvrière qui lutte pour une perspective socialiste. Nous appelons tous ceux qui manifestent aujourd'hui à lire le World Socialist Web Site et à nous contacter.
(Article original anglais paru le 20 septembre 2008)
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5 Analyse - Géopolitique et stratégie – Réflexion
Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information.
5-1 Géographie des défaites et de la Berezina de l'Empire.
L'ascension du meccano d'Empire à direction militaire aux Etats-Unis a, une fois de plus, mis en évidence son incapacité absolue d'imposer un nouvel ordre impérial.
Après six ans et demi de guerre et d'occupation en Irak, les Etats-Unis ont subi des pertes militaires effroyables et des pertes économiques s'élevant à plus d'un demi-milliard de dollars sans avoir pu, pour autant, s'assurer un quelconque gain, ni en matière politique, ni en matière militaire, ni prosaïquement en termes de ressources naturelles.
Les pertes entraînées par la guerre ont généré une opposition domestique à l'intervention militaire américaine qui ne cesse de saper la capacité militaire actuelle et future de l'Empire. Il n'est pas jusqu'au chef de pacotille installé par les Etats-Unis à la tête de l'Irak, Al-Maliki qui n'ait osé exiger une date ferme pour le retrait des Etats-Unis.
L'autre client des Etats-Unis, en Afghanistan, cette fois, le président Kharzai, a réclamé un droit de regard accru sur les opérations militaires américaines, qui ont tué des dizaines de non-combattants et de civils, ne faisant, de ce fait, qu'approfondir et étendre le soutien de la population afghane à la résistance nationale, qui opère désormais absolument partout en Afghanistan.
Des généraux et des officiers supérieurs de l'Otan ont reconnu que les ainsi dits « Taliban » ont réorganisé et étendu leur influence dans l'ensemble de l'Afghanistan, qu'ils contrôlent désormais la plupart des voies d'accès aux grandes villes et qu'ils opèrent y compris autour et à l'intérieur de la capitale Kaboul. Des bombardements et des frappes par missiles américains répétés ont généré une opposition quasi-unanime envers le gouverneur de pacotille Karzai. Les engagements de l'un comme de l'autre candidat à la présidence américaine de renforcer considérablement les forces d'occupation en Afghanistan dès qu'il se sera installé aux manettes du pouvoir ne font que prolonger la guerre et approfondir l'affaiblissement de l'empire et économique, ainsi que ses fondations internes.
….
L'échec de la stratégie militariste américaine a dévasté l'armée et les clients de Washington au sein de la classe dirigeante vénézuélienne, et il n'a fait que radicaliser davantage le gouvernement Chavez. En conséquence, le dirigeant du Venezuela a nationalisé le pétrole et le gaz, et il a développé des relations stratégiques avec des pays en compétition, voire totalement opposés à l'Empire américain, tels que Cuba, l'Iran, la Chine et la Russie. En Amérique latine, le Venezuela a conclu des accords économiques stratégiques avec l'Argentine, la Bolivie, l'Equateur, Cuba et le Nicaragua. Tandis que Washington déversait plus de 6 milliards de dollars d'aide militaire sur la Colombie, le Venezuela signait des investissements pétroliers et gaziers, ainsi que des accords commerciaux, avec la plupart des pays d'Amérique centrale et de la Caraïbe, remettant sérieusement en question l'influence de Washington dans ces régions du monde.
Des prix des matières premières exorbitants, des marchés asiatiques en plein boom, des taxes et des subventions américaines inacceptables ont conduit à une relative indépendance des régimes « capitalistes nationaux » de l'Amérique latine, qui ont adopté le « néolibéralisme » sans les contraintes du FMI et sans les diktats de Washington. Dans ces circonstances, les Etats-Unis ont perdu le plus gros de leur influence – mis à part les menaces militaires du régime colombien – dont ils auraient besoin pour inciter l'Amérique latine à isoler Chavez – voire même Cuba. C'est la stratégie militaire adoptée par Washington qui est la cause de son propre auto-isolement.
Les conséquences, outre-mer, de stratégies militaires condamnées à l'échec
L'isolement américain en Amérique latine ne saurait être solutionné, car la poursuite de l'Empire par Washington, via son agression militaire incessante – dans le reste du monde, et en particulier en Amérique latine – ne saurait rivaliser avec les profits, la richesse, les opportunités d'investir et de faire du commerce offerts aux classes dirigeantes d'Amérique latine par les nouveaux marchés en Russie, au Moyen-Orient, en Asie, ainsi que par le Venezuela, un pays riche, grâce à son pétrole.
La stratégie impériale militariste de Washington apparaît très clairement dans sa politique duplice : mise en priorité de la dépense de 6 milliards de dollars en aide à la répression colombienne, tout en sacrifiant pour plus de 10 milliards de dollars en échanges commerciaux, en investissements et profits avec le riche pays pétrolier qu'est le Venezuela. Washington a gaspillé plus de 500 milliards de dollars dans ses agressions contre l'Afghanistan et l'Irak ; des milliards de dollars sont consacrés aux préparatifs d'agression contre l'Iran ; plus de 3 milliards de dollars sont gaspillés annuellement au profit de la soldatesque israélienne ; le tout, sans cesser un seul instant de perdre des centaines de milliards de dollars de commerce et d'investissements croisés avec l'Amérique latine.
L'aspect le plus frappant de cette contradiction historique réside dans le fait que les dépenses militaires inhérentes à un meccano d'empire centré sur l'armée ont échoué, y compris dans leur objectif minimaliste d'acquisition de contrôle politique, d'avant-postes militaires et de matières premières stratégiques du point de vue militaire. Par contraste, les concurrents des Etats-Unis sur le marché globalisé se sont assurés de l'accès à (suivi du contrôle sur) les ressources naturelles stratégiques, et ils ont signés de lucratifs accords de coopération politique sans aucun engagement militaire coûteux…
Les conséquences intérieures d'un meccano d'empire à dominante militaire
Le coût du meccano d'empire sous la houlette siono-militaire, pour l'économie américaine, a été dévastateur : la compétitivité a décliné, l'inflation ronge le niveau de vie, l'emploi en contrepartie de salaires stables et décents est en train de disparaître, le chômage et les licenciements suivent une courbe asymptotique, le système financier est totalement déconnecté de l'économie réelle, et il est sur le point de s'effondrer, les saisies de maisons atteignent des niveaux catastrophiques et les contribuables sont saignés à blanc afin de combler la dette des spéculateurs gagée sur les prêts immobiliers, qui atteint le millier de milliards de dollars. Le malaise politique est général. Au milieu d'une crise d'ampleur mondiale, un Etat policier a étendu son emprise : des milliers de travailleurs migrants, légaux et sans papiers ont été arrêtés sur leurs chantiers et dans leurs usines et détenus dans des camps militaires, loin de leurs enfants. Des associations musulmanes et des associations arabes font l'objet de perquisitions violentes ; elles sont poursuivies en justice sur le témoignage d'informateurs stipendiés, dont des « témoins » israéliens dûment cagoulés.
La police fédérale (étatique, sur l'ensemble des Etats-Unis) et la police locale (particulière à chaque Etat) pratiquent la « détention préventive » de militants et de journalistes avant les conventions en vue du choix des candidats à l'élection présidentielle, arrêtant des protestataires avant qu'ils aient pu exercer leurs droits constitutionnels et détruisant systématiquement les caméras, les appareils photo et les films réalisés par des citoyens essayant d'enregistrer les passages à tabac. L'impérialisme militaire failli amène lentement mais sûrement un Etat policier pléthorique – soutenu tant par les démocrates que par les républicains – afin de tenter de faire face à des crises économiques qui menacent les fondations politiques et sociales d'un empire aux pieds d'argile.
Conclusion
La crise économique, à quelques semaines des élections américaines, n'a pas abouti à l'émergence d'un candidat alternatif progressiste qui fût susceptible de s'appuyer sur les masses. Les compétiteurs, tant démocrate que républicain, promettent de prolonger et d'étendre les guerres impérialistes, et ils se soumettent à un dictat militaire israélo-sioniste sans aucun précédent, en ce qui concerne le contentieux avec l'Iran.
Les crises gigognes et les multiples défaites militaires n'ont entraîné aucune reprise en considération des engagements globaux des Etats-Unis, tant économiques que militaires. En lieu et place, nous assistons à une radicalisation de la droite américaine, qui cherche à aggraver les confrontations avec la Chine, avec la Russie et avec l'Iran. Les Etats-Unis entraînent derrière eux les régimes qui leur sont liges en Europe orientale, au Caucase et dans les pays baltes afin de contrer l'accent mis par l'Europe occidentale sur la dominante « économique » de son propre meccano d'empire.
La réalité, qui est celle d'un monde économique multipolaire, toutefois, sape les efforts américains visant à imposer une confrontation militaire bipolaire. La Chine détient 1,2 milliers de milliards de dollars de la dette extérieure américaine. L'Europe occidentale, de manière générale, dépend de la Russie pour plus d'un tiers de son énergie, pour ses foyers, ses bureaux et ses usines. L'Allemagne en dépend pour près de 60 % en matière de gaz naturel. Les économies asiatiques : Japon, Inde, Chine, Vietnam et Corée du Sud dépendent, toutes, du pétrole du Moyen-Orient et en aucun cas elles ne dépendent des projets guerriers des militaristes israélo-américains au Moyen-Orient… Le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine, l'Afrique du Sud, le Venezuela et l'Iran sont des pays absolument essentiels pour le fonctionnement de l'économie mondiale. Au moins autant que l'axe Etats-Unis-Israël-Royaume-Uni est tout-à-fait incapable de maintenir son empire sur les bases de stratégies militaires foireuses à l'extérieur et d'un désastre économique accompagné d'un état policier chez eux.
http://www.dissidentvoice.org/2008/09/masters-of-defeat-retreating-empire-and-bellicose-bluster
http://www.palestine-solidarite.org/analyses.James_Petras.130908.htm
Après les dix soldats morts le 18 août dernier, quatre soldats français du 8e RPIMa (régiment de parachutistes d'infanterie de marine) ont été blessés en Afghanistan ce samedi 27 septembre, lors d'un accrochage avec des talibans. Si l'Afghanistan semble aujourd'hui devenir un piège pour les forces de l'OTAN, c'est en grande partie dû au fait que les gouvernements occidentaux ont d'abord dramatiquement sous évalué la gravité de la situation sur le terrain, puis ensuite se sont mentis à eux-mêmes et ont désinformé leurs opinions. L'enchaînement des faits est éloquent.
Le 8 août 2003, l'Alliance Atlantique prend le commandement de l'ISAF, dont les troupes sont autorisées, par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, à se déployer au-delà du périmètre de la capitale afghane, Kaboul. L'envoi des troupes en Afghanistan est laborieux et, en coulisses, donnera lieu à de sévères empoignades comme à des négociations interminables. En effet, l'OTAN ne possède ni budget, ni troupes, ni matériel, et chaque Etat membre, dont le budget défense est dramatiquement réduit, répugne à faire les efforts nécessaires. Illustration de cette situation : durant les six premiers mois de l'année 2004, le secrétaire général de l'OTAN et le commandant en chef de ses forces, le général James Jones, ne réussiront pas à obtenir l'envoi de trois hélicoptères pour Kaboul et les provinces environnantes.
Pour le maintien des troupes en Afghanistan
Le 22 septembre, l'Assemblée nationale et le Sénat votaient majoritairement pour le maintien des troupes françaises en Afghanistan
Les pays membres de l'Alliance n'acheminent pas assez de troupes ni d'équipements. Surtout, les responsables politiques se voilent la face et mentent en affirmant que les militaires déployés ne sont envoyés que pour des missions de maintien de la paix ou pour assurer la reconstruction du pays. La menace talibane n'est pas une seule fois évoquée. A la fin de l'année 2004, les Etats-Unis, confrontés à des difficultés croissantes en Irak, demandent à l'OTAN d'accroître son engagement en Afghanistan, pour permettre le retrait de troupes américaines.
En février 2005, une réunion des ministres de la défense de l'OTAN se tient à Nice.
A l'ordre du jour : la création d'un commandement unifié qui coifferait les forces de l'OTAN et les troupes américaines de l'opération « Enduring Freedom » présentes sur le terrain et engagées dans la chasse aux terroristes. Plusieurs pays dont la France et l'Allemagne refusent. Michèle Alliot-Marie, alors ministre de la Défense, déclare : « L'OTAN n'est pas équipée pour mener des opérations de contre-terrorisme. »
« Pas un seul satellite espion »
Combattre les talibans et Al Qaïda n'est alors même pas envisagé. Le commandant en chef de l'OTAN, le général Jones, qualifie de « cancer opérationnel » la liste, interminable, des restrictions imposées par les Etats membres à l'engagement de leurs troupes : certaines ne doivent pas attaquer les talibans, d'autres ne sont pas autorisées à éradiquer les champs de pavot, ou à stopper des convois de trafiquants d'opium. Dans le sud de l'Afghanistan, fief des talibans, qui est devenu une véritable zone de guerre, dès 2003, l'OTAN est incapable d'élaborer une stratégie de contre-insurrection. Canadiens, Britanniques et Hollandais sont engagés dans des affrontements soigneusement minimisés par les responsables politiques de leur pays, pour éviter la montée de la contestation dans l'opinion. Cette attitude de cynisme et de déni atteint des sommets en avril 2006, lorsque le ministre britannique de la Défense, John Reid, déclare : « Nous serions parfaitement heureux de repartir (d'Afghanistan) dans 3 ans, sans avoir eu à tirer un seul coup de feu. »
Sur le terrain, au niveau de la collecte du renseignement, l'impréparation et la sous-estimation du danger, sont impressionnantes. Entre 2002 et 2005, le renseignement américain a totalement fait l'impasse sur l'Afghanistan, devenu un véritable trou noir en matière de collecte d'informations ; pas un seul satellite espion, braqué sur l'Irak, n'a été utilisé pour surveiller le sud du pays, à proximité de la frontière pakistanaise, où forces talibanes et troupes d'Al Qaïda sont concentrées.
Double jeu pakistanais
Au début de l'année 2006, les rapports des renseignements de l'OTAN estiment à 300 le nombre de talibans opérant dans le sud et à 2 000 le total des combattants islamiques à travers le pays, une sous-évaluation qui va être lourde de conséquences.
A la fin de l'été 2006, les talibans lanceront une vaste offensive pour prendre le contrôle de Kandahar, la grande ville du sud, ancien fief du mollah Omar. Les combats dureront jusqu'au 17 septembre et opposeront 2 300 Américains, 2 200 Canadiens et 3 300 Britanniques à des milliers de talibans et combattants d'Al Qaïda, remarquablement armés, entraînés et organisés.
Selon l'OTAN, dans les combats à proximité de Kandahar, les talibans ont tiré plus de 400 000 munitions. Beaucoup ont échappé à la capture en s'enfuyant au Pakistan voisin.
Tous les renseignements obtenus révèlent le rôle central joué par Islamabad, qui sert de sanctuaire aux insurgés. Les chefs talibans sont installés à Qetta, une ville pakistanaise proche de la frontière. Avec l'aide des puissants services secrets pakistanais, l'ISI, les talibans et Al Qaïda ont installé dans les zones tribales, à la frontière pakistano-afghane, de petites fabriques d'armement. Les armes sont conçues ou montées du côté pakistanais par des membres des tribus vivant dans la zone, puis l'ISI les achemine jusqu'aux talibans qui les transportent jusqu'en Afghanistan, où elles sont assemblées. En privé, les responsables politiques membres de l'Alliance Atlantique, critiquent violemment le Pakistan. En public, pas un mot de réprobation ne filtre. Washington a clairement répété à ses alliés qu'il ne voulait pas affaiblir la position du Président Musharaff. Tony Blair, lui, refusera même de mettre en cause l'ISI au motif, confie-t-il en privé « que les services pakistanais nous aident, dans la lutte contre les réseaux terroristes en Grande-Bretagne ». En feignant d'ignorer que ces services pakistanais sont les relais les plus actifs du terrorisme au Pakistan, mais aussi parfois en Europe.
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NON à l'engrenage infernal en Afghanistan
Je me réjouis de la prise de position négative adoptée par le Groupe socialiste, à une grosse majorité, pour répondre à la question simpliste du Président de la République ; celui-ci souhaite l'approbation de ses décisions – annoncées devant le Parlement (…)
Eric Laurent
lundi 29 septembre
http://www.bakchich.info/article5187.html
5-3 Analyse de Emmanuel Georges-Picot : Afghanistan: la fin du consensus.
Le Parlement a autorisé lundi la prolongation de l'intervention des troupes françaises en Afghanistan, lors de deux votes droite contre gauche à l'Assemblée puis au Sénat qui ont consacré la fin du consensus national sur l'opération décidée en 2001 par Jacques Chirac et Lionel Jospin.
Les députés ont approuvé l'intervention par 343 voix contre 210. Les sénateurs l'ont soutenue par 209 voix contre 119.
Dans le même discours prononcé devant les deux assemblées, le Premier ministre François Fillon a annoncé l'envoi d'une centaine d'hommes et de moyens supplémentaires pour renforcer la protection des soldats français après l'embuscade meurtrière des talibans.
Ce débat, première application de la révision constitutionnelle du 21 juillet dernier qui prévoit un vote du Parlement dès lors qu'une opération militaire extérieure dépasse quatre mois, a débuté par une minute de silence à la mémoire des 10 soldats français tombés le 18 août.
Le consensus s'est arrêté là. Ouvrant le débat, François Fillon a annoncé l'envoi d'ici "quelques semaines" de moyens supplémentaires et d'"une centaine d'hommes" pour renforcer la protection des soldats français. Il s'agit d'un hélicoptère Caracal, de deux Gazelle, d'une section de mortiers de 120mm, d'un détachement de drones et de moyens d'écoute, a précisé le ministre de la Défense Hervé Morin.
Globalement, M. Fillon a défendu la "mission juste" des quelque 3.300 soldats français déployés en Afghanistan, renforcés de 700 hommes par Nicolas Sarkozy. "Ne pas agir, ce serait laisser le champ libre aux talibans et à Al-Qaïda", a martelé le Premier ministre.
Justifiant la stratégie alliée d'une "afghanisation" progressive du conflit, M. Fillon a répondu négativement à la demande du PS d'une "réorientation" de cette stratégie et d'un calendrier pour le retrait des troupes françaises, qui "ferait le jeu de nos adversaires".
Dressant un tableau optimiste de la situation, le Premier ministre a nié tout "enlisement" de la communauté internationale. Selon lui, "l'Afghanistan n'est plus une plate-forme du terrorisme, la démocratie a été instaurée, les enfants vont à l'école, les femmes ne sont plus humiliées, les hôpitaux sont ouverts".
Après lui, Jean-Marc Ayrault a expliqué le vote négatif des socialistes, décidé le matin-même en réunion de groupe. Le PS n'est "pas contre la poursuite de l'engagement de la France en Afghanistan", mais "contre une conception politique et militaire qui conduit dans une impasse", a résumé le président du groupe socialiste.
M. Ayrault a cité la réponse de Nicolas Sarkozy à une lettre adressée la semaine dernière par le PS et les radicaux, dans laquelle le chef de l'Etat affirme que la France restera "aussi longtemps que nécessaire". M. Sarkozy "donne comme seul horizon aux Français la poursuite d'une stratégie qui échoue", s'est insurgé le socialiste.
Le PS a présenté "un plan pour construire les bases d'un règlement durable en Afghanistan", passant notamment par "un directoire politique et militaire de la coalition", "une redéfinition de sa stratégie", "un calendrier de mise en oeuvre des objectifs", "un échéancier sur la présence des troupes", "un véritable plan de développement", "l'ouverture d'un dialogue politique" avec les insurgés.
Moins ambigu, Noël Mamère a réclamé au nom du groupe Gauche démocrate et républicaine (PC et Verts) le retrait des troupes françaises de cette "sale guerre".
Par la voix de Jean-François Copé, l'UMP a accusé la gauche de "défaitisme". "Tous les prétextes sont bons pour les socialistes pour essayer de faire de l'anti-Sarko", s'est emporté en marge du débat le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement Roger Karoutchi. Il a accusé les socialistes de prendre l'Afghanistan "en otage" de leur prochain congrès.
La discipline de groupe a prévalu lors des votes, même si quelques voix ont manqué dans les deux camps. A l'Assemblée, quatre députés socialistes et quatre radicaux de gauche ont voté comme la droite, alors que Manuel Valls et Marisol Touraine s'abstenaient. Deux UMP ont voté contre. Au Sénat, les radicaux de gauche ont joint leurs voix à la droite.
Emmanuel Georges-Picot,
Associated Press
lundi 22 sep, 15 h 00
5-4 Analyse de Jean-Luc Melechon : La guerre en questions ?
Samedi je participais à la manifestation contre la guerre d'Afghanistan avec Marc Dolez député socialiste du nord. Mes amis de PRS ont formé une petite délégation groupée autour de leurs drapeaux. Au moment où je les rejoins, il fait beau et chaud si bien que la manifestation est aussi un moment où l'on peut lever le nez pour jauger les façades du Paris populaire. J'en ai besoin. L'ambiance stressante de la préparation du congrès socialiste m'a asphyxié. Chemin faisant, vers Barbés, je bavarde avec les représentants du Mouvement pour la paix. On convient de se revoir pour approfondir la conversation tout en prenant rendez vous pour les conférences de presse qui vont précéder le débat et le vote à l'assemblée et au Sénat cette semaine.
L'actualité sera sur ce sujet. Les figures de la paix et de la guerre reviennent dans le débat public. Elles ne vont pas en sortir de si tôt. Dans ce registre plus que dans tout autre, l'examen soigneux des arguments, leur comparaison et leur vérification est un devoir de précaution constant pour qui veut agir en connaissance de cause.
Car très traditionnellement, la guerre nécessite une consommation considérable de mensonges et de zone de silence pour son entretien. Leur mise à nu fourni souvent un éclairage précieux vers la vérité.
De cette violence crue du mensonge asséné avec l'aplomb tranquille de l'évidence, nul meilleur exemple que la volte face du président de la République sans autre argumentation que la force de l'affirmation. Le 26 avril 2007, entre les deux tours de la présidentielle, sur France 2, il déclare : « La présence à long terme des troupes françaises à cet endroit du monde ne me semble pas décisive. Si je suis élu, les troupes françaises quitteront l'Afghanistan ». Puis en novembre 2007, au cours de sa visite à Washington, il affirme: « la France restera engagée en Afghanistan aussi longtemps qu'il le faudra, car ce qui est en cause dans ce pays, c'est l'avenir de nos valeurs et celui de l'Alliance Atlantique ». Du retrait au renfort, la France a pris un virage sur l'aile sans autre explication que la décision de son chef des armées. Tout est donc bien possible dès qu'il s'agit de propagande. Ma conviction contre cette guerre est connue. je n'y reviens pas ici. Je veux seulement poser les questions qui peuvent éclairer le moment, si elles trouvaient réponse.
D'un bobard à l'autre
Les Etats-Unis et la France sont allés « en Afghanistan pour défendre la liberté du monde » ? C'est ce que proclame Nicolas Sarkozy,le 20 août à Kaboul et le 21 août en Conseil des ministres. Personne n'a pourtant jamais démontré de lien positif entre les actes de guerre de la coalition en Afghanistan et la « liberté du monde ». Sans excès de mauvais esprit, on pourrait même aisément démontrer l'inverse, à savoir que c'est l'intensification des actes de guerre de la coalition qui nourrit le terrorisme et fait reculer la liberté. Sarkozy n'en est pas à sa première affirmation péremptoire. Dès son discours devant la conférence des ambassadeurs le 27 août 2007, il avait affirmé que pour « prévenir une confrontation entre l'Islam et l'Occident », « notre devoir est d'accentuer nos efforts en Afghanistan ». On ne voyait pourtant pas non plus très bien le lien logique entre les deux, ni d'ailleurs quelle pouvait bien être la réalité d'une confrontation globale entre des entités aussi floues que l' « Islam » et l' « Occident ». Le ronflement des phrases creuses de cet acabit n'a jamais cessé pour justifier une présence militaire française dont en réalité plus personne n'énonce clairement les objectifs. Du coup l'emphase éclate comme une bulle de savon a la première question même la plus banale. Ainsi quand le président de la Commission de la défense de l'Assemblée nationale proclame que « la présence militaire française en Afghanistan est l'opération extérieure la plus décisive pour la sécurité de la France » (le 26 août à l'assemblée nationale). Faudrait-il donc en conclure que si la France ne combattait pas en Afghanistan, sa sécurité aurait gravement été compromise ? Par qui ? Comment ? Pourquoi ? Un argument massue de Bernard Kouchner tente de balayer la question : «le terrorisme qui frappe aujourd'hui à Kaboul pourrait frapper demain plus prés de chez nous ». C'est le même argumentaire qui avait été utilisé par les Américains pour justifier leur invasion de l'Afghanistan en 2001 au nom de la légitime défense suite aux attentats du 11 septembre.Nous sommes en danger? Pourquoi?
UN PASSE OBSCUR
Une bonne preuve de l'effet d'opportunité qui a été à l'origine de l'invasion militaire de l'Afghanistan est qu'elle a été préparée par les Américains et les Britanniques plusieurs mois avant le 11 septembre. Dès l'été 2001, les Américains avaient commencé à envoyer des commandos en Afghanistan et avaient pré positionné d'importantes forces en Egypte tout en déployant avec les Britanniques leurs flottes en mer d'Oman pour préparer l'invasion du pays. Les vrais motifs de l'invasion étaient donc ailleurs que dans la réplique à Oussama Ben Laden, qui n'avait d'ailleurs d'autres lien avec l'Afghanistan que de s'y être réfugié dans les montagnes. Mais qui se souvient que le régime taliban qui gouvernait à l'époque à Kaboul avait déclaré accepter au lendemain du 11 septembre de livrer Ben Laden pour qu'il soit jugé. Peu importait alors aux Américains. Colin Powell affirme alors au monde entier que les Etats-Unis détiennent des preuves de l'implication afghane dans les attentats du 11 septembre et qu'elles seront fournies au Conseil de sécurité. Personne ne les a pourtant jamais vues. Personne ne les réclame depuis. Ce tableau est donc couvert d'une ombre inquiétante depuis l'origine. En effet, les Américains sont très actifs en Afghanistan et au Pakistan depuis la fin des années 1970. Ils se sont fortement appuyés sur les islamistes pour contrer l'influence soviétique dans la région. C'est eux qui ont constitué « Al-Qaïda » à l'époque pour combattre les russes. A ce titre, ils avaient directement armé les Talibans. La prise de pouvoir de ceux-ci à Kaboul en 1996 avait été soutenue par deux alliés de poids des Etats-Unis : l'Arabie Saoudite et le Pakistan. Tout ce passé semble s'être évanoui des souvenirs officiels et des « argumentations » du présent. Pourquoi ?
LE PETROLE BIEN SUR
Dans cette région du monde, la succession des événements montrent que souvent les motifs d'action sentent très fortement le pétrole. Depuis la chute de l'URSS en 1991, les Etats-Unis font tout pour contrer l'influence russe et iranienne en Asie centrale. En particulier pour désenclaver sous leur contrôle les importantes réserves de pétrole et de gaz du Kazakhstan, de l'Ouzbékistan et du Turkménistan. Les Etats-Unis conçoivent alors un projet de pipe line géant allant de la mer Caspienne jusqu'à la mer d'Oman via l'Afghanistan et le Pakistan. Pour cela ils négocient via la compagnie pétrolière californienne Unocal avec tous les pouvoirs locaux en place. A partir de janvier 2001, le vice-président Dick Cheney suit personnellement le déroulement de ces tractations qui butent sur le refus du régime taliban. On notera que le régime taliban à peine renversé, le 27 décembre 2001, le Turkménistan, l'Afghanistan et le Pakistan signaient un accord relançant le projet de pipeline. Bush a aussitôt comme émissaire spécial à Kaboul un ancien collaborateur du groupe Unocal, le diplomate Zalmay Khalizay et le président Hamid Karzaï a lui aussi été consultant du groupe pétrolier, tout comme le futur ministre afghan des Mines et de l'Industrie Mir Sediq. Cette caricature à peine croyable de main mise est une toile de fond avérée. Mais elle est toujours absente du débat sur les objectifs de guerre en Afghanistan et le bilan de la présence "occidentale". Pourquoi ?
UN BILAN ?
Officiellement, la coalition internationale (37 pays aujourd'hui) qui est intervenue derrière les Etats-Unis, d'abord sous mandat de l'ONU en 2001, puis par délégation à l'OTAN depuis 2003, ne mène pas de guerre. Elle est censée assurer la « stabilisation » et la « pacification » du pays. Avec pour la France, une prédilection théorique pour la formation de l'armée afghane et la reconstruction. Une rhétorique qui continue d'être servie par Bernard Kouchner. « Ca n'est pas une guerre, c'est une mission de paix » tonne-t-il lors de son audition à l'assemblée nationale le 26 août 2008. Pourtant la réalité militaire en Afghanistan n'a plus rien à voir avec les objectifs de départ au nom desquels des troupes françaises ont été engagées en 2001. Le chef d'état major des armées lui-même a reconnu le 25 août que « la France conduit des actions de guerre en Afghanistan » Tout cela dans un immense gâchis technologique : les avions Mirage et Rafale stationnés à Kandahar tirent par exemple chaque mois une vingtaine de bombes à guidage laser dont le prix unitaire se situe autour de 130 000 euros, sur des cibles aussi dérisoires qu'une grotte ou une charrette supposées abrités quelques talibans. La dégradation rapide du bilan de la présence militaire de la coalition fournit une autre preuve du gouffre qui se creuse entre les objectifs affichés et la réalité. Alors que le nombre de soldats occidentaux a cru de 40 000 à plus de 60 000 le nombre de soldats tués a explosé passant de 58 en 2004 à 230 en 2007. La situation militaire ne cesse de se dégrader avec la recrudescence des attaques suicides à raison de 3 à 4 par semaine alors qu'elles étaient quasi inexistantes en 2004. Les affrontements qui ont coûté la vie à 10 soldats français le 18 août sont très révélateurs de cette dégradation : ils ont démontré une puissance tactique et opérationnelle inédite de ce que les généraux français appellent désormais les « forces insurgées » plutôt que les « Talibans ». Ces forces ont en effet soutenu les combats pendant plusieurs heures contre les soldats français, y compris une fois des renforts parvenus sur place. Le lieu est aussi révélateur : à moins de 50 kilomètres de Kaboul, c'est-à-dire dans une zone qui n'est pas du tout réputée comme "talibane". Tout cela indique que l'opposition armée à la coalition est manifestement en train de s'élargir dans une dynamique nationaliste que nourrit l'occupation. Est-ce étonnant ? Car afin de minimiser ces pertes au sol, la coalition intensifie les frappes aériennes dites « chirurgicales » et les vols incessants d'intimidation au dessus des villages afghans dont la population est plongée dans la terreur. La polémique enfle aussi sur les armes « sales » qu'utiliseraient les américains: munitions à uranium appauvri pour percer d'éventuels bunkers ou parois montagneuses et bombes incendiaires au phosphore qui transforment en fournaise les zones où elles sont lâchées. Ces exactions déclenchent des rejets de masse dans la population que les Occidentaux sont censés aider. Il est frappant de voir que le vocabulaire pour nommer l'ennemi suit cette évolution. D'abord il s'agissait de terroristes, à présent il s'agit tantôt de « rebelles » et d'autre fois « d'insurgés »…. Cela n'a pas empêché le ministre français de la défense de continuer à affirmer aux députés : « Allez dans les vallées afghanes, où vous verrez les populations qui sont heureuses que les troupes occidentales soient là » A coup sûr pas les familles des 8 000 afghans tués en 2007. Ni celles des civils tués par erreur par une frappe américaine le 22 août : un dommage collatéral que les portes parole de la coalition ont chiffré à « 5 civils tués » là où le représentant de l'ONU en a dénombré 90. Ce bilan des actions de la coalition et de la situation militaire nous ne pouvons l'établir qu'en recoupant les informations disponibles dans la presse spécialisée et sur les sites internet qui s'intéressent à la situation. Aucun gouvernement n'en produit devant ses assemblées. Pourquoi ?
LA LOI ISLAMIQUE EST TOUJOURS LA
Dans le registre des arguments de propagande, on trouve celui selon lequel « sous le régime des Talibans les droits de l'homme étaient bafoués » (Hervé Morin le 26 août 2008 à l'assemblée nationale). On pourrait lui objecter que c'est le cas de beaucoup de régimes, y compris auxquels la France vend des armes comme l'Arabie saoudite. Mais la situation depuis la chute des Talibans s'est elle améliorée ? Plus de la moitié de la population vit dans l'extrême pauvreté : 53 % des habitants ont moins de 1 dollar par jour. L'Afghanistan est classé depuis 2004 à la 174ème place mondiale sur 178 pays pour l'indice de développement humain. Une situation a rapprocher des sommes englouties par la guerre sur place…La coalition consomme 100 millions de dollars de dépenses militaires par jour et 10 fois moins pour les dépenses civiles de reconstruction. La condition des femmes ? Elle est officiellement meilleure en vertu d'une constitution qui garantit théoriquement l'égalité hommes-femmes. Pour autant, les femmes ne sont considérées par la même constitution que comme une minorité politique, au même titre que des groupes ethniques ou tribaux, auxquels sont réservés des quotas (25 % de femmes à l'assemblée nationale et 16 % au sénat). La même constitution écrite sous l'égide américaine confirme le pays comme république islamique, dans laquelle la base fondamentale du droit reste la charia. A tel point que la cour suprême est chargée de contrôler la conformité des lois à la loi musulmane. Ou encore que l'abandon de la religion musulmane ou la conversion à une autre religion sont toujours punis de la peine de mort. Autant de points qui avaient été salués par l'Iran au moment de l'adoption de cette constitution par la Loya Djirga, assemblée coutumière. Car telle avait été la « Constituante » afghane ! Cette domination du religieux sur les institutions, confortée et défendue les armes à la main par nos soldats en même temps que le régime qui les assume n'est jamais évoqué ni discuté d'aucune façon. Pourquoi ?
Le retour de l'Opium
Depuis 2001, à intervalles réguliers, des conférences internationales pour l'Afghanistan permettent aux occidentaux d'afficher de gigantesques promesses de dons pour la reconstruction. Mais sur les 25 milliards de dollars de promesses cumulées, 10 milliards n'ont jamais été versés, les Etats-Unis détenant le record de promesse non tenue (seule 45 % de l'aide américaine promise a été versée). Et encore, quand l'aide est versée, 40 % est engloutie dans sa gestion et revient donc aux pays donateurs, sous la forme de contrats de sécurité ou de services. Le déséquilibre entre l'effort militaire et l'aide civile est donc béant : depuis 2001 140 milliards de dollars ont déjà été dépensés sur le plan militaire et seulement 7 milliards versés pour l'aide civile ! Cela décrédibilise largement la présence « occidentale » aux yeux de la population. Ce n'est pas tout. 7 ans d'occupation ont progressivement polarisé l'économie afghane autour des besoins des occidentaux présents qui concentrent l'essentiel des investissements, au détriment du développement économique du pays. Celui-ci ne produit plus rien d'autre que de l'opium. Alors que la production de pavot avait commencé à décliner à l'époque des Talibans, l'Afghanistan est redevenu depuis 2004 le premier producteur mondial d'opium avec 95 % de la production mondiale représentant plus de la moitié du PIB du pays. Un record historique a été atteint en 2006 avec la plus grande production d'opium jamais réalisée, encore dépassée en 2007 où l'ONU parle de « nouveau record effrayant » avec une hausse de production de 34 %. Il faut dire que les Américains ont directement utilisés les chefs de guerre, barons de la drogue, pour reprendre les territoires contre les talibans. Ce sont ainsi dans les zones « sécurisées » par les occidentaux et les forces afghanes que la culture de drogue a explosé. Dans son rapport officiel d'étape à l'administration Bush, l'émissaire spécial américain James Dobbins affirmait ainsi en 2005 : « Les drogues sont la principale source d'argent pour financer la reconstruction, dépassant largement les aides internationales cumulées ». Alors même qu'il s'agit du principal motif d'ingérence des USA en Amérique latine, le bilan de la reprise incroyable de la culture du pavot sous les yeux des troupes américaines et de l'absence totale d'action pour l'en empêcher n'est jamais évoqué. Pourquoi ?
La vassalisation des coalisés
L'Europe fournit, à travers ses 25 états membres sur 27 qui sont engagés dans la coalition américaine, plus de la moitié des soldats étrangers présents en Afghanistan. Elle représente 30 % de l'aide publique mondiale versée à l'Afghanistan qui se retrouve 4ème bénéficiaire mondial de l'aide extérieure européenne derrière Turquie, l'ex Yougoslavie et le Maroc. Pourtant l'Europe n'a pris aucune initiative pour changer le cap de la présence occidentale en Afghanistan, alors même que les Etats-Unis sont entièrement dépendants des soldats européens dont le retrait rendrait le maintien américain intenable. Alors que les Talibans avaient quasiment disparu du territoire en 2004, c'est donc la décision américaine de maintenir durablement l'occupation militaire du pays en y installant d'immenses bases qui leur a donné progressivement l'occasion de reprendre pied dans la population à partir de 2005. Les alliés des Etats-Unis l'ont bien vu. Et la coalition elle-même a commencé à battre de l'aile fin 2007 : les Canadiens ont menacé de quitter le sud afghan, l'Italie et l'Allemagne ne maintiennent leur présence que provisoirement et au prix de débats nationaux houleux et enfin la Corée du sud se retire carrément. De la sorte on peut dire que ceux qui font du zèle aujourd'hui sont ceux qui acceptent une véritable vassalisation a l'égard des Etats-Unis d'Amérique dans la conduite de la guerre. Ils paient, combattent et se taisent devant les décisions de leurs chefs. La demande américaine de renforts français était donc vitale pour la coalition elle-même. La réponse positive de Sarkozy a ainsi été saluée par Bush comme une « initiative majeure » et par le très conservateur premier ministre canadien Harper comme « un virage, une rupture historiques ». Tout dans la décision française a d'ailleurs été fait pour envoyer un signal très fort d'alignement atlantiste. Dans la forme avec une première annonce par Sarkozy devant le parlement britannique. Et sur le fond puisque le nouveau bataillon français de 800 homme va soulager les Américains dans l'est afghan, qui pourront se redéployer sur le sud. Avec ce renfort, la France passe de la place de 7ème contributeur à la 4ème , quasi ex-aequo avec l'Allemagne en 3ème position. La décision de Sarkozy conforte aussi au passage la légitimité de l'extension des missions de l'OTAN voulue par les Etats-Unis au-delà de sa vocation purement défensive, comme son intervention hors de la zone européenne. Avec désormais plus de 3 000 soldats français mobilisés sur place ou dans les pays voisins, l'Afghanistan devient la plus importante intervention française à l'étranger, devant les contingents présents au Liban, en Côte d'Ivoire ou en Ex-Yougoslavie. Le tout pour une dépense supplémentaire d'environ 150 millions d'euros par an, alors que l'enlisement du conflit afghan a déjà contribué à l'envolée des surcoûts budgétaires liés aux opérations extérieures, qui sont passés de 100 millions d'euros en 2005 à 360 millions d'euros en 2007, avec un surcoût 2008 qui devrait dépasser les 400 millions. . Et dans ce contexte, de tout côtés va l'antienne : « cette guerre est perdue, cette guerre ne peut pas être gagnée ». A tout le moins, en réponse, devrait-il être expliquée comment elle pourrait être gagnée, en effet. Cela n'est jamais dit. Pourquoi ?
Une impasse reconnue
Les perspectives actuelles de fin du conflit sont si incertaines que le chef d'état major des armées le général Georgelin le qualifiait encore à la mi-mars de « merdier ingérable où nous n'avons aucun intérêt à nous impliquer davantage » (cité par le canard enchaîné). Tous les états-majors ont en effet à l'esprit le précédent de l'occupation soviétique de l'Afghanistan qui s'était soldée par un désastre et plus de 10 000 russes tués en dépit d'une présence de 130 000 hommes pendant 10 ans. Interrogé le 26 août à l'assemblée nationale sur les échéances de l'engagement des forces françaises, Kouchner a carrément avoué : « pour combien de temps ? Personne ne le sait » Pour rassurer l'opinion, le gouvernement insiste aussi sur « l'afghanisation du conflit » qui serait à portée de main. Ainsi, d'après Kouchner, « l'armée afghane c'est l'avenir » ! La réalité est très éloignée. Un évènement récent a fourni la preuve de la déliquescence de l' « armée nationale afghane » : en mars 2008, le gouvernement afghan a dû lancer un mandat d'arrêt contre le chef d'état major de l'armée afghane, le général Dostom, après que celui-ci a commis diverses exactions. Loin de se soumettre au gouvernement, celui-ci s'est enfui et a rejoint son armée privée, qui était d'ailleurs une des composantes de la fameuse « armée nationale afghane ». Ancien seigneur de la guerre, ce général avait d'ailleurs été imposé par les Américains en 2003 comme vice ministre de la défense puis comme chef d'état major afghan en 2005 ! Le bilan de l'afganisation de la guerre n'est donc jamais fait. Mais on comprend cette fois ci clairement pourquoi. Cette guerre ne se fait pas « avec » les afghans mais contre eux.
http://www.jean-luc-melenchon
http://www.jean-luc-melenchon.fr/?p=623#more-623
5-5 Les soldats français mal préparés à l'embuscade des résistants,
Selon un rapport de l'OTAN cité par un journal canadien les soldats français en Afghanistan étaient mal préparés à l'embuscade des talibans qui a coûté la vie à dix d'entre eux le 18 août dernier, affirme samedi le quotidien canadien "The Globe and Mail" qui dit s'être procuré un rapport classé "secret" de l'OTAN. D'après le document cité par le journal, les militaires tombés dans l'embuscade n'avaient pas assez de munitions, ne disposaient que d'une seule radio qui est rapidement tombée en panne et manquaient d'autres équipements nécessaires, face à des insurgés extrêmement bien préparés et équipés.
Les soldats ont dû abandonner une contre-attaque les armes sur leurs véhicules étant tombées à court de munitions après seulement 90 minutes de combat, alors que la bataille a duré deux jours. Par ailleurs, des soldats français tués porteraient "des signes indiquant qu'ils ont été tués à bout portant", précise le document cité par le "Globe and Mail".
Par contraste, les assaillants apparaissaient "dangereusement bien préparés", selon le journal: tireurs d'élite, un fait inhabituel au sein de la guérilla et des armes très sophistiquées, des balles incendiaires capables de percer un blindage.
Le rapport conclut que c'est une chance que les autres soldats français aient pu s'échapper, selon le journal qui ajoute que l'armée française s'est refusée à tout commentaire concernant la publication de ce rapport.
Les trente soldats du peloton français se trouvaient sur des collines abruptes, rocheuses et dénudées de végétation, derrière une haute crête, dans la vallée Uzbin, à environ 40 kilomètres à l'est de Kaboul. Depuis 2001, cette colline a souvent été le théâtre d'embuscades meurtrières pour les forces internationales.
Selon le rapport, soit les insurgés, nombreux dans le village vers lequel se dirigeaient les forces de l'ISAF (Force internationale d'assistance à la sécurité de l'OTAN), se sont mis en position défensive à l'approche des militaires et ont exécuté un plan préparé à l'avance, soit ils disposaient de renseignements sur l'itinéraire et la destination des soldats de l'ISAF.
L'état-major des armées françaises avait reconnu début septembre qu'un des dix soldats tués dans l'embuscade avait été tué par arme blanche, lors d'un "combat très rapproché".
AP
21/9
5-6 Afghanistan: questions autour d'un "rapport" de l'Otan.
Le journal canadien Globe and Mail et le journaliste Eric de Lavarène pour France Info ont rendu public ce matin quelques extraits d'un "rapport secret" de l'Otan, concernant les circonstances de l'embuscade dans laquelle sont tombés les soldats français, le 18 aout en Afghanistan. Ce rapport "révèle le manque d'équipement" des militaires français, affirment-ils.
Pour l'essentiel, il confirme ce que l'on savait déja de cet évènement.
Problème: selon nos informations, le porte-parole de l'Otan à Bruxelles devrait démentir dans la journée l'existence d'un tel rapport. [Selon une dépêche de l'AFP de 13h14, le porte-parole de l'Otan James Appathurai a déclaré que "le secrétaire général n'a pas connaissance d'un tel rapport (...) A ce stade, et après recherches, nous n'avons pas trouvé trace d'un tel rapport".] A Paris, le ministère de la défense affirme que "nous ne disposons pas d'élément pour le moment sur l'existence même de ce document" . "Il n'y a pas de rapport de l'Otan, c'est de la foutaise" réagit plus vivement un officier de l'état-major.
Selon nos informations, plusieurs journalistes qui couvrent l'Afghanistan ont reçu, par courrier électronique, quelques pages d'un document rédigé en anglais en provenance d'une source à l'intérieur du quartier général (HQ) de l'Isaf à Kaboul. L'Isaf (International security assistance force) est le nom de l'opération de l'Otan à Kaboul.
Libération, qui n'a pas eu copie de ce document, n'est pas en mesure confirmer qu'il s'agit bien d'un rapport officiel, validé par les autorités compétentes. L'hypothèse que ce texte ait été rédigé par un officier de l'état-major de Kaboul doit être prise en compte.
Le contenu - au travers des quelques extraits rendus publics - n'apporte par ailleurs quasiment aucun élément nouveau, que ce soit dans le déroulement des faits ou l'analyse des problèmes rencontrés ce jour-là par l'armée française
Que dit ce "rapport secret" ? "The French did not have enough bullets, radios and other equipment, the report said" écrit le Globe and Mail : "les Français n'avaient pas assez de munitions, de radios et d'autres équipements".
On le sait depuis les premières analyses de l'embuscade. La section Carmin 2 du 8ème RPIMa, équipée comme une section d'infanterie légère, a en effet été prise sous le feu ennemi pendant plusieurs heures. Les hommes n'avaient sur eux que les munitions qu'ils portaient, soit un minimum de six chargeurs de 25 munitions pour Famas. Depuis le début, les critiques portent sur le fait que les appuis de cette section étaient insuffisants. Les appuis sont la capacité qu'ont les troupes restées à l'arrière de soutenir par des tirs (morties, mitrailleuses, canons, missiles, etc) les fantassins pris sous le feu de l'ennemi.
Le rapport pointe la question de la radio, déjà précédémment soulevée. La section Carmin 2 ne possèdait qu'une radio, comme il est de règle. Les talibans, qui sont de bons soldats, ont fait ce qu'ils devaient faire, c'est-à-dire tuer le radio dès le début de l'engagement. Ils y sont parvenus grâce à leurs snipers. "La précision de l'ennemi était très bonne", note le "rapport secret". Le contact radio a été interrompu dans les premiers moments de l'accrochage, avant d'être rétabli. Cela n'a pas empêché, contrairement à ce que dit le "rapport secret", de demander un appui aérien, qui est arrivé très vite, mais n'a pû être engagé du fait de l'imbrication trop étroite entre les soldats français et les talibans.
Selon France Info, le rapport confirmerait que quatre soldats français sont tombés entre les mains des talibans, mais Eric de Lavarène reconnait que le rapport ne précise pas qu'ils ont été capturés vivant. Ce journaliste, qui a interviewé le chef taliban pour Paris Match, est bien placé pour savoir que certains corps de soldats français ont été dépouillés de leurs armes et équipements. Leur corps ont été déplacés et sans doute filmés par les talibans.
Le "rapport secret" indique que, au vu du déséquilibre entre Français et Talibans, "le contact aurait pu être pire". Il pointe notamment la responsabilité des soldats de l'Armée nationale afghane (ANA). "The ANA performed very poorly" (L'ANA s'est très mal comportée), lit-on dans le document. Quinze hommes accompagnaient les Français dans trois véhicules et quatre d'entre eux ont été blessés, indique le rapport. [On sait par ailleurs qu'un interprète a été tué.] Les soldats afghans auraient fui à pied ("run away on foot") abandonnant derrière eux leurs armes.
Ce dernier point est le plus délicat, d'un point de vue politique. Toute la stratégie de la coalition repose sur l'"afghanisation", c'est-à-dire sur le transfert des tâches militaires à l'ANA. C'est aujourd'hui la seule perspective pour pouvoir quitter un jour le pays. Reconnaître que l'armée afghane se bat mal ou n'est pas fiable n'est donc pas acceptable politiquement.
Un problème médiatique
Autre difficulté, du point de vue des médias, cette fois-ci. Ce "rapport secret", dont l'existence est contestée par les autorités militaires, pose le même problème que le document publié récemment par le Canard enchaîné. On a aujourd'hui les plus grandes doutes sur la véracité de ce "document", présenté comme provenant d'un organisme français de renseignement. Idem d'une enquête de la gendarmerie prévotâle en Afghanistan, citée par le Monde. Le problème est que, depuis le début, les autorités militaires et politiques, peinent à convaincre du déroulé exact des faits et n'ont pas voulu reconnaitre quelques inssuffisances criantes (absence de reco, faiblesse des appuis, etc)
Beaucoup d'informations circulent sur le net et nous en publions ici-même, comme nous l'avons encore fait vendredi. Nous avions commençé par parler (trop vite) d'un "document interne", alors qu'il s'agissait d'une "note privée", ce qui n'enlève rien, par ailleurs, à l'intérêt du texte publié. Qu'en sera-t-il du "rapport secret" ?
6 Annexe
6-1 Le général Petraeus mise sur la réconciliation entre Afghans.
Irak, Afghanistan, même combat et même stratégie : sans cesse plus de troupes au sol ? Le général David Petraeus, qui prendra, fin octobre, ses fonctions de patron du CentCom, le commandement central américain qui supervise notamment les opérations militaires en Irak et en Afghanistan, a pris soin de souligner, jeudi 25 septembre, à Paris, que la lutte contre-insurrectionnelle enseigne que "chaque situation est unique, chacune a son contexte et ses circonstances propres". Mais il n'est pas loin de penser que les méthodes qui lui ont permis de remporter des succès avérés en Irak peuvent être adaptables à l'Afghanistan.
Ce général, qui arbore une impressionnante palette de décorations, se dit francophile et "admiratif de l'armée française", et il l'est plus encore qu'on ne le croit. C'est lui qui a préfacé le livre du lieutenant-colonel David Galula (1919-1968), sorti en France en janvier 2008 et en... 1963 aux Etats-Unis. Pour le général Petraeus, l'auteur de Contre-insurrection, théorie et pratique est une sorte de maître à penser.
D'ailleurs, il l'écrit : "L'importance des travaux de Galula pour la compréhension par les armées américaines des campagnes de contre-insurrection menées en Irak et en Afghanistan n'est pas exagérée. Sa pensée est même la principale source du manuel (américain) Contre-insurrection publié en 2006. Ayant eu cette influence sur la doctrine et ayant été érigé en lecture obligatoire au Command and General Staff College et au centre de préparation des militaires désignés pour encadrer les forces de sécurité irakiennes et afghanes, Contre-insurrection, théorie et pratique sera un jour considéré comme le plus important des écrits militaires français du siècle dernier. C'est déjà le cas aux Etats-Unis."
Pareil hommage en faveur d'un stratège étranger est rarissime aux Etats-Unis, et il n'y a sans doute que le Prussien Carl von Clausewitz à occuper une telle place dans l'enseignement de l'art de la guerre dans les académies américaines d'outre-Atlantique. David Galula, ce saint-cyrien né en Tunisie, a passé dix ans en Asie où il a notamment étudié l'insurrection communiste en Chine. Commandant d'une compagnie d'infanterie en Algérie, il y appliquera les méthodes de contre-insurrection dont le général Petraeus s'est inspiré cinquante plus tard. Officier atypique, il quittera l'armée en 1962 et deviendra professeur associé à Harvard, avant d'être récupéré par l'Institut californien de recherche stratégique Rand Corporation.
Le général Petraeus a supervisé le manuel de contre-insurrection écrit pour l'armée de terre américaine et les marines, et le moins que l'on puisse dire est que la pensée de Galula, notamment s'agissant de l'idée que "la victoire n'est possible que si la population donne son consentement au gouvernement", s'y retrouve parfois mot pour mot.
"STRATÉGIE GLOBALE"
En Irak, confirme le général Petraeus, nous avons bénéficié du fait qu'il y avait dans la population une volonté de réagir, "mais ce n'est pas avant que leur environnement soit sécurisé que les gens se sont manifestés et nous ont dit "maintenant, on veut vous aider".
Le futur patron du CentCom pense que la "réconciliation" doit être au coeur de la stratégie menée contre les insurrections, fussent-elles irakienne ou afghane. Mais comme on lui fait remarquer que, jusqu'à présent, les responsables militaires américains en Afghanistan étaient plutôt hostiles à l'idée de dialogue avec les talibans dits "modérés", il précise sa pensée : "Ce que je veux dire, c'est qu'il y a un élément d'une stratégie globale qui doit s'efforcer de rendre les gens qui font partie du problème partie prenante de la solution." Cela a l'air "simpliste", reconnaît-il, mais c'est une idée "extrêmement importante". Naturellement, une telle politique doit se faire en coordination complète avec le gouvernement du président afghan Hamid Karzaï, insiste-t-il.
Mais aucun doute : "En Irak, il a été extrêmement important d'identifier et de séparer de la population les éléments irréductibles, qui étaient les durs d'Al-Qaida. Parce que tout ceci, souligne le général Petraeus, n'a rien à voir avec la religion ; c'est juste lié à l'intolérance vis-à-vis d'êtres humains." Dans la préface du livre de Galula, le général Petraeus ne dit pas autre chose : "La religion peut constituer un ferment d'insurrection plus dangereux encore que le nationalisme qui motivait les contemporains de Galula (...). On ne maîtrise généralement les fanatiques qu'en les emprisonnant ou en les tuant."
Laurent Zecchini
Article paru dans l'édition du 'Le Monde' 27.09.08 http://www.afghana.org/1015/index.php?option=com_content&task=view&id=317&Itemid=41
6-2 11 Septembre : Payés pour se taire.
Définition : complot : "entente secrète entre des personnes afin de renverser une personne, de prendre le pouvoir, de s'emparer d'une fonction, d'une autorité..." Pearl Harbour autant que le 11-09 ont Bien été deux entreprises pour prendre des initiatives qu'on n'aurait pas pu prendre sans un tel "catalyseur", c'est donc Bien pour s'emparer de toute l'autorité possible.
Que ce soit le gouvernement en place qui le fait est tout de même un complot. Le mot est correct.
Ces complots ont été des "catalyseurs"... Oui, ça ne change pas la nature de mensonge, de machination, de conspiration et de conjuration qui font tout complot.
On dit que le 11-09 a été l'événement le plus important du siècle.
En 2001 le siècle avait une année ! Il y a encore 99 années à voir !!! Que de plaisirs pour nous à attendre !
Evidemment, cela a permis de prendre un tournant, oui. Tant mieux pour monsieur Bush et ses Républicains faucons... (Pas si faux que ça...)
Mais en réalité et plus fondamentalement, le Grand événement de tous ces temps fut Tchernobyl, car ce seul événement a placé les Etats Unis sur le sommet de la planète, et ils y sont seuls depuis.
Cet événement a littéralement ruiné l'URSS. Bien mieux que l'Afghanistan. Bien mieux que toutes les courses aux armements !!!
Personne ne se demande comment cela est arrivé.
On met la C.I.A. derrière les moudjahidines, les talibans, les Tchétchènes, la Pologne, la révolution orange, la guerre d'Ossétie du Sud..., les complots du Pakistan, les attentats d'Inde... etc.
Et pourtant personne ne sait comment un tel accident est arrivé. On dit avec euphémisme que l'on testait un automatisme nouveau. C'est totalement faux, on a profité d'un moment de sous surveillance totale. Et qui pouvait faire cela, qui pouvait comprendre cela... alors que la nomenklatura a mis une éternité à se rendre compte de la réalité et des dégâts... même après avoir envoyé le KGB espionner les spécialistes mandatés pour résoudre la situation catastrophique (Gorbatchev en premier demeurait dans la totale ignorance.)
Qui pouvait faire cela ?
Forcément des supers spécialistes du nucléaire... qui pouvaient, là, éliminer définitivement l'URSS d'une part et l'Europe d'autre part... car ils savaient nécessairement qu'après la première explosion il y en aurait eu une autre par effondrement... car ils pensaient que les Russes seraient incapables de neutraliser le foyer. Or, cette seconde explosion envisagée aurait été quatre fois supérieure à Hiroshima et Nagasaki, ce qui aurait fait un Beau trou en plein milieu de l'Europe pour une éternité ou presque... Souvenez vous que des gens sont morts en Corse à cause du nuage contaminé... de Tchernobyl... (Cancer de la thyroïde), alors quatre fois plus... (!!!) et nous serions tous en train de nous faire soigner pour les mêmes problèmes si nous avions la chance d'être encore en vie !
Cela n'est pas arrivé... Mais rien que grâce aux mensonges des officiels russes qui ont envoyé au casse pipe des centaines de milliers de nettoyeurs liquideurs à partir des militaires réservistes obligés ou des mineurs contraints... avec quasiment pas de protection...
Ce fut un Beau sacrifice digne de notre 14-18, sacrifice obligatoire qui nous permet de vivre douillettement notre "Occidentalité"... aujourd'hui, même si c'est sous les menées américaines nazifiantes de toutes parts et aussi de vivre avec un sournois Sarkozy qui relance le nucléaire sous tous les angles... jusqu'à l'OTAN... tout en nous étouffant... Et plus personne qui ne dit rien, personne... pas même les écologistes... qui sont pour la nouvelle génération atomique qui sera pire que l'ancienne car plus automatisée.
Quand on sait comment fonctionnent les automatismes et comment on détruit facilement à distance les modules électroniques, on peut tous généreusement se réjouir... de vivre sous l'ère du tout électrique...
Il se pourrait Bien que notre siècle qui a commencé avec le 11-09 se termine exactement comme ces tours... car nous partons en minant ses Bases.
Mais positivons ! Il n'y a pas de complot, tout va Bien, les gouvernements maîtrisent tout !!! La gauche ronronne, le PCF se noie, la LCR plastronne, le Modem fait des Bulles et les autres jubilent !!!
Donc, on peut espérer !
De ce super événement, plus personne n'en parle.
Celui qui a voulu le dénoncer a mystérieusement été suicidé ! C'était le chef des spécialistes russe du Nucléaire. Allez donc savoir pourquoi ???
C'est si pratique un suicide !
Onoée le 15/09
http://www.alterinfo.net/11-Septembre-Payes-Pour-se-taire_a23845.html
6-3 La "pornographie sociologique" du 11-Septembre.
Media Uppercut. A la veille des commémorations du 11-Septembre, un célèbre journaliste américain, Keith Olbermann, a tenu en direct une violente diatribe à l'encontre de John McCain et George Bush, accusant le premier d'exploiter honteusement ce tragique événement à des fins électorales et le second de négligence criminelle pour "avoir permis que ces attaques se produisent". Un double coup d'éclat audacieux de la part d'un présentateur vedette.
Il a redonné ses lettres de noblesse au journalisme américain, selon ses admirateurs. Il a craqué, dénoncent les détracteurs. Keith Olbermann est la figure médiatique de la semaine, outre-Atlantique. Le chroniqueur politique, âgé de 49 ans, a démontré mercredi dernier, dans son émission-phare Countdonwn, sur MSNBC, sa verve, sa fougue et son talent oratoire.
En l'espace de huit minutes, face caméra, Olbermann s'est prêté à un exercice inimaginable pour un téléspectateur français : fustiger avec ardeur l'un des deux candidats à l'élection présidentielle, en l'occurrence John McCain.
L'homme est rancunier : il ne digère pas l'incident scandaleux, selon lui, de la diffusion d'une vidéo lors de la convention nationale républicaine, en hommage aux victimes du 11-Septembre. Ces images représentaient la prétendue lutte des Etats-Unis contre le terrorisme islamique depuis la prise d'otages américains en 1979 à Téhéran avant de culminer avec des passages dévoilant les visages des victimes des attentats de 2001.
Révulsé par ce procédé, Olbermann s'était désolidarisé à l'antenne de sa chaîne pour la diffusion en direct de la vidéo et paraissait sincèrement consterné par l'exploitation des images du 11-Septembre. La sanction ne se fit pas attendre : sa direction l'a évincé des soirées électorales et relégué uniquement en plateau dans son émission, un programme quotidien d'une heure avec des invités débattant autour de cinq sujets d'actualité.
Quelques jours après cette annonce de la part de ses supérieurs hiérarchiques, qui déplorent son ton partisan, indigne selon eux de la charte journalistique du prestigieux réseau NBC, Olbermann contre-attaque. Mercredi 9 septembre, il vitupère, dans la partie de son émission intitulée "Special Comment", le Parti républicain avec une véhémence inédite. D'ordinaire, il est de notoriété publique que le journaliste penche largement en faveur d'Obama et ne se prive pas pour décocher des flèches au camp républicain depuis le début de la campagne. Cette fois-ci, pourtant, Olbermann a accentué la virulence de ses critiques.
Olbermann, McCain et le 11-Septembre envoyé par cafecroissant Etait-ce l'effet de sa rétrogadation professionnelle ou bien l'approche des commémorations du 11-Septembre qui l'a rendu si nerveux ? Toujours est-il que le journaliste, volontiers comparé par ses ennemis comme l'équivalent hystérique, dans le camp démocrate, de O'Reilly sur Fox News, a marqué les esprits. Beaucoup d'internautes saluent sa courageuse prise de parole sur un network aussi important que MSNBC tandis que d'autres l'accusent de manquement au devoir d'impartialité journalistique.
L'homme aime en tout cas les formules-choc : évoquer, en quelques minutes, le 11-Septembre, ce "slogan publicitaire" utilisé par l'administration Bush, un "gang d'escrocs constitutionnels" dirigés par un "Président qui aurait dû être destitué" et coupables de "malfaisance et de négligence criminelle" pour avoir "permis que les attaques se produisent", avant d'embrayer sur la "pornographie sociologique" de la vidéo, un "snuff movie" commis par le Parti républicain qui s'apprête désormais à raviver les "flammes de la paranoïa à l'encontre d'un autre pays du Moyen-Orient" et de conclure avec brio sur "l'utilisation des terroristes" par John McCain.
"Good night and good luck", tels sont les derniers mots d'Olbermann, comme en clin d'œil au film de George Clooney et à son thème principal : les journalistes doivent toujours combattre le maccarthysme, qu'il s'agisse de l'original ou de sa nouvelle formule, plus connue sous l'appellation de "guerre contre le terrorisme".
Et tandis que les journalistes parisiens s'échinent à qualifier, d'une seule voix, toute dissidence sur le 11-Septembre de "délire antisémite", d'autres journalistes, autrement plus lucides, compétents et courageux, risquent leur carrière pour alerter le citoyen sur la manipulation de cet événement-fondateur. Olbermann est l'honneur d'un certain journalisme, pas celui prétendument impartial, mais celui qui joue pleinement son rôle social : nous informer de ce qui est, en toute authenticité.
commentaires des lecteurs
La "pornographie sociologique" du 11-Septembre
par Saint Just (IP:xxx.x3.102.41) le 22 septembre 2008 à 16H48
Un exemple pour la caste journalistique française qui s'acharne à nous convaincre que le 11 Septembre 2001 serait l'oeuvre d'un barbu au fin fond d'une grotte afghane.
51% des américains réclament une enquête indépendante sur ce crime ignoble.
Si l'administration Bush n'avait rien à se reprocher, elle accepterait sans aucun problème cette enquête...
Le plus désolant dans cette histoire, c'est que Nicolas Sarkozy et sa majorité d'affairistes, entrainent notre pays dans cette guerre de civilisations qui ne sert personne, à part les intérêts de l'Etat sioniste et de ses agents néo-conservateurs à l'oeuvre dans le monde occidental.
Les journalistes français qui contribuent à propager l'effroyable mensonge du 11 septembre portent une lourde responsabilité devant l'Histoire.
Les vrais terroristes ce sont eux !
A NE PAS MANQUER:
cliquer sur la 2ème vidéo
http://cafecroissant.fr/2008/bonne-nuit-et-bonne-chance
http://www.agoravox.tv/article.php3?id_article=20904
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