vendredi 9 mai 2008

Turin : la polémique enfle


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Sujet: Turin : la polémique enfle
Date: Fri, 9 May 2008 10:16:55 +0200
De: linala@club-internet.fr


Italie: la polémique enfle sur le Salon du livre de Turin dédié à Israël

ROME, 6 mai 2008 (AFP) - 06/05/2008 14h08 -

Le Salon du livre de Turin dont Israël est l'invité d'honneur s'ouvre jeudi
sous haute surveillance et sur fond de polémique, notamment entre le
président de la République italienne qui inaugurera la manifestation et
l'intellectuel musulman controversé Tariq Ramadan.


La présence du chef de l'Etat Giorgio Napolitano "est un engagement moral
très important", a souligné mardi l'ambassadeur d'Israël en Italie Gideon
Meir, à l'occasion de la présentation des célébrations qui doivent marquer
le 60ème anniversaire de la naissance de l'Etat israélien.
"Les extrémistes de droite et de gauche qui viennent à Turin" pour
"boycotter" le Salon veulent "délégitimer l'Etat d'Israël", a-t-il accusé, cité
par l'agence Ansa.


L'ambassadeur s'exprimait au lendemain d'une polémique déclenchée par
Tariq Ramadan, petits-fils d'Hassan El-Banna, le fondateur des Frères
musulmans égyptiens, présent à Turin pour un séminaire sur "le nettoyage
ethnique de la Palestine" organisé à l'université de la ville par les
opposants au Salon.
Ramadan a estimé que le chef de l'Etat avait commis "une erreur" en
décidant d'inaugurer le Salon, confirmant par sa venue qu'il s'agit d'une
"manifestation politique" et non culturelle.
La présidence a vivement réagi, rappelant que Giorgio Napolitano serait
présent à Turin comme il l'est à "de multiples événements culturels" en
Italie.
"La critique de la politique du gouvernement israélien est totalement
légitime (...) Ce qui est inadmissible ce sont les positions qui visent à nier
la légitimité de l'Etat d'Israël, né de la volonté des Nations unies en 1948 et
son droit à l'existence dans la paix et la sécurité", a souligné la présidence.
Pour le chef du service culturel de l'hebdomadaire de gauche l'Espresso,
Tariq Ramadan "ne savait probablement pas qu'il est de mauvais goût de
critiquer le président de la République en Italie".
"Le boycott est toujours une erreur car il empêche le dialogue. Un boycott
en Europe de l'Etat juif est d'un goût douteux et ravive des souvenirs que
nous préférerions oublier. Cela dit, on aurait dû penser à trouver un espace
à l'intérieur de la foire pour le consacrer à l'histoire dramatique des
Palestiniens", a déclaré à l'AFP Wlodek Goldkorn, rappelant lui-même ses
origines juives.
Le Salon du livre de Paris en mars, dont l'invité d'honneur était Israël, avait
pareillement été la cible d'appels au boycott.
La tension autour de la Foire du livre n'a cessé de monter ces derniers
jours, notamment après le défilé du 1er mai à Turin quand deux drapeaux
israéliens et un drapeau américain ont été brûlés par des militants
d'extrême gauche.
Le nouveau président de la Chambre des députés, Gianfranco Fini, issu
d'un parti postfasciste, a encore accru la controverse en déclarant que cet
incident était "plus grave" que la mort d'un jeune italien battu par des
néofascistes car ces derniers "peuvent être rééduqués en prison", alors
que la gauche radicale cache "sa hargne contre les juifs" derrière
l'antisionisme.
Sur ordre de la préfecture de police de Turin, les manifestations ont été
interdites près de la Foire, qui fermera ses portes lundi.
"Nous ne l'accepterons pas", a averti le collectif Free Palestine, une
mouvance réunissant notamment des militants de l'ultra-gauche, des
"syndicats de base" et des groupuscules communistes, qui doit manifester
samedi dans la ville.
Il a accusé les autorités de vouloir mettre en place un dispositif de sécurité
aussi stricte que pour un G8. "Ils veulent créer une zone rouge autour de la
foire (...) et empêcher toute opinion dissidente", a déclaré le collectif au
quotidien de Turin La Stampa.